D'après la radio du Kampuchea démocratique, le Vietnam se prépare à une nouvelle offensive contre le Kampuchea à l'occasion de l'approche de la saison sèche.
Ces informations sont confirmées par des témoignages en provenance du Vietnam et de Thaïlande.
Des entreprises vietnamiennes de transport amènent depuis le mois de juin de grandes quantités de matériel militaire et des hommes près de la frontière du Kampuchea. L'Union soviétique, par le biais d'un pont aérien, alimente le Vietnam, sans discontinuer, en équipements militaires.
Tous les visiteurs et les journalistes soulignent que la mobilisation en hommes et en matériel est telle qu'elle entrave sérieusement la reconstruction économique du pays, délaissée au profit de l'effort de guerre. C'est ainsi, par exemple, qu'un projet économique conçu par les Occidentaux a dû être abandonné, faute d'ouvriers pour le réaliser : leur production avait été réorientée vers l'industrie de guerre.
Tout ceci, plus les inondations et la maladie qui touchent les rizières, posent de façon aiguë le problème de l'alimentation de la population. Les récoltes connaîtraient une baisse de 2,5 millions de tonnes.
Face à cette menace d'une nouvelle attaque vietnamienne, le Kampuchea démocratique se prépare à se défendre, en protégeant en particulier les grands axes routiers à l'intérieur du pays, pour empêcher l'entrée de poids lourds motorisés et de chars.
Pour le moment, le Vietnam qui a connu une sérieuse défaite dans sa dernière offensive, se limite à des attaques aériennes à l'aide de Mig soviétiques et d'avions américains récupérés pendant la guerre. Le 27 septembre, deux d'entre eux avaient d'ailleurs été abattus au-dessus du Kampuchea, montrant ainsi que c'est bien le Vietnam l'agresseur, et non le Kampuchea.