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REVUE THÉORIQUE n°1 - ORPCF -2002 -
Organisation pour la Reconstitution du Parti Communiste de France (O.R.P.C.F.)

 

RÉPONSE

DES COMMUNISTES

MARXISTES-LÉNINISTES-MAOISTES

AUX AUTEURS DU

"LIVRE NOIR DU COMMUNISME"

 

Préambule :
    Le livre Noir du communisme s'inscrit dans la campagne mondiale contre le communisme. Cette campagne a pour objet non seulement de critiquer le communisme tel qu'il s'est édifié, mais aussi le matérialisme historique. Hier la bourgeoisie aidée par les liquidateurs de tout poil a travaillé à la liquidation du camp socialiste qui couvrait le tiers de l'humanité et à la restauration du capitalisme dans l'ensemble des pays socialistes.
    Aujourd'hui le capitalisme semble triompher en tant que système économique, politique, idéologique et culturel. Ce n'est qu'une apparence et une illusion.
    Le capitalisme est un système productif supérieur au système féodal, au début libérant les forces productives, il a été en ce sens progressiste. Libérant toutes les forces sociales du carcan des corporations et des jurandes, rejetant les principes religieux, le principe du droit divin, il a mis a nu tous principes, mettant en plein jour l'âpre lutte POUR l'obtention du profit maximum dans le temps le plus court. Il a arraché le masque à l'hypocrisie de l'exploitation cachée sous le féodalisme. Il a réduit tous les rapports sociaux à la loi de l'argent, du profit. La concentration des entreprises capitalistes qui va s'accélérant rejetant dans le prolétariat et le salariat la majorité de la population (plus de 80% dans les pays industrialisés), le système capitaliste est responsable directement ou indirectement des centaines de millions de morts quelque soient les formes politiques de gouvernement qu'il adopte, allant des différentes nuances de la démocratie bourgeoise ( de droite, de gauche, du centre) ou la dictature terroriste ouverte (fascisme, nazisme, militarisme, ou des combinaisons entre fascisme et démocratie bourgeoise, voire en alternance). Le capitalisme tout en créant des merveilles qu'aucune des civilisations antérieures n'avait pu réaliser a causé plus de dommages, de massacres, de guerres, de misère, de famines, de pollution que toutes les autres civilisations antérieures.
    Enlevant tout moyen de production à des milliards d'hommes, précipitant la majorité des paysans, des petits commerçants, des artisans et même des petits et moyens industriels dans la ruine, il les rejette ainsi dans les rangs du prolétariat et produit la classe productrice qui va mettre fin au règne de la bourgeoisie et du capitalisme.
    Le capitalisme montre aujourd'hui que malgré l'élimination provisoire du système socialiste d'Etat, les contradictions non seulement demeurent, mais se développent sans frein, sans réponse apparente . L'impérialisme qui est la forme de domination du capital financier n'a jamais été autant destructeur de vies, synonyme de misère, de chômage, de banqueroute etc.. Le talon de fer de l'impérialisme ne permet pas malgré les prédictions des faiseurs de plans et de théories économiques, spécialistes chargés de faire survivre le système d'exploitation, de faire surgir des pays émergeants comme ils disent. Ces pays émergents sont en réalité des pays capitalistes dépendants des grandes puissances impérialiste et principalement de l'impérialisme américain chef de file des grandes puissances (France, Grande- Bretagne, Allemagne, Japon...)
    On peut regretter que la Révolution ne soit pas un dîner de gala, mais essayons de voir pourquoi la révolution ne peut être pacifique, qu'elle sont les raisons pour lesquelles elle ne peut être que violente, que l'on ne peut transformer la société qu'en prenant TOUT LE POUVOIR, qu'il est indispensable d'exercer pendant toute la période séparant la société capitaliste de la société communiste, la DICTATURE DU PROLETARIAT ! que cette dictature n'est pas le remplacement d'une classe exploiteuse par une autre, mais l'éliminations des anciennes classes exploiteuses en tant que classe, pour amener l'ensemble de la population de la planète à l'ère du communisme, c'est à dire à la société qui libérera toutes les potentialités de chaque individu, pour le développement équilibré non seulement de la production des biens matériels et l'égalité dans la répartition de ces biens, mais aussi pour libérer toutes l'initiative créatrice de l'homme, l'élargissement sans fin de ses connaissances pour le profit de tous, afin que l'homme ne soit plus un loup pour l'homme, mais un être attentionné au développement de chaque individu.
    La loi du développement historique est celle de la progression par bon dans tous les domaines, y compris dans le domaine des formations sociales, c'est la loi de l'évolution de la société allant du simple au complexe, de l'inférieur au supérieur tout comme dans la nature. Evidemment il peut y avoir régression temporaire etc..
    Nous n'allons pas retourner à l'époque préhistorique parce que nous avons une histoire et que le savoir accumulé est immense, la tendance principale est à la progression.
    Ce que nous pouvons observer, c'est qu'aujourd'hui la masse globale quantitative et qualitative des connaissances et de la production des biens n'a jamais été aussi importante. Bien que des progrès considérables sans aucune mesure avec ceux des siècles précédents aient été réalisés, la misère compte-tenu justement de ce progrès est considérable, elle-même sans commune mesure avec celle des siècles précédent. Les guerres sont bien plus meurtrières en nombre, il en est de même des victimes des révolutions et des contre-révolutions.
    Vouloir considérer que la violence n'a aucun rôle dans l'histoire, ou seulement qu'un rôle néfaste est se boucher les yeux devant l'histoire réelle de tous les temps, c'est considérer que le progrès est réalisable sans sacrifices, c'est considérer que le changement social peut s'opérer tranquillement, c'est considérer que la classe qui exploite, domine, spolie, massacre par la guerre impérialisme, civile, par partenaires interposés etc.. quittera tranquillement le pouvoir en disant '"puisque vous voulez faire le bonheur de l'humanité, nous vous laissons le pouvoir, mieux nous allons vous aider". Il faut soit être naïf, soit vouloir désarmer les gens face à l'adversaire redoutable qu'est l'impérialisme.
    Le livre de Courtois and compagnie est le livre non pas de naïfs, mais de gens instruits connaissant l'histoire et qui ont un point de vue de classe sur l'histoire, celui de la bourgeoisie. Leur livre n'est pas pour améliorer le communisme, mais pour le nier en tant qu'idéologie de progrès social. Avant eux d'autres et des plus éminents intellectuels bourgeois ont écrits en ce sens. Ces "nouveaux" historiens ont été précédé par les "nouveaux" philosophes réactionnaires du type Glucksmann (ex-soit disant mao). Ces "philosophes" et autres "historiens" anticommunistes du type Furet (ex-P.C.F), tout comme Annie Krigel ne sont pas des "philosophes", ni des "historiens" progressistes mais des valets de leur patrons capitalistes qui les payent et les montent au pinacle par l'intermédiaire d'autres anticommunistes chargés de promouvoir leur camelote anticommuniste que sont les grands présentateurs de la télévision, de la radio, les éditeurs bourgeois et les journalistes à la solde de la bourgeoisie qu'elle soit de droite ou de gauche. Chacun jouant de l'instrument qu'il maîtrise le mieux dans l'orchestre anticommuniste.
    La gauche et particulièrement les dirigeants révisionnistes du P.C.F. en France sont sommés de s'expliquer, il leur faut passer sous les fourches caudines de la réaction et ces renégats s'aplatissent comme des larves, s'excusent, vont même plus loin en disant qu'ils ont reniés la dictature du prolétariat, le stalinisme bien sûr, mais aussi le léninisme, quand ils ne disent pas que le marxisme est dépassée, qu'il faut quelque chose de nouveau, que le monde a changé et autres poudre de perlimpinpin afin de désarmer idéologiquement le prolétariat et ceux qui veulent se battre pour la Révolution.
    Mais revenons au livre de Courtois and C°, c'est à dire à la campagne anticommuniste sans précédent organisée depuis la restauration du capitalisme en Russie, dans les pays de l'Est, en Chine etc..
    Le livre axe son offensive contre le communisme, il s'attaque à celui qui a réussi pour la première fois à instaurer le socialisme première phase d'édification du communisme comme système d'Etat, connu sous le nom de Dictature du Prolétariat, c'est à dire Lénine.
    Ils se prononcent contre toute dictature, et pour cela compare le nazisme au communisme. Dans son dernier article du Monde, Courtois qui a vu qu'il avait été trop loin ou plutôt qui avait été maladroit, atténue sa comparaison et du coup rallie ses compères Werth and C° à l'idée de la lutte contre la terreur et le totalitarisme comparable selon eux entre nazisme et communisme.
    Ce qu'ils oublient de dire, c'est que la terreur communiste a été hélas nécessaire pour venir à bout des opposants qui soutenaient les armées blanches tout comme avait été nécessaire la terreur contre les ci-devant, cinquième colonne de la réaction européenne soutenant les émigrés de Koblenz oeuvrant pour la restauration royaliste.
    Il parle de Lénine comme un putschiste, comme si le parti communiste n'avait pas été porté par le prolétariat et le peuple, comme les révolutionnaires de 1789 avaient été portés par le peuple contre la royauté.
    Ils nient le rôle de la violence dans l'histoire. Ils nient un fait évident qu'aucune classe n'abandonne le pouvoir de son plein gré, qu'elle oppose une résistance farouche, surtout dans le cadre de l'édification socialiste où la propriété des moyens de production est abolie et où la bourgeoisie ne peut s'adapter pour recouvrer ses privilèges sous d'autres formes comme cela a été le cas pour les nobles opportunistes éclairés. L'objectif du communisme, n'étant pas de substituer une classe à une autre éternellement et d'instaurer une autre forme d'exploitation pour une minorité.
    Il faut se rendre compte que le communisme de guerre a été une chose nécessaire, car il fallait bien approvisionner l'armée rouge contre l'armée blanche, contre les gouvernements collaborationnistes soit disant nationaux en réalité bourgeois des républiques périphériques alliées à la réaction internationale. C'est cela la réalité, comme ont été les massacres des prolétaires d'Estonie, de Lettonie, de Lituanie, de Pologne, de Hongrie, d'Allemagne par les contre-révolutionnaires de leur pays réciproques, en 1918, 1919 et après. C'est cela la réalité qui s'est imposée aux bolcheviks. La révolution n'a pas été pour eux un dîner de gala et a accouché dans la douleur, hélas comme toute révolution. Ne pas réagir assez fermement ou ne pas adopter une bonne tactique, c'est se faire massacrer comme l'a été en son temps la Commune de Paris, première tentative de dictature du prolétariat. Il fallait marcher sur Versailles comme l'a dit Marx, prendre l'or de la Banque de France.
    Mais Courtois annonce la couleur, Lénine est un contre-révolutionnaire dit-il dans son article du Monde. Courtois soutient la Révolution de Février, c'est à dire la révolution bourgeoise. Pour lui la révolution achevée, la dernière révolution, c'est celle de 1789. Il n'a pas vu passé l'histoire, ce qui est grave pour un historien. Il s'en tient à l'ancienne révolution qui a été un grand progrès en son temps puisqu'elle a brisé le féodalisme et ouvert une ère supérieure de développement à ce moment là. Aujourd'hui la bourgeoisie bloque un nouveau développement supérieur de la société. Elle est devenue réactionnaire. Elle veut maintenir ses privilèges voire les augmenter au détriment de la majorité productrice de tous les biens et qui veut en jouir en paix, pour le bien-être général, pour une véritable égalité, pour une véritable justice, pour une véritable fraternité. Se plaçant sur les bases de la bourgeoisie Courtois poursuit. Mais si on avait laissé faire, aujourd'hui les pays de l'Est, la Russie, la Chine seraient plus développés etc...
    C'est faire des supputations gratuites, en effet la première guerre mondiale n'a pas été du fait des prolétaires. Elle a fait des millions de morts. Cette guerre a reçu l'appui des partis de la IIème Internationale qui sont en partie responsables des massacres de cette guerre. Les sociaux-démocrates sont responsables de l'écrasement de la révolution en Allemagne qui si elle avait triomphé, aurait entraîné la révolution dans toute l'Europe, peut-être même au Etats-Unis et par voie de conséquence dans tous les pays coloniaux. Pour des responsabilités historiques sur la suite des événements, il faut remettre les pendules à l'heure.
    Quelle est la suite des événements. Rappelons à nos historiens qui ne peuvent l'ignorer qu'Hitler a fait ses premières armes à Munich dans les corps francs contre les communistes et les socialistes en Bavière. Après le putsch raté d'Hitler et son emprisonnement au cours duquel il a écrit Mein Kampf, la bourgeoisie dirigée par les socialistes a écrasé la tentative communiste de prise du pouvoir en 1924, ce qui leur valu le titre de social-fasciste (socialiste en parole, fasciste dans les actes). Cette troisième trahison (après celle de l'appui à la guerre impérialiste en 1914, puis la contre-révolution en alliance avec les junkers en 1919 ) a eu comme effet de laisser la route libre à Hitler dans les années suivantes. Le refus de la Révolution prolétarienne a aidé Hitler dans son objectif principal - en finir avec le bolchevisme.
    Après la Révolution d'Octobre toute la bourgeoisie internationale n'avait qu'une idée, qu'une obsession en finir par tous les moyens avec l'URSS, premier Etat socialiste au monde. En Italie Mussolini s'opposera par la violence au risque de Révolution communiste et aura l'appui de toute la bourgeoisie pour exercer sa dictature fasciste. En Hongrie ce sera Horthy, en Grèce Metaxas, en Pologne Pilduski, d'autres au Brésil, les militaristes au Japon, tous dictateurs avant Hitler (1933). Partout des mouvements d'extrême-droite extrêmement puissants apparaîtront, Croix de Feu, Camelots du Roi en France. En Espagne, l'Italie fasciste et l'Allemagne hitlérienne soutiendront le soulèvement franquiste, alors que les démocraties seront pour la non-intervention par peur du communisme. On connaît la suite.
    Mais nous sommes loin du livre de Courtois and C°. Pas si loin.
    C'est dans ce contexte extérieur que devra s'édifier le premier Etat socialiste et non dans le cadre idéal qu'aurait été celui de la Révolution mondiale dans tous les pays. Ce qui ne veut pas dire que même dans ce contexte, la bourgeoisie internationale n'aurait pas par tous les moyens tenter de restaurer le capitalisme utilisant la force et la ruse, s'appuyant sur la force de l'habitude etc.. Il est à peu près certain qu'il aurait fallu la dictature du prolétariat pour exproprier la bourgeoisie et que le communisme ne se serait pas réalisé sans effort, sans lutte, par un coup de baguette magique. Les conditions auraient été meilleures, les contraintes moins importantes, ne serait-ce que parce que toutes les forces productives auraient été utilisées à des fins utiles et non à des productions nuisibles, destructrices comme la production d'armement La planification de chaque région, de chaque pays, nation et au niveau mondial aurait été plus facile à mettre en place, plus rationnelle, plus rapide. L'unité idéologique nécessaire pour parvenir au but, le communisme à l'échelle mondiale aurait été plus facile à réaliser, les idées rétrogrades plus rapidement abandonnées au profit des idées nouvelles et ce qu'elles portent.
    Mais voilà on ne fait le monde avec des si. La dure réalité c'est que le premier Etat socialiste soit resté seul après le recul de la Révolution mondiale. Il ne lui restait plus qu'à tenir, c'est à dire à se renforcer et se développer en prenant en considération son retard par rapport aux autres pays industrialisés.
    Après la guerre civile qui a coûté des millions de morts, non pas à l'initiative des bolcheviks mais par celle de la réaction blanche et de l'intervention étrangère. A situation d'exception, il a fallu avoir une politique d'exception. Le régime des réquisitions ne pouvait être qu'autoritaire voire répressif, il y allait de la Révolution et de l'espoir de millions d'hommes, une défaite aurait été pire que les sacrifices consentis comme l'avait déjà dit Marx, à propos de la Commune de Paris dont le rôle idéologique dans le développement de la révolution a été d'une importance capitale. Il en était de même de la Révolution d'Octobre d'autant plus qu'elle s'étendait sur un continent ou presque.
    Lénine dut relâcher du lest, l'état lamentable du pays après la guerre civile et la guerre impérialiste provoquèrent, la désorganisation des transports, de la production et engendrèrent la famine etc.. Il fallait faire une pause. Ce fut la N.E.P.
    Cette pose nécessaire ouvrait la porte à la bourgeoisie pour reprendre le pouvoir, saper le pouvoir naissant, s'y opposer, en conservant, conquérant des positions économiques, renforçant leurs pouvoirs et leurs influences parmi une partie de la population, principalement à la campagne où les plus instruits, les plus entreprenants influençaient ceux qu'ils côtoyaient tous les jours. Le capitalisme naît de la petite propriété privée des moyens de production, si on laisse le processus se développer alors s'en est fait du processus révolutionnaire. Si l'un se renforce, l'autre décline. Pendant la période transitoire qui sépare le capitalisme du communisme, que l'on appelle socialisme, se mène la lutte entre les deux classes antagoniques, à savoir la bourgeoisie qui a perdu le pouvoir et le prolétariat qui l'a conquise. S'il veut conserver ce pouvoir, il doit réduire l'influence de la bourgeoisie dans tous les domaines jusqu'à l'achèvement du communisme à l'échelle mondiale ou les contradictions qui existeront dans la société seront d'un autre nature que les contradictions de classe . Elles rempliront alors simplement le rôle de stimuli. C'est ça la dictature du prolétariat. Sans lutte des contraires rien n'avancent plus, il n'y a plus de discussions, d'expérimentations possibles. Dans la société communiste à l'échelle mondiale les contradictions de classes n'existeront plus, il restera des contradictions naturelles au sein du peuple, contradictions qui se régleront par la discussion, l'expérimentation scientifique etc...
    L'édification du socialisme dans un seul pays n'est pas un concept en soi, n'est pas une invention de Staline, ni une idée nationaliste, mais a été une contrainte imposée par l'histoire à Lénine.
    Par le traité de Brest-Litovsk l'Allemagne a aidé les bourgeoisies des pays baltes, d'Ukraine à mettre fin à la dictature du prolétariat dans ces pays, a soustrait des territoires qui ont été remis entre les mains de la bourgeoisie polonaise, roumaine etc.. Le traité de Versailles a remodelé l'Europe orientale au profit des bourgeoisies locales, pendant que ces mêmes vainqueurs apportaient tout leur appui aux armées blanches. La contre-offensive de l'Armée Rouge a permis de vaincre la réaction et les interventionnistes, mais ne pourra libérer le peuple polonais du joug de la dictature militaire de Pilduski. La Révolution en Hongrie sera éphémère et la Révolution en Allemagne écrasée comme nous l'avons vu. La réaction avait même essayé de dresser une partie des révolutionnaires contre les bolcheviks à Cronstadt en s'appuyant sur le mécontentement de la garnison qui subissait la disette née des circonstances de la guerre civile. La révolte dans les conditions d'alors devait être jugulée sinon c'en était fini de la révolution puisque cette révolte qui pouvait avoir des motifs légitimes était appuyée par les interventionnistes qui voulait enfoncer un coin dans l'édifice de la Russie révolutionnaire et quel coin, la base navale qui défendait Leningrad.
    Rappelons- nous l'histoire. La révolte des chouans en Bretagne pendant la révolution française a été téléguidée par l'Angleterre et s'appuyait sur la réaction cléricale et royaliste qui perdait ses privilèges, qui refusait d'apporter son soutien à la République, et servait la réaction européenne. Là aussi il a fallu intervenir et la répression a été très dure.
    Une révolution haïe par toute la réaction nationale et internationale peut elle faire autrement pour se protéger que crever rapidement l'abcès.
    L'essentiel doit alors être sauvé, toutes les révolutions l'ont appris à leur avantage ou à leurs dépens. Il n'y a pas d'autre alternative que d'agir vite, que d'extirper les racines du mal qui ont atteint hélas des parties saines. Il faut malheureusement amputer, soustraire des parties, sinon comme dans un cancer, le mal gagne et finit par emporter le malade. L'ennemi agit de même et l'on doit en tenir compte, c'est une course de vitesse. Il est évident qu'une opération à chaud laisse des séquelles, est mutilante, attise les rancunes et le ressentiment.
    La NEP en toute logique de marché allait reproduire le système capitaliste et ses injustices, une fois l'économie et les transports remis en route, tout simplement parce que l'accumulation capitaliste créé des riches et des pauvres, des bourgeois et des prolétaires, mais dans l'Etat de dictature du prolétariat, même quand il doit faire des concessions, ajourner ses objectifs à long terme , l'appareil d'Etat est entre les mains du prolétariat. Cet Etat est évidemment nécessaire pour reprendre la situation en main, pour reconstruire l'économie sur des bases nouvelles. Bien sûr la nature de l'Etat n'est pas neutre. Si c'est la bourgeoisie qui dirige l'Etat, elle impose son point de vue, sa dictature quelque soit la forme qu'elle revêt à un moment donné. Si c'est le prolétariat, quand il fait des concessions aux capitalistes afin de reconstruire l'économie, il ne perd point de vue son objectif, il s'y tient et une fois la situation consolidée, il doit passer à une phase de socialisation plus poussée, avec divers processus d'intégration des individus dans ce processus de socialisation. Sinon c'est la consolidation, l'élargissement du secteur capitaliste, la restauration à plus long terme, de façon brutale ou "pacifique".
    Cela Courtois ne le reconnaît pas, puisque pour lui, la bonne révolution c'est celle de Février, celle de Kérensky. D'autres auteurs vont même plus loin et prétendent que si Stolypine n'avait pas été assassiné, il aurait pu mener à bien sa réforme agraire, qui aurait bien sûr entraîné la prolétarisation de 80% des paysans par la concentration des terres. Courtois ne réfléchit pas ou ne veux pas réfléchir, pourquoi la Révolution d'Octobre a été possible. C'est justement parce que les sociaux-révolutionnaires, les mencheviks, les cadets n'ont pas donner la terre aux paysans, ni arrêter la guerre, ni donner tout le pouvoir au soviets etc.., qu'elle a eu lieu.
    Certains diront mais pourquoi donner la terre aux paysans et la leur reprendre pour les mettre de force dans les coopératives. Pour refondre les soviets et en éliminer les mencheviks, les SR, les cadets et les paysans riches, pourquoi avoir arrêté la guerre et créer une Armée Rouge.
    La revendication du paysan c'est effectivement être propriétaire de la terre qu'il n'a jamais possédé mais que possédait le boyard en Russie. Mais la vente des terres après l'abolition du servage la masse des paysans ne profita pas des terres. Comme à l'époque de la Révolution française cela n'a profité qu'à celui qui pouvait l'acheter, qui était un minimum riche. Le début de réforme agraire de Stolypine accentua cette concentration. Aussi la terre pour la masse qui n'en avait pas, fut attribuées en jouissance. La propriété en tant que telle fut abolie par les bolcheviks, afin de limiter l'accaparement des terres, ce que remettent en cause les renégats aujourd'hui en Russie capitaliste qui aboutira à l'élimination de millions de paysans. La liberté du commerce et l'exploitation individuelle allaient malgré l'absence de propriété formelle de la terre, permettre aux mieux équipés, expérimentés, aux plus instruits etc.. de s'enrichir, d'élargir la surface de leurs terres, alors que le paysans pauvres n'y arrivaient pas, avaient des rendements faibles, devaient se mettre au service du paysans riche pour survivre. Ces paysans riches reprenaient l'exploitation des terres peu à peu, s'enrichissaient, contrôlaient en partie le commerce, la distribution, exerçaient pressions et chantage, sabotaient les quotas de livraison à l'Etat etc.. sapant l'alliance entre les paysannerie et le prolétariat, et mettant ainsi en péril la Révolution elle-même.
    Les fermes d'Etat plus modernes mais peu nombreuses ne pouvaient remplacer d'emblée la petite production. La collectivisation devenait inévitable, nécessaire et impérieuse. Il n'y avait pas d'autre issue pour éviter la restauration du capitalisme. Cette collectivisation devait passer par plusieurs phases. La première phase de la coopération avait consisté à développer des coopératives du premier degré, c'est à dire des coopératives, où il s'agissait plus d'entraide que de véritables coopératives où non seulement les terres auraient été cultivées en commun, mais où le matériel de quelque importance aurait été mis au service des coopératives. Pendant la NEP, les paysans aisés en rapport de la masse des paysans pauvres, avaient pu s'enrichir, avaient conservé, animaux de trait, charrues, bétail, meilleurs terres. Plus riches ils pouvaient acheter des intrants pour bonifier leurs terres, etc..
    Ainsi pendant cette période, tout comme dans le système capitaliste, la petite production ne pouvait qu'engendrer l'accumulation capitaliste jour après jour. La formation d'une classe de paysans riches menaçait la Révolution.
    Les spécialistes bourgeois dans le domaine industriel au sein même de l'appareil de production socialiste sabotaient, freinaient les projets de développement, tentaient de maintenir les normes capitalistes de gestion. Ils diffusaient le mode de pensée bourgeois.
    Après avoir réglé le problème des spécialistes bourgeois, il fallait renforcé le contrôle socialiste sur ces spécialistes et réprimer les plus retords et les plus dangereux, former des cadres plus surs, c'est à dire des cadres prolétariens pour ne plus dépendre complètement du savoir que possédaient les cadres bourgeois.
    A la campagne le problème se posait différemment, il ne s'agissait pas d'avoir de meilleurs paysans, mais d'empêcher que des paysans accaparent terres, bétail, matériel agricole, bref qu'une minorité de paysans deviennent riches au détriment de la masse des paysans pauvres. Ne pas comprendre cela et attribuer la désorganisation de la production et ses conséquences pouvant aller jusqu'à la famine à la répression, c'est comme vouloir faire endosser aux bolcheviks le déclenchement de la guerre civile et de l'intervention étrangère.
    Lénine, puis Staline ont été confrontés à une lutte externe et interne exacerbée de la bourgeoisie internationale. La bourgeoisie était d'autant plus désespérée d'avoir perdu ses privilèges de classe qu'elle ne s'était pas confrontée à une autre classe exploiteuse à laquelle elle aurait pu s'intégrer comme avait fini par le faire la noblesse, mais à une classe dont l'objectif était de remettre tous les moyens de production et d'échanges aux producteurs et de supprimer toute classe exploiteuse.
    Malheureusement pour M. Courtois et ses amis, l'histoire ne leur donne pas raison, mais donne raison à ceux qui ont lutté sans merci contre les saboteurs, les liquidateurs de la Révolution, c'est à dire tous ceux qu'ils désignent comme les plus grands criminels de l'histoire.
    Staline avait dit avant de mourir " Vous vendrez l'URSS à l'encan". S'est-il trompé, n'avait-il pas toujours vu le loup sortir du bois ? Quant à Mao il avait dit " Nous utilisons encore beaucoup le droit bourgeois et il est relativement facile de restaurer le capitalisme" D'où la lutte contre tous ceux qui s'engageait dans la voie de la restauration.
    Reprenons le problème tel qui se posait en URSS, dans les années 30. Courtois tout comme les révisionnistes condamne Lénine et Staline. En disant qu'au fond Staline n'a été qu'un bon applicateur du léninisme , d'une certaine façon il rend hommage à Lénine et attaque le père de la Révolution. Il met Trotsky dans le même sac, ce qui évite de faire comprendre au lecteur sur quoi porte les divergences entre Lénine et Trotsky d'une part et Staline et Trosky d'autre part et donc d'expliquer qu'elles ont été les luttes qu'ont dû mener Lénine et Staline à l'intérieur du Parti et à l'extérieur pour maintenir la dictature du prolétariat, construire dans les pires difficultés une économie socialiste.
    Comme le précise Mao, la lutte de lignes, de conceptions opposées, erronées est constante dans le Parti, dans la société de classes. Ce n'est que quand nous serons dans la société communiste que les contradictions seront non antagoniques.
    Les anticommunistes viscéraux que sont M. Courtois, Werth et compagnie ont fini par se mettre d'accord sur comment expliquer le parallèle fait par Courtois entre nazisme et communisme.
    Ils ne veulent pas expliquer la lutte de classes, comme une lutte pacifique et non pacifique.
    Ils oublient de dire que la croisade d'Hitler avait deux aspects, d'un coté la constitution d'un Etat racial allemand à l'exclusion de tout autre jusqu'à l'élimination physique des "races" dites impures, en réalité l'élimination de certaines communautés telles les tziganes, les juifs, la réduction en esclavage des slaves et d'autres peuples, afin de construire un Etat mondial nazi à dominante allemande, dont l'objectif réel était l'élimination du communisme au profit de l'Etat des seigneurs capitalistes.
    Hitler a d'ailleurs fait ses premières armes contre les communistes et non contre les juifs, qui en réalité sont des citoyens des nations où ils vivent et ne se distinguent des autres citoyens de ces nations que par la religion ou des traditions héritées du passé.
    Si on ne se remet pas dans le contexte où se déroule la lutte des classes, et que l'on ne reconnaît pas que cette lutte s'exacerbe quand la bourgeoisie a perdu le pouvoir, on est amené à nier que le prolétariat doit construire le socialisme, lutter contre l'ennemi extérieur qui n'attend que l'occasion pour intervenir, multipliant complots, liaisons diversifiées et cloisonnées avec différents groupes de la bourgeoisie renversée, avec les éléments vacillants. La bourgeoisie utilise toutes les erreurs, failles, contradictions, préjugés qui persistent et persisteront longtemps dans le système socialiste lui-même. Peut-on qualifier toute répression comme un crime, refusant les conséquences inévitables de la lutte des classes, c'est à dire la nécessaire lutte contre les contre révolutionnaires.
    La révolution (c'est à dire la lutte de classe par d'autres moyens) n'est hélas ni un dîner de gala, ni une oeuvre d'art, la réaction ne peut pas dire le contraire, elle qui depuis le XIX siècle est responsable de centaines de millions de morts sur tous les continents, par la guerre ouverte, par l'exploitation forcenée des populations locales, par deux guerres impérialistes et de multiples guerres coloniales avec toutes les atrocités que l'on connaît pour perpétrer un système basé sur l'exploitation et l'oppression de la majorité. De nos jours cette exploitation s'est intensifiée, est programmée au niveau planétaire. Aujourd'hui après avoir aidé les 4 dragons après avoir aidé le Japon pour faire pièce au développement du camp socialiste, les principaux pays impérialistes qui voyaient une concurrence "déloyale" de ces pays qui avaient dû s'endetter pour se développer et assumer leur rôle de vitrine anticommuniste, les ont acculé à la faillite et la banqueroute.
    Tout en ayant pu relativement se développer, ces pays se retrouvent en cessation de paiement et sont après le Mexique victimes du développement à crédit, doivent contracter près des grandes puissances impérialistes et principalement de l'impérialisme américain d'autres crédits. Sans vergogne les économistes bourgeois et leurs maîtres se réjouissent, car ils vont pouvoir racheter à vil prix des actions des entreprises et les institutions financières de ces pays tout en encaissant les dividendes et le remboursement des prêts qu'ils leurs avaient consentis pour développer leur économie nationale.
    Poursuivant son objectif de domination en alliance et concurrence avec les principaux pays impérialistes, l'impérialisme américain enfonce ses griffes dans la peau des peuples opprimés. Ils vont poursuivre comme ils le font actuellement en Chine avec la complicité des renégats révisionnistes chinois pour exploiter les ouvriers de tous les pays d'Asie, renforçant leur mainmise sur leur économie.
    Les autres pays opprimés d'Afrique et d'Amérique du Sud ne comprennent pas pourquoi le F.M.I. et le groupe des 7 ont attribué 340 milliards à la Corée du Sud. Il y a non seulement les raisons économiques pour rendre la Corée plus fragile et investir complètement son économie, lui imposer les conditions de sa dépendance, mais aussi pour éviter une explosion sociale, qui pourrait constituer un point de résistance dans la région, ce qui pourrait enclencher d'autres résistances. La politique des puissances impérialistes dans la région et la pénétration de l'économie chinoise encouragée par les révisionnistes chinois, les interventions économiques, politiques dans l'ex-camp socialiste, l'intégration progressive des pays de l'Est dans l'OTAN, toutes ces grandes manoeuvres pour un nouveau repartage du monde vont creuser l'écart entre les puissances impérialistes et les pays opprimés et aussi la Chine et la Russie et cela peut déboucher sur une troisième guerre mondiale encore plus meurtrière et atroce que les précédentes.
    N'en déplaise aux historiens anticommunistes, nous n'avons pas changé d'époque, nous sommes bien à l'époque de l'impérialisme, qui continue à s'armer, à renforcer sa domination sur tous les peuples de la terre, à réduire à la misère, à l'état de plus en plus précaire des milliards d'hommes.
    C'est justement contre cette domination que s'est édifié le premier Etat socialiste au monde et que s'était constitué le camp socialiste. Ces messieurs ont la mémoire courte, c'est justement à l'époque de la terreur léniniste, staliniste et maoïste, que les impérialistes ne pouvaient plus agir librement comme avant. N'est-ce pas l'URSS dirigée par Staline qui a été le principal artisan de la défaite de l'Allemagne hitlérienne, de l'Italie fasciste et du Japon militariste ? Ne sont-ce pas les résistances principalement menées par les partis communistes en France, en Italie, en Albanie, en Yougoslavie, en Grèce, en Chine qui ont mis des coups sérieux aux occupants fascistes et nazis, qui ont lutté contre les kollabos.
    Mais Monsieur Courtois n'en a cure, pour lui Lénine pourfendeur résolu de la première guerre mondiale et est un contre-révolutionnaire alors que les partis socialistes qui ont soutenu cette boucherie en défendant leur gouvernement bourgeois ou tsariste respectif sont des révolutionnaires. Les partis qui ont soutenu Kerenski, les SR, les mencheviks, sont tous ceux que Lénine a dû combattre dans cette guerre impérialiste. Courtois et sa bande sont mis au pinacle par les valets employés par la bourgeoisie dans ses médias, l'édition, la presse dans leurs efforts pour démontrer que le communisme est une monstruosité et ses applicateurs des monstres.
    Après avoir rapidement décrit le contexte, essayons d'examiner plus précisément la réalité des faits.
    Peut-on faire confiance aux renégats du communisme, qui ouvrent les archives pour combattre le communisme ?
    Un enfant répondrait non. Le K.G.B lui-même a fourni des statistiques de la répression, le chiffre des victimes serait de moins d'1 million de personnes, ce qui est 50 fois moins important que les chiffres fournit par nos anticommunistes.
    Bien sûr M. Courtois et ses amis comptabilisent les morts des famines. La première est dû à la guerre civile, à la désorganisation des transports, à l'abandon des terres par les populations chassées par cette guerre, de mauvaises récoltes. Autant pour Monsieur Courtois.
    Monsieur Courtois et sa bande ne veulent pas voir que l'Ukraine était le grenier russe, que se sont les Varègues (Vikings) qui ont créé l'Etat russe avec comme capitale Kiev. Ils oublient également de montrer qu'avec la paix de Brest-Litovsk , l'Ukraine était tombée sous la domination indirecte de la Pologne réactionnaire de Pilduski, et non pas la Pologne progressiste qui s'opposait à l'Empire russe au XIX ème siècle, celle-là saluée par Marx qui soutenait la lutte d'un peuple opprimé. La nature des Etats respectifs était l'inverse en 1918. Courtois fait donc de l'amalgame, confond à dessein deux époques. En Ukraine Petlioura représentait la bourgeoisie nationaliste anticommuniste, alliée indirectement avec les blancs et la Pologne contre la Russie bolchevique. Dans le contexte de la guerre civile déclenchée par les blancs, Petlioura massacra des bolcheviks, des ouvriers et des paysans. Il est donc responsable de cela et de la réponse qui devait lui être donnée. Faute de quoi la révolution aurait été écrasée. Il y avait Makhno qui se prétendait anarchiste, en fait il voulait en revenir au mir, à la communauté paysanne qui était déjà en partie détruite. Il refusait évidemment la dictature du prolétariat, ce qui ne pouvait pas permettre de poursuivre la révolution tant que celle-ci n'aurait pas triompher dans le monde entier et tant que le communisme ne serait pas devenu une habitude de vivre. Makhno combattait les communistes au moment où ceux-ci menaient une guerre très difficile sur plusieurs fronts contre plusieurs armées blanches soutenues par les troupes d'intervention anglaises, françaises et japonaises. Les communistes pour poursuivre la lutte dans le Caucase devront mener la guerre contre Petlioura, puis contre Makhno. En Géorgie, les mencheviks vont combattre les bolcheviks et profiter de l'intervention pour déclarer leur indépendance, pas vis à vis de la bourgeoisie, mais pour défendre leur conception du socialisme, c'est à dire le refus de la dictature du prolétariat, c'est à dire d'un accommodement avec la bourgeoisie, et ainsi de suite dans les républiques bourgeoises du Caucase dont les scissions seront soutenues par les grandes puissances. Bakou était l'enjeu, pas n'importe quel enjeu, le contrôle du pétrole, et le blé pour l'Ukraine. Dans ces républiques, les communistes furent exterminés, pourchassés, et le peuple retomba sous le joug des propriétaires fonciers, ce qui rejeta les masses vers les communistes. Que devait faire un révolutionnaire alors que le pouvoir des soviets, la dictature du prolétariat était menacée, que les communistes géorgiens, azéris, ukrainiens et des autres peuples caucasiens étaient massacrés, que la Crimée était occupée et que les dirigeants réactionnaires Tatars appuyaient l'intervention française. Il fallait répondre et marcher sur Versailles, en l'occurrence sur Kiev, Bakou, Sébastopol, Odessa. Il fallait combattre avec la plus extrême fermeté, les ci-devant russes, ukrainiens, géorgiens, azéris, tatars, vaincre la cinquième colonne des puissances impérialistes et des armées blanches. Il n'y avait pas d'autre issue. La tactique de la guerre révolutionnaire, c'était de suivre l'exemple de Robespierre et cela ne pouvait se faire sans terreur, sans bavures. C'était la seule réponse appropriée à la situation à laquelle était confrontée les bolcheviks.
La famine qui suivie est bien compréhensible dans un pays arriéré sur le plan de l'agriculture et des transports, par rapport aux autres pays industriels de l'Europe et de plus dévasté par 7 années de guerre (impérialiste et civile).
    On peut donc dire que tous les morts de cette époque sont la résultante non de l'action initiale des révolutionnaires mais de la politique de la réaction et de tous ses alliés au cours de cette période, réaction qui entraînait nécessairement une réponse des révolutionnaires.
    Messieurs les historiens "objectifs", les choses sont remises à l'endroit en mettant le chiffre des victimes dans la bonne colonne, celle qui recense les responsabilités de l'impérialisme et de la réaction russe et des minorités pendant toute cette période. C'est comme cela que l'on fait l'analyse d'une situation concrète.
    La lutte entre deux lignes, deux conceptions du monde a été constante. Cette lutte durant la dictature du prolétariat se déroule à tous les niveaux, dans l'appareil d'Etat et dans le parti principalement.
    Dans l'appareil d'Etat, tant que les cadres issus du prolétariat ne sont pas assez nombreux, il faut nécessairement faire appel à des spécialistes, conseillers bourgeois, il faut les mettre au service de la nouvelle société, en utilisant leurs compétences, tout en combattant leurs idées erronées, leurs habitudes acquises dans l'ancienne société.
    Quant au parti bien que rompu à la lutte de classes il n'est pas à l'abri de ces conceptions erronées, de la force de l'habitude. La lutte de classe traverse le parti lui-même même si la ligne générale est clairement définie, II s'agit de l'appliquer, et celui qui est en opposition n'abandonne pas facilement son opinion sauf s'il est sincère et admet après expérimentation qu'il s'est trompé. Mais tous ceux qui dans le parti n'admettent pas si facilement d'avoir tort, c'est toujours dur d'admettre son erreur, ont peur de "perdre la face", car ils ne comprennent pas que ce n'est pas une question de perdre la face individuellement mais d'analyser honnêtement si la position que l'on avait adoptée permettait de vaincre, de progresser etc.. ou pas. Un bon critère d'appréciation doit tenir compte de la nécessaire lutte de ligne, de l'affrontement des idées au sein du parti, comme élément moteur, comme mouvement dialectique de la pensée. Cette lutte est plus ou moins longue suivant les circonstances. Quand il y a une stabilité suffisante, il faut éviter tout règlement précipité du problème, ce qui ne doit pas empêcher que la lutte se mène et que les décisions prises à la majorité soient mises en pratique, sauf si elles s'attaquent aux principes même du marxisme. Alors s'il y a abandon, trahison, la lutte doit être menée jusqu'au bout, y compris par la scission.
    Certains diront que cela n'a pas été possible avec Lénine, avec Staline, avec Mao etc.. que l'idéologie communiste ne permet pas cela, qu'elle est totalitaire etc...
    Qu'ont à répondre les communistes à ce propos ? Les donneurs de leçons, les pourfendeurs du communisme ne prennent même pas la peine d'examiner les problèmes qui ont surgi et de la ligne la plus juste qu'il fallait adopter à ce moment là.
    La révolution doit prendre en compte l'espace-temps et appliquer les principes en fonction de l'environnement c'est la tactique adaptée à la théorie générale, aux principes.
    Par exemple sur le problème de la guerre. Quels sont les principes des communistes ?
    Les communistes considèrent que la guerre est la poursuite de la politique par d'autres moyens, que la violence a un rôle d'accoucheur dans l'histoire. Pour autant les communistes ne sont pas pour toutes les guerres, ni pour la violence systématique. Chaque guerre se situe dans un contexte historique précis, et la violence a toujours un contenu de classe comme la guerre. Les communistes distinguent les guerres justes des guerres injustes.
    Les guerres injustes sont les guerres mondiales inter-impérialistes pour s'assurer la domination mondiale, les guerres d'agression impérialistes, la subversion réactionnaire pour déstabiliser un régime en vue de l'affaiblir pour renforcer la domination impérialiste, la guerre impérialiste par pays interposés, l'utilisation de divergences, de croyances religieuses, de problèmes ethniques dans le même but.
    Les guerres justes sont les luttes de libération nationale quand elles s'opposent résolument à l'agression impérialiste ou visent les bourgeoisies réactionnaires liées à l'impérialisme. C'est la guerre populaire, la guerre civile révolutionnaire, l'insurrection prolétarienne ou populaire armée. L'histoire nous enseigne qu'à l'époque de l'impérialisme la seule garantie que ces luttes ne dégénèrent pas, c'est qu'elles ne soient pas dirigées par des forces réactionnaires, manipulées voire suscitées par l'impérialisme comme cela s'est passé récemment en Afghanistan où les USA ont armé les islamistes réactionnaires contre les forces révisionnistes soviétiques qui ont liquidé un peu plus tard l'URSS et fini la restauration capitaliste débutée sous Krouchtchev. Les impérialistes sont passés maîtres dans la manipulation des mouvements intégristes, Ils peuvent s'y opposer comme ils l'ont fait en Iran quand ils ne sont pas maîtres du jeu et que leurs intérêts sont menacés, permettant à une clique réactionnaire de succéder à une autre, en l'occurrence celle du Shah et permettre ainsi la dictature réactionnaire des mollahs de s'installer et de liquider toutes les forces progressistes du pays. Dans la lutte inter-impérialiste, les différentes puissances entretiennent à grand frais les régimes réactionnaires en place d'un côté, de l'autre fomentent des troubles, suscitent des luttes internes pour évincer une clique soutenue par un autre impérialiste, c'est ce qui s'est passé en Angola, au Mozambique, au Rwanda dans les deux Congo récemment, où l'impérialisme américain s'est opposé à l'impérialisme français. De même en Algérie, où la France soutient le gouvernement en place, dont l'aile erradicatrice commet des massacres en les attribuant aux intégristes soutenus en sous-main par l'impérialisme américain puisque dans ce cas cela les sert. Les intégristes se prétendent des libérateurs, mais leur programme politique est un programme réactionnaire, celui des propriétaires fonciers et d'une partie de la bourgeoisie compradore, programme soutenue par une base sociale qui fait le jeu des impérialistes car ils sont un frein pour la révolution prolétarienne qui remettrait les richesses du pays entre les mains du peuple. Aussi y a-t-il un certain consensus pour laisser pourrir la situation puisque sur le fond les intérêts impérialistes ne sont pas réellement menacés. On peut d'ailleurs comprendre l'embargo américain contre l'Irak comme moyen d'empêcher toute puissante émergeante de se dégager partiellement de l'emprise impérialiste en s'imposant comme puissance régionale, l'impérialisme dans ce cas doit juguler le téméraire mais pas au point de bouleverser l'équilibre dans la région, surtout pas pour ouvrir une brèche dans laquelle le peuple pourrait se précipiter, reconstituer ses forces et ses organisations et devenir alors un véritable danger pour l'impérialisme.
    Ce que nous venons de dire, s'appliquait déjà l'époque de Lénine qui avait précisé les choses en signalant l'inconsistance de la petite bourgeoisie dirigeant le mouvement de libération nationale, précisant que la tendance était la conciliation avec l'impérialisme et que dans tous les cas le parti communiste même embryonnaire devait garder son indépendance et qu'il devait soutenir le mouvement de libération nationale seulement s'il permettait son existence et celles d'organisations démocratiques et populaires.
    Mao a concrétisé cette thèse, en organisant dès le début des années 20 sous la direction du parti Communiste l'Armée Populaire et l'instauration de zones libérées, dont la république des soviets du Kiangsi.
    A propos de la tactique et de la lutte des deux lignes, l'opposition a été constante entre Lénine et Trotsky :
    Par exemple : sur la question de l'Unité du Parti, faut-il des tendances organisées et donc plusieurs centres luttant l'un contre l'autre ou bien un parti avec une direction unique dont la ligne s'élabore à tous les échelons jusqu'à l'échelon supérieur, dans un va et vient incessant entre la base et le sommet, dans une lutte de lignes à tous les niveaux.
    L'opposition était complète sur ces questions entre Lénine et Trotsky. Il en était de même entre Lénine et les menchéviks qui voulaient un parti fourre-tout où les sympathisants avaient les mêmes droits que les adhérents, où toutes les nuances du "socialisme" pouvaient être représentées, les décisions se prenant au consensus et non à la majorité sur une ligne, mais en rognant les différences et du coup vidant le parti de tout programme révolutionnaire pour lui donner un programme réformiste.
    Les divergences se sont poursuivies et ont éclaté au moment décisif. Il faut bien reconnaître que les thèses de Lénine ont été déterminantes et se sont révélées justes, par exemple les thèses d'Avril, montrant que dans les conditions de la Russie, la révolution prolétarienne était possible, qu'il ne fallait pas soutenir le gouvernement provisoire, qu'il fallait appuyer le Soviet de Pétrograd, y faire reculer les tendances petites bourgeoises et bourgeoises en son sein et démasquer ainsi le gouvernement et ses soutiens au sein des Soviets. C'est ce qui s'est passé et qui a permis la révolution d'Octobre sinon il n'y aurait pas eu de Révolution.
    Cela n'empêche pas Courtois de déclarer que Lénine était un contre-révolutionnaire et les forces opposées des révolutionnaires. Pourtant Lénine appliqua le programme paysan des S.R que ceux-ci ne voulaient pas appliquer quand ils étaient au pouvoir. Il faudrait s'entendre sur qui était révolutionnaire - celui qui applique ce que les autres avaient écrit - ou ceux qui avaient écrit mais n'avait pas appliqué - le jugement de Courtois sur Lénine ne peut que confirmer son anticommunisme viscéral et sa frousse que le communisme se remette en route après la trahison révisionniste, ce qui est certain car il n'y a pas d'autre alternative révolutionnaire à la crise de la société capitaliste que la révolution prolétarienne.
    Poursuivons les réactionnaires anti-communistes qui se sont associés pour écrire ce livre ne veulent pas admettre que la petite production engendre le capitalisme jour après jour comme l'avait précisé Lénine. Ils attaquent Staline parce qu'il est le continuateur de la politique de Lénine, ce qui est lui rendre hommage, contrairement aux allégations trotskystes qui nient que ce dernier (Staline) ait été ce continuateur; l'applicateur du léninisme. Dans le même temps ils brouillent la question à dessein pour maintenir la confusion en mettant comme nous l'avons dit Trotsky dans le même sac.
    Les divergences entre Lénine et Trotsky sont connues, de telles divergences n'ont jamais existées entre Lénine et Staline. Comme Courtois ne parle pas de politique communiste, si ce n'est pour la rejeter il ne peut évidemment éclairer le débat sur la question des divergences et leurs conséquences entre Lénine et Trotsky et entre Staline et Trotsky.
    La constante de l'opposition, ce n'est pas d'avoir eu raison sur des points partiels, c'est de ne pas avoir une politique cohérente du point de vue communiste qui ait permis d'empêcher la guerre impérialiste ou qui ait permis de la transformer en guerre civile révolutionnaire. Certes des opposants se sont ralliés à Lénine, par exemple Trotsky. Mais il a eu des positions souvent hésitantes. Certes Trotsky a voté pour l'insurrection, mais il aurait préféré attendre le Congrès des Soviets, ce qui aurait été une catastrophe pour la révolution. C'est en fait un point de vue légaliste, qui s'oppose à la phrase célèbre de Danton quand il était révolutionnaire "De l'audace toujours de l'audace, encore de l'audace". En 1918, toujours Trotsky a adopté une position de Ponce-Pilate, ni guerre ni paix, sans tenir compte de la volonté de l'Allemagne d'en finir au plus vite. Dans ces deux épisodes de l'histoire de la Révolution d'Octobre les positions de Trotsky ont été opportunistes. Pires ont été les positions de Kaménev et de Zinoviev qui pris de panique ont averti la bourgeoisie de la date prévue de l'Insurrection, ce qui constitue une trahison. Lénine demanda leur exclusion du parti, mais ne l'obtint pas. Rappelons aussi pour mémoire les positions ultragauches de l'opposition qui malgré l'évidence que les soviets ne pouvaient ni vaincre, ni même faire reculer les forces allemandes, refusaient tout compromis. Chacun sait que Lénine dut menacer de démissionner pour que la paix fut signée. Ces deux positions opportunistes de gauche et de droite auraient sonné le glas de la Révolution. Si Lénine n'avait pas mis tout son poids dans la balance. A la décharge de Staline, l'on doit reconnaître qu'il eût encore une fois une position juste. Certains diront que c'était par servilité, par suivisme par rapport à Lénine. C'est une façon tout à subjective de voir les choses, des suppositions. En tout état de cause, il faut juger sur pièce et juger si les positions des uns et des autres conduisaient à des résultats complètement opposés. Il est évident que les positions attentistes de Trotsky et les positions jusqu'au boutistes des ultras auraient conduit à l'écrasement de la révolution d'Octobre. Quant à Staline il était en parfaite adéquation avec la position de Lénine. Ce qui relativise la position léniniste de Trotsky et renforce celle de Staline comme léniniste.
    Si l'on met dans un colonne les positions des uns et des autres depuis 1900 jusqu'à la mort de Staline, en référence à Lénine, il est clair que Staline était léniniste et les autres opposant dont Trotsky, non. Si l'on compare la ligne de Staline à celle de Krouchtchev salué par les troskystes en matière économique, en politique intérieure et extérieure, les arguments développés par Mao nous verrons que les positions de Krouchtchev et des troskystes d'un côté et les positions de Staline et de Mao ont conduit les premiers à liquider le camp socialisme ou à approuver sa liquidation et les seconds à défendre jusqu'au bout la Révolution prolétarienne. Deux directions diamétralement opposées. Evidemment cette comparaison n'est pas fournie pas Courtois et compagnie, ce qui pourrait aider à comprendre les enjeux en suivant le fil rouge de la lutte de classe durant la période d'édification du socialisme. Ce n'est pas l'objet de leur livre qui dans cette hypothèse eut été progressiste, utile pour l'avenir. Leur propos est tout autre, leur objectif étant de démolir sur le plan philosophique et idéologique le matérialisme historique, et sa conséquence logique, l'avènement de la société communiste comme forme supérieure de la société humaine.
    Niant la lutte des classes, les conditions dans lesquelles cette lutte se déroule, ils tombent dans le subjectivisme, ils pratiquent l'amalgame.
    Revenons à la collectivisation ! Etait-elle nécessaire pour la poursuite de la révolution ?
    La socialisation des moyens de production dans l'industrie et dans le commerce était pratiquement réalisée alors que la socialisation à la campagne n'avançait pas. Ce qui était logique puisqu'il avait fallu redresser la situation économique catastrophique issue de 7 ans de guerre, adopter la NEP, ce qui était un recul sur le plan pratique, économique, idéologique et politique en ce qui concerne la transformation révolutionnaire dé la société. Ce qui avait consolidé la petite propriété qui engendre nécessairement jour après jour le capitalisme. La NEP avait permis de consolider pour l'essentiel la Révolution, de faire une pause, d'avoir un développement relativement pacifique de la Révolution en Russie, un recul de la Révolution mondiale et une stabilisation relative du capitalisme. Mais ce développement pacifique de la Révolution avait un revers dans la mesure où de développement était inégal entre le secteur industriel et agricole.
    L'enrichissement relatif de la couche supérieure des paysans leur assurait des moyens de pression considérable contre le pouvoir des soviets et renforçait la position des paysans riches au détriment des paysans pauvres et du prolétariat urbain. Sans la collectivisation des terres, il devenait impossible de poursuivre la révolution, la contre révolution aurait pu triompher au fur au mesure que la paysannerie pauvre déçue se désintéressait de la Révolution et que le prolétariat voyait d'un mauvais oeil, les paysans riches s'enrichirent et dicter leurs conditions pour approvisionner les villes. Ils voulaient vendre leurs produits directement et non plus à l'Etat prolétarien, à qui ils livraient le moins possible de produits dans l'objectif d'affamer les villes et de provoquer la révolte des prolétaires qui ne comprenaient plus que l'on poursuive la NEP. C'est à ce moment que la lutte entre les deux lignes pris un autre tour, Boukharine qui avait été un fervent partisan de la collectivisation, qui était opposé à la pause de la NEP, changea de position alors que la situation exigeait que la collectivisation eut lieu. Il s'opposa à toute mesure d'urgence de collectivisation, se plaçant du point de vue des paysans riches pour qui évidemment le report de la collectivisation aurait été une aubaine pour le renforcement de leur position économique à la campagne. Ce qui aurait approfondi le fossé entre le prolétariat et la paysannerie et aurait conduit à la dégénérescence de l'Etat socialiste, à la contre-révolution et à la restauration capitaliste juste au moment où allait surgir la crise mondiale des années 30 et la montée du nazisme. La lutte de ligne et la lutte de classe se poursuivaient bien sous la dictature du prolétariat comme l'avait prévu Lénine et devenaient particulièrement aiguës. Staline ne se battait pas en partant d'une lubie, mais sur une position de classe opposée à celle de ses adversaires au sein du parti. C'est d'ailleurs tout à fait conforme à la loi de la lutte des classes.
    Cela M. Courtois le passe à la trappe. Il ne s'agit pas d'informer objectivement le lecteur, ce qui devrait être le rôle de l'historien objectif si tant est que cela puisse l'être dans une société de classe où toute analyse à un caractère de classe. Sur cette question de l'histoire du communisme comme sur tant d'autres questions, dans une société de classe on ne peut qu'avoir une position de classe et non une position au-dessus de la mêlée, ce qui n'est même pas le cas de nos plumitifs. Pour eux dans ces dernières années 20, il fallait donc abandonner la voie révolutionnaire.

    S'appuyant sur le prolétariat et leurs alliés les plus sûrs dans le paysannerie, les paysans pauvres, la collectivisation fut adoptée par l'Etat prolétarien et le Parti à l'immense majorité. Il fallait que cette collectivisation fut terminée en 1935 au plus tard. Le déclenchement de la collectivisation mobilisa des milliers d'ouvriers volontaires, des communistes, des komsomols, des centaines de milliers de paysans pauvres.

    Le degré de richesse donnée est toujours relative à l'accumulation de richesses d'une société prise globalement et le rapport de forces entre les classes de la dite société. Aujourd'hui dans la Chine capitaliste le paysan riche exploite quelques dizaine de mous, a quelques instruments aratoires, des volailles, deux ou trois cochons, alors qu'un paysan riche en France possède plus d'1 voire 2 millions de matériel agricole, 100 hectares ou plus, s'il est éleveur 50 à 100 vaches ou 5000 poulets etc... Dans l'URSS de la fin des années 20, suivant les villages certains paysans riches n'avaient que quelques hectares à exploiter, un ou deux chevaux, une ou deux charrues, une charrette, quelques vaches. Le rendement était bien inférieur à celui des pays occidentaux. La richesse de certains koulaks de l'URSS pouvaient correspondre à une aisance relative d'un petit paysan d'Occident à la même époque. Le problème n'est évidemment pas la comparaison entre les niveaux de vie d'un pays à l'autre puisque le degré de développement initial était inférieur à l'autre au départ, et que la guerre civile et 4 années de guerre mondiale avaient désorganisé la production. La période de la NEP avait permis de redresser un peu la situation mais avait comme contre-partie la consolidation du capitalisme à la campagne, consolidation qui pouvait compromettre la poursuite du processus révolutionnaire.
    La pause devait se terminer et la révolution poursuivre sa marche. A la campagne les paysans pauvres se mobilisèrent, d'autant plus qu'ils rongeaient leur frein depuis la fin de la guerre civile. Aidés par les communistes et les volontaires ouvriers et des komsomols, ils se lancèrent à fond dans cette campagne. L'on peut comparer cela à la prise des terres et à la mise en commun (la collectivisation) par les ouvriers agricoles et les paysans sans terre d'Andalousie pendant la guerre civile espagnole. La différence, c'est que le mouvement n'est pas spontané, mais organisé. Il répond à un objectif précis après le recul qui avait du être pris après la guerre civile et le communisme de guerre en Russie, la NEP était une pause après trois années de guerre et quatre de guerre civile. La famine avait été une des conséquences de la désorganisation de la production. En Andalousie le mouvement avait été massivement celui de salariés agricoles et en Catalogne celui de petits paysans (rabassaires) alors qu'en Russie la revendication avait été la terre aux paysans, et que contrairement aux affirmations des populistes du XX ème siècle, le mir était déjà disloqué comme l'avait indiqué Lénine. Cette communauté de la terre était plus qu'entamée par l'abolition du servage suivi de la revente des terres à ceux qui pouvaient l'acquérir, ce qui provoqua le début de concentration des terres entre les mains des koulaks qui prenaient peu à peu la place des boyards et de la propriété foncière de l'Etat tsariste.
    En URSS la collectivisation était le premier pas dans la socialisation complète de la production agricole après celle de l'industrie, du commerce et de la banque. Elle s'inscrivait dans un plan général pour tout le pays. Ce n'était plus une simple coopération, d'entraide, de reprise de terres spontanée sans plan d'ensemble centralisé comme en Andalousie (du fait des paysans sans terre, ou en Catalogne des rabassaires (petits paysans) contre latifundistes. Cette collectivisation a pour objectif la socialisation du secteur agricole, complémentaire à l'industrie, la mise en oeuvre d'une agriculture moderne sans l'élimination de milliers de paysans par concentration de la propriété foncière typique à toute modernisation en régime capitaliste mais de fixer la population et aussi coloniser des terres nouvelles en y envoyant les expropriés qui devraient d'emblée s'organiser en coopérative ou être des colons sur des terres vierges.
    Pour mettre en oeuvre une telle politique, il fallait agir de façon radicale, impressionner les koulaks qui se mirent à saboter, à provoquer des révoltes dès que les mesures furent annoncées et mises en route, détruisant les récoltes, abattant le bétail, faisant de la subversion parmi la masse des paysans sur lesquels les koulaks avaient parfois de l'influence.
    L'enthousiasme et le volontarisme des ouvriers et des paysans pauvres, la haine contre les paysans riches, la brutalité des rapports de classes à la campagne, la vie fruste etc.. étaient les ingrédients qui allaient élargir le processus d'expropriation qui va déborder le cadre fixé, c'est à dire l'élimination en tant que classe des koulaks sans expropriation des paysans moyens. La réponse au sabotage ( destruction de récoltes, de matériel, de bétail y compris de trait pour ne pas avoir à les livrer), va être brutale et la collectivisation accélérée, le plan largement dépassé, l'esprit de revanche développé à l'excès. Il ne faut pas oublier que la destruction des récoltes et l'abatage de masse du bétail, la non livraison et le non acheminement des produits, le refus de récolter ou de mettre à l'abri les récoltes vont avoir pour conséquence ultérieure une baisse de la production qui jointe à des mauvaises récoltes va produire la famine. Celle-ci a donc plusieurs facteurs et n'a pas été organisée comme l'ont prétendu dans leur livre Courtois et ses amis. Werth d'ailleurs recule à toute vitesse et dit dans une revue d'Histoire, qu'il faut être prudent sur cette question. De tels soulèvements obligatoirement sont sujets à débordement, dépassent les limites fixées et ont par retour des conséquences ultérieures. Staline lui-même devant l'ampleur des débordements a du écrire un article intitulé "Le vertige du succès" dans lequel il met en garde contre une collectivisation aveugle frappant les paysans moyens, la répression sans mesure organisée par les ultra-gauche qui n'appliquaient pas les mesures mais agissaient carrément comme des provocateurs, voire des saboteurs et même comme des contre-révolutionnaires.
    La collectivisation reprit dans les limites de temps fixé et nombre de paysans moyens retrouvèrent momentanément leurs terres. Le plan de collectivisation avait été prévu sur 7 ans (1928-35). et dès 1932, certaines régions avaient été collectivisées complètement.
    Pourquoi ?
    Le matériel détenu par les paysans et même par les coopératives était souvent insignifiant et primaire, pratiquement pas mécanisé, sans spécialistes (mécaniciens) qui étaient essentiellement des ouvriers. Dans l'esprit de socialiser l'agriculture, il fallait innover dans plusieurs directions. Elargir les surfaces sans éliminer le producteur de cette production (c'est la collectivisation et l'organisation en coopérative), propriété collective de producteurs associés et non propriété du peuple tout entier (donc les paysans restent paysans et ne sont pas des ouvriers agricoles salariés avec les avantages liés à ce statut - assurances, retraites etc..), seuls les paysans des fermes d'Etat sont salariés agricoles. Dans les pays à production agricole retardataire, où les rendements à l'hectare (la productivité) sont faibles, la masse des paysans gagnent moins que les ouvriers. Ils sont contraints de devenir prolétaires quand ils le peuvent. L'objectif des communistes dans ces conditions est d'élever le niveau du travailleur de la campagne au niveau de celui de l'ouvrier moyen. Ce qui représente un progrès considérable. Mais l'expérience historique montre qu'il est pratiquement impossible de généraliser d'un seul coup le passage de la propriété individuelle, voire l'absence de propriété à celle de travailleur salarié, c'est à dire généraliser la ferme d'Etat. Par contre il faut alléger de charges la coopérative, ce qui permet le maintien de travailleurs plus nombreux et l'utilisation rationnelle du matériel agricole existant ou à fabriquer. Ce matériel doit être à la charge de l'Etat, ce qui augmente la part du paysan dans la répartition des fruits de la production. D'autre part sur le plan idéologique, celui-ci (le paysan) se rapproche de l'ouvrier, et de l'Etat collectif, sa mentalité se modifie au fur à mesure de l'approfondissement de la collectivisation. Il est libéré du souci de l'achat de matériel qui en régime capitaliste finit par le ruiner et nécessite une extension constante de son exploitation pour faire des économies d'échelle qui a pour conséquence un endettement continu.
    Le processus de la réforme agraire en régime socialiste appelé collectivisation passe par différentes phases. La longueur des phases est contingente à divers facteurs, historiques, conjoncturels, degré de développement, forme antérieure de la propriété, mentalité, culture, religion, habitudes, mode de culture etc... Bref la collectivisation a un caractère national et dépend des conditions (externes et internes) dans lesquelles se déroulent la Révolution, le rapport entre les classes etc..
    En URSS, la collectivisation s'est présentée comme une nécessité après une pause, la NEP, période où la collectivisation avait marquée le pas, ce qui veut dire que la mobilisation politique, idéologique de la paysannerie avait été gelée. Ce n'est que devant les problèmes du développement du capitalisme à la campagne que le problème de la collectivisation s'est posé "à chaud". Avec tous les problèmes que pose une opération à chaud quand la fièvre monte surtout en matière de Révolution. Il faut crever l'abcès, opérer dans l'urgence avec les risques de telles interventions à chaud. Nous verrons que Mao, dans un autre environnement historique pourra rectifier certains aspects mais pas tous.
    Bien que nécessaire pour sauver la Révolution l'opération à chaud va coûter cher. Le sabotage des koulaks lié à l'accélération volontaire et brutale du fait de l'ultra-gauche auront de graves incidences sur la production, ce qui entraînera une famine importante, bien inférieure au chiffres annoncés par nos anticommunistes, mais importante quand même. L'Etat soviétique pouvait-il pour autant arrêter la collectivisation complètement voire la différer. C'était la position de Boukharine, position tout à fait opposée à celle qu'il avait lors de la mise en route de la NEP à laquelle il s'opposait. Ce qui veut dire qu'un "brillant" économiste comme lui était toujours en décalage complet quant aux mesures à prendre à un moment donné dans la construction du socialisme. En politique, il faut avoir raison au bon moment surtout quand il s'agit de mettre en pratique la théorie. L'erreur tactique, se transforme en erreur stratégique quand le moment de l'application est mal choisi. En l'occurrence arrêter complètement le processus de socialisation, le différer, c'était renforcer l'ennemi de classe sur tous les fronts, économique, politique et idéologique. Il fallait une fois la bataille engagée, aller jusqu'au bout même s'il fallait ralentir le mouvement, c'est à dire sans tenir au calendrier prévu. En 1935, la collectivisation était réalisée.
    Le déplacement des populations ne l'ont pas été dans les meilleures conditions ce qui n'annule pas pour autant la nécessité de ce transfert vers les régions à coloniser, c'est à dire à défricher pour accroître la production.
    Le déplacement de population a été massif, les transports, les moyens d'accueil ont été insuffisants non par volonté machiavélique, mais parce qu'il fallait opérer à chaud et que toute la logistique nécessaire n'avait pu être réunie, bref le volontarisme a entraîné le subjectivisme et les mauvaises conditions de transfert ont entraîné des morts d'hommes qui auraient pu être évitées. Mais nos auteurs doivent eux-mêmes reconnaître que l'installation de colons libres permirent à des centaines de milliers de ceux-ci de se disperser dans la nature, c'est à dire de partir, dans les difficiles conditions des régions d'implantation. Il est évidemment qu'un certain nombre succomba au froid, au manque de nourriture, à la maladie. De nouvelles terres se sont peuplées, et les villes de Sibérie et leurs habitants d'aujourd'hui sont souvent les descendants de ces colons ou ces colons eux-mêmes. Cela n'enlève rien au fait que les conditions d'alors rendaient ce transfert difficile, voire dramatique. Il en a été de même de tout transfert forcé ou volontaire au cours des siècles. Il n'y avait pas volonté d'anéantissement, mais des circonstances et contraintes historiques qui n'ont pas été résolues correctement, ce qui a eu des conséquences sur l'installation et la survie d'un nombre important de personnes. Malgré cela la collectivisation a été dans son ensemble une réussite sur le plan économique, politique et idéologique. Durant la guerre, la conquête de ces régions a permis de nourrir la population soviétique malgré la perte de l'Ukraine. Bien sûr pendant cette période pour les peuples d'Union soviétique, sur le front et à l'arrière les conditions ont été très difficiles encore plus que pour les autres pays d'Europe surtout dans les régions occupées par les troupes hitlériennes et les nazis, ou déportations, massacres et pogroms se sont démesurément multipliés.
    Voilà la réalité historique, d'ailleurs Werth, recule sur les chiffres de victimes du communisme et avance 10 ou 15 millions de morts, on est loin des 85 millions du livre, et la majorité n'est pas du directement à la répression mais au circonstances historiques nées de la Révolution d'Octobre, pour la période de Lénine, moins excusables selon Werth pour les années 30 car d'après lui c'était une période de paix (qui préparait la contre-révolution). Même pour cette période il pense que l'on ne peut pas dire que la famine était programmée, admettant implicitement que les circonstances dans lesquelles s'était déroulée cette collectivisation ont pu être responsables de la famine, mais qu'il y a plusieurs raisons indépendantes de la volonté des communistes qui entravaient leur action, la dénaturant, tels les effets de la destruction des récoltes, du bétail qui ont conduit à la radicalisation de la collectivisation.
    Poursuivons, nous avons vu rapidement les différentes tentatives armées et "pacifiques" pour détruire la révolution, infléchir la ligne du parti, les positions erronées conduisant à la liquidation volontaire ou non du processus révolutionnaire. Réalité dans laquelle l'Etat soviétique et le Parti communiste ont dû se mouvoir, combattre, manoeuvrer ce qui est conforme à la lutte des classes, des conditions dans lesquelles cette lutte se déroule avant et après la révolution, pacifique et non pacifique comme l'avait analysée Lénine en partant de la réalité de cette lutte et non en partant de positions dogmatiques en dehors de toute réalité. On peut dire que Lénine et Staline ont appliqué méthodes et principes à la réalité. La réalité c'est que pour forger un ordre nouveau, un homme nouveau, il faut toute une période de transformation, de consolidation au cours de laquelle les opposants utilisent tous les moyens et où le prolétariat doit exercer une vigilance de tous les instants.
    On ne naît pas communiste, et on ne l'est pas a vie obligatoirement. Le communiste lui-même est un homme qui vit dans une période donnée et qui subit diverses influences. Dans sa tête se mène une lutte entre les idées anciennes et les idées nouvelles. Il est tiraillé entre son intérêt individuel et l'intérêt général, est sensible à tel ou tel événement, influencé ou influençable. Il n'a qu'un avantage par rapport aux autres membres de la société c'est qu'il a un objectif d'ensemble pour la société et lui-même, un objectif à long terme, une direction à suivre, mais il doit trouver son chemin au milieu d'une jungle inextricable pour atteindre l'autre rive. La force organisée du Parti doit être supérieure à celle de l'adversaire qu'il combat, c'est la force du Parti lequel doit tout en étant un pas en avant des masses, coller au plus près de ses préoccupations et aider à leur résolution. Tout ceci n'est pas simple d'autant plus que le communiste ne vit pas, même sous la dictature du prolétariat, en pays pacifié, sinon il n'y aurait pas besoin que le prolétariat exerce sa dictature et impose ses vues à l'ennemi de classe. Cela sera possible seulement quand le communisme deviendra une réalité évidente, sera une habitude., une façon de vivre.
    Dans la société de classes, et particulièrement dans sa dernière phase où la révolutionnarisation continue doit amener la suppression des classes, la classe qui a perdu le pouvoir déploie toute son énergie pour reconquérir le terrain perdu, rétablir ses privilèges, s'en attribuer de nouveaux, pour détruire ou freiner le processus qui abolira tout privilège et du coup les classes elles-mêmes, la société communiste.
    C'est la logique de la lutte des classes dont la phase la plus forte est la guerre civile, politique de classe par d'autres moyens. Tout comme la guerre est la politique extérieure par d'autres moyens.
    La bourgeoisie a prépare la restauration, par des alliances avec l'extérieur, en menant un travail de sape, de sabotage, de subversion, de désinformation, d'intoxication, utilisant chaque contradiction, créant des groupes, centres, réseaux clandestins, cloisonnés pour empêcher le démantèlement, sur tous les fronts par les médias, la littérature, l'éducation, les préjugés, le repérage, l'espionnage, le stockage d'armes, de matériel etc.. Toute une batterie de moyens divers, des plus banaux au plus sophistiqués. Insidieuse et par poussées, à l'extérieur et à l'intérieur même des institutions etc..
    De même la classe montante, le prolétariat et le peuple opposent quand ils ont pas encore pris le pouvoir une résistance aussi en utilisant moyens légaux et illégaux, sous toutes les formes jusqu'à la guerre populaire prolongée dans les pays arriérés et l'insurrection dans les pays industrialisés.
    Les théoriciens de la "fin du communisme", ne tiennent aucun compte du contexte et se saisissent d'un seul aspect celui de la lutte menée contre la contre-révolution, et grossissent à dessein les erreurs, les bavures, la répression. Ils utilisent l'amalgame pour gonfler de façon outrancière les faits réels si durs soient-ils afin de démontrer que le communisme est l'horreur même, qu'il n'a pas le caractère progressiste que n'a plus le capitalisme pourrissant. Ils dissimulent le fait que le prolétariat doit lutter d'arrache-pied pour prendre le pouvoir et se maintenir, que là classe ouvrière et plus généralement toutes les classes en lutte depuis des siècles ont payé un tribut énorme à chaque époque pour chaque amélioration, progrès, changement obtenu, toujours par la lutte de classe jamais comme un cadeau de l'adversaire de classe qui ne fait des concessions seulement quand il sent le vent tourner en sa défaveur avec toujours en arrière pensée l'idée de se refaire et annuler les concessions que le prolétariat et le peuple ont arraché par la lutte.
    Poursuivons, les chiffres avancés ne sont pas comparables et de loin à la réalité des faits. Si nous faisions ces comptes macabres, il est évident que les victimes du capitalisme sous ses formes directes (guerre d'agression, guerre mondiale) totaliseraient à elles seules la quasi totalité des dizaines de millions de morts puisque c'est justement pour repartager le monde entre puissances impérialistes que les impérialistes ont déclenchés les guerres. C'est pour assurer leur domination sur les peuples qu'il y a eu des guerres coloniales, de subversion, d'intervention directe ou indirecte. Toutes ces guerres ont eu des conséquences directes ou indirectes dans les famines, que cela soit au cours d'intervention (en Russie par exemple), en Afrique par la monoculture (Sahel), par les défoliants, l'arme atomique, chimique etc.. et les guerres de clans (ethniques, religieuses, de clans etc..), entretenues par les puissances impérialistes de part le monde, qui non seulement ont provoquées des massacres (exemples le Rwanda, l'Afghanistan, Madagascar -1947 - ), mais aussi ruinée l'économie déjà faible de ces pays provoquant famines, développant directement ou indirectement faute de soins les maladies endémiques etc..
    Qui sait quelles vont être les conséquences de l'écroulement des économies asiatiques, de la pauvreté en Afrique, de la restructuration capitaliste, sa militarisation constante, du chômage, de la précarité etc...
    Justement messieurs les plumitifs du capitalisme, de la société libérale, qui se placent en moralisateurs au-dessus des classes et principalement au-dessus de la classe ouvrière et du peuple, qui prétendent être impartial parce que certains d'entre eux ont dénoncé les aspects les plus terribles de la barbarie capitaliste, les génocides perpétrés par le nazisme envers les juifs, les tsiganes etc. Leur dénonciation n'est pas placée dans le cadre de la lutte de classe, contre l'objectif réel d'Hitler qui servait la classe capitaliste. Hitler qui rêvait d'une élite nazie dans le monde entier, à dominante allemande, élargie aux "aryens" qui voudraient collaborer, une élite chargée de perpétrer la domination de la bourgeoisie capitaliste dirigée sur le plan politique par les nazis, l'asservissement des peuples inférieurs, sauf ceux qui épouseraient leurs doctrines, les élites nazis ou pro-nazis de ces peuples. Les arguments sur le parallèle entre nazisme et communisme faite par Courtois le plus réactionnaire de tous relèvent de l'amalgame au point que les coauteurs le récusent, multiplient interviews et déclarations, pour non seulement démentir sa préface, allant jusqu'à émettre des doutes, sur la responsabilité de la famine , les chiffres etc.. Il ne faut pas non plus oublier que les dits chiffres, informations, proviennent des archives qui ont été ouvertes justement par ceux qui ont liquidé le communisme et restaurer le capitalisme. On peut douter de la justesse des informations fournies. Elles n'émanent pas de gens neutres, mais de partisans, et quels partisans, des renégats qui ont vendu l'URSS comme l'avait prédit Staline lui-même qui au seuil de sa vie avait bien vu que malgré la lutte qu'il avait mené pour éliminer les ennemis du communisme, il n'était pas parvenu de son vivant à éradiquer de façon définitive les germes de la restauration capitaliste, qu'il faudrait encore beaucoup de temps pour y parvenir "Vous vendrez l'URSS" avait-il dit avant sa mort.
    Certains ont reproché à Staline de n'avoir pas su s'opposer à l'opération Barberousse et d'avoir ainsi permis à Hitler de remporter l'offensive en 1941. Ils affirment que l'Armée Rouge avait été démantelée en 1937 etc.. Au dire même des observateurs occidentaux aux procès de Moscou, il s'avérait que les accusations portées étaient justes, que le danger de subversion était réel et que l'armée n'était pas sûre.
    Si l'on admet que la lutte des classes se poursuit sous le socialisme, poursuite confirmée par l'histoire (restauration du capitalisme dans les ex-pays socialistes et non paranoïa de chefs malades tels que veulent le faire croire les autres anticommunistes - thèse qui n'est pas reprise par Courtois et compagnie - qui avancent eux la thèse du communisme intrinsèquement pervers déjà évoqué par le pape Pie X -..
    On peut donc supposer qu'une partie de l'armée avait des velléités bonapartistes et que s'il n'y avait pas eu épuration, le risque était grand de voir le régime soviétique s'effondrer sous la double attaque politique et militaire des opposants, avec l'appui tacite d'Hitler dans le but de briser toute possibilité d'alliance entre l'URSS d'un côté et la Grande-Bretagne et la France de l'autre. Trotsky à cette époque ne représentait plus un courant au sein de la classe ouvrière en URSS, mais avait un certain nombre de partisans. Il appelait ouvertement au renversement de Staline qui s'était opposé aux diverses déviations, avait poursuivi le processus de socialisation de l'agriculture, en déclenchant pour toutes les raisons que nous avons invoqué la collectivisation. Campagne contre Staline au moment où Hitler avait détruit le parti Communiste d'Allemagne et se faisait le champion de l'antibolchevisme. Etrange coïncidence, étrange tactique que d'appeler à renverser celui qui constituait le rempart le plus solide à la montée du fascisme, celui qui soutenait la République espagnole alors que les démocraties pratiquaient une politique de non-intervention. Si ce n'est pas objectivement renforcer le pire ennemi du prolétariat, qu'est-ce alors ?
    Dans ce contexte comment ne pas prendre de mesures préventives? Quel était l'enjeu ? Les conséquences auraient été dramatiques non seulement pour l'URSS, mais pour les démocraties occidentales elles-mêmes, pour les peuples. On n'ose même pas imaginer les conséquences pour les juifs si l'Etat socialiste avait détruit et était devenu l'allié d'Hitler.
    Nos auteurs s'insurgent comme l'ont fait tous les anticommunistes qui criaient plutôt "Hitler que le Front Populaire". Quand ils parlent du Pacte de non-agression signé entre l'Allemagne et l'URSS, c'est la vieille rengaine de l'alliance entre le régime hitlérien et le régime communiste. Mais voyons les faits d'un peu plus près. Tout historien honnête sait que ce traité de non-intervention est intervenu après de nombreuses tentatives de l'URSS et de Staline en particulier pour réaliser un pacte entre l'URSS et les puissances occidentales, c'est à dire la France et la Grande-Bretagne pour s'opposer au pacte d'Acier signé entre l'Italie mussolinienne et l'Allemagne hitlérienne et au Pacte anti-Komintern signé entre l'Allemagne et le Japon. Pendant que ces pactes étaient signés, Hitler envahissait les Sudètes, faisant l'Anchluss avec l'Autriche.
    La France et l'Angleterre avaient pour objectif d'isoler l'URSS, ou plutôt détourner la guerre que préparait Hitler vers l'URSS, dans l'espoir secret qu'il en finirait avec le bolchevisme et s'étendrait à l'Est et non à l'Ouest, ce qui était absurde sauf que l'Allemagne attaque par la Baltique ou obtienne le passage dans les pays amis comme la Hongrie et la Roumanie via la Tchécoslovaquie. Si l'Allemagne voulait passer par la Pologne, les traités liant ces deux pays à celle-ci, déclenchait la guerre. Ce qui se passa. Dans les discussions entre l'URSS et les puissances occidentales, le problème polonais était la pierre d'achoppement, en fait son représentant le maréchal Pilduski anticommuniste notoire qui s'était déjà affronté à la Russie soviétique en 1918, et pendant la guerre civile alors que De Gaulle était conseiller militaire à Varsovie comme conseiller des troupes interventionnistes. La France et l'Angleterre ne voulaient pas que leur sécurité soit soumise à un pacte tripartie qui plaçait le territoire polonais stratégiquement sous la protection rapprochée de l'URSS qui en cas d'attaque se serait portée immédiatement au secours de la Pologne vu la proximité de frontière. Ce qui était logique et garantissait une réelle protection pour la Pologne et en même temps pour l'URSS. L'anticommunisme des uns et des autres, de Pilduski, de la France et de l'Angleterre, laissait en fait la Pologne à la merci d'une attaque hitlérienne. Devant les tergiversations de la France, de l'Angleterre et de la Pologne et les menaces d'Hitler, il ne restait que la solution de gagner du temps. Ce fut le pacte de non-agression. Bien sûr ce pacte était accompagné d'accords commerciaux comme tout pacte, mais un pacte de non-agression n'est pas une alliance. Il y avait des clauses secrètes à ce pacte, que les ennemis du communisme, appelleront partage de la Pologne et annexion des pays baltes.
    Nos historiens ne veulent pas examiner comment se posent les problèmes militaires en général et encore moins quand ces problèmes militaires sont posés par un parti communiste qui voit le problème du point de vue et suivant l'objectif que se pose le prolétariat international. La Pologne du point de vue militaire en général, se trouvait placé géographiquement entre l'URSS et l'Allemagne, Hitler voulait s'étendre à l'Est et l'avait dit, que faire ? Passer un traité qui en cas d'attaque limiterait les dégâts à la moitié de la Pologne et de ce fait repousserait la frontière de l'URSS plus à l'Ouest. Les pays baltes pouvaient également sur le plan purement militaire servir de tampon, et l'occupation soviétique stoppait les velléités des pro-nazis de Lituanie.
    Il faut quand même rappeler du point de vue du prolétariat international en général et de l'URSS en particulier que ces pays avaient été arrachés à la Russie soviétique par les Allemands grâce au traité de Brest-Litovsk alors que les soviets lettons, lithuaniens et estoniens avaient pris le pouvoir avec l'aide des bolcheviks russes, qu'il y avait eu dictature du prolétariat et que c'est cette paix injuste que Lénine dut signer pour ne pas perdre l'essentiel, ce qui permis à la bourgeoisie de revenir au pouvoir. Les choses s'étaient passées différemment en Pologne puisque le coup d'Etat de Pilduski avait coupé court à la Révolution et que la guerre contre la Pologne qui apportait son soutien actif aux blancs, avait été perdue par les troupes soviétiques devant Varsovie.
    Ceci explique donc du point de vue militaire en général et prolétarien en particulier, pourquoi il n'y avait pas d'autre issue pour l'URSS que de signer ce pacte et les clauses secrètes, le tout constituant une sauvegarde logique de l'URSS et des intérêts du prolétariat international et même de la démocratie bourgeoisie en lutte contre le fascisme. Sauf si l'on résonne d'un point de vue subjectif et que l'on oublie ou passe sous silence quelles étaient les données du problème. La bourgeoisie parle d'alliance, de trahison, de monstruosité, surtout quand au fond de son esprit sont présentes les pensées inavouées et inavouables de voir Hitler défaire le bolchevisme.
    Quoiqu'on dise sur la prétendue impréparation de l'URSS. Il faut constater que celle-ci dès 1939 avait préparé ses arrières, et quels arrières : le déménagement de milliers d'usines, de leurs personnels vers l'Oural, si cela n'est pas se préparer à la guerre ! Comment sans un système socialiste centralisé cela alors aurait-il été possible ? La division capitaliste et les intérêts particuliers ne pouvaient permettre un tel déménagement.
    Nos donneurs de leçons historiques s'offusquent du déménagement des Allemands de la Volga. Alors que les troupes hitlériennes étaient aux portes de Stalingrad, était-il certain que dans ces populations un certain nombre n'auraient pas servi de cinquième colonne, le risque était important. Gilles Perrault a fait remarqué que les USA avait fait de même pour les japonais, pire ils les avaient mis dans des camps et pourtant la ligne de front était de l'autre coté du pacifique.
Après la guerre, les tchétchènes entre autre ont été déplacés ainsi que les tatars. Est-ce juste ou pas ? Là encore le contexte historique est à examiner avant de porter un jugement à brûle pourpoint. L'histoire d'aujourd'hui nous montre à être prudent en la matière. La Tchétchènie d'aujourd'hui est devenue le fer de lance des impérialistes américains contre la Russie pour contrôler le pétrole de la région de la Mer Caspienne et détacher d'autres républiques de Russie, à savoir toutes les républiques caucasiennes, Ingouchie, Kalmoukie, Tatarie, etc .. Les impérialistes américains poussent à la guerre civile sous la forme ethnique et religieuse utilisant l'islamique contre l'orthodoxie russe, pour diviser les peuples de la région, comme cela s'est passé en Yougoslavie. Leur objectif est économique, politique et militaire, c'est le contrôle de la route du pétrole qui est leur objectif, l'encerclement rapproché de la Russie par la Turquie, les républiques d'Arménie, d'Azerbaïdjan, des républiques du Caucase, jusqu'au Kazakhstan, l'Afghanistan, le Pakistan, avec le souci d'encercler aussi la Chine, entre autre en poussant à la sécession au Tibet et au Xingjiang.
    Les renégats qui ont abandonné la voie socialiste, ont eux une politique réellement criminelle, car leur trahison va avoir des conséquences dramatiques pour les peuples du monde. Pour le prolétariat, il va falloir tout recommencer. Qui peut dire quels vont être les sacrifices qu'il va falloir faire pour restaurer le socialisme dans l'ex camp socialiste, prendre le pouvoir dans les pays développés et mener la lutte de libération anti-impérialiste dirigée par le prolétariat dans les pays opprimés ou les pays industrialisés secondaires.
    Passons à la Chine, puisque notre brochette d'historiens anticommunistes attaque le communisme en tant que système social et qu'ils veulent démontrer par de multiples exemples que ce système est pervers.
    Le chef d'orchestre Courtois a pris comme axe de sa campagne pour éradiquer de la conscience humaine la théorie communiste, l'essence de cette théorie en s'appuyant sur la négation du rôle de la violence en histoire et en niant cette violence toujours présente au cours des siècles dans cette lutte, allant jusqu'à faire fi des différences absolument antagoniques, opposées du point de vue de classe entre nazisme et communisme.
    Werth qui ne veut pas aller jusqu'à cette comparaison est passé de ses positions antistalinistes à celle de l'antilénînisme dans le même objectif que celui de Courtois, c'est à dire tenter de discréditer le communisme dans le vain espoir d'éradiquer la théorie du prolétariat de la mémoire des hommes. D'autres plumitifs de l'anticommuniste moins connus ont été appelés à la rescousse, des prétendus spécialistes de la Chine communiste et des autres pays socialistes. En réalité des spécialistes de l'intoxication idéologique, de l'amalgame, fidèles serviteurs de la bourgeoisie capitaliste qui les rétribuent pour leurs services comme il se doit.
    Que nous dit le "spécialiste" de la Chine, conseiller à l'ambassade de France à Pékin. Il part déjà d'un préjugé général sur la Chine, qui frise le préjugé xénophobe qui se résume ainsi, la société chinoise a été une société violente, de barbares. Il cite les empereurs féodaux comme des barbares qui faisaient assassiné leurs adversaires politiques et la sauvagerie des révoltes paysannes. Au lieu d'analyser l'histoire de la lutte des classes en toute objectivité comme ils le prétendent., c'est à dire en montrant que la lutte des classes a toujours été dans toutes les civilisations le moteur de l'histoire, que la lutte des classes a été dans tous les pays une lutte impitoyable jusqu'à nos jours, et jusqu'à la disparition des classes, c'est à dire à l'époque du communisme.
    Mais notre spécialiste de la sauvagerie des peuples et du communisme, veux absolument voir la dictature du prolétariat comme la suite de la dictature de classe féodale, appelé despotisme asiatique pour spécifier sa forme et non sa "sauvagerie", qui ne vaut ni plus ni moins que celles que nous connaissons à travers l'histoire de tous les pays. L'objet étant de démontrer, qu'il y avait en quelque sorte une filiation sur le plan de la répression entre la violence de la société chinoise antique et celle des communistes. Que cette violence était inhérente à la société chinoise. Notre homme comme ses compères Courtois et Werth n'examine pas la réalité de la lutte des classes, mais fait porter à la classe ouvrière et surtout aux paysans la dureté de la lutte. Au point où l'historien Gilles Perrault qui n'est ni staliniste, ni maoïste s'insurge à juste titre en rappelant que Malraux a quand même montré ce qu'était la lutte contre les communistes en Chine dans son roman " La condition humaine". Sans commentaires. Notre spécialiste de la Chine ou plutôt le spécialiste de lutte anti-communiste pour la Chine est horrifié du comportement des paysans, sans citer leur nom "les Piques Rouges". Mao en parle, dans sa célèbre "enquête au Hunan", dans son article "Ils s'organisent" et dans "Tout va bien, tout va mal".
    Que dit-il dans ces articles :
    - Dans le premier il montre que la paysannerie est la force principale de la révolution chinoise.
    - Dans le second que les paysans s'organisent.
    Dans le troisième que devant les reprises de terres et la violence exercée contre les propriétaires fonciers, la bourgeoisie dit naturellement tout va mal, alors que pour lui Mao et les communistes tout va bien puisque les choses ne sont plus comme avant où le paysan était exploité, humilié, torturé, massacré par le propriétaire foncier.
    Notre "spécialiste", ne souffle mot et caractérise le paysans chinois comme un sauvage, un brutal, un sanguinaire. Il ne veut pas voir comme Mao "que où il y a oppression il y a résistance" " qu'on a raison de se révolter".
    Pour lui c'est la nature du paysan chinois qui est en cause, la mentalité chinoise et aussi la logique des communistes. Pour lui ceux-ci ne font que transposer les thèses de Lénine. Le communisme chinois a en plus ses propres racines de violence qui renforcent celles intrinsèques au communisme selon nos historiens et non a la lutte des classes et au fait qu'aucune classe n'abandonne le pouvoir de son plein gré mais utilise tous les moyens en son pouvoir pour le conserver ou le recouvrer.
    Il oublie de nous parler du pillage de la Chine par les impérialiste commencée dans les années 40 du XIXème siècle par la guerre de l'opium, organisée par le gouvernement anglais trafiquant de drogue pour intoxiquer les "barbares" chinois, des famines dans les campagnes, de l'usurier, du fermage etc.. Pour lui c'est la violence inhérente à la société chinoise, mais pas les massacres de communistes décrites par Malraux, les massacres de Canton perpétrés par Tchang Kaishek, le pillage des seigneurs de la guerre qui se partageaient la Chine chacun ayant son propre sponsor étranger (américain, japonais, français, anglais, etc..), ce qui permis à Mao d'expliquer pourquoi il était possible que s'exerce le pouvoir rouge en Chine, dans des zones libérées, principalement dans l'immensité des campagnes chinoises, en pratiquant la guerre populaire dans laquelle le peuple est impliqué directement et qu'il mène. Guerre populaire qui implique l'encerclement des villes par les campagnes tout simplement parce que l'ennemi mieux armé est plus fort dans les villes que dans les campagnes vit la majorité.
    Notre plumitif n'explique pas du tout pourquoi le parti communiste a reçu l'appui des masses et que Tchang l'a perdu, car il ne peut et ne veut se placer d'un point de vue de classe. Pour lui c'est la violence intrinsèque de la société chinoise qui explique tout ce drame.
    Pas un mot sur le fait que Tchang combattait plus les communistes que l'occupant japonais, au point que Mao a du intervenir à Xian pour que Tchiang prisonnier des siens ne soit pas exécuté par eux. Après la guerre Mao a proposé à Tchiang un gouvernement d'Union nationale, mais celui-ci fort de l'appui des américains a repris la guerre civile et l'a perdue.
    Le bilan de la répression contre les communistes, les ouvriers et les paysans , depuis la République de Yuan Chekaî, en passant par les exactions des seigneurs de la guerre, des mauvais hoberaux, la répression de Canton par Tchang Kaichek, la Longue Marche, l'occupation japonaise et la reprise de la lutte contre les communistes et la guerre civile déclenchée par ce dernier ont coûté des millions de morts, cela notre anticommuniste oublie de le dire. Mao pour lui bien qu'il ne le dise pas aussi ouvertement que son compère pour Lénine est un contre révolutionnaire.
    Il poursuit en attaquant la collectivisation à la chinoise sans montrer encore une fois dans quel contexte elle se déroule et surtout qu'elle est la réalité de la vie de l'ouvrier et du paysans chinois.
    En Chine l'agriculture chinoise était et est encore une agriculture intensive, dont la productivité était à l'époque de Louis XIV bien supérieure à celle des pays européens, ce qui a permis à la Chine de nourrir beaucoup plus d'habitants. Plusieurs récoltes étaient possibles dans plusieurs régions au Sud. Tout ce qui pouvait être défriché l'était. L'agriculture est concentrée dans les vallées et plaines à loess situées entre les deux grands fleuves( le Yangstséjiang et le Huanghe), qui doivent être domptés, aménagés, endigués. Ce qui suppose de grands travaux qui mobilisent des millions de paysans sous la direction de l'Etat. L'Etat nomme des fonctionnaires qui organisent les régions qui fonctionnent de façon autonome. Le trafic se fait principalement par le Grand canal qui relie les eux fleuves. Il a peu de routes et de grands axes carrossables, aussi les régions vivent sur elles-mêmes.
    A l'aube du XXème siècle le réseau routier et du rail sont peu développés. La plupart des paysans n'ont pas de terre, où subissent le joug du propriétaire foncier, une pièce de théâtre " La cour des fermages" décrit bien cette situation.
    Les paysans à la libération ne voulaient plus vivre comme avant et nombre de propriétaires fonciers furent massacrés par des paysans pauvres, qui avaient tant souffert dans le passé. Comme le précise Mao fallait-il s'opposer à la revanche des paysans pauvres. Non, il fallait que le paysan pauvre s'impose. Le rôle du Parti communiste a été quand même modérateur, puisque Mao a précisé que les paysans moyens ne devaient pas être la cible mais seulement les propriétaires fonciers et parmi ceux-ci ceux qui étaient coupables de crimes, d'exactions, ceux qui étaient le plus haïs, pour les autres l'humiliation avec le bonnet d'âne devait suffire à leur rabaisser leur morgue, à les faire entrer dans le rang et accepter le début de collectivisation.
    Mao est parti de la réalité de son pays, sans oublier que son pays n'était pas le pays socialiste pionnier, qu'il n'était pas isolé comme l'avait été la Russie de Lénine. Il y avait maintenant un camp socialiste avec l'URSS à sa tête qui avait acquis un prestige considérable. Le PCUS avait du passer par différentes phases pour la collectivisation de l'agriculture. Le communisme de guerre avait rendu la réquisition des produits obligatoire car il n'y avait pas d'autres possibilités d'alimenter le front pendant la guerre civile. La NEP avait rétabli le marché, il fallait reconstruire le pays, en finir avec la famine au plus vite, le paysans devait vendre à l'Etat un certain quota et le reste sur le marché libre. Mais la paysannerie riche s'enrichit et devient une menace pour l'édification socialiste. Des mesures d'entraide, de coopération avaient été envisagées, mais les coopératives étaient peu développées, et il y avait peu de fermes d'Etat. Aussi la collectivisation avait du être faite dans l'urgence, à chaud comme nous l'avons vu.
    Mao bénéficiait de l'expérience de la Révolution d'Octobre et de l'expérience de la "Démocratie nouvelle" dans les régions libérées entre autre à Yenan. D'autre part les communistes au cours de la longue marche et avant avait largement fait connaître leurs idées et soutenu les initiatives des paysans contre les propriétaires fonciers.
    La première mesure dès 1949 fut de développer l'entraide à la campagne. Il s'agissait tout en disposant de sa propre production dont une partie était vendu à l'Etat de former des équipes de paysans pour travailleur les parcelles en commun. La pratique de l'entraide démontrait que cela facilitait le travail et que le peu d'outillages pouvait être utilisé avec une efficience meilleure. Puis vient le mouvement d'éducation socialiste, divers types de coopératives de type inférieur, moyen et supérieur, chaque phase étant plus coopérativisée que la précédente, la forme supérieure étant la ferme d'Etat peu répandue. Au cours du mouvement d'éducation socialiste il s'agissait de renforcer les différents types d'organisation collective du travail. Après le XXème Congrès du PCUS, l'attaque sans nuances menée contre l'oeuvre de Staline par Khrouchtchev, divisa le camp socialiste, la Chine et l'Albanie s'opposèrent à celle-ci et au démarrage du processus de restauration du capitalisme (abandon de la dictature du prolétariat pour celle du peuple tout entier, déclaration démagogique de Krouchtchev de construire le communisme seul en Russie, passage pacifique au socialisme avant que le capitalisme soit renverser dans les principaux pays du monde, et pour finir coexistence pacifique des deux systèmes sociaux, capitaliste et socialiste, ce qui rendaient absurdes les prétentions de Krouchtchev de construire le communisme, rentabilité et recherche de profit dans les entreprises entraînant licenciements, rétablissement des stimulis matériel, des cadences, du chômage, des normes capitalistes de production et de gestion.). L'opposition se révéla en 1956, et la crise publique éclata en 1960.
    Dès 1958, Mao a senti le vent tourné. Il lança le grand bond en avant, car il s'agissait d'appliquer le mot d'ordre de compter sur ses propres forces au moment où la menace d'un lâchage de l'URSS se profilait à l'horizon. Les opposants à Mao en Chine qui le critiqueront montreront leur vrais visages pendant la révolution culturelle et après la mort de Mao en restaurant le capitalisme sous la houlette du parti communiste aujourd'hui révisionniste avant qu'il ne se transforme complètement en parti fasciste ou qui devienne un parti social-démocrate.
    L'aspect principal du grand bond en avant c'est de dire qu'il faut compter sur ses propres forces, c'est amorcer l'idée que tout ce qui peut être produit sur place doit l'être, c'est l'idée que le communisme doit résoudre sur place ce qui peut l'être dans le cadre d'un plan centralisé, mais en décentralisant tout ce qui peut l'être au niveau local, régional. L'idée centrale du grand bond en avant, c'est celle-là.
    Quelles ont été les faiblesses de ce grand bond en avant qui a été pris en main, tout comme le mouvement d'éducation socialiste par les larges masses qui se sont lancées avec enthousiasme comme le reconnaissent eux-mêmes notre spécialiste.. Est-ce aussi un espèce de "vertige du succès", qui avait des incidences sur la poursuite de l'expérience. Nous avons vu que dans le "vertige du succès" Staline dénonce le volontarisme, l'accélération du processus de collectivisation, l'élargissement de la cible des koulaks jusqu'aux paysans moyens etc.. Le mouvement de rectification qui s'en suivit et à conduit à la collectivisation telle quelle avait été définie précédemment. Le grand bond en avant se posait différemment puisque le mouvement de démarrage de la collectivisation avait tenu compte de l'expérience soviétique et dans les conditions de l'élargissement du camp socialiste, avait mis en place un processus de collectivisation à plusieurs niveaux, équipe d'entraide, niveaux de coopération dans l'objectif plus lointain de fermes d'Etat.
    La production d'acier (les fameux petits hauts fourneaux), s'est généralisée. L'idée était de produire de l'acier sur place, en fait de briser la séparation entre la ville et la campagne, entre l'agriculture et l'industrie, de rendre les régions le plus autonomes possibles du centre, de l'Etat. L'idée de la Commune, concrétisée dans la commune populaire devait non pas à l'échelle d'une petite commune, mais disons d'un district, organiser le travail collectif non seulement pour la production agricole, mais aussi pour les produits industriels de base ainsi que les services.
    Mais le mouvement a subit le vertige du succès, le bâton a été là aussi tordu dans l'autre sens, l'acier produit n'avait pas les qualités des aciers modernes produit dans des hauts fourneaux et donc ne pouvait remplacer les aciers produits par l'industrie moderne. Des mauvaises récoltes dues principalement aux intempéries ont fait porter toute la responsabilité sur le grand bond en avant et donc sur Mao.
    Sur le plan idéologique le grand bond en avant a été un succès, sur le plan pratique il a permis de mettre en place les communes populaires et lancé un mouvement d'innovations techniques quelques années plus tard, au cours de la révolution culturelle. D'ailleurs comment la révolution culturelle aurait-elle été possible si ce mouvement avait été si négatif que veulent nous le faire croire les "sommités académiques" occidentales et chinoises.
    Comment la révolution culturelle, amplification du mouvement d'éducation socialiste et du grand bond en avant a-t-elle été possible, si elle ne s'était pas appuyé sur les masses qui avaient portés en avant les deux mouvements précédents.
    Encore une fois la politique de l'amalgame est mise en avant pour détruire l'idée même du communisme.
    Il s'agit pour les auteurs de récuser la lutte de Mao contre le révisionnisme moderne, de justifier le socialisme de marché. Mao dénonçait le révisionnisme krouchtchévien comme processus de restauration du capitalisme qui s'est produit en URSS. De même qu'il dénonçait ceux qui s'engageaient sur la voie capitaliste, et qui aujourd'hui sont en train de précipiter le peuple chinois dans le chaos, nous ne nous étendrons pas dans cet article sur les conséquences de la restauration du capitalisme en Chine. Chacun voit bien le fossé se creuser entre des centaines de millions de paysans pauvres et d'ouvriers et les nouveaux riches, la montée d'un chômage massif qui pourrait atteindre 200 millions de personnes, chômage qui n'existait pas du temps de Mao, cela allait dans le bon sens. Il ne faut pas oublier que dans les années 60, l'URSS retira tous ses spécialistes et abandonna tous les travaux en cours. Il ne faut oublier aussi que pendant le grand bond en avant des barrages ont été édifié avec le concours de centaines de milliers d'hommes, pour suppléer au retard, et que ces barrages ont contribués à l'électrification de la Chine, à la stabilisation des deux grands fleuves, tous ces aspects positifs du grand bond en avant ont été passé sous silence, ainsi que toutes les innovations, on a retenu que la famine due principalement à de mauvaises récoltes dans un pays d'1 milliard d'habitants. A qui voudrait-on faire croire qu'en fin de vingtième siècle une famine tuant plusieurs millions de victimes soit passée inaperçue. Dire qu'il y a eu des mauvaises récoltes et qu'il y ait eu malnutrition de la population, voire de nombreuses victimes de la famine, mais des millions, on peut en douter. Et cela n'enlève rien à la ligne générale suivie par Mao et celle suivie par ses successeurs.
    Bien au contraire, aujourd'hui si nous savons que le volontarisme, le vertige du succès de tout un peuple peut coûter cher alors, il s'agit d'en tirer les leçons, sachant toutefois qu'il aura encore des erreurs sur le chemin du communisme, mais qu'il n'y a pas d'autre porte de sortie pour le genre humain, ce qui est une démarche toute à fait différente des anticommunistes dont le rêve illusoire est d'arrêter la roue de l'histoire.

    Les sociétés sont mortelles certes, mais suivent un processus de développement progressiste et non l'inverse. Il apparaît aujourd'hui que le capitalisme n'est plus en adéquation avec l'avancée de la science et des possibilités d'épanouissement que cette avancée peut apporter à tous les hommes. La réalité des faits ce n'est pas que le communisme est une monstruosité mais que le capitalisme moribond montre qu'il ne peut maîtriser le développement harmonieux de l'humanité, qu'il est au contraire responsable globalement des guerres, de la misère grandissante, de l'exclusion de centaines de millions d'individus, qu'il est responsable de la dégénérescence de la société à un niveau jamais atteint, corruption généralisée, violences produites par la société, drogue, pédophilie organisée en commerce, trafic d'armes, meurtres, racisme, exploitation forcenée de millions d'enfants pour le profit des marchands des bazars et leurs complices dans les pays occidentaux, ruine par les coups de bourse, l'endettement programmé des pays dominés par le FMI, le club des 7, l'OMC, l'AMI et tous les organismes internationaux soit disant d'aides diverses, tous sous la coupe des pays impérialistes dont ils sont les instruments mis en place pour l'exploitation la plus rationnelles des ressources de la planète par une couche qui ne représente pas 1% de la population mondiale;
    Que ceux-ci tremblent à l'idée d'une révolution communiste, les prolétaires et ceux qui forment les couches inférieures et intermédiaires de la société n'ont rien à y perdre mais un monde a gagner. Dans un prochain article nous montrerons que les communistes fidèles aux principes ne manquent pas d'imagination et qu'ils sont confiants dans les capacités révolutionnaires de la classe ouvrière et des peuples. Nous n'avons que nos chaînes à perdre et un monde a gagné.
    Non messieurs le communisme n'est pas mort, bien au contraire il s'avère incontournable pour résoudre les problèmes de l'humanité.
    Vous ne représentez que la bourgeoisie décadente, son idéologie pourrie, vous n'êtes pas porteurs des espérances de l'humanité. Des milliers d'autres intellectuels qui ne trônent pas sur les sièges de velours des salons travaillent modestement chacun dans leurs domaines pour faire progresser l'humanité, ce n'est pas votre cas vous qui tirez en arrière et qui utilisez vos capacités intellectuelles pour la cause perdue du capitalisme. Vous tremblez à l'idée qu'une révolution communiste soit possible mais aussi nécessaire.
    Vous prétendez que vous ne servez pas l'extrême droite sous prétexte que vous auriez aussi dénoncé le massacre des juifs semblant ignorer que c'est la grande bourgeoisie qui a soutenu Hitler dont l'objectif principal était le même que le vôtre à savoir l'écrasement du bolchevisme dont il a d'ailleurs massacré les membres en Allemagne et partout ailleurs où il a pu le faire.
    Vous aurez sûrement à rendre un jour des comptes devant l'histoire pour le sale travail anticommuniste que vous menez aujourd'hui, et alors vous serez classé comme des faussaires au service de la bourgeoisie.

     Messieurs les manipulateurs, salut !


 

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