Bientôt un drapeau rouge sur
le toit du monde ?

Après un cessez-le feu rompu par l'armée népalaise soutenue par des " conseillers " américains, une nouvelle offensive menée par les forces maoïstes est en cours. Trois jours de grève générale, massivement suivis à Katmandou, viennent de se terminer. C'est une nouvelle victoire de la guerre populaire menée contre le féodalisme népalais et l'impérialisme américain.

4 textes sur cette guerre populaire :

1/ Népal : l'offensive stratégique est bel et bien lancée ! (BULLETIN PROLETAIRE, hebdomadaire communiste MLM) du mercredi 17 septembre 2003. www.ifrance.com/bulletinic/

POUR COMPRENDRE

La guerre populaire au Népal
Les Editions Prolétariennes ont jugé utile d'effectuer un bref retour en arrière sur l'historique de cette guerre populaire. A l'aide de différents articles provenant de la presse marxiste-léniniste, sans pour cela partager les positions exprimées par ces deux organisations, ce sont des articles qui permettent de mieux comprendre ce qui se passe dans ce petit pays qui ose se révolter.
2/ La guerre populaire au Népal. Jeudi 31 juillet 2003 par Front Social Site internet "Les Communistes"
3/ La révolution Maoïste au Népal (2e partie). Solidaire N° 26 -27/06/2001-
4/ La révolution Maoïste au Népal (3e partie). Solidaire N° 27 -04/07/2001-

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BULLETIN PROLETAIRE
L'HEBDOMADAIRE COMMUNISTE - MLM.
www.ifrance.com/bulletinic/

Mercredi 17 septembre 2003
Népal : l'offensive stratégique est bel et bien lancée !

Suite à la rupture du cessez-le-feu (le cessez-le-feu a été rompu, non seulement parce que les négociations ne pouvaient aboutir, mais aussi parce que l'armée venait de massacrer 17 personnes désarmées dans le district de Rameshapp), cette semaine encore, la liste des actions qu'a mené sur tout le territoire et surtout à Kathmandu, la guerre populaire s'est encore allongée. En voici juste quelques illustrations : " une série de sept attentats à la bombe, perpétrés hier à quelques heures d'intervalle à Katmandou. Ces explosions, les plus graves depuis un an, visaient pour la plupart des bâtiments gouvernementaux, poste de police ou bureaux d'enregistrement foncier. (...) Les rebelles s'en prennent à tous les symboles du pouvoir : un journaliste appartenant à l'agence officielle népalaise (...) a ainsi été égorgé dimanche. Parallèlement, les combats entre les rebelles et l'armée font rage depuis la fin du cessez-le-feu, le mois dernier. Une centaine de personnes auraient été tuées depuis. " (Libération 09.09.03) L'Armée populaire a aussi détruit un commissariat dans une zone proche de la capitale : " Le poste de police, situé à 25 kilomètres au nord-est du district des quartiers généraux, a été complètement détruit dans cette attaque, a affirmé un officier sous condition d'anonymat. Au total 18 policiers, dont un sous-inspecteur, étaient à l'intérieur de ce poste de police au moment de l'attaque. " (Radio Chine internationale 05.09.03) Il y a encore beaucoup d'actions, mais le principal c'est de voir que la guerre populaire est maintenant entrée dans une nouvelle phase : celle de la prise du pouvoir dans tout le pays, le renversement du vieil Etat - et cela affole littéralement les impérialistes : " Ce n'est pas juste que le Népal plonge à nouveau dans une violence brutale et insensée qui inquiète les gens - ils avaient déjà vu cela avant. Mais cette fois les rebelles maoïstes disent que leur but est Kathmandu, que le champ de bataille, qui était avant dans les districts ruraux reculés, sera maintenant les routes et les contre-allées de cette ville d'un million d'habitants. ''Nous contrôlons toute la campagne, les villages. Maintenant, nous allons entrer dans la troisième phase de notre stratégie militaire, qui est de prendre le centre du pouvoir d'Etat, l'antre des gens corrompus qui ont saigné notre patrie depuis trop longtemps'' a dit Ram Lohani Chaudray, commissaire politique maoïste pour leur bureau de la Vallée centrale, avant d'entrer dans la clandestinité. " (The New Zeland Herald 06.09.03) C'est une grande réjouissance pour tous les communistes de voir la guerre populaire aux portes du pouvoir et de sentir la peur de la réaction. Ainsi, pour montrer immédiatement à quel niveau ils plaçaient la question, les maoïstes, en guise d'introduction au combat, ont tué deux importants colonels, les plus gradés tués depuis les débuts de la guerre populaire : " Les tueurs maoïstes ont aussi tiré et blessé le Colonel Rabindra Chhetri, le présentateur TV du programme d'information hebdomadaire de l'armée. (…) La violence a continué le jour suivant, quand la maison familiale du ministre des Finances Dr Prakash Chandra Lohani a sauté dans les premières heures de vendredi matin. Plus tard le soir, l'ancien ministre de l'intérieur, Devendra Raj Kandel, s'est fait tiré dessus alors qu'il sortait de sa voiture. Les deux personnes ont survécu aux attaques sur leurs vies. Les maoïstes ont envoyé un message clair : personne n'est en sécurité dans Kathmandu. Pour bien le montrer, ils ont annoncé plus tard qu'ils avaient une liste de 217 personnes à abattre - les ''ennemis du peuple'', ont-ils clamé dans un média local " (idem). La réaction est dépassée comme elle l'avoue elle-même et les deux cents réactionnaires qui sont sur la liste doivent suer à grosses gouttes. Ils croyaient être en sécurité à Kathmandu où sont concentrées les principales forces de l'Etat, mais ils se trompaient : " ''il y a eu une mentalité de forteresse car à Kathmandu près de 70% de l'armée est basée, y compris les unités d'élite. Mais maintenant, il y a un degré de panique.''(...) Le porte-parole de l'Armée Royale népalaise, le Colonel Deepak Guring, a admis que l'Armée avait été prise au dépourvu mais a insisté sur le fait que qu'elle avait la situation en main. " (The New Zeland Herald 06.09.03) Les forces armées réactionnaires ont été prises par surprise et perdent le contrôle de la situation (c'est pour cela qu'ils disent qu'ils l'ont bien en main). Des traîtres que le peuple népalais et le Parti communiste du Népal (maoïste) puniront un jour s'inquiètent pour leur devenir : " Un autre ancien combattant maoïste, Ajay, affirme que les maoïstes ont utilisé le cessez-le-feu pour déplacer leurs forces depuis leurs principales bases fortes dans l'ouest juste au nord de Kathmandu, y compris leurs combattants d'élite'' a-t-il dit. ''Après deux mois à créer la panique, ils essaieront d'entrer dans la ville.'' " (idem) Tous ces traîtres témoignent que la situation de la réaction est désespérée : " Les maoïstes, qui contrôlent totalement 14 des 75 districts et ont une forte présence dans 56 autres, avaient auparavant échoué dans leurs tentatives d'infiltrer Kathamdu. Mais maintenant les analystes de sécurité, les officiels du renseignement et les diplomates pensent que les maoïstes ont utilisé la période de cessez-le-feu pour déménager des combattants armés à l'intérieur de la capitale. L'ancien commandant militaire de district maoïste, qui a quitté la branche armée en 2001 pour divergences idéologiques, a affirmé que la stratégie d'infiltrer Kathmandu avait été adoptée au début de l'insurrection en 1996. ''C'est une stratégie maoïste classique, de se retirer et de se regrouper, et ensuite de se rapprocher du centre'' a-t-il dit. ''Ils ont toujours su qu'ils devaient prendre Kathmandu et avoir des forces à l'intérieur.'' " (idem). Et en attendant, le couvre-feu est étendu petit à petit à toute la région de Katmandu et la répression se déchaîne aveuglément. " Comme la violence pendant la semaine dernière a eu lieu à l'est et à l'ouest de la capitale, le gouvernement a imposé un couvre-feu dans le Kritipur, un des trois districts de la vallée de Kathmandu. Dhurbar Basnet, journaliste basé dans le Kritipur a dit : ''Depuis lundi, ils ont mené des recherches dans toutes les maisons de la zone, et ont arrêté des centaines de personnes. Cela rend la vie très difficile ici''. " (The New Zeland Herald 06.09.03) Depuis le 10.09.03, le couvre-feu commence à être appliqué dans certains quartiers de la ville de Kathmandu elle-même. Visiblement la prise du pouvoir et proche et il est clair que les impérialistes ne pourront rester sans réagir, car c'est dans toute la région où la révolution se développe fougueusement : " Les services de renseignements ont des preuves que les maoïstes ont formé une unité d'élite d'experts en explosifs après avoir reçu un entraînement des combattants des Tigres tamoul du Sri Lanka. Ce qui inquiète aussi les officiels du renseignement est la croissance de la sophistication de l'armement des détachements maoïstes. Depuis la mi-2001, les leaders maoïstes ont formé une alliance avec beaucoup de groupes militants régionaux, spécialement avec des groupes ayant des bases au Bangladesh. ''C'est pour nous maintenant une extrême inquiétude'' a dit D.S. Lepcha, chef du renseignement de la police dans la région indienne du Nord Bengale, qui est frontalière du Népal. ''Ils ont des camps d'entraînement, des caches, des réseaux d'approvisionnement en armes dans toute la région et ils ont la possibilité de déstabiliser beaucoup de pays. " (The New Zeland Herald 06.09.03) Les impérialistes se préparent activement, à une intervention armée : " Les analystes étrangers sont en train de débattre si une intervention étrangère suivrait si le Népal s'effondrait. La plupart désignent l'Inde comme la force qui aura à restaurer la stabilité. Les maoïstes ont continué de prévenir contre une intervention américaine. L'Amérique a fourni une aide militaire significative au Népal, les maoïstes sont sur la liste de surveillance du terrorisme du Département d'Etat US. ''Ils se sont mis d'eux-mêmes sur la liste'' a dit un officiel de l'ambassade américaine à Kathmandu. ''Nous surveillons leurs actions et ils pourraient se retrouver d'eux-mêmes sur notre liste principale s'ils continuent avec leurs activités actuelles.''. " (idem) D'ailleurs, la sous-secrétaire d'Etat yankee pour l'Asie du Sud s'est immédiatement rendue en Inde pour préparer l'intervention avec le gouvernement indien et voici ce qu'elle a déclaré : " Les Etats-Unis et l'Inde peuvent aider le Népal à défaire les 'impitoyables' rebelles qui ont rompu le cessez-le-feu le mois dernier a dit Christina Rocca la secrétaire d'Etat assistant pour l'Asie du sud américain à New Delhi, selon l'AFP. Rocca a dit lors d'un déjeuner à New Delhi, selon la dépêche de l'AFP : ''Les maoïstes se sont montrés des ennemis impitoyables par leur tactique sur le terrain et à travers des attaques terroristes contre aussi bien des cibles du gouvernement et des civils innocents'' a dit Rocca. ''Les liens historiques, culturels et sociaux de l'Inde avec le Népal continuent à en faire l'influence extérieure la plus importante sur les évènements dans ce pays'' a-t-elle dit. En travaillant en tandem, nos gouvernements peuvent aider le Népal à défaire la menace maoïste et à rétablir des institutions démocratiques répondant au besoin des gens, a-t-elle ajouté. Rocca a dit que l'investissement US au Népal était ''de faciliter les efforts à la fois pour restaurer la sécurité et pour se centrer sur le développement et l'éradication de la pauvreté - ces maux qui ont donné naissance aux maoïstes " (nepalnews.com 12.09.03) D'ailleurs les yankees sont déjà très actifs dans le pays et ils fournissent une aide de plus en plus importante : " Le gouvernement américain, avec les termes de cet accord, a accepté de fournir une assistance de 340 000 dollars au Népal pour la campagne contre la corruption. En vertu de cet accord modifié, deux projets sur le professionalisme de la police et l'établissement de la justice seront mis en exécution, qui doivent être accomplis d'ici deux ans. Cette assistance sera utilisée pour former la discipline et le professionnalisme, réduire la corruption, promouvoir un esprit de service public et de communauté, et renforcer l'efficacité au sein du système judiciaire du pays. " (xinhua 09.09.03) Mais de toute façon, le Parti communiste du Népal sait depuis longtemps que dans la phase finale de la prise du pouvoir, ils devront se heurter nécessairement à une intervention étrangère, de l'Inde notamment, puissance expansionniste régionale, et la guerre populaire sera dans une étape de guerre nationale de libération. Mais le Parti communiste du Népal (maoïste) et l'héroïque peuple népalais sont prêts à les affronter d'où qu'ils viennent, aussi nombreux soient-ils. Les impérialistes sont dans une très mauvaises posture, il n'en sortiront pas et la révolution va gagner l'Inde qui bouillonne tout contre le Népal ; encore cette semaine de grands affrontements y ont eu lieu, comme au Bihar, le 10 septembre, où 11 policiers sont morts dans une attaque attribuée par la réaction à un détachement commun du Mouvement communiste maoïste' et du 'Groupe Guerre Populaire'. Toute la région est en feu, les impérialistes sont des tigres en papier, ils n'en ont plus pour longtemps !

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Site Internet de " Les Communistes "

La guerre populaire au Népal

jeudi 31 juillet 2003 par Front social

En février 1996, dans 60 des 75 districts du Népal, des milliers de personnes en armes mènent 5.000 actions pendant deux semaines. Assauts contre les commissariats, confiscations des biens des grands propriétaires terriens, tractages.. Ce fut le début de la guerre populaire, initiée par le Parti Communiste du Népal [maoïste].

Népal : la situation de la seconde plus forte guerre populaire

La réponse de l'Etat népalais fut une accentuation de la répression (existante déjà) à grande échelle, à un point tel que toutes les organisations de droits de l'Homme remplirent de piles de dossiers concernant les violations dans ce pays.

La société népalaise

Le Népal est un pays couvrant une grande partie de l'Himalaya, entre le sous-continent indien et le plateau tibétain (qui fait partie du territoire chinois). Malgré le fait que la chaîne de l'Himalaya soit la plus haute du monde (à ce titre, le Mont Everest s'appelle en fait Sagarmatha), les routes sont praticables, et utilisées depuis l'antiquité comme chemins commerciaux (entre l'Inde et le Tibet, puis la Chine). Le Népal est ainsi composé de toute une mosaïque de peuples, des " Tibéto-birmains " aux " Indo-aryens " ; la moitié de la population fait ainsi partie de différentes minorités, appelés janjati. Différentes religions coexistent, nombre de janjati sont ainsi animistes, il y a également environ 20% de la population qui est bouddhiste (en majorité de type tibétain). Mais le régime est dominé par une seule nationalité, de religion hindoue, qui considère tout le monde comme hindou afin de maintenir une division en castes. Seulement 30% des gens ont le Népali, la langue officielle, comme langue maternelle.

En fait, entre le 11ème et le 13ème siècle, des féodaux indiens se réfugièrent au Népal devant l'invasion moghole. Par la suite, lorsque les Anglais pénétreront dans le sous-continent indien, un féodal réussit à unifier l'Etat népalais, fondant la dynastie des Gorkha. Le roi du Népal se présente systématiquement comme une réincarnation du Dieu Vishnou.

En 1815, le régime passa sous la tutelle britannique, qui préférait éviter une occupation militaire totale à cause des complications géographiques. 500.000 népalais servirent dans les régiments Gorkha lors de la seconde guerre mondiale, puis virés sans remerciements (leur retour fut prétexte à une série d'exigences démocratiques dans la société népalaise, et une grande diffusion de l'expérience militaire). Aujourd'hui encore les régiments Gorkhas existent dans les armées anglaises et indiennes.

Les Anglais firent en sorte que soit ouvert la région du Terai, une bande de terre large de 25 à 50km dans le Sud du pays, aux colons, principalement d'Inde. Aujourd'hui encore, le régime joue la carte du racisme anti-indien par rapport à ces " immigrés ". Le Terai est une région extrêmement fertile, légèrement au-dessus du niveau de la mer. Une grande partie des paysanNEs, qui forment 90% de la population, vivent là et dans les vallées de Katmandou et Pokhara, subissant le joug de l'aristocratie et des grands propriétaires terriens. Les janjatis vivent dans des conditions plus primitives, vivant dans des régions isolées (par les montagnes et les rivières), mais sont également opprimés par le pouvoir central.

Il y a au Népal 1290 docteurs pour 18 millions de personnes ; ces docteurs vivent qui plus est la plupart dans la capitale. L'espérance de vie est de 54 ans pour les hommes, et de 52.2 ans pour les femmes, ce qui montre la misère et la situation patriarcale. Le mariage par kidnapping (la rançon est discutée avec la famille) est une tradition pour une grande partie de la population. La traite des femmes vers les bordels indiens est une donnée sociale importante.

L'économie passe par le tourisme pour occidentaux. Des millions de Népalais sont partis comme travailleurs immigrés en Inde. Le Parti Communiste du Népal [maoïste] possède ainsi de fortes sections en Inde même, ainsi que dans les populations non népalaises parlant une langue proche et vivant près de la frontière népalaise.

Les formations politiques

De fait de 1846 à 1945 le régime était contrôlé par les premiers ministres, tous membres de la famille Rana. Devant la montée de la lutte des masses et avec la victoire sur le fascisme, les Britanniques se virent obliger de cautionner un coup d'Etat mené par le roi. Après le départ de ceux-ci d'Inde en 1947, le régime népalais passa sous domination indienne.

Deux partis se fondèrent : le Parti du Congrès du Népal, défendant les intérêts des grands propriétaires terriens et de la bourgeoisie bureaucratique. En avril 1949 se forma le PC du Népal, qui attira immédiatement l'attention des masses, malgré l'absence d'un programme et d'une idéologie révolutionnaires clairs. Deux autres partis auront une grande importance dans les années à venir : le parti Rastriya Prajantantra, représentant les forces royalistes ultra-réactionnaires, et le parti Sadbhavana, parti régional du Terai défendant les intérêts des grands propriétaires terriens.

Pour assurer la stabilité du régime fut effectué un " accord tripartite " entre l'Inde, le roi et la famille Rana. L'hérédité ministérielle fut abolie, un parlement établi, le roi fut doté de prérogatives. Le PC du Népal s'opposa à l'accord et mena une lutte acharnée ; la lutte armée commença dans la paysannerie. Le leader pro-communiste Vim Dutta Pantha organisa une guérilla qui ne put être défaite que par l'armée régulière indienne.

La direction du PC du Népal trahit néanmoins la lutte, notamment son secrétaire général Man Mohan Adhikari, qui devenir premier ministre en 1994. Le PC du Népal reconnut le régime, et participa aux élections de 1960, où le score fut misérable. Le Parti du Congrès rafla tout et mena une politique totalement pro-indienne, notamment en ce qui concerne les réserves d'eau (le premier ministre affirma même que le Népal n'avait pas besoin d'être présent à l'ONU car l'Inde y était déjà !).

En 1967 eut lieu à Naxalbari en Inde (à côté de Darjeeling), à quelques kilomètres du Népal, un soulèvement paysan armé qui devait lancer la guérilla maoïste. En 1971, dans le district de Jhapa, une section locale du PC du Népal initia la lutte armée, qui ne sut pas se transformer en guerre populaire malgré son succès. Critiqué comme déviation ultra-gauchiste par la direction réformiste / révisionniste, le mouvement s'écroula vite et ses leaders firent leur autocritique.

En 1974, le PC du Népal adopta le " marxisme-léninisme pensée Mao Zedong " comme idéologie, reconnaissant la lutte armée comme légitime mais ne traitant pas du problème. Normal Lama, le nouveau secrétaire élu en 1978, mis en avant la thèse de " l'insurrection générale ". Et, si le Parti rejeta par la suite en 1980 le référendum proposé par le roi suite aux divers soulèvements, Lama proposa la participation aux élections de 1983. Il fut exclu du Parti, et le PC du Népal prit le nom de PC du Népal [Mashal], qui rejoint le Mouvement Révolutionnaire Internationaliste [MRI] en 1984. Un congrès (le cinquième) fut effectué en 1985, qui mit en avant la nécessité de la guerre populaire. Une scission se produisit alors, une fraction majoritaire rejetant les apports de Mao et considérant la guerre populaire comme impossible.

--è Le PCN [Mashal] se divisa ainsi en 1986 : Le PCN [Mashal]- Comité Central , connu en tant que PCN [comité central]
--è Le PCN [Mashal]- Comité Central d'Organisation.

En 1990, un large mouvement de masse mit fin à la monarchie, et le régime instaura une démocratie avec plusieurs partis. Le mouvement communiste se réorganisa alors en :

--è Le Parti Communiste du Népal [Centre Unité], formé du PCN [M]- Comité Central, d'une section du PCN [M]- CC d'Organisation, du groupe de Lama et d'un groupe appelé Organisation Prolétarienne du Travail ;
--è Le Parti Communiste [Mashal] ;
--è Le Parti Communiste Unifié du Népal [Marxiste-Léniniste], connu sous le sigle " UML ". L'UML rassemblait l'ensemble des révisionnistes, comme Adhikari qui avait trahi la lutte des années 1950, et d'autres qui avaient refusé la lutte des années 1970.

Aux premières élections parlementaires de 1991, le PCN [Mashal] appela au boycott, tandis que le PCN [Centre Unité] participa par le Front Uni Populaire (UPF). Le Parti du Congrès gagna 110 des 205 sièges, l'UML 69, l'UPF 9. Le PCN [Mashal] et le PCN [CU] participèrent par contre aux élections locales, gagnant respectivement 1.000 et 2.000 postes. Aux élections suivantes, les positions s'inversèrent, l'UPF boycottant les élections (avec succès dans leurs régions d'influence) et le PCN [Mashal] gagnant deux députés, tandis que l'UML arrivait au pouvoir. En 1995, le Parti du Congrès revint au pouvoir par le jeu des alliances.

Le PC du Népal [Maoïste] et la guerre populaire

En mai 1994, le PCN [CU] expulsa le groupe de Lama de ses rangs, et prit le nom de PCN [Maoïste]. En 1995, le troisième plénum de son comité central décida de lancer la guerre populaire, mettant en pratique la position du PCN [CU] décidée en 1991 mais sabotée par le groupe de Lama. Une grande aide pour cette victoire fut la campagne de soutien au Président Gonzalo, arrêté en 1992, et la reconnaissance du Marxisme-Léninisme-Maoïsme comme troisième étape du marxisme.

A partir de 1995 la lutte de classes fut ainsi relancé ; en réponse le régime organisa " l'opération roméo ", où plus de 1.000 camarades furent arrêtéEs et torturéEs. 50.000 personnes manifestèrent contre la répression dans la capitale, et 200.000 dans tout le pays.

Le 13 février 1996, la guerre populaire fut lancée. 5.000 actions furent menées, des centaines de milliers de tracts distribués, 50.000 posters affichés. L'objectif de la première campagne était d'établir la lutte armée, de mettre celle-ci en avant comme forme principale de lutte, de commencer à former des bases d'appui. Le second plan fut lancé en octobre 1996, afin " de développer la guerre de guérilla de manière planifiée, de telle façon que soient préparés les fondements pour que certaines zones précises se transforment en zones de guérilla dans un futur proche. Pour cela, l'accent doit être mis sur la création de bases populaires radicalisées (ou militarisées) dans certaines zones précises et sur l'expansion et la montée en puissance de la capacité combattante de chaque détachement. Pour cela furent fait des catégorisations en zones principales, secondaires, zones de propagande.. " (The Worker, organe du PCN (M), n°3, février 1997).

L'un des objectifs vitaux était l'obtention d'armes, nombre d'actions étaient et sont faites au khukhuris (couteaux traditionnels népalais) voire à mains nues. Mais le second plan développe également les aspects politiques, économiques, sociaux et culturels. Deux grèves générales furent menées à Katmandou et dans tout le Népal, respectivement les 21 août et 12 décembre 1996, sous la bannière du Comité de Coordination Nationale des Mouvements de Masse.

La grève de décembre s'orientait contre le traité de Mahakali, la corruption, les meurtres et les violations des frontières. Le traité de Mahakali est un symbole de l'oppression indienne. Il s'agit d'un projet hydroélectrique dont tous les bénéfices reviennent à l'Inde, qui aurait de l'électricité gratuite, tandis qu'au Népal reviendrait des dettes égalant cinq années de budget national. 40% de la population du Népal n'a pas l'eau courante, alors qu'il y a parmi les plus grandes réserves d'eau du monde, et la capacité de produire plus d'électricité que les USA, le Canada et le Mexique réunis.

En 1997 le PCN (M) organisa la résistance aux élections du 17 mai, prouvant sa grande influence et son contrôle de larges zones. 20.000 policiers furent mobilisés dans ces zones ; une loi scélérate anti-terroriste fut votée, sous l'impulsion des " marxistes-léninistes " de l'UML. Contre cette loi de nombreux mouvements se développèrent à partir du 29 août 1997, organisés par le Comité de Coordination. En mai le PCN (M) avait affirmé que le second plan avait été appliqué avec succès. Le troisième plan fut un succès lui aussi. Sa ligne consistait en le mot d'ordre " Développer la guérilla à un niveau supérieur " ; des centaines de villages furent libérées. L'objectif du PCN (M) est " la création de la base pour des organes locaux de pouvoir politique, et l'élévation du niveau politique, organisationnel et technique de l'armée populaire de guérilla, ce afin de tenir tête à l'armée rivale dans la perspective des zones de guérilla ".

L'Etat lança alors l'opération "kilo sera 2", consistant en une offensive de plusieurs dizaines de milliers de soldats dans 75 districts. Le régime népalais mène la même politique génocidaire que l'Etat fasciste péruvien : l'armée massacre les villageois, torturant, violant, tuant et pillant . de plus en plus de femmes s'investissent dans la production agricole, l'ensemble des jeunes hommes devant se cacher pour échapper à l'armée. Depuis, la situation n'a pas changé, le PCN(M) organise des mouvements de masse et développe la guérilla, confrontée à la même situation que le PC du Pérou en 1983/1984. Il affronte l'Etat népalais, ainsi que le révisionnisme ouvert (l'UML) comme caché (le PCN [Mashal] qui a au fur et à mesure rejeté Mao et s'est exclu du mouvement maoïste).

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Bientôt un drapeau rouge sur le toit du monde ?

La révolution maoïste au Népal (2e partie)

Solidaire n° 26 - 27/06/2001

Un pouvoir populaire gouvernant plus de 2 millions de personnes

"La possibilité est réelle que d'ici deux ans, le royaume du Népal dans l'Himalaya soit gouverné par les communistes maoïstes radicaux". C'est ce qu'écrivait, début d'année, la section Stratfor des services secrets américains (The Daily Telegraph, Kathmandu, fév. 2001). Comment les maoïstes travaillent-ils et jusqu'où s'étend leur influence ?

Kris Merckx

Le 13 février 1996, le CPN (m), Parti communiste du Népal (maoïste), a officiellement déclenché la lutte armée afin de libérer le peuple de l'oppression des grands propriétaires terriens, de l'impérialisme et de l'expansionnisme indien. Ces derniers mois, des informations sur la progression de cette "guerre populaire de longue durée" ont percé au grand jour dans le monde entier.

Le 24 septembre 2000, plus de 100 combattants ont réalisé un assaut audacieux contre le poste de police de Dunnai, chef-lieu du district de Dolpa. 14 policiers ont été abattus. Cet événement a contraint le ministre de l'Intérieur et le chef de la police à démissionner. Début avril, les révolutionnaires ont lancé une opération militaire plus importante durant laquelle 32 policiers ont péri, ainsi que 7 révolutionnaires.

Une organisation de jeunes de 100.000 membres

Les premières années, le CPN(m) a évité de mener des actions armées dans les grandes villes comme Katmandou, jugeant notamment que sa base dans les villes, essentiellement des intellectuels et des petits bourgeois, était insuffisamment préparée à la répression.

Des manifestations politiques y ont cependant été organisées, en guise de soutien à la guerre populaire et à la résistance contre la répression. A cet effet, le CPN(m) bénéficie, entre autres, de l'appui du syndicat allié All Nepal Trade Union Federation (ANTUF), qui compte 15.000 membres, et de l'organisation des étudiants All Nepal National Free Students'Union (Revolutionary) - ANNFSU(R), qui en compte non moins de 100.000.

En décembre , les deux organisations ont protesté contre le meurtre, à Katmandou, d'un étudiant de 24 ans, abattu par la police. Le représentant de l'ANTUF avait déclaré: "Jusqu'à présent, nous avons utilisé des moyens de résistance pacifiques. Si l'Etat envoie sa police ouvrir le feu sur nos meetings, il nous oblige à prendre les armes."

Les femmes népalaises jouent également un rôle remarquable dans la révolution. Dans ce pays semi-féodal, elles subissent non seulement l'oppression du régime politique, mais aussi de l'homme. 200 des 1.500 martyrs de la révolution sont des femmes. Elles sont de plus en plus nombreuses à faire partie des unités armées, aussi comme commandants. L'organisation de femmes All Nepal Women's Association (Revolutionary) est très active. Dans le seul district de Rolpa, elle compte 2.000 noyaux.

Les autres organisations de masse soutenant les maoïstes sont celles des paysans (20.000 membres), des intellectuels (10.000) et des commerçants (5.000). Le parti lui-même compte actuellement 20.000 révolutionnaires professionnels.

Le premier gouvernement populaire unifié

Le 20 décembre 2000, le premier gouvernement révolutionnaire unifié a été installé dans un village situé à 3 heures de marche du chef-lieu du district de Rukkum. 20.000 personnes ont participé à la fête. Des journalistes sont venus de la capitale pour interroger les élus. Parmi ceux-ci, des cadres locaux de partis gouvernementaux comme le Nepali Congress au pouvoir, le CPN (Unified Marxist-Leninist), le parti conservateur RPP et les "Marxist Leninists". Le gouvernement populaire se distingue aussi par une forte représentation de femmes, de "dalits" (la caste la plus opprimée des "intouchables") et de minorités nationales.

Entre-temps, 3 autres districts se sont dotés d'un gouvernement populaire, et le nouveau pouvoir populaire démocratique est installé dans 340 des 4.000 villages. Il gouverne plus de 2 millions de personnes, perçoit les impôts des hommes d'affaires et fonctionnaires locaux, assure l'attribution de terres agricoles, organise le travail collectif sur les champs et la gestion des forêts, gère les activités artisanales et la petite industrie.

Il organise par ailleurs des tribunaux populaires, ce qui implique des prisons (mobiles) et des camps de travail. Il règle également les litiges touchant au mariage et au divorce. Dans un avenir proche, le CPN(m) compte faire chapeauter ces organes locaux par un gouvernement populaire central.

Division au sein de la classe dominante

Une des conditions essentielles du succès de la révolution népalaise est la division qui règne au sein la classe dominante, qui s'est accentuée rapidement ces derniers mois. Elle concerne souvent l'attitude à adopter vis-à-vis de la "révolte maoïste".

Kris Merckx

En février 2000, le Premier ministre K.P. Battharai (du Nepali Congress Party) a autorisé son prédécesseur S.B. Deuba à entamer le dialogue avec les maoïstes. Mais en mars 2000, Battharai a été évincé par l'actuel Premier ministre Koirala, du même parti, qui a opté pour un renforcement de la terreur contre la guerre populaire. Plus de 600 personnes ont été assassinées en 2000, dont 85% au cours de "fake encounters" (fusillades fictives). Entre-temps, la mission de Deuba a complètement échoué. Lorsque le ministre de l'Intérieur, Joshi, a dû démissionner (voir plus haut), il a accusé Deuba de "se comporter davantage comme porte-parole des maoïstes que du gouvernement".

En décembre, Deuba est parvenu à convaincre 56 des 113 parlementaires NC de signer une motion de méfiance envers Koirala. Comme l'opposition, ils "reprochent à Koirala de pousser le pays dans la guerre civile, d'augmenter les prix du pétrole, du sucre, de l'électricité, du téléphone et d'autres produits élémentaires, d'être responsable de corruption, d'assassinats de civils, de disparitions et de tortures".( News and reports, 28 décembre 2000)

Lorsqu'en février, le président de la Cour suprême a échappé de justesse à une embuscade des rebelles - opération durant laquelle plusieurs de ses accompagnateurs ont trouvé la mort - un éditorialiste écrivait: "Manifestement, l'ensemble de la machine de sécurité du pays se trouve dans un état de démoralisation et de panique".

Suite à la mort du roi Birendra et de 9 membres de la famille royale, la crise politique et militaire a atteint un nouveau paroxysme. Le roi refusait de "faire assassiner des Népalais par des Népalais" et d'engager son armée contre les rebelles. Cela aurait été un motif important du complot durant lequel il a perdu la vie.

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Solidaire n° 27 - 04/07/2001

La révolution maoïste au Népal (3e partie)

USA et Inde s'en mêlent, Berlin veut livrer des armes

Avant le bain de sang survenu au Palais royal, le Népal était déjà plongé dans une crise politique et militaire profonde, suite au progrès de la guerre populaire maoïste. Début d'année, l'ambassadeur des Etats-Unis a tiré la sonnette d'alarme. La révolution népalaise inquiète les états-majors du capitalisme mondial.

Kris Merckx

Le 2 février 2001, l'ambassadeur américain Ralph Frank accordait au Nepali Times, une interview consacrée à la "révolte maoïste" au Népal. "Effectivement, concédait-il, les maoïstes se portent très bien. A considérer leur programme en 40 points (qu'ils ont proposé au gouvernement comme plate-forme des négociations, ndlr), je crois que la plupart des personnes sensées pourraient y souscrire pour la majeure partie." Mais immédiatement, il mettait les Népalais en garde affirmant qu'il ne s'agissait que d'un leurre. "Le programme des maoïstes contient également beaucoup de choses horribles et antidémocratiques. Leur remède est pire que le mal. (…) Ils sont aussi très opposés à la globalisation économique, aux activités des multinationales, aux tendances expansionnistes des puissances étrangères. Je pense qu'ils ont une vue extrêmement naïve sur toutes ces choses. Prenez leurs accusations concernant les visées impérialistes des Etats-Unis par rapport au Népal. Je ne vois vraiment pas ce qu'ils pourraient entendre par là. Quant à la globalisation, il s'agit d'un choix: soit le Népal participe à l'économie mondiale, soit il érige des barrières et continue à protéger des industries inefficaces."

Mais Ralph Frank nourrit peu d'illusions de convaincre les communistes népalais des nobles intentions des Etats-Unis et des bienfaits de la globalisation. Aussi, préférant ne pas courir de risques, il conclut: "Il faut que les maoïstes aient de bonnes raisons pour s'asseoir à la table de négociation et peut-être la police armée pourra-t-elle les leur fournir."

50.000 fusils G-36 de Heckler

Durant la même période, l'ambassadeur américain avait rendu visite au roi Birendra - assassiné depuis et considéré comme une "divinité" par beaucoup de Népalais - afin de s'entretenir sur la situation. Il ne fait aucun doute qu'il a exercé des pressions sur le roi, comme l'avait fait le gouvernement de l'Inde, pour qu'il se décide à envoyer ses 125.000 soldats contre la guérilla. C'est spécialement en raison de la situation au Népal que les Etats-Unis ont installé, l'an dernier, un bureau du FBI à New Delhi (Inde). L'Inde considère depuis toujours le Népal comme son protectorat. Après un détournement d'avion, l'Inde a d'ores et déjà obtenu que ses officiers assurent la sécurité sur l'aéroport du Népal.

L'Europe aussi s'intéresse au Népal. L'an dernier, le ministre britannique des affaires étrangères, le socialiste Robin Cook, avait conseillé au gouvernement népalais d'activer le "dialogue" avec les révolutionnaires. En avril dernier, l'Union européenne a réitéré cette demande. Mais, comme les Etats-Unis, l'Europe compte avant tout sur la violence et la terreur pour contraindre les maoïstes à négocier sous ces conditions. L'Allemagne a par ailleurs décidé de livrer 50.000 fusils automatiques G36 de la firme Heckler & Cie à l'armée népalaise ( www.humanrights.de/n/nepal, 8 juin 2001)

Que se passera-t-il en cas d'intervention de l'armée indienne ?

Le CPN(m) se prépare depuis des années à une intervention de l'armée indienne. Le parti effectue un travail intensif parmi les sept millions de Népalais vivant comme ouvriers étrangers en Inde. Beaucoup de Népalais se sont même enrôlés dans l'armée indienne. Les maoïstes népalais entretiennent également d'excellentes relations avec les partis marxistes-léninistes indiens, comme le CPI ML (People's War) et le Maoïst Communist Centre. La guérilla que ceux-ci mènent dans cinq Etats indiens ne cesse de se renforcer. Une manifestation a eu lieu l'année dernière à New Delhi, en guise de soutien à la guerre populaire au Népal.

Sur l'éventualité d'une intervention de l'Inde, le président du CPN(m), le camarade Prachanda, déclare: "Nous serons amenés à nous battre contre l'armée indienne. Si elle envahit notre pays avec des milliers de soldats, ce sera une énorme bataille. Mais nous n'avons pas peur de l'armée indienne car, dans un certain sens, ce sera une très bonne chose. Nous capturerons des masses d'armes et des masses de gens seront prêts à se battre contre eux. Ce sera une guerre nationale. Ils se heurteront à d'énormes obstacles. Mais s'ils sont assez stupides pour le faire, et ils le feront, nous nous préparons à leur arrivée dès à présent." (Revolutionary Worker, 20 février 2000)

En mars 95, le CPN(m) a rédigé une Stratégie et tactique pour la nouvelle lutte armée au Népal. Ce texte a constitué la base politique pour la guerre populaire qui a démarré l'année d'après.

Contrer le découragement dans le mouvement communiste

A peine cinq ans après la chute du Mur, le CPN (m) a fait preuve de grande fermeté et de clairvoyance révolutionnaires. Il a analysé la stratégie de l'impérialisme comme suit: "Avec l'aide de son emprise monopolistique actuelle sur les médias dans le monde entier, l'ennemi lance une campagne de désinformation avec une propagande ciblée sur 'le terrorisme', 'la chute du socialisme' et 'la supériorité et le succès du capitalisme'. Le but poursuivi par cette guerre psychologique consiste à briser le moral du peuple".

Le CPN(m) n'a pas cédé à ce découragement. Sur base d'une analyse matérialiste des conditions objectives et subjectives au Népal, il a conclu qu'une guerre populaire était nécessaire et possible. Ainsi, il s'est expressément donné pour but de contrecarrer la vague de contre-révolutions de par le monde à la fin du 20e siècle ainsi que la démoralisation et la désorientation qui en ont résulté au sein de nombreuses forces anticapitalistes et anti-impérialistes. Cinq ans après le début de la révolution au Népal, le CPN (m) peut affirmer que ses succès commencent à avoir une portée mondiale.

 

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