Meeting anniversaire de la révolution de 1917,

organisé par le Collectif National pour l'Unification du Mouvement Communiste en France,

le 3 novembre 2007 à Paris.

ml.cnu@laposte.net

Message des Editions Prolétariennes

Nous saluons l’initiative et les participants de la commémoration du 90e anniversaire de la révolution d’octobre.

Le triomphe du capitalisme sur le féodalisme ne s’est pas réalisé sans coup férir ni sans douleur. Il a connu des aléas et des contre-révolutions et s’est prolongé sur une longue période, car les classes féodales se sont opposées violemment à leur renversement.
Mais la victoire du capitalisme sur le féodalisme était inéluctable.
De même la révolution socialiste a connu des succès et des revers.
Les capitalistes ont utilisé l’argent du pillage impérialiste pour corrompre l’aristocratie ouvrière et la violence la plus sauvage pour réprimer les révolutions prolétariennes.
Mais aujourd’hui les pays impérialistes voient leur domination ébranlée de toutes parts. Tandis qu’ils voudraient resserrer leurs rangs, une concurrence acharnée les divise et les conduit à déchirer les pactes sociaux de collaboration de classe, et à saper tout le fond de commerce des réformistes et des révisionnistes modernes.
Ainsi la bourgeoise prépare elle-même les conditions de sa propre fin.
Le chemin sera long et périlleux, mais en définitive et malgré toutes les vicissitudes, la victoire du socialisme sur le capitalisme est également inéluctable.
La révolution d’octobre 1917 est la première révolution prolétarienne victorieuse. Elle met fin à l’ère des révolutions bourgeoises dans les pays impérialistes et ouvre l’ère des révolutions prolétariennes, celle que nous vivons.
Pour cette raison, ses enseignements ne sont pas destinés à combler la curiosité des amateurs de grimoires et des rats de bibliothèque. Au contraire, l’obstination avec laquelle la bourgeoisie s’acharne à l’enterrer nous démontre que ses enseignements présentent pour la classe ouvrière de notre époque un intérêt pratique immédiat.
Comment ne pas faire le parallèle entre les réformistes et les révisionnistes de notre époque et ceux de 1917 que fustigeait Lénine au lendemain d’octobre 1917, dans « l’Etat et la révolution » ? Nous pouvons le citer sans en ôter un mot.

« Selon Marx, l'Etat est un organisme de domination de classe, un organisme d'oppression d'une classe par une autre ; c'est la création d'un "ordre" qui légalise et affermit cette oppression en modérant le conflit de classes. Selon l'opinion des politiciens petit-bourgeois, l'ordre est précisément la conciliation des classes, et non l'oppression d'une classe par une autre; modérer le conflit, c'est concilier, et non retirer certains moyens et procédés de combat aux classes opprimées en lutte pour le renversement des oppresseurs. »

Ainsi, dans la révolution de 1917, quand le problème de la signification et du rôle de l'Etat se posa dans toute son ampleur, pratiquement, comme un problème d'action immédiate et, qui plus est, d'action de masse, socialistes-révolutionnaires et menchéviks versèrent tous, d'emblée et sans réserve, dans la théorie petite-bourgeoise de la "conciliation" des classes par l'"Etat". D'innombrables résolutions et articles d'hommes politiques de ces deux partis sont tout imprégnés de cette théorie petite-bourgeoise et philistine de la "conciliation". Que l'Etat soit l'organisme de domination d'une classe déterminée, qui ne peut pas être conciliée avec son antipode (avec la classe qui lui est opposée), c'est ce que la démocratie petite-bourgeoise ne peut jamais comprendre. L'attitude que nos socialistes-révolutionnaires et nos menchéviks observent envers l'Etat est une des preuves les plus évidentes qu'ils ne sont pas du tout des socialistes (ce que nous, bolchéviks, avons toujours démontré), mais des démocrates petits-bourgeois à phraséologie pseudo-socialiste.

D'autre part, il y a la déformation "kautskiste" du marxisme, qui est beaucoup plus subtile. "Théoriquement", on ne conteste ni que l'Etat soit un organisme de domination de classe, ni que les contradictions de classes soient inconciliables. Mais on perd de vue ou l'on estompe le fait suivant : si l'Etat est né du fait que les contradictions de classes sont inconciliables, s'il est un pouvoir placé au-dessus de la société et qui "lui devient de plus en plus étranger", il est clair que l'affranchissement de la classe opprimée est impossible, non seulement sans une révolution violente, mais aussi sans la suppression de l'appareil du pouvoir d'Etat qui a été créé par la classe dominante et dans lequel est matérialisé ce caractère "étranger". Cette conclusion, théoriquement claire par elle-même, Marx l'a tirée avec une parfaite précision, comme nous le verrons plus loin, de l'analyse historique concrète des tâches de la révolution. Et c'est précisément cette conclusion que Kautsky — nous le montrerons en détail dans la suite de notre exposé — a ... "oubliée" et dénaturée. »

Ce commentaire de Lénine n’a pas pris une ride.

A ce détail près cependant : les partis réformiste et révisionniste ne sont ni des partis petit-bourgeois ni ouvriers-bourgeois ni bourgeois-ouvriers ni quelque produit monstrueux d’une carpe et d’un lapin, mais bel et bien des partis bourgeois au service des monopoles capitalistes et du capitalisme d’état.

L’effondrement des socialistes lors des élections présidentielles en est une lumineuse illustration. Ces brigands en déroute s’invectivent et se piétinent pour servir de porte-serviette à celui qu’ils ont eux-mêmes désigné comme l’ennemi public numéro un.

Le désarroi des révisionnistes, échouant dans leurs combinaisons électoralistes, les rendrait pitoyables s’il n’étaient pas responsables de la division et de la destruction du parti communiste, de la chasse aux communistes marxistes-léninistes, menée en collusion avec la bourgeoisie, de la division et de la désorganisation de la classe ouvrière, dont ils ont trahi les intérêts fondamentaux au nom du « passage pacifique au socialisme ».

Les dernières élections présidentielles ont confirmé la justesse de la conception matérialiste-dialectique et de la position de classe des marxistes-léninistes, qui ont refusé d’entretenir la moindre illusion électoraliste en ne soutenant aucun candidat à la présidence de la république bourgeoise.
Cette coïncidence de vues n’est pas le fait du hasard mais repose sur notre héritage théorique commun et sur notre point de vue révolutionnaire prolétarien.

Notre unité progressera en s’appuyant sur de telles bases solides et elle se forgera au feu de la lutte de classe, dont la bourgeoisie ravive elle-même les cendres.
Nous parviendrons ainsi à reconstruire l’indispensable parti communiste sans lequel le prolétariat révolutionnaire est désarmé.
C’est là encore une leçon essentielle de la Commune de Paris et de la révolution d’octobre. Une leçon tirée par Marx, Engels, Lénine, Staline et Mao Tsé Toung.

C’est également une conclusion de notre expérience quotidienne. 

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