POUR LE SOCIALISME
-organe central du PCRml-
n°1 - du 30 avril au 6 mai 1980 - page 2-
 
w POUR LA REPARUTION DU QUOTIDIEN LE 15 SEPTEMBRE -Gérard PRIVAT-
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Pour Le Socialisme n°1

Semaine du 28 avril au 6 mai 1980 -page 2-

 

POUR LA REPARUTION DU QUOTIDIEN LE 15 SEPTEMBRE

      Nous adressant à nos lecteurs au début de ce mois d'avril, nous leur faisions part de l'obligation dans laquelle nous étions de suspendre la parution du Quotidien du Peuple. Très provisoirement toutefois, puisque nous nous sommes fixés une période limitée pour réunir les conditions de sa reparution. Le 15 septembre, nos lecteurs, nos camardes et amis retrouverons leur quotidien. Cet hebdomadaire. Pour le Socialisme, en même temps qu'il assurera la transition, préparera la reprise du quotidien en septembre. C'est la mission que nous lui avons assignée.

      Préparer la reparution du quotidien, c'est ouvrir le débat dans les colonnes de notre hebdo sur le type de journal quotidien dont nous avons besoin, mais aussi - et peut-être surtout - c'est déjà commencer à opérer un certain nombre de transformations dans notre approche des problèmes, dans les choix que nous faisons, de sorte que, d'une certaine manière, l'hebdomadaire de transition préfigure le quotidien de la rentrée. Avec un certain nombre de limites cependant puisque, par nature, un journal quotidien est très différent d'un journal hebdomadaire.

      De quel quotidien avons-nous besoin pour la rentrée ? Telle est la question dont nous devons débattre et à laquelle nous devons apporter des réponses précises. D'abord, il y a lieu dans ce débat de commencer à tirer un bilan des mois passés de parution du Quotidien du Peuple, disons depuis un an. Les acquis d'une part mais aussi les limites et les défauts qui doivent être examinés minutieusement.

      Définir le rôle, la place, le contenu du quotidien, c'est évidemment rapporter le débat à l'analyse que nous faisons de la situation et des tâches que nous estimons être les nôtres. Nous avons un point de vue, des idées, des propositions. Il nous faut les faires connaître, les expliciter, les propager, les défendre. C'est le rôle d'un organe central.

      La situation politique aujourd'hui, c'est une exigence de débat, de clarification, une recherche de perspectives. C'est aussi une volonté d'unité, de lutte. Les grandes institutions de gauche, partis et syndicats sont traversés de contradictions. De larges franges de militants s'interrogent, interpellent, débattent, signent des appels à la lutte et à l'unité. Le quotidien devra être de plain-pied dans ce questionnement politique. Il s'est toujours efforcé d'être ouvert au débat, à la confrontation des points de vue. Il devra l'être sans doute plus et de manière nouvelle. Il devra aussi lui-même argumenter, convaincre. Les démonstrations schématiques, les conclusions rapides, les étiquettes un peu vite collées ne servent pas à grand-chose. Des efforts seront nécessaire pour améliorer les choses de ce point de vue.

      Profitant des divisions et des incertitudes, la bourgeoisie frappe durement les travailleurs depuis de longs mois, cependant, mêmes si elles n'ont rien de spectaculaires, au moins provisoirement, des luttent éclatent, des travailleurs résistent, se battent. Le quotidien a toujours eu pour souci primordial de dénoncer les attaques incessantes de la bourgeoisie, de soutenir résolument les luttes des travailleurs. Dans la période, il s'attachera plus encore à valoriser, à faire connaître le plus largement possible toutes les potentialités de lutte qui sont stérilisées du fait du manque de perspectives et des divisions.

      Ces grandes orientations pour le quotidien de septembre ne sauraient rentrer pleinement dans la vie que si vous, lecteurs, vous vous en saisissez. Au fond, la question que nous posons, c'est plutôt : de quel journal avez-vous besoin ? Dans votre travail militant de tous les jours ; pour vous forger un point de vue sur telle ou telle question ; pour être informés sur les problèmes qui vous tiennent à cœur ; pour participer pleinement au débat ; quelles questions voulez-vous voir traitées, de quelle manière ? En un mot, de quel outil avez-vous besoin aujourd'hui ? Ensemble, camarades et amis lecteurs, mettons la (courte) période qui nous sépare du 15 septembre à profit pour définir le quotidien qui corresponde à la situation d'aujourd'hui.

 Gérard PRIVAT            

 

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Pour Le Socialisme n°1 -organe central du PCRml-
Semaine du 28 avril au 6 mai 1980 -page 2-
 
éditorial 

      Un peu partout en France, le 1er mai journée traditionnelle de lutte des travailleurs, sera marqué par la division. Des cortèges séparés seront organisés sur des parcours différents, par les 2 plus importantes centrales syndicale à Paris et dans certaines villes de province, et même en certains endroits la protestation des travailleurs contre la politique d'austérité du gouvernement ne sera marquée en ce 1er mai par aucune initiative particulière. De chaque côté dans les états-majors des confédérations, on reporte les torts sur l'autre, et la polémique aigre-douce ouverte depuis l'échec de la gauche en mars 1978 entre la CGT et la CFDT continue de plus belle à cette veille du 1er mai. Parfois les arguments échangés ne manquent pas de fondements et les travailleurs peuvent ponctuellement s'y reconnaître : de nombreux sidérurgiste de Longwy désapprouvent la position de la Fédération Générale de la Métallurgie CFDT en faveur de la restructuration de la sidérurgie et estiment fondées les critiques que la CGT a adressé à cette occasion à la CFDT ; de même de nombreux travailleurs, y compris au sein de la CGT, ont désapprouvé la manière dont cette confédération a fini par rejoindre les positions du PCF à propos de l'intervention soviétique en Afghanistan et reconnaissent comme justes les critiques que lui a adressé la CFDT à cette occasion. Mais de toute évidence, la manière dont les critiques sont portées, le niveau même de la polémique et de l'argumentation échangée, et surtout ses conséquences montrent que les initiateurs de ces querelles ont bien d'autres soucis en tète que la clarification par le débat des problèmes posés, que la définition des moyens de surmonter les divisions, reconstruire l'unité. 1981, et l'élection présidentielle ne sont pas si éloignées et les 2 partis de gauche sont déjà en campagne, cherchant à mobiliser à l'intérieur des confédérations leurs partisans pour parvenir par tous les moyens en tète de la gauche au premier tour l'année prochaine. Voir en fin de compte les directions syndicales prendre part aux querelles des partis de gauche, n'est pas nouveau, mais cela entraîne particulièrement aujourd'hui des conséquences désastreuses pour les travailleurs. Depuis 1978 l'offensive de la bourgeoisie contre les travailleurs s'est accélérée, comme si elle s'était sentie les mains plus libres après la victoire de la droite : baisse du pouvoir d'achat authentifiée même par les services gouvernementaux, développement du chômage programmé pendant les années à venir, atteintes répétées aux libertés démocratiques et aux conditions de vie et de travail, la pression de la bourgeoisie s'est considérablement accentuée. Institutionnaliser et justifier la division dans une telle situation, c'est ni plus ni moins que favoriser cette offensive réactionnaire, faire le jeu des classes exploiteuses, rendre plus difficile encore les luttes des travailleurs. C'est pourquoi aujourd'hui, il n'est pas de tâche plus importante que d'œuvrer pour réussir à surmonter ces divisions.

      Comment ? Le potentiel de lutte existe, la volonté de dépasser les divisions existe, il faut les aider à se frayer un chemin à travers les obstacles et les difficultés. On ne saurait décrire la situation comme étant bloquée du fait d'une absence de volonté de luttes des travailleurs, c'est le contraire les faits en attestent. Les luttes des instituteurs, relayées par celle des nettoyeurs du métro, les luttes qui se développent dans certaines universités contre les lois Barre-Bonnet-Stoléru et contre l'expulsion d'immigrés, témoignent de riches potentialité de luttes. Le succès de la pétition de l'Union dans les luttes à la base lancée par des militants du PCF et du PS, et signée aujourd'hui par plus de 75 000 personnes atteste de cette volonté de surmonter les divisions. Ce sont ces potentialités qu'il faut aider à s'exprimer, à se développer pour transformer cette situation de divisions. Pour y parvenir, les moyens devront être définis ensemble par les travailleurs. Mais certaines propositions peuvent être déjà discutées :
            - Refuser que nos syndicats soient transformés en des instruments de querelle politique, mis au service des partis de gauche. On ne peut laisser, à quelque niveau que cela soit, nos organisations syndicales épouser les querelles stériles de l'Union de la gauche. Partout où cela se fait, c'est au détriment de la syndicalisation, c'est au détriment de la lutte et de son organisation.
            - Créer en même temps, et multiplier les lieux d'échanges, de discussion, où les militants organisés ou pas au sein de la gauche ou de l'extrême-gauche, pourront débattre ensemble des questions politiques qui aujourd'hui les divisent, les clarifier et progressivement les surmonter. Autant le syndicat ne peut devenir le champ clos d'affrontements politique éloignant des travailleurs de l'organisation syndicale, autant l'existence de ces lieux est une absolue nécessité pour rassembler sans sectarisme les militants qui veulent faire ensemble progresser le débat politique.
            - Intervenir dans l'unité pour soutenir les luttes qui apparaissent, les populariser, valoriser pleinement les succès acquis, au moment même où la bourgeoisie cherche à montrer une classe ouvrière soumise et refusant de lutter. S'inspirant des initiatives positives valorisées pour en construire de nouvelles.
 
      La prise de conscience du climat de division entretenu aujourd'hui, doit se transformer en son contraire. Les moyens en existent. C'est aux militants, quelle que soit leur origine et leur affiliation, qui en sont le plus conscients, de travailler ensemble pour définir ces moyens pour surmonter la division. Nous y apporterons pour notre part toute notre contribution.
 

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