1967-1977 : PCMLF 10 ans de lutte, 100 affiches

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suite des années 1974-1977

   L'été 76 est extrêmement dur dans les campagnes françaises. La sécheresse jamais vue dans les annales, interdit les récoltes, compromet gravement l'alimentation du bétail. Mais la météo a bon dos ! Car, si la sécheresse ruine les petits, elle engraisse les gros davantage encore, qui spéculent et augmentent leurs profits.

    Les marxistes-léninistes sont extrêmement actifs dans la bataille engagée, alors que peu à peu progresse leur enracinement dans les campagnes françaises.

    "La Faucille", journal paysan des communistes marxistes-léninistes de France, paraît tous les quinze jours. Pour tous les militants et amis qui ont oublié de s'abonner : BP. 258 - 75866 Paris Cedex 18. Six mois : 12,00F, un an : 20,00F. 

 

    La lutte des travailleurs immigrés contre le patron des foyers-prison Sonacotra est bien connue aujourd'hui. Voilà bientôt trois ans que dure la grève des loyers qui touche une cinquantaine de foyers Sonacotra à Paris et en province. Un comité de coordination dirige la lutte sur le plan national. Les travailleurs de 24 nationalités différentes sont en butte à la Sonacotra, mais aussi à l'état qui les chasse et les expulse ; ils ont trouvé en face d'eux les dirigeants de la CGT qui ont tenté mainte fois de faire reprendre le paiement des loyers contre l'avis des résidents, foyer par foyer.
    Il est possible de tirer aujourd'hui quelques leçons de cette lutte qui n'est pas terminée. Splendide lutte de nos frères de classe immigrés !
    Ainsi le fait la revue théorique des communistes marxistes-léninistes de France "Prolétariat" - créée en 1973 - dans son numéro 14; en voici quelques extraits (page 23) :
    La lutte des ouvriers de la SONACOTRA marque une étape importante dans le développement de l'unité de la classe ouvrière.
    Premièrement, parce que l'ennemi affronté par les grévistes est sans ambiguïté possible le pouvoir, la grande bourgeoisie et son appareil d'état, l'ennemi commun et principal de toute la classe ouvrière de France.
    Deuxièmement parce qu'en osant affronter la ligne politique et les pratiques révisionnistes, les résidents ont montré qu'une lutte contre le pouvoir capitaliste ou le patronat se heurte toujours à l'obstacle du révisionnisme et du réformisme, mais que cet obstacle peut être surmonté pour peu qu 'on appelle un chat un chat et une trahison une trahison. (...)
    Troisièmement parce que cette lutte est l'occasion de mettre en œuvre ce que nous préconisons depuis toujours, dans chaque combat : l'unité à la base et dans l'action et la démocratie de masse prolétarienne. (...)
    Quatrièmement parce que, outre l'ennemi, les revendications avancées par les travailleurs immigrés sont communes avec celles des travailleurs français. La lutte pour des logements et des loyers décents, pour la liberté d'expression et de circulation, pour les droits démocratiques est une lutte commune à toute la classe en cette période de vie chère, de chômage et de répression.
    Cinquièmement parce que sur le plan idéologique les ouvriers immigrés ont mis en avant le principe de compter sur leurs propres forces. (...)
    Sixièmement parce qu'elle montre que les travailleurs immigrés aspirent à lutter et à s'organiser dans la lutte classe contre classe avec leurs camarades français contre le capitalisme impérialiste. (...)
    C'est dans cette voie que les marxistes-léninistes continueront à soutenir et élargir la solidarité de classe avec les résidents de la SONACOTRA, jusqu'à la victoire, pour l'unité de la classe ouvrière et son organisation dans le parti communiste marxiste-léniniste.

 

    Les marxistes-léninistes ont suivi avec attention et soutenu au maximum la grève des résidents de Sonacotra. Ils participent à des comités de soutien aux foyers en grève ; ils ont été aux côtés des résidents aux moments difficiles : expulsions et répression de toute sorte. Ils ont partagé la joie des résidents lors de la fête Sonacotra en juin dernier.
  Comme ils ont soutenu et aidé les nettoyeurs du métro parisien, travailleurs immigrés pour la plupart, en grève en juin 1977, pour 2300,00F par mois et de meilleures conditions de travail et de sécurité.
    Aujourd'hui, le secrétaire d'état Stoleru a mis au point des mesures scélérates pour expulser "légalement" les travailleurs immigrés de notre pays (refus de recevoir les familles, allocation d'un million pour un retour forcé, etc.).
    Plus que jamais, la mobilisation est nécessaire pour réaliser l'unité de combat des travailleurs français et immigrés. A bas les mesures Stoleru !

 

    Cette affiche d'Agen dit l'essentiel sur la campagne menée en 1974 par les marxistes-léninistes contre "les Chinois à Paris", provocation anti-chinoise et anti-communiste, véritable insulte au peuple chinois et au peuple de France.
    Un intense effort d'explication est fourni par tous les amis de la Chine aux quatre coins du pays et l'opération publicitaire orchestrée par le pantin Yanne et monnayée par Dassault tourne court.
    A plusieurs reprises, à Paris comme en province, des projections sont interrompues et le film promu à une belle carrière commerciale est bien vite jeté aux oubliettes. L'action des marxistes-léninistes a été payante. J. Yanne le reconnaît quelques mois plus tard dans un hebdomadaire.
    Aujourd'hui aussi, un même destin attend le film anti-communiste de Viénet : "Chinois, encore en effort", qui participe tout à fait à la campagne anti-chinoise !

    Le Ministre de l'Intérieur a changé. Après Marcellin... Poniatowski, mais reste la même police, la même répression, la même dictature de la bourgeoisie.
    Poniatowski, qui entend s'inspirer des méthodes américaines, "invente" les fameuses "opérations coup de poing". A l'entendre, la police contrôle et arrête ainsi les malfaiteurs. Poniatowski lutte contre le banditisme !
    En réalité, elle fait chou blanc et les auteurs de hold-up passent à travers les mailles de son filet. Alors ? Il s'agit d'autre chose. Ses "coups de poing" visent la classe ouvrière, ses flics contrôlent avant tout les travailleurs immigrés et les jeunes, quadrillent les quartiers ouvriers de Marseille, de Lyon et des grandes villes. A Belleville ou à Ménilmontant, on se croirait souvent au temps des rafles de Vichy ou des "ratonnades" de la guerre d'Algérie.
    C'est une préparation idéologique à la répression politique massive de la classe ouvrière. Tel l'impressionnant déploiement policier mis en place en Alsace contre le groupe Baader-Meinhof.
    Pour cette affiche, "l'Humanité rouge" a été condamnée par le Ministère de l'Intérieur. Sans doute ne souffre-t-il pas les comparaisons ?

    Cette affiche, éditée en mai 1977 à Toulouse, trace l'axe politique sur lequel se battent les marxistes-léninistes et sur lequel ils s'efforcent de rassembler le plus grand nombre :
    "Ni majorité, ni union de la gauche ! " "Ni bourgeoisie de droite, ni bourgeoisie de gauche !"
    Contre la bourgeoisie et son état, il faut réaliser l'unité de la classe ouvrière, construire l'unité populaire dont la base est l'alliance des ouvriers et des petits paysans.
    Ainsi, dans leurs batailles économiques et politiques, la classe ouvrière et le peuple de notre pays accumulent des forces pour préparer la révolution prolétarienne.

 

    "Arracher la classe ouvrière au révisionnisme moderne, lui rendre confiance en l'organisant" reste notre souci constant.
    Le XXIIe Congrès du PCF a, en 1976, rejeté ouvertement la notion de dictature du prolétariat. C'est le reniement avoué des principes communistes de Marx et de Lénine. Le socialisme de Marchais est un capitalisme pur et simple.
    Il y a des remous chez les militants de base du PCF. Peuvent-ils se leurrer plus longtemps et croire encore que ce reniement n'est qu'une simple tactique destinée à ne pas effaroucher l'ennemi ?
    Une fois encore, nous nous tournons vers eux, vers nos camarades de travail, militants du PCF. Ce n'est pas une seule bataille de principe, une seule bataille théorique. Elle est terriblement concrète et immédiate à l'orée de la bataille de 1978.
    S'adresser en toute franchise et fermeté aux militants et sympathisants du PCF est plus que jamais urgent et important.

 

    La manifestation du 1er Mai fait partie du patrimoine de la classe ouvrière. Nous, marxistes-léninistes, n'y avons jamais manqué, comme nous ne manquons pas depuis 1975 la montée au Mur des Fédérés pour célébrer la Commune de Paris autour du 18 mars.

    Chaque premier mai, ces dernières années, les manifestations de classe du 1er mai ont été plus massives et plus nombreuses dans la France entière.

    Celles du 1er mai 74 ont été une date pour les marxistes-léninistes car, dans les cortèges de Paris et de province, participèrent d'autres groupes se réclamant du marxisme-léninisme, notamment la "Gauche Révolutionnaire" - issue du PSU - qui rejoint le parti marxiste-léniniste quelques mois plus tard.

    Les forces ont beaucoup grandi; l'organisation des marxistes-léninistes s'est considérablement renforcée. En 1973, les camarades de l'ouest - essentiellement -- qui avaient quitté le parti en 1970 (voir page 66) et qui s'étaient organisés dans le groupe "Le Travailleur", nous rejoignent en force. En 1974, c'est le ralliement de la GR et d'autres groupes locaux - 13 groupes locaux ou nationaux au total, de 1973 à 1975 !
    En juillet 75, la bataille pour un parti marxiste-léniniste unique est lancée afin d'engager un processus d'unification avec le Parti communiste révolutionnaire (marxiste-léniniste). Depuis lors, des unités d'action positives sont accomplies. Plus que jamais en cette année de grandes batailles politiques, la nécessité d'un parti marxiste-léniniste unique pour la classe ouvrière se fait impérieuse et urgente.

 

    Le 1er mai 1975, "l'Humanité rouge" devient quotidien. C'est un grand jour, une grande bataille menée, remportée par tous les militants marxistes-léninistes.

    Un quotidien ! Ce n'est pas une mince affaire. C'est dire le renforcement des capacités des marxistes-léninistes de France. C'est dire l'importance des batailles politiques à venir, batailles internationales et nationales.

    Un effort gigantesque a été fourni par tous les camarades. Il faut compter sur nos propres forces ! Effort financier gagné par le succès de la souscription...; la souscription est permanente encore aujourd'hui tant il est vrai qu'un journal coûte cher, très cher, dans la société où nous vivons. Effort politique et rédactionnel : il faut apprendre à faire un quotidien, susciter des correspondants, apprendre à faire des reportages... Des camarades prennent en main une administration plus complexe ; d'autres ont appris l'imprimerie.
    Il y a plusieurs étapes : un journal trois fois par semaine de fin 1974 au 1er mai 1975, le quotidien sur 8 pages ensuite, un quotidien de 4 pages associé au bi-mensuel aujourd'hui. Le quotidien ressortira sur 8 pages pour la bataille politique. Pour faire connaître leur journal, les camarades ont réalisé de très nombreuses affiches locales, fort belles au demeurant. En voici quatre exemples...

 * * * 

    Au printemps 75, l'activité des communistes marxistes-léninistes de France est débordante -meetings : le 16 mars, meeting international célébrant la Commune de Paris, meeting sur les luttes des femmes en juin, meeting pour fêter le 1er Congrès de la JCMLF fin juin...
    Le PCMLF vient de tenir son IIe Congrès. Le programme issu de ce Congrès exprime une ligne erronée, une ligne bourgeoise, de conciliation avec la bourgeoisie. A appliquer une telle ligne, on perd le point de vue de classe; sous couvert de lutter centralement contre les super-puissances, ce texte ménage la bourgeoisie monopoliste au pouvoir. Or, jamais telle attitude ne saurait relever de l'idéologie des communistes. Et très vite, l'ensemble des militants, cadres et dirigeants, à l'épreuve des faits et de leur pratique, prennent conscience de l'erreur commise. La rectification est engagée et menée à bien.
    Lors de la Conférence nationale ouvrière d'août 76, éclate pleinement le succès de la rectification (cf le Cahier rouge N°12) ; on entre dans la période décisive de préparation du IIIe Congrès.

 

    "La parole à la classe ouvrière" C'est le thème du Rassemblement national ouvrier du 14 février 1976, qui manifeste clairement le caractère prolétarien du parti marxiste-léniniste et la nécessité absolue de son rôle dirigeant.
    Pour la première fois, nous occupons l'ensemble des salles de la Mutualité ; il y a plusieurs milliers de participants, une expression culturelle ouvrière riche et variée.
    Pourquoi "La parole à la classe ouvrière" ? Nous l'avons déjà dit, les luttes de ce début d'année 1976 sont nombreuses et dures, la répression et la division organisées par la bourgeoisie en place alors que les dirigeants révisionnistes ont savamment calculé la dispersion et l'isolement.
    Il y a un besoin pressant de rencontre, d'échanges, de prendre la parole. Non pas dans un seul meeting mais partout et pour mener l'action plus avant. Des meetings, il y en a en fait partout ensuite, à Lyon, Marseille, Nantes, Grenoble, Orléans, autour du 1er mai 1976.

 * * *

    Quelques semaines plus tard, et ce n'est pas un hasard, les marxistes-léninistes sont réprimés par l'état capitaliste. Romain Le Gal et trois autres camarades de Lorient sont inculpés de reconstitution de ligue dissoute. Romain reste en prison d'avril à septembre. Il n'a toujours pas été jugé ! L'émotion est grande à Lorient : Romain Le Gal, fils de petits paysans, ouvrier communal et syndicaliste actif, y est connu. C'est un militant infatigable et modeste, un vrai militant communiste.

    La bataille pour sa libération, associée à celle menée contre la répression et pour la libération de tous les emprisonnés, et notamment le petit viticulteur Tisseyre, prend de multiples aspects : meetings, manifestations à Paris, Rennes, Lorient, activité de comités de soutien à Romain Le Gal, interventions de personnalités politiques progressistes.

    Au fond, c'est, pour la bourgeoisie, lancer une pierre pour la, laisser retomber sur ses propres pieds. A Lorient, en Bretagne et dans toute la France, on n'a jamais tant parlé du PCMLF. On ne saurait l'attaquer impunément.

    La JCMLF, Jeunesse communiste marxiste-léniniste de France, est créée fin juin 1975.
    Elle mène une activité spécifique au sein de la jeunesse travailleuse et de la jeunesse des collèges, CET, lycées et facultés. En 1976 et 1977, son action est menée contre le chômage des jeunes; en 1976, elle a été active dans la lutte contre la réforme Haby.
    Son journal, "La jeune Garde rouge" traite aussi des questions idéologiques et culturelles propres à la jeunesse.
    Son emblème est reproduit sur l'affiche de Rennes.
    La JCMLF a une enfance pleine de promesses. Le dernier meeting régional de sa section de St Brieuc a rassemblé 2 000 personnes fin octobre !
    C'est une école pour le parti marxiste-léniniste ; elle détient une grande responsabilité vis à vis de la jeunesse de France.
    Jeunes, il faut rencontrer et renforcer la JCMLF ! Moins jeunes, il faut la faire connaître !

    "Ni plan Barre, ni programme commun", c'est le mot d'ordre que les marxistes-léninistes mettent en avant depuis fin septembre 1976.
    Une campagne intense d'explication a été menée de par toute la France. Nous n'avons jamais organisé tant de réunions d'amis et de sympathisants, de meetings, nous n'avons jamais réalisé tant d'affiches, et nous n'avons jamais été si bien entendus.
    Ce n'est plus de l'histoire ancienne, ni même récente. C'est l'activité de tous les jours. Et cela clôt notre recueil ! Mais la vie continue et déjà bien d'autres affiches militantes sont en cours. Pour la bataille politique de 1978, nous n'avons pas les moyens des gigantesques panneaux publicitaires, ni les capacités de tirage des partis bourgeois. Nous n'avons pas le milliard de Marchais ! Et pourtant, nous allons dessiner, imprimer, coller des milliers et des milliers de nos propres affiches ; il y aura de belles affiches, comme celle-ci, réalisée par les militants du centre de Paris, il y aura des trouvailles, des idées nouvelles pour manifester notre point de vue sur les murs de notre pays, pour appeler à l'action.

    Affiches à venir, autant de témoins de notre ardeur combative dans les luttes à venir. Dans dix années, cela est sûr, pour évoquer l'histoire par affiches, il faudra bien plusieurs recueils très épais !

  

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