FRONT ROUGE n°155 -08 mai 1975- hebdomadaire
organe central du
Parti Communiste Révolutionnaire (m.l.)
---

 PAGE 5

ç

è

Congrès de la jeunesse révisionniste

      La publicité qui a entouré le congrès de la jeunesse révisionniste tout comme le tapage fait autour de ses activités depuis 6 mois, montrent bien que le P"C "F accorde aujourd'hui une grande importance à son travail parmi les jeunes. Il entend non seulement prendre là les milliers de voix dont il a besoin pour les élections, mais également, en se présentant comme un ardent défenseur de la jeunesse, renforcer son image de parti combatif aux yeux de toute la classe ouvrière.

LA PHRASE REVOLUTIONNAIRE AU SERVICE DE LA TRAHISON REVISIONNISTE

      L'organisation révisionniste a en effet changé de visage. Son vocabulaire est rempli de mots " lutte, action, solidarité ", voire " révolution ". Il n'y a plus de domaine où elle n'entend pas intervenir. Son activité doit déboucher rapidement, " le plus vite possible " (Catala) sur le socialisme pour la France.
      Curieux langage pour une organisation et un secrétaire au passé d'ailleurs douteux, dont on connaît l'ardeur, depuis des années, à expulser tout ce qui ressemble de près ou de loin à un militant révolutionnaire : aurait-on à la J"C" changé de ligne ?
      A y regarder d'un peu plus près, on voit que dans un emballage un peu différent il y a la même camelote.
      En fait de socialisme, la perspective, c'est " des réformes profondes qui changeront les choses du tout au tout ". En fait de révolution, c'est le programme commun dont il est question, avec son cortège de soi-disant démocratisations, ses vagues promesses et ses changements bidons. Pour la lutte contre l'armée ou plutôt pour les revendications dans l'armée (car de sa fonction, il n'est question nulle part) c'est avec les cadres qu'il faut s'allier. L'objectif à se fixer pour la lutte contre le chômage reste évidemment le même : pas de licenciements sans reclassements ; comme si les jeunes licenciés pouvaient espérer retrouver du travail alors que 800000 sont en chômage !
Quant à la politique municipale des révisionnistes pour la jeunesse, il n'en est question nulle part : c'est là un terrain sur lequel ils se sentent mal à l'aise.
      On le voit, la nouveauté des formes cache mal les vieilleries révisionnistes. C'est d'ailleurs ce dont on a pu se rendre compte à l'évidence a l'occasion du 1er Mai à Paris, où, tout en sautillant à la Krivine, les J "C" organisés en carré, brandissaient un magnifique drapeau bleu blanc rouge, agressaient de façon systématique les diffuseurs de Front Rouge et de Jeune Garde, hurlaient leur soutien au programme commun.
      En réalité, la J"C" n'est qu'une organisation fantoche du parti révisionniste. Incapable d'une action réellement autonome, elle ne lui sert que de vitrine. C'est là où l'on expérimente les changements tactiques et les contorsions politiques les plus diverses : alliance avec les gaullistes, abandon puis remise en avant du socialisme pour quelque temps, unité puis opposition avec les socialistes...
      Qu'on ne s'y trompe pas pourtant, ou plutôt que la bourgeoisie n'espère pas nous y faire tromper !
      La jeunesse révisionniste n'a eu l'initiative, malgré ses efforts, ni dans le combat contre l'armée, ni dans celui contre l'école, ni dans la lutte anti-chômage. Le fait qu'elle soit intervenue avec moins de retard qu'habituellement et plus massivement ne peut pas nous faire oublier qu'elle n'est actuellement qu'un parasite de ces mouvements.

DES CONTRADICTIONS NAISSANTES

      Mais, si l'on va plus loin que ce congrès, où tout est fait pour faire croire à la grande unité, un certain nombre de contradictions percent, même au travers de la tribune de I' "Humanité" sur la J"C" :
      - à propos du fonctionnement de l'organisation : celle-ci ne se réunit pas fréquemment, elle place des cartes mais n'organise pas ses adhérents : ainsi cette lettre de Massy où 2 jeunes filles se plaignent, plusieurs semaines après le festival, où elles ont adhéré, de n'avoir vu encore personne ;
      - à propos de son activité : entre les campagnes volontairement spectaculaires, du vide ! Entre les collages, les surprises-parties, de temps en temps une distribution de tracts P"C"F ! la discussion politique ? De l'avis même de nombreux militants, elle est inexistante ;
      - à propos de I' "ouverture" : de nombreux J"C" se sont plaints du caractère lâche des critères d'adhésion à l'organisation : " adhère celui qui te désire ", disent les statuts. " N'est-ce pas, disent certains militants dans la tribune, la porte ouverte à n'importe qui ? ". Aussi l'idéologie arriviste, ouvertement affichée de certains cadres, est l'objet de contradictions de plus en plus nombreuses au sein de cette organisation.
      Toutes ces contradictions, certes, ne portent pas encore consciemment sur le fond des problèmes. Mais il appartient aux jeunes communistes authentiques de relier cette expérience directe vécue par les membres de la jeunesse révisionniste, au rejet par le P"C"F de la ligne marxiste-léniniste, de toutes les traditions révolutionnaires glorieuses de notre peuple et des jeunes. Pour cela, il faut avancer résolument vers la constitution d'une force révolutionnaire alternative, nombreuse, capable de tracer la voie et de montrer comment on parviendra réellement au socialisme.
      Aujourd'hui, les marxistes-léninistes s'engagent dans cette direction avec la perspective de l'Union Communiste de la Jeunesse (Révolutionnaire).

Jean-François VITTE.

ç

è

RETOUR