NOTES
(1) Le manuel
élaboré par la Commission d'Histoire
auprès du Comité central du Parti communiste
français sous la direction de Jacques Duclos et
François Billoux, publié en 1964, est un
document essentiellement révisionniste.
Il fut précédé, en 1931 par un
ouvrage d'André Ferrat, rédigé alors
qu'il était membre du bureau politique, bien avant
son exclusion qui intervint quelques années plus tard
è l'époque du Front populaire et
précéda son ralliement au Parti socialiste
S.F.I.O. Ce document, " Histoire du Parti communiste
français ", est précieux pour étudier
la période 1920-1930. En 1948, Gérard Walter
(que l'on a prétendu " trotskiste " sans que cela
puisse être établi avec certitude) a
également publié une " Histoire du Parti
communiste français ", actuellement difficile
à se procurer. Cet ouvrage constitue le travail le
plus documenté dont on puisse se servir aujourd'hui
pour accéder à une connaissance assez
détaillée des activités et lignes du
Parti communiste en France jusqu'en 1939.
Sous le même titre, le groupe Unir a publié
une série de 3 tomes, dont le dernier est sorti en
1964. Cette histoire (des origines à 1940, de 1940
à la Libération, de 1945 à nos jours)
contient des renseignements intéressants, mais a
été élaborée et
réalisée sous le signe d'un antistalinisme
délirant qui, la soumettant aux méfaits de
l'apriorisme, mutile son objectivité et réduit
considérablement sa crédibilité. .
En 1964, enfin, Jacques Fauvet, actuel directeur du "
Monde " a présenté sa version de l'histoire du
Parti communiste français. II s'agit d'un point de
vue unilatéral de contenu libéral bourgeois,
qui concurrence aisément le " Manuel " officiel des
dirigeants révisionnistes.
D'autres analyses ont été
développées, la plupart sur des sujets
limités, par des auteurs français ou
étrangers, mais toutes sont restées
tendancieuses et sans contenu marxiste-léniniste.
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(2) Jusqu'au XX°
congrès, le révisionnisme moderne
n'était apparu de manière globale,
structurée et cohérente qu'à travers
deux manifestations publiques concrètes,
dénoncées sur le plan International : le
titisme, puis le togliattisme.
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(3) A cet égard, nous
avons déjà eu l'occasion de souligner le
caractère positif de l'initiative prise par le
publiciste Patrick Kessel qui, présentant dans une
collection de " poche " le texte fondamental de
Lénine sur " La Révolution
prolétarienne et le renégat Kautsky " a eu
l'idée opportune d'y annexer quelques
documents-témoins de la lutte contre le
révisionnisme moderne : les " Thèses du Parti
communiste chinois sur le problème du passage
pacifique " (10 novembre 1957) et les principales
caractéristiques du révisionnisme moderne par
rapport au révisionnisme ancien, exposées en
1969 dans un rapport de Fiqret Shehu devant la "
Conférence nationale des Etudes sociales "
réunie par le Parti du Travail d'Albanie à
Tirana.
Pour mémoire, rappelons très sommairement
les 3 principales caractéristiques relevées
par la militante albanaise:
1. Le révisionnisme moderne " n'est pas seulement
un courant idéologique opportuniste hostile au
marxisme dans le mouvement communiste, mais également
un révisionnisme au pouvoir " notamment, au premier
chef, en Union soviétique ;
2. Le révisionnisme moderne s'appuie sur les
acquis du marxisme-léninisme en prétendent les
" enrichir " et, sous ce camouflage mystificateur, s'efforce
de transformer le marxisme en théorie
contre-révolutionnaire, tandis que le
révisionnisme ancien, sur de nombreuses questions,
avait renoncé à se réclamer du marxisme
;
3. Le révisionnisme moderne s'appuie sur une base
socio-économique beaucoup plus large que le
révisionnisme ancien. A l'audience
idéologico-politique de la petite bourgeoisie et de
l'aristocratie ouvrière, il n'hésite pas
à rajouter celle des cadres, des fonctionnaires
supérieurs et de l'intelligentsia, et ce
phénomène a la portée rétrograde
que l'on sait maintenant en particulier dans les pays ou le
pouvoir est tombé entre les mains des cliques
révisionnistes issues de ces couches sociales
néo-bourgeoises.
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(4)C'est au XXIIe
Congrès du Parti communiste d'Union soviétique
(17-31 octobre 1961) que Khrouchtchev lança ses plus
violentes attaques contre le Parti du Travail d'Albanie. Les
premières répercussions de cette " ligne " en
France apparurent publiquement dans " l'Humanité " du
22 novembre 1961 (compte-rendu de la conférence de
Gennevilliers, intervention de Maurice Thorez), puis des 27
et 30 novembre 1961 (interventions de Waldeck Rochet et
Maurice Thorez à la session des 25-27 novembre 1961
du Comité central du Parti communiste
français), Un seul membre du Comité central,
Arthur Giovoni, membre de la Commission centrale de
contrôle financier, émit quelques
réserves sur le bien-fondé de la
méthode employée contre le Parti du Travail
d'Albanie, mais s'incline bientôt et ne fut pas
réélu à sa fonction dirigeants lors du
XVIIe congrès.
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(5) II est possible que
depuis lors ce texte ait fait l'objet de critiques
intérieures du Parti communiste chinois, sur certains
points particuliers. Mais Il appartient à l'Histoire
et nos références ne concernent que des
passages paraissant justes , surtout replacés dans le
contexte de l'époque, et donc non susceptibles de
contestation et d'autocritique.
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(6) Le IIe Congrès de
la Fédération des Cercles
marxistes-léninistes (F.C.M.-L.) se réunit
à Paris les 25 et 26 juin 1966 et se transforma en
congrès constitutif du Mouvement communiste
français (marxiste-léniniste) (M.C.F.M: L.).
II est depuis lors connu sous le nom de " Congrès de
Lancry " du nom de la rue et de la salle où il tint
ses assises.
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(7) Tel fut le cas de
François et Suzanne Marty, qui se rendirent en
Albanie sans y être officiellement invités et
par leurs propres moyens pendant l'été 1963.
Le camarade italien Fosco Dinucci, actuel secrétaire
général du Parti communiste d'Italie
(marxiste-léniniste) et ancien officier de partisans
contre les fascismes Italien et nazi, fit de même.
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(8) Les quatre premiers
camarades exclus à Marseille furent : Marcel Coste,
instituteur ; Paul Coste, ouvrier mineur, adjoint au maire
de Saint-Savournin, commune du bassin minier de Gardanne ;
Jacques Jurquet, fonctionnaire des Finances, ancien
secrétaire fédéral du P.C.F. en
Seine-et-Marne, ancien membre du Comité
fédéral du P.C.F. des Bouches-du-Rhône,
mis à la base en 1959 eu égard au danger qu'il
faisait courir au Parti par ses relations avec des militants
F.L.N. ; Christian maillet, artiste peintre, ancien membre
du Comité central des Jeunesses communistes du Maroc.
L'un au moins des éléments se
présentant à l'époque comme
marxistes-léninistes à Bordeaux se
révéla ultérieurement comme
étant un agent provocateur.
Quant à Robert Thiervoz, militant qu'il ne
convient pas de confondre avec l'ennemi (au sens de Mao
Tsétoung), il fit preuve en 1970 d'un tel
subjectivisme qu'il se lança à corps perdu
dans la scission rassemblée sous l'égide du "
Travailleur ". Critiqué et dénoncé par
l'immense majorité des militants de base
trompés un moment par cette fraction putschiste au
moment où ils ont décidé de rallier les
rangs des marxistes-léninistes représentatifs
de la " légalité révolutionnaire ", il
semble bien que ce militant grenoblois reste isolé,
sur ses positions erronées et continue à se
refuser à toute autocritique.
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(9) Devant le XVIIe
Congrès du Parti " communiste " français
(juin-juillet 1964), ce Lazzarino déclara : " Nous
avons pour impérieux devoir de dénoncer
inlassablement les idées et les menées
scissionnistes des dirigeants chinois et nous devons
absolument empêcher de nuire ceux qui font chez nous
cette sale besogne. Dans le Comité de Marseille de
l'Association des Amitiés franco-chinoises, s'est
créé un noyau actif de diffusion du
matériel chinois et d'entreprises scissionnistes
contre notre parti, en liaison permanente avec des
responsables chinois... C'est à l'unanimité
que les cellules, où se trouvaient les cinq individus
qui se livraient à ce travail fractionnel, les ont
exclus et ont demandé, approuvées par leurs
comités de sections et la conférence
fédérale, l'autorisation au Comité
central de rendre publiques ces exclusions... "
C'était là mentir sciemment pour tromper la
base du P.C.F., procédé auquel le même
individu n'hésita pas à recourir de nouveau
début janvier 1967, devant le XVIIIe Congrès
de son parti, en déclarant crapuleusement : " Pour
accomplir leur sordide besogne, les groupuscules pro-chinois
de Marseille disposent de plus de 100 millions d'anciens
francs. Aussi notre conférence fédérale
a-t-elle décidé de poursuivre une lutte
impitoyable contre ces individus qui font le jeu des
fauteurs de guerre et du pouvoir des monopoles... " En
décembre 1967, le même Lazzarino
coopérant avec l'appareil policier parallèle
du Comité central du P.C.F., envoya à
Puyricard cinq nervis révisionnistes (dont certains
issus du " milieu " marseillais) pour attaquer à
coups de revolver le congrès constitutionnel du
P.C.M.L.F. Ce traître révisionniste est
aujourd'hui député des Bouches-du-Rhône,
membre du Comité central du P.C.F.,:
secrétaire fédéral du P.C.F. dans son
département, mais il se trouve de plus en plus
isolé de l'authentique prolétariat du grand
port méditerranéen.
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(10) A l'opposé du
courant hostile à la création d'un nouveau
parti se manifestait aussi à l'époque un
courant animé par des agents provocateurs
révisionnistes visant à précipiter la
constitution formelle du parti pour le détruire plus
facilement par le suite et faire ainsi une "
démonstration " de la vanité des objectifs des
" prochinois " en France.
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(11) Les
délégués de Nancy, des
étudiants, combattirent ce Manifeste. Par la suite,
ce furent eux qui, ayant démissionné du M.C.F.
(M.-L.) lancèrent en novembre 1966 le premier
numéro du journal " Garde rouge " destiné
à devenir dès son second numéro
l'organe mensuel de l'U.J.C. (M.-L.).
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(12) A la
vérité le révisionnisme moderne n'a
jamais pu apparaître dans les rangs des communistes
albanais, qui sont toujours parvenus à
prévenir la moindre de ses manifestations.
Naturellement le problème ne se pose pas dans les
mêmes conditions dans un pays de plus de 700 millions
d'habitants et un pays de population beaucoup moins
nombreuse.
Nos camarades albanais disent qu'il est nécessaire
de garder toujours pure la ligne révolutionnaire du
P.T.A., de combattre dès leur formation, dès
leur stade embryonnaire, chaque déviation
opportuniste de droite ou " de gauche ", qu'il ne faut pas
permettre l'existence de deux lignes au sein du Parti.
Un militant albanais a déclaré à ce
sujet : " Un malentendu exista à ce sujet, lorsqu'on
dit que le P.C.C. a une autre position sur cette question.
Les textes des camarades chinois parlent souvent de la lutte
entre deux lignes au sein du Parti, comme reflet de la lutte
de classes. (A noter que le Recueil des citations de Mao
Tsé-toung parle, page 288, de " conceptions
différentes "). II faut voir la signification de
cette thèse, à savoir que la base objective
existe pour l'apparition de diverses tendances au sein du
Parti. Mais les camarades chinois ne disent pas qu'il faut
tolérer l'existence de deux lignes dans le Parti. Ils
disent au contraire qu'il faut développer la lutte.
Cette position est fondamentalement la même que celle
du P.T.A. : il existe un danger d'apparition de deux lignes,
mais il ne faut pas tolérer que les opinions
erronées se cristallisent en une ligne
contre-révolutionnaire. Il n'y a donc pas de
différence et il s'agit là d'une thèse
vitale pour l'édification du Parti. "
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(13) Cf. " Garde rouge ",
n°6, mai 1967, page 11, quatrième colonne des
deux pages centrales.
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(14) Tout en nous gardant
d'une comparaison dogmatique, nous proposons au lecteur de
se reporter au récent article publié dans "
Pékin-Information ", n° 2 en date du 14 janvier
1974 sous le titre " Critiquer avec énergie le
pessimisme de droite de Lin Piao ". A la page 8, dans le
paragraphe intitulé " Une conclusion
différente sur la voie de la révolution " ils
pourront lire un passage critiquant une théorie
avancée par Lin Piao en 1927 préconisant "
d'étendre notre influence " et de " conquérir
les masses avant d'établir le pouvoir politique "
dans les régions rurales. Nos lecteurs pourront
réfléchir à ce qu'il peut y avoir de
commun, du point de vue idéologique, entre les
propositions de l'U.J.C. (M.-L.) préconisant la
dispersion dans les masses avant de créer le parti et
la théorie de Lin Piao sur la nécessité
de conquérir d'abord les masses à
l'échelle nationale et dans toutes les régions
et " d'instaurer (seulement) ensuite (le) pouvoir ".
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(15) II existe actuellement
en France un groupe, qui se Proclame
marxiste-léniniste et adepte de la
pensée-maotsetoung auquel tout ce passage pourrait
s'adresser sans qu'en soit modifié une virgule. Les
dirigeants de ce groupe sont presque tous issus de cette
fameuse U.J.C. (M.-L.).
Leur journal se répand en injures hebdomadaires
contre les communistes marxistes-léninistes de
l'Humanité rouge qualifiés - pour les besoins
de leur besogne de " néorévisionnistes " ou "
opportunistes de droite ". Nous leur consacrerons dans la
suite de cette analyse la place qui leur revient.
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(16) Voici à cet
égard le judicieux commentaire du publiciste Patrick
Kessel dans son introduction au tome I de son ouvrage " Le
mouvement maoïste en France " " On a dit que face aux
positions révisionnistes du P.C.F. un certain nombre
de ses membres était entré en opposition. Ce
stade oppositionnel a été très vite
dépassé. contrairement à ce qui se
produit quand il s'agit d'opposition droitière. Les
droitiers n'ont en effet qu'une issue : prétendre
incliner l'ensemble du P.C.F. sur leurs positions
opportunistes particulières tout en continuant
à se prétendre communistes. II s'agit toujours
de redresser le P.C.F. Très vite les
marxistes-léninistes ont été
obligés d'opposer face au P.C.F., une organisation
autonome : l'antagonisme idéologique était tel
qu'il n'était plus question de " redresser " le
P.C.F. mais de lui opposer un parti révolutionnaire
appuyé idéologiquement sur d'autres partis
révolutionnaires. C'est ce qui sépare
profondément le mouvement marxiste-léniniste,
même en son état actuel, des divers groupements
qui pensent encore à récupérer le
P.C.F. en son état. Une branche pourrie est à
couper... "
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(17) Pour preuve, on pourra
retrouver dans notre rubrique " Document " le passage du
texte du Comité central du M.C.F. (M.-L.)
rédigé par Mury, commençant par : " ...
A vrai dire, la situation des dirigeants de l'U.J.C. n'est
pas favorable dans la mesure où ils nous reprochent
de créer le Parti communiste de France
(marxiste-léniniste)... ".
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