L'HUMANITÉ ROUGE n°953- Mercredi 18 octobre 1978
Organe central du Parti communiste marxiste-léniniste

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Face à l'agression soviéto-vietnamienne, c'est la liberté de tous les peuples
que le Kampuchea défend

    A l'approche de la saison sèche qui débute en novembre, le Vietnam a massé plus de cinq cent mille hommes à la frontière avec le Kampuchea démocratique. C'est en prévision de cette offensive imminente que, dimanche dernier, les forces armées révolutionnaires du Kampuchea, y compris les forces navales, ont été mises en état d'alerte.


Une unité de l'armée révolutionnaire du Kampuchea poursuivant les troupes vietnamiennes en déroute sur le front No 1 dans le district de Prasaut (janvier 1978) (photo Kampuchea).

    On sait que depuis plusieurs jours, les moyens de transports routiers et ferroviaires du Vietnam ont été réquisitionnés pour acheminer vers la frontière les hommes et le matériel militaire. Ce matériel, en provenance d'Union soviétique, a été débarqué en quantité énorme au cours des deux dernières semaines dans le port de Cam Ranh Bay, au centre du Vietnam. Les journaux thaïlandais n'excluent pas une attaque vietnamienne par mer en direction de Kompong Son (ex-Sihanouk-ville).
    II est clair que derrière l'armée vietnamienne, c'est l'Union soviétique qui agit. Déjà quatre mille conseillers soviétiques encadrent cette armée et selon les services de renseignements américains, un état-major conjoint, soviéto-vietnamien a été mis en place à Hanoï.
    Le but de l'Union soviétique est clair. Après avoir soumis le Vietnam, il rêve de s'emparer du Kampuchea. Le Kampuchea libre et indépendant constitue, en effet, un obstacle dans leur plan pour s'emparer du Sud-Est asiatique tout entier, dominer l'océan Indien et le Pacifique.
    L'Union soviétique vise spécialement le détroit de Malacca par où passe, en particulier, les pétroliers qui vont livrer au Japon. De même qu'elle se sert de Cuba dans son agression contre l'Afrique, l'Union soviétique se sert aujourd'hui du Vietnam dans son agression contre le Sud-Est asiatique et au-delà toute l'Asie. Comme l'a déclaré Pol Pot, le secrétaire général du Parti communiste du Kampuchea, ce n'est pas seulement son pays et le Vietnam qui sont concernés par la guerre. Face au social-impérialisme, c'est pour la liberté du Sud-Est asiatique tout entier que se bat le Kampuchea.
    Plus encore, face aux agressions constantes du social-impérialisme, face à ses visées expansionnistes qui concernent tout le monde, c'est pour la liberté et l'indépendance de toutes les nations que le Kampuchea se bat aujourd'hui, c'est pour notre liberté. C'est pourquoi il nous appartient, aujourd'hui plus que jamais, quand le Vietnam prépare une offensive massive contre ce pays, de nous tenir aux côtes du Kampuchea et de réunir autour de nous tous ceux que l'indépendance des nations concernent, tous ceux qui luttent pour la liberté des peuples à disposer d'eux-mêmes, tous ceux que l'expansion du social-impérialisme inquiète à juste titre.
    Pour nous, d'ores et déjà, l'issue de la lutte est certaine. Bien que le Vietnam soit soutenu par l'Union soviétique il ne pourra jamais avaler le Kampuchea. Quand bien même, grâce à son énorme supériorité en armes, l'armée vietnamienne arriverait à s'emparer de Phnom Penh, elle s'enliserait dans une guerre de guérilla d'où elle sortirait vaincue. Le Kampuchea a le droit pour lui. Il défend son indépendance, sa souveraineté, son intégrité territoriale contre un agresseur venu de l'extérieur. Il est dirigé par ce même parti communiste qui a su résister à l'agression américaine et qui, le premier, a fait plier l'énorme puissance militaire des Etats-Unis devant le peuple en armes.
    Déjà, dans les derniers mois, le Vietnam qui comptait sur une tactique d'" attaque rapide, victoire rapide " a échoué face à la résistance du peuple du Kampuchea. La semaine dernière encore trois de ses bateaux ont été coulés dans les eaux territoriales du Kampuchea.
    De plus les dirigeants vietnamiens, malgré l'aide massive de l'Union soviétique, n'ont pas pu résoudre les problèmes alimentaires de leur peuple et se heurtent déjà aux mouvements de révolte de ceux qui refusent d'aller combattre au Kampuchea.
    Le Vietnam et l'Union soviétique se casseront les dents face au Kampuchea démocratique.

Pierre Delaube


    Les forces armées vietnamiennes ont eu 422 tués entre le 16 et le 30 septembre au cours des combats dans la province cambodgienne de Suay Rieng (Bec de Canard), a une trentaine de kilomètres au sud-est de Phnom Penh, rapporte la Voix du Kampuchea, samedi 14 octobre.
    Les Vietnamiens ont perdu 169 armes dont des armes individuelles et collectives (fusils d'assaut AK 47, fusils mitrailleurs et canons sans recul) un poste de radio, trois blindés M 113 et deux auto-mitrailleuses précise encore la radio.
    Au cours de ces attaques les Vietnamiens ont fait usage de leur aviation notamment de Mig 19 (bi-réacteur de fabrication soviétique), indique-t-elle encore.
    Ces attaques aériennes se sont poursuivies en octobre. Les 10 et 11 octobre, les paysans de Bayet (poste frontière dans la province de Suay Rieng sur la route numéro un Saïgon-Phnom-Penh) ont été mitraillés alors qu'il effectuaient la récolte de riz, dit la Voix du Kampuchea

Visite d'une délégation de
l'Association Japon-Kampuchea
au Kampuchea démocratique

    Après avoir visité le Kampuchea à la tète d'une délégation de l'Association d'amitié Japon-Kampuchea, son président, Koto Kasaki, a souligné que ce pays est en paix et en pleine activité.
    " Avant de quitter le Japon, a-t-il déclaré, je pensais que le Kampuchea devait se trouver dans le chaos, car la presse vietnamienne avait répandu des rumeurs selon lesquelles le peuple du Kampuchea s'était révolté. (Le Vietnam prétend en effet que seize des dix-neuf provinces du Kampuchea sont en dissidence contre le pouvoir central ! ").
    " J'ai constaté de mes propres yeux que le peuple du Kampuchea mène une vie pacifique et travaille assidûment dans les ateliers, sur les chantiers de construction, à la campagne et dans les usines. Tout le pays est en pleine activité. " a-t-il ajouté.

 

 

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