Unité et unification des ML:
l'expérience du PCML et du PCRml en 1979-1980

(Tentative et échec d'une unification) 

 Document n°2


-La vie du Parti- Bulletin intérieur du PCRML n°39 -juillet 1979-

-Rapport (résumé) du Comité Central - Le processus unitaire avec le PCML -
-RAPPORT DU COMITÉ CENTRAL: LE PROCESSUS UNITAIRE AVEC LE PCML
Les relations avec l'OCF ml

Documents:
--Le Protocole d'accord pour l'unification du PCML et du PCRML (14 juillet 1979)

-Le texte commun sur Guerre et Révolution
-La lettre du CC du PCML au CC de notre parti (30 mai 1979).
-La lettre du CC de notre parti au CC du PCML (12 juin 1979).
-La lettre du CC du PCML au CC de notre parti (17 juin 1979)

Rapport du Comité Central
-Résumé -
LE PROCESSUS UNITAIRE AVEC LE PCML

... Le processus unitaire vient de franchir un pas en avant important avec la ratification par notre Comité central et celui du PCML d'"un protocole d'accord pour l'unification du PCML et du PCR ml". Ce protocole d'accord fixe l'échéance de juin 80 pour la tenue du Congrès d'unification qui adoptera le programme et les statuts dont des projets auront été préalablement discutés par chacun des partis, et donnera naissance sur une base paritaire aux organismes de direction du futur parti. Le protocole fixe un certain nombre de modalités pour parvenir à cette échéance en ce qui concerne l'unité d'action, la rédaction et la discussion des projets de programme et de statuts, la fusion progressive du système de presse, la préparation du Congrès d'unification.
Ce protocole d'accord est conforme aux orientations essentielles tracées par le Congrès sur le processus unitaire. Il exige de l'ensemble du Parti une claire vision des transformations que cela va apporter dans notre travail pour l'année qui vient. Il faudra articuler correctement le développement de l'unité d'action et de l'unité politique avec nos partenaires, et le développement propre du Parti, en gardant constamment en tête la nécessité de sauvegarder, développer et faire partager les acquis de notre Parti. Le 4e congrès de notre Parti en mai prochain aura pour tâche de tirer le bilan du Parti depuis sa constitution et de systématiser ses acquis.

 

RAPPORT DU COMITE CENTRAL

Le processus unitaire avec le PCML

Un pas en avant important vient d'être franchi dans le processus unitaire: le Comité central de notre Parti a ratifié avec le Comité central du PCML un protocole d'accord sur l'unification le 14 juillet 1979. Ce document est soumis à l'étude de l'ensemble du Parti (voir ce texte dans la partie document du B.I).
Le présent texte resituant ce protocole d'accord dans l'évolution du processus unitaire, notamment depuis le Congrès, doit permettre d'en apprécier la portée, d'en mesurer la conformité avec les orientations du IIIe Congrès, et d'apporter certaines précisions sur le travail qui en découle.

... Depuis plusieurs années, un objectif important de notre Parti est de promouvoir l'unification des forces se réclamant du marxisme-léninisme. C'est dans ce cadre que des discussions assez anciennes étaient menées avec le PCML. La correction et l'autocritique de sa ligne bourgeoise opérées par le PCML de manière nette lors de son IIe congrès ont permis à ce processus de faire à ce moment là un pas en avant significatif. Cela s'est marqué notamment par la campagne commune menée lors des élections de mars 1978.
... Si ce processus avait ensuite quelque peu marqué le pas, le IIIe Congrès de notre Parti, à la fin de l'année 78 avait réaffirmé avec netteté la nécessité de le faire aboutir dans des délais convenables soulignant que cet aboutissement constituerait un élément important pour réduire le gauchisme structurel qui entrave le développement du Parti, à condition évidemment que les acquis du mouvement marxiste-léniniste et, en ce qui nous concerne, les acquis de notre Parti, soient conservés dans le processus unitaire et puissent être développés dans le Parti unifié. Faire aboutir le processus unitaire et le Parti, tel était le sens des orientations dégagées par le IIIe Congrès. La résolution sur l'unité adoptée par le Comité central au lendemain même du Congrès fixait ainsi certaines modalités pour avancer dans le processus unitaire. La rédaction de 4 textes (centralisme démocratique, parti, guerre et révolution, socialisme) par les délégations des deux comités centraux et leur discussion à tous les niveaux, l'élaboration conjointe d'un projet de programme et d'un projet de statuts par les deux comités centraux, la discussion et l'amendement de ces textes dans chacun des partis, la pratique progressive de l'unité d'action en la liant à la discussion politique à tous les niveaux, la tenue alors d'un congrès de chaque parti se rassemblant ensuite en un congrès unique d'unification... tels étaient les maillons essentiels du processus unitaire tel qu'il était envisagé par le Parti.
... Le texte publié en mai 79 par le Comité central sous le titre "le point sur l'avancée du processus d'unification avec le PCML" a fait le point pour tout le Parti sur les difficultés rencontrées depuis lors avec nos partenaires. Pour surmonter les difficultés apparues le Comité central indiquait la nécessité de mener tout en faisant des propositions concrètes pour l'unité d'action une double bataille pour l'unification politique en profondeur, pour la parité des organismes dirigeants issus du congrès d'unification, double forme d'une même lutte pour la défense des acquis du Parti. Nous avons été amenés à rappeler à nos partenaires avec netteté la signification que nous accordions à cette question de la parité: "il ne s'agit pas d'un principe, mais d'une règle concrète appliquée à la situation concrète du moment de l'unification...
... En effet, il n'existe pas de connaissance réciproque suffisante de part et d'autre, et cela ne peut se faire de manière satisfaisante avant l'unification, des cadres dirigeants des partis. Ceux-ci ont été formé par des années de pratique. Ceux qui peuvent juger de leurs qualités et de leurs défauts sont bien au premier chef, les militants dont ils ont impulsé l'activité. C'est ce que permet la parité.
...° .Elle prend en compte les acquis respectifs, l'importance comparable dans l'ensemble des deux partis dans la lutte politique aujourd'hui ; son refus devrait être justifié par la démonstration d'une inégalité sensible, sur le plan qualitatif et quatitatif des partis.
...° .De plus elle contraint à une remise en question des habitudes prises de part et d'autres, en ne retenant que ce qui est fondé et positif dans la pratique de direction, elle incite à une mise en commun des acquis, elle offre plus de moyens dans la création d'un parti nouveau à partir des partis fusionnés.
...° .Elle répond à une situation de longue confrontation des partis en France, et pour l'essentiel l'argument de division que peut faire naître l'impression d'une absorption d'un parti par un autre" (Lettre de notre CC du 12 juin cf. document en annexe).

... Que s'est-il passé depuis qu'a été fait dans tout le Parti ce "point sur l'avancée du processus d'unification avec le PCML" avec le document portant ce titre. Plusieurs discussions entre les délégations des deux comités centraux, ainsi qu'un échange de lettres entre les deux CC, (reproduites en document plus loin), ont permis finalement de réduire les divergences importantes qui demeuraient encore à propos du cheminement du processus unitaire. Nos arguments sur la parité développés dans la lettre du CC du 12 juin, joint à notre proposition que les décisions importantes du CC du futur parti soient prises à une majorité qualifiée des 2/3 quand l'unanimité ne peut être trouvée, ont finalement permis de lever des objections de nos partenaires et de leur démontrer plus solidement que notre proposition, contrairement à ce qu'ils disaient craindre, n'était nullement contraire au centralisme démocratique, et constituait tout le contraire du risque d'un maintien de deux blocs dans le parti unique.

... Ce point acquis, en même temps que progressait la rédaction des deux derniers textes communs portant sur "guerre et révolution" et "socialisme", l'obstacle majeur à l'entrée dans la dernière phase du processus d'unification se trouvait levé. Nous avons donc été amenés à mettre au point avec le PCML un protocole d'accord précisant la progression du processus unitaire dans sa dernière phase. Ce protocole en même temps qu'il énonce la nécessité de la parité comme solution concrète dans notre pays au processus de fusion des deux partis, souligne la nécessité d'engager l'unité d'action à tous les niveaux en la combinant avec les discussions politiques, au début de l'automne, unité d'action menée sur la base d'une harmonisation des plans detravail et qui doit progressivement parvenir à se généraliser. Le protocole annonce la rédaction d'un texte entre les deux partis sur la manière de lutter correctement contre le gauchisme, ainsi que celle d'un document sur la division des forces marxiste-léniniste en 70. Le protocole traite de la fusion progressive du système de presse. Il traite des modalités de préparation du Congrès d'unification, rassemblement des Congrès de chacun des partis.

... Que faut-il penser de ce protocole d'accord signé par notre Comité central avec celui du PCML ? Deux choses:
... a) .Il se situe dans le cadre des orientations tracées par notre IIIe Congrès, et précisée ensuite au fur et à mesure par notre Comité central. Nous avions souligné au Congrès la nécessité de fair aboutir le processus unitaire en rappelant comment il devait par son aboutissement fournir des armes supplémentaires dans la lutte contre le gauchisme structurel, et se trouvait conditionné par la garantie que nous devions avoir de pouvoir faire partager nos acquis. Le Comité central avait en ce sens adopté une résolution sur le processus unitaire en en traçant les modalités concrètes. L'examen du protocole d'accord montre que les dispositions essentielles arrêtées à ce moment son respectées. L'achèvement de la rédaction des 4 textes (le 4e est en voie d'achèvement), le développement à tous les niveaux de l'unité d'action combinée aux discussions politiques pendant une période suffisamment longue pour approfondir l'accord politique et unifier nos démarches, la préparation centraliste-démocratique du Congrès d'unification par une discussion approfondie à tous les niveaux d'un projet de programme et d'un projet de statuts, la parité, tout cela qui pour nous constituait l'essentiel se retrouve investi dans le protocole d'accord.

... Certes, la réalisation concrète du processus d'unification n'a pas épousé jusqu'ici trait pour trait le schéma avancée au mois de novembre dernier. Chacun sait que les grandes difficultés rencontrées pour mener à fond un certain nombre de discussions politiques à tous les niveaux avec nos partenaires a conduit à une certaine impasse, tant du point de vue du développement de l'unité d'action progressive, que du point de vue de l'approfondissement de l'unité politique. C'est justement en fonction de ces difficultés et en retenant les propositions essentielles du Parti avancées lors du IIIe Congrès et formulées par la session plénière du CC issu du IIe Congrès: prendre l'offensive dans la question de l'unité, la réaliser dans les délais d'un an à un an et demi, que le CC a dû ajuster concrètement ses propositions aux propositions de nos partenaires. C'est inévitable dans le cadre d'une discussion paritaire. On doit cependant estimer que sur le fond notre position est maintenue fermement: en effet, l'approfondissement de l'unité politique sur toutes les questions (et pas seulement sur les 4 thèmes) s'effectuera dans le cours des rencontres à tous les niveaux entre les deux partis, pendant une période prolongée, et particulièrement sur la base de la préparation du congrès d'unification, de la discussion du projet de programme et de statuts. Simplement, du fait du retard occasionné par le blocage apparu fin 1978, la progressivité de l'unité d'action entre les deux partis est remise en cause, d'emblée elle sera très large, selon les possibilités concrètes et les plans de travail. Pour le reste, ce qui était défini est tout à fait respecté. Le CC estime que cette modification du schéma initiale prévu par notre Parti n'affecte pas l'essentiel de notre conception de l'unification et constitue un compromis nécessaire.
... b) .Il ouvre une situation nouvelle dans le processus unitaire. Ce qui n'était qu'une simple probabilité que nous nous efforcions de faire aboutir positivement devient un processus concret sanctionné par un calendrier pour l'unification. Le calendrier fixé s'il respecte la durée qui nous semble nécessaire, comporte une série d'étapes qui dans les faits vont transformer assez rapidement la densité des relations entre les deux partis à tous les niveaux. Il faut donc être pleinement conscient que nous rentrons ainsi dans la dernière phase du processus unitaire précedant le congrès d'unification, et que cela va entraîner dans notre travail un certain nombre de transformations qu'il nous faut bien mesurer et maîtriser. Cela exige notamment d'éviter deux écueils:
...-- .Celui consistant à adopter une attitude sectaire bloquant toute unité d'action, mettant en avant les divergences secondaires et empêchant ainsi l'unification politique de se construire sur des bases justes. Croire qu'en procédant ainsi on défend les acquis du Parti, c'est se tromper lourdement, c'est mal utiliser les moyens que nous donne l'avancée du processus unitaire pour mieux faire connaître nos positions, et convaincre nos partenaires de leurs justesses et apprendre à apprécier leurs acquis propres.
...-- . Celui consistant à perdre de vue la nécessité fondamentale, pour le développement même du parti unifié , de garantir les acquis de notre Parti, d'envisager l'unification comme une solution de facilité, comme une rupture radicale avec tout le travail d'édification entrepris jusque là. Il est particulièrement nécessaire de bien comprendre au contraire, que ce qui nous semble essentiel pour la construction du Parti communiste en France doit être pris en compte par le parti unifié. Pour cela, la démonstration concrète de la validité de nos propositions doit être sanctionnée par le développement réel de notre Parti pendant la période qui s'étend jusqu'au congrès de fusion (juin 1980). Pendant cette période il s'agira d'articuler concrètement le développement de l'unité d'action et de l'unité politique avec nos partenaires et le développement propre du Parti. Cela ne sera pas toujours facile, et devra s'effectuer dans le rejet de toute attitude sectaire, et dans le rejet de toute illusion de l'unité sans luttes d'idées. Il va de soi que pour la lutte d'idées, les réalisations concrètes, les faits sont les arguments et les critères irremplaçables. Développer le Parti est donc une condition indispensable d'une bonne unification. De même le IVe Congrès de notre Parti qui devra se tenir dans les délais indiqués par le "protocole d'accord" aura pour tâche de tirer le bilan du Parti depuis sa constitution. La systématisation de nos acquis, une claire vision des problèmes à résoudre, l'unification qui en ressortira permettra ainsi d'aborder la phase de la fusion dans de bonnes conditions.

... Le Comité central demande à tous les camarades du Parti d'étudier avec soin les différents documents sur le processus unitaire, qui se trouvent joints, ainsi que ceux adoptés par le Congrès et après, pour s'assimiler la démarche du Parti.
... Des réunions destinées à clarifier les questions posées à propos du processus unitaire, et à unifier solidement le Parti seront organisées dans toutes les régions par le Comité central. 

Les relations avec l'OCF ml (Organisation Communiste de France Marxiste-Léniniste)

Notre parti a engagé récemment des discussions avec l'OCF ml (1). Elles s'inscrivent dans le cadre des efforts déployés par notre parti pour oeuvrer à l'unité des marxistes-léninistes dans notre pays. Notre parti a en effet toujours considéré qu'il était nécessaire de favoriser le regroupement de l'ensemble des formations ou militants se réclamant du marisme-léninisme.
C'est pour cela qu'une délégation du Comité central du Parti a rencontré, à deux reprises, une délégation de la direction de l'OCF ml.
La première rencontre a permis de préciser les conceptions en présence concernant la question de l'unité des marxistes-léninistes. Elle a fait ressortir une volonté commune de parvenir à l'unité sur la base d'une réelle unité politique. Pour cerner les points d'accord et divergences existantes, un programme de discussions a été établi portant sur : la situation internationale, la situation économique et politique en France, le socialisme.
Concernant l'analyse de la situation internationale, la discussion a permis de mettre à jour les convergences importantes existantes, sur la base d'un accord commun avec la théorie des 3 mondes. Le débat a plus particulièrement porté sur deux questions:
--L'articulation de la lutte pour l'indépendance nationale et la révolution socialiste en cas d'occupation de notre pays par une superpuissance.
--L'Europe.
Sur le premier point, la discussion a permis de rapprocher les points de vue, précisant que si l'occupation de notre pays par une superpuissance permettait d'élargir les rangs des forces qui peuvent s'opposer à l'envahiseur et lutter pour l'indépendance nationale, en aucun cas le prolétariat et son parti ne devrait abandonner l'objectif de l'instauration de la dictature du prolétariat.
Sur la question de l'Europe, malgré certaines appréciations unilatérales de l'OCF ml, niant par exemple les aspects négatifs du renforcement de l'unité des pays européens, un communiqué commun a pu être rédigé à l'occasion du scrutin du 10 juin (cf QdP du 5-6).
Le Comité central a jugé positives les premières discussions engagées avec l'OCF ml. Elles ont permis de mieux connaître cette organisation et réciproquement de mieux lui expliquer nos positions politiques.
Ces discussions se poursuivent afin que soit mené à bien l'examen des questions politiques programmées (la crise en France, le révisionnisme, le socialisme).
Il apparait que la tenue de ces premières discussions au plan central a facilité des échanges à la base dans certaines villes (Nantes, Anger, Rennes). Ceci est positif et nous devons envisager en septembre d'associer les militants de l'OCFml à certaines de nos initiatives, notamment dans le cadre de la lutte contre le chômage.
En poursuivant le débat politique avec l'OCF ml notre parti essaiera de l'associer au processus d'unification des marxistes-léninistes engagé entre notre parti et le PCML. 

(1) : L'OCF ml est issue de l'Humanité Rouge en octobre 1970 à Rennes. Cette organisation est essentiellement présente dans quelques villes de l'Ouest de la France.

  

Documents
PROTOCOLE D'ACCORD
POUR L'UNIFICATION
DU PCML ET DU PCRML

.................. Le PCML et le PCRml ont engagé depuis plusieurs années un processus d'unification visant à rasssembler dans un seul parti communiste la plus grande partie des forces se réclamant du marxisme-léninisme et de la pensée maotsetoung dans notre pays. L'aboutissement de ce processus contribuera à l'édification d'un parti communiste qui sera plus à même de tracer la voie révolutionnaire dans notre pays, de répondre aux aspirations de la classe ouvrière et des masses populaires et de les conduire dans leur lutte contre la bourgeoisie et les deux superpuissances.
.................. Ce processus est marqué par des avancées significatives dans plusieurs domaines. Les points de vue sur des questions essentielles se sont très sensiblement rapprochés, ceci contribuant à approfondir l'unité idéologique et politique entre les deux partis. Cela s'est manifesté notamment par la campagne commune menée dans la bataille politique de mars 78, par la rédaction des textes communs sur les quatre points (centralisme démocratique, le parti communiste, guerre et révolution, le socialisme), par la pratique d'unité d'action ponctuelle réalisée de manière privilégiée entre nos deux partis.
.................. Afin que ce processus aboutisse positivement, les deux comité centraux estiment nécessaire et possible de définir un ensemble de propositions solidaires dont la mise en oeuvre fasse entrer le processus unitaire dans sa dernière phase et engage concrètement les deux partis vers le congrès d'unification.

*

.. Pour mener à bien cette dernière phase, les deux partis soulignent les deux point suivants:

*....Il est nécessaire que l'unité d'action entre les deux partis et leurs organisations à tous les échelons se mette en place dès l'automne et parvienne à se généraliser. Cela implique la mise en oeuvre à tous les niveaux de plan de travail communs élaborés sous la direction commune des deux CC. Cela favorisera une meilleure compréhension et une meilleure connaissance réciproques des deux partis sur tous les plans. La mise en oeuvre de l'unité d'action à la base et à tous les niveaux combinée avec les discussions politiques et l'échange de points de vue menés régulièrement entre les cellules et les organismes, contribueront à rapprocher les points de vue, à lever les malentendus, à résoudre les contradictions et à renforcer ainsi l'unité idéologique et politique entre les deux partis.

*....Il est nécessaire que le congrès d'unification tienne pleinement compte du caractère spécifique du processus d'unification engagé dans notre pays entre nos deux partis.
.................. D'une part, de ce congrès seront issus un programme et des statuts sur lesquels le parti unique se fondera pour son activité et son organisation; ce parti fonctionnera suivant le principe du centralisme démocratique (dont un texte commun entre les deux partis a fixé les grands axes). D'autre part, afin de prendre en compte tous les acquis respectifs de chacun des deux partis et leur rôle comparable dans la bataille politique, les deux comités centraux estiment nécessaire de composer les organismes dirigeants du futur parti (CC, BP, Secrétariat) de manière paritaire jusqu'au prochain congrès tenu un an après le congrès d'unification. Durant cette période, les organismes de direction du parti s'efforceront de rechercher l'unanimité pour la prise de décisions importantes; en tous cas, les décisions importantes seront prises avec l'accord des 2/3.
.................. Ainsi se trouveront écartées toutes formules de simple addition des deux partis ou d'absoption de l'un par l'autre et seront crées les conditions pour une fusion effective en un seul parti du PCML et du PCRml.

*

.................. Compte tenu de ces deux points, le processus d'unification implique les tâches suivantes:
-- l'harmonisation des plans de travail et la mise en oeuvre à tous les niveaux des plans d'action décidés en commun,
-- la fusion progressive du système de presse avant même le congrès d'unification,
-- la préparation du congrès d'unification par l'élaboration commune des projets de programme et de statuts étudiés, discutés et amendés dans chacun des partis.

.................. De la mi-septembre au congrès d'unification, la direction de cette dernière phase de l'unification sera assurée par les deux comités centraux des deux partis.
.................. Dans ce cadre, les deux CCet les deux BP tiendront des sessions communes.
.................. Les deux CC mettront en place un comité pour l'unification conduit par les deux secrétaires généraux et constitué sur une base paritaire. Ce comité de dix membres se réunira une fois par semaine.
Sous la direction commune des deux comités centraux, il mettra en oeuvre les trois tâches définies plus haut. Il rédigera un texte commun complétant les quatres textes précédemment réalisés, à propos du gauchisme. Il rédigera un document commun des deux partis à propos de la division des forces marxistes-léninistes en France en 1970.

.1.

.................. Un plan de travail commun détaillé sera défini en septembre. Cela nécessitera une réflexion attentive des deux comités centraux et la prise en considération des données politiques internationales et nationales de la rentée.
.................. * Il comprendra une bataille commune sur la question du chômage et de l'emploi, notamment dans les secteurs de la sidérurgie, de la téléphonie et de la navale. L'échange et l'approfondissement des expériences respectives des deux partis sur cette question, organisés dès la rentrée par le comité pour l'unification, permettront de définir les axes principaux, les mots d'ordre et les moyens d'action de cette bataille.
.................. * Il comprendra la nécessaire bataille pour les libertés démocratiques mises en cause par les attaques redoublées du capitalisme et du gouvernement Giscard-Barre.
.................. * Il comprendra une riposte commune aux attaques de la bourgeoisie contre les travailleurs immigrés: emploi, racisme, loi Bonnet-Stoléru, logements (Sonacotra)...
.................. * Il comprendra une campagne d'explications concernant l'édification du socialisme en Chine, tant à travers l'activité de masse des AFC que par l'action propre des deux partis (presse, réunions publiques...). Une séance de travail du comité pour l'unification tenue à la rentrée, mettant en commun les éléments de connaissance et de réflexion des deux partis sur cette question, devra permettre de préciser les axes de cette campagne.
..................* Il prendra en considération les derniers développements de la situation internationale, notamment dans le Sud-est asiatique et prendra les initiatives nécessaires en conséquence.

Les deux partis mettront en oeuvre ce plan de travail à tous les niveaux :
-- au niveau central, le
comité pour l'unification élaborera des mesures et des directives concernant les actions communes (circulaires communes). Il établira un compte-rendu mensuel de ses activités et pourra participer, si cela s'avère nécessaire, à des réunions communes entre les différents échelons des partis (région, section, cellule);

-- au niveau des régions-fédérations et des sections, les organismes de direction se réuniront dans la deuxième quinzaine de septembre pour harmoniser les plans de travail. Il se réuniront ensuite tous les quinze jours; les secrétaires politiques des organismes se rencontrerant --même brièvement-- une fois entre deux;

-- au niveau des cellules, elles se réuniront en assemblée plénière dans la première semaine d'octobre pour établir le plan de travail commun et se réuniront régulièrement tous les mois, les bureaux de cellules se réunissant une fois entre deux.

.2.

.........................Le système de presse sera fusionné selon le calendrier suivant:
-- dès septembre, des pages communes seront réalisées dans les quotidiens, notamment en liaison avec les plans de travail communs. Leur nombre et leur périodicité pourront être progressivement étendus;
-- le premier janvier, les quotidiens fusionneront en un seul;
-- durant le premier trimestre 1980 sera mis en place le travail commun pour la fusion des revues théoriques.

.3.

.........................Courant décembre, les deux comités centraux examineront en séance plénière les projets de programme et de statuts élaborés par le comité pour l'unification. Ces projets seront envoyés début janvier à l'ensemble des deux partis, pour étude, discussions et amendements, au sein de chacun des deux partis.
..En mai, chacun des partis sur la base de ses propres statuts, convoquera son IVe Congrès.
Les deux CC auront fixé dans une session commune les quota de représentation des délégués au congrès sur la base des effectifs des partis arrêtés le 21 mars. Chaque congrès se prononcera sur les orientations contenues dans les projets de programme et de statuts soumis au congrès d'unification. Chaque congrès élira en nombre égal la liste des dirigeants de son propre parti qui participeront aux organismes dirigeants élus par le congrès d'unification.
........................Les deux congrès se réuniront un mois après en un congrès d'unification. Ce congrès adoptera le programme et les statuts et les résolutions du futur parti. Il élira un comité central composé de manière paritaire.

Le Comité central du PCML
Le Comité central du PCRml
......Le 14 juillet 1979...........

Documents

Guerre et révolution

1..... Le PCML et le PCRml fondent leur analyse de la situation mondiale sur la théorie des trois mondes.
.......Les deux superpuissances - USA et URSS - sont l'ennemi principal des peuples du monde. Entretenant des rapports de rivalité, mais aussi secondairement de collusion, les deux superpuissances n'occupent pas la même position sur la scène mondiale.
.......Profitant de l'affaiblissement et des reculs de l'impérialisme américain, le social-impérialisme avance à visage voilé, en utilisant son passé de pays socialiste. Directement ou par pays interposé, il multiplie les pressions, les ingérences dans les affaires intérieures d'autres pays, et les interventions militaires. Il est l'ennemi le plus dangereux des peuples du monde.
.......La rivalité entre les deux superpuissances s'est considérablement accrue. Ces dernières années, les facteurs de guerre se sont ainsi développés plus rapidement que les facteurs de révolution, aggravant par là fortement les risques d'une nouvelle guerre mondiale.
.......Dans la lutte pour le repartage du monde entre impérialismes, la guerre est inéluctable. Elle est le prolongement de la politique impérialiste et, aujourd'hui en particulier de l'hégémonisme.

2..... Le caractère inéluctable de la guerre ne signifie pas qu'on ne peut pas la retarder.
......Le prolétariat international et les peuples du monde, le mouvement des pays du TiersMonde, les pays du second monde, sur la base de leurs intérêts propres, sont amenés, sous des formes et à des degrès divers, à s'opposer aux deux superpuissances et aux menaces de guerre.
......Ces forces tendent ainsi à converger en un front uni mondial anti-hégémonique. Le prolétariat international est la force dirigeante de ce front, et les peuples des pays du Tiers Monde en sont la force principale.
......Le front uni antihégémonique n'a pas aujourd'hui de forme organisée car il n'est que la convergence de forces sociales différentes qui, en fonction de leurs intérêts parfois contradictoires, portent des coups aux deux superpuissances.
......La construction de ce front uni antihégémonique contribue à retarder la guerre.
......Le développement des facteurs de révolution contribue également à faire reculer la guerre. Ainsi le développement d'oppositions à la dictature social-fasciste en Union Soviétique, le développement de la révolution dans les zones dont le contrôle est indispensable aux deux superpuissances, notamment au social-impérialisme pour préparer la guerre, la victoire de la révolution socialiste dans de nouveaux pays modifieraient considérablement les possibilités des deux superpuissances d'appliquer leurs plans hégémonistes.
......A l'heure actuelle, il apparaît que seuls des mouvements révolutionnaires conséquents, c'est à dire ayant une attitude claire face au social-impérialisme peuvent faire reculer le déclenchement de la troisième guerre mondiale.
......Retarder la guerre mondiale favoriser en retour l'accumulation des forces révolutionnaires.

 

L'EUROPE

......L'Europe par son potentiel humain, économique et technologique, par ses colonies et néocolonies, est l'enjeu stratégique principal de la rivalité USA-URSS. C'est la mainmise sur l'Europe par l'une des deux superpuissances qui lui assurerait de manière décisive l'hégémonie sur le monde. C'est pourquoi les deux superpuissances ont massé en Europe un potentiel militaire considérable, en hommes et en matériel classique et nucléaire ; en Europe, c'est le social-impérialisme qui est à l'offensive ; il y constitue le danger principal pour les pays et les peuples.

1....Les deux superpuissances, et principalement le social-impérialisme, s'appuient sur la division des pays européens pour exercer leurs pressions. Et c'est en partie pour résister à ces pressions que les pays d'Europe ont été conduits à renforcer leur concertation dans divers domaines. Ainsi, du point de vue des rapports entre l'Europe et les superpuissances, tout renforcement des liens entre pays européens, c'est à dire toute détermination d'une politique commune face aux problèmes posés par la situation mondiale constitue à l'heure actuelle un obstacle aux plans des superpuissances.
....On ne peut pour autant oublier certaines tendances qui se manifestent au sein des bourgeoisies européennes à céder aux pressions des superpuissances ou à s'en remettre à l'une face à l'autre. Cette position aggrave les risuqes de guerre.

2....Du point de vue des rapports entre les bourgeoisies européennes et les peuples, la construction européenne, qui ne conduit pas actuellement à un Etat supranational, favorise d'une certaine manière la coordination des mesures prises par les bourgeoisies européennes contre les travailleurs, dans le domaine politique et répressif, dans celui de la "restructuration", du chômage, etc... Il y a là un aspect négatif dangereux pour la construction européenne, que les peuples combattent.
....En retour, la construction européenne donne également, par l'harmonisation progressive des conditions faites aux travailleurs, les bases objectives pour l'organisation d'une riposte commune des prolétariats européens.
....L'existence de la CEE ne doit nullement masquer la responsabilité directe de la bourgeoisie de chaque pays face aux travailleurs : c'est d'abord contre sa propre bourgeoisie que la classe ouvrière doit porter ses coups.
....Ainsi, et dans la mesure où s'accroissent les risques de guerre, il apparaît que la construction européenne présente des aspects positifs.

 

NOS TÂCHES

Le développement de la situation internationale fixe à nos partis notamment les tâches suivantes:
...1 dénoncer activement la rivalité accrus entre les deux superpuissances et les riques de plus en plus grands qu'elle fait courrir à la paix mondiale, mettre en évidence le rôle particulièrement agressif du social-impérialisme, principal foyer de guerre dans le monde aujourd'hui.
...2 combattre sans relâche tous les points de vue qui tendent à masquer la réalité de cet affrontement et d'en dissimuler aux travailleurs la caractère inéluctable. Combattre en particulier toutes les tentatives de compromission faites par la bourgeoisie française vis à vis de l'une ou l'autre des deux superpuissances. Combattre les illusions sur la soi-disant détente, notamment la politique développée par le PCF à ce sujet !
...3 soutenir en France et dans le monde l'ensemble des efforts qui visent à retarder l'échéance d'une troisième guerre mondiale, contribuer au rassemblement dans notre pays et dans le monde d'un vaste courant de lutte contre les deux superpuissances, à la constitution du front uni antihégémonique mondial dirigé par le prolétariat international et dont le Tiers Monde constitue la force principale. Dans ce cadre, nos deux partis considèrent que leur contribution la plus importante à la construction d'un tel front est le renforcement de la lutte pour préparer la révolution en France.
....L'enjeu stratégique de la rivalité des deux superpuissances étant l'Europe, le PCRml et le PCML apprécient les aspects positifs de la construction européenne qui constituent une base objective de résistance aux deux superpuissances; ils soutiennent les efforts des classes ouvrières et des peuples d'Europe pour unir leurs luttes anticapitalistes.
....Ainsi, nos deux partis soutiennent ces aspects positifs de la construction européenne tout en menant la lutte contre les mesures prises à l'encontre de la classe ouvrière, des petits paysans et des masses populaires.

Documents

La lettre du CC du PCML au CC de notre parti (30 mai 1979).

........Le Comité central du..................................................................................Le 30 mai 1979
Parti communiste marxiste-léniniste
.....................au
..........Comité central du
Parti communiste révolutionnaire
...........marxiste-léniniste

Chers camarades,

.................Lors des dernières rencontres entre les deux délégations de nos deux partis, les 3 et 10 mai derniers, votre délégation conduite par le camarade Max Cluzot a fait de nouvelles propositions concernant les modalités d'unification entre les deux partis en réponse à notre lettre du 16 avril dernier. De l'avis de votre délégation, ces propositions nécessitent une réponse ferme et la plus rapide possible de notre Comié central.
.................Ces propositions ayant été exprimées oralement, nous les résumons ici brièvement dans le souci d'éviter toute incompréhension et tout malentendu entre nous. Ainsi, votre parti demande que, du Congrès d'unification préparé, convoqué et tenu selon le principe du centralisme démocratique, sortent un Comité central, un Bureau politique et un Secrétariat composés de manière paritaire sur le plan quantitatif et qualitatif. A cette condition, l'unité d'action généralisée que nous proposons dans notre lettre du 16 avril pourrait être rapidement réalisée et l'unification pourrait avancer à grand pas.
.................Notre Bureau politique, réuni entre les deux rencontres, a soumis à votre délégation les résultats de sa réflexion.

................."1-- Le PCML a toujours été et est toujours partisan de l'unification des deux partis et non de l'absorption de l'un par l'autre. "L'absorption" est contraire à de justes principes idéologiques marxistes-léninistes."
................."2-- Notre parti estime que le principe centraliste démocratique doit régir l'organisation et le fonctionnement d'un parti communiste; cela reste vrai dans le cadre de l'unification (cf Résolution de notre IIIe Congrès sur l'unification). Néanmoins, afin de répondre aux soucis et aux craintes des camarades du PCRml quant aux risques d'absorption de leur parti, notre BP est prêt à envisager l'étude de modalités paritaires transitoires dans la composition des organes dirigeants du futur parti."

.................Notre Bureau poltique a d'ailleurs avancé plusieurs propositions concrètes concernant notamment un organisme paritaire d'unification, un calendrier et un protocole d'unification, etc., propositions qui manifestent le souci de notre parti d'avancer dans l'unification des deux partis en tenant compte du point de vue de votre parti.
.................A l'issue de la rencontre du 10 mai, où l'étude des modalités d'unification a été amorcée, votre délégation a exprimé son refus de leur caractère transitoire et a précisé que la parité des organismes centraux devrait être absolue, tant du point de vue numérique que du point de vue des responsabilités alloués à chacun des anciens partis. Votre délégation a exprimé l'alternative suivante : ou bien le Comité central du PCML répond positivement à la proposition du PCRml et l'unification avance dans de brefs délais, ou bien le PCRml sera contraint de rétablir l'équilibre numérique entre nos deux partis dans des délais de six à douze mois et l'unification des deux partis marchera plus lentement.
.................Le 25 mai, une rencontre exeptionelle a eu lieu entre deux délégations des partis comprenant les Secrétaires généraux. Le camarade Max Cluzot y a de nouveau réexpliqué votre point de vue dans le détail.
.................Nous avons éxaminé soigneusement et de manière approfondie les propositions et les arguments exprimés par les délégations de votre parti ; nous pensons avoir bien compris votre point de vue et qu'il n'y a pas de malentendu sur vos propositions. Après étude, voilà comment notre Comité central voit les choses.
.................Nous désaprouvons l'alternative dans laquelle vos nouvelles propositions placent le processus d'unification engagé par nos deux partis. Vous dites en effet "parité des organismes centraux et unification immédiate" ou bien "équilibrage des forces et unification plus lointaine et ralentie". Cette alternative nous semble contradictoire avec votre appréciation, exprimée par le camarade Max Cluzot, selon laquelle les conditions idéologiques et politiques de l'unification des deux partis sont aujourd'hui pour l'essentiel réunies. Si tel est le cas, il n'existe aucune modalité oganisationnelle d'unification qui puisse bloquer le processus en cours; il n'en est aucune qui ne puisse être discutée, modifiée, amendée, améliorée. Pour notre part, nous sommes prêts à discuter de toutes les modalités d'unification avec vous, y compris de modalités paritaires transitoires.
.................Cependant, notre parti n'est pas favorable au principe paritaire en ce qui concerne l'édification du futur parti unique. Cela n'est pas nouveau. A la suite de sa IVe session, le Comité central vous a exprimé ce point de vue en ces termes:

................."Oralement, votre délégation a répondu à nos propositions du IIIe Congrès sur les modalités d'unification que le Congrès qui verra s'unifier nos deux partis devrait être paritaire. (...)

................."Nous pensons que le Congrès d'unification ne peut que mettre en pratique les principes du centralisme démocratique. Election de délégués par les cellules pour les conférences locales et régionales, élection des délégués au Congrès. Respect des règles, etc.
................."Ceci nous semble être nécessaire pour réaliser effectivement une fusion et non une simple addition porteuse de toutes les divisions possibles et imaginables.
................."Maintenant, nous pensons que la décision de tenir ce Congrès, l'amorce du processus d'unification organisationnelle, l'élaboration des rapports, statuts, programme et résolutions ne peuvent se réaliser que paritairement par réunion de nos Comités centraux, délégations spécialisées ou toute autre forme jugée de concert comme correcte."
.......................................(Lettre du CC du PCML au CC du PCRml en date du 22 septembre 1978)

.................A cette date, votre proposition de parité s'appuyait sur l'appréciation d'un nombre égal de militants entre nos deux organisations. Néanmoins, nous ne la jugions pas satisfaisante car non conforme aux normes centralistes démocratiques, dont la Résolution sur l'unification de notre IIIe Congrès a souligné l'importance.
.................Aujourd'hui, vous nous indiquez estimer le rapport numérique à 2 pour 3 pour le PCML. Aussi comprenons-nous bien moins encore qu'en été dernier, votre proposition de modalités paritaires pour les organismes dirigeants du parti unique.

.................Précisons notre point de vue quant au principe de la parité.
.................Les relations entre nos deux partis sont conduites de manière paritaire et doivent l'être ainsi jusqu'au Congrès d'unification. Par contre, le parti unique que nous construisons ensemble doit être régi par le principe centraliste démocratique et ceci dès son origine, dès sa création. Autrement dit, le Congrès d'unification doit définir des orientations idéologiques, politiques et organisationnelles et élire une direction selon le principe d'organisation du parti communiste. De notre point de vue, il ne saurait y avoir d'entorse à ce principe. Dans le texte rédigé en commun par nos deux Secrétariat, nous avons souligné notre souci commun de respecter ce principe centraliste démocratique en indiquant :
................." -- le Congrès constitue un moment privilégié dans le fonctionnement centraliste démocratique du Parti. Il représente l'ensemble des membres et des organisations du Parti. Il est souverain et les orientations qu'il définit ont valeur de loi pour l'ensemble du Parti jusqu'au prochain Congrès;
................." -- l'élection des délégués au Congrès et d'organismes de direction est une garantie de la démocratie dans le Parti."
.................Ainsi, le principe centraliste démocratique doit être requis pour la composition des organismes dirigeants, y compris pour l'élection du Secrétaire général. En réponse à l'une des questions de notre délégation, le camarade Max Cluzot a indiqué qu'à son avis il n'y avait pas d'inconvénients à ce que le Secrétaire général du futur parti soit le camarade Jurquet. Nous pensons quant à nous que, sur cette question aussi, les normes habituelles doivent être respectées.
.................Bien sûr, un Congrès d'unification présente des caractères particuliers car il opère le passage d'une situation où deux partis existent et décident paritairement, à une situation où un seul parti agit et décide de manière centraliste démocratique. Ainsi le parti unique sanctionne l'aboutissement définitif de notre unification idéologique et politique totale. Par vos propositions de parité des organismes dirigeants, votre parti estime régler correctement ce passage-là ; nous ne refusons pas d'étudier ces propositions avec vous, mais nous les jugeons porteuses de plus d'inconvénients que d'avantages. En effet, dans le processus de fusion engagé, elles tiennent principalement compte du passé --à savoir l'existence de deux parti-- plutôt que de l'avenir, à savoir la mise sur pied d'un Comité central le plus représentatif du futur parti unique et le plus apte à le diriger. Dans le processus de fusion organisationnelle des deux partis, notre préoccupation première doit être tournée vers l'avenir, vers le parti que nous construisons ensemble et doit se débarasser des réflexes anciens de préservation des deux partis. Nous sommes persuadés que vous partagez ce point de vue. Il nous semble néanmoins que la parité décidée et obligée des organismes dirigeants va à l'encontre de ce juste point de vue idéologique ; il ne respecte pas la volonté démocratique de la base de nos deux partis. Nous pensons que le principe de parité est porteur de division.

XXX

.................Lors des discussions entre les deux délégations, les camarades du PCRml pour soutenir la proposition de parité des organismes dirigeants, ont posé l'alternative suivante : s'il n'y a pas parité des CC, BP, Secrétariat, il y aura absorption du PCRml par le PCML. Nous avons réfléchi à cette question et ne partageons pas votre point de vue. La non-parité des organismes dirigeants ne conduit pas à l'absorption d'un parti par l'autre ; la partité ne garantit pas contre l'absorption non plus.
.................Les expériences historiques d'unification de partis communistes sont très réduites; certains partis dans le monde cherchent et inaugurent des solutions. C'est encore peu de choses, peu d'expériences, peu de références utiles. Quant à lui, notre parti a une expérience bien modeste, celle des années 73-74 et 75 où 13 groupes, grands et petits, sont venus fusionner avec lui; ces groupes et nous-mêmes avons parlé de ralliements. Le processus engagé entre vous, PCRml, et nous, PCML, est différent : ni l'un ni l'autre des deux partis n'envisage l'unification pour résoudre un échec de sa politique et de son organisation. Néanmoins, dans ce cas comme dans ceux que notre parti a connus par le passé, il s'agit bien de faire fusionner deux organisations en une seule. C'est un processus objectif, long et complexe ; lors de ses expériences passées des "ralliements", notre parti a rencontré des difficultés, voire des échecs (ralliement du groupe de Strasbourg) et acquis une expérience concrète. Prenons l'exemple de La Gauche révolutionnaire; 150 militants environ ont fusionné avec notre parti; or, aujourd'hui, le nombre de cadres dirigeants et de cadres intermédiaires de notre parti issus de la GR est dans un rapport très nettement supérieur à l'apport militant initial. Autrement dit, dans la fusion correctement réalisée pour l'essentiel, les acquis positifs, les compétences et les qualités des militants ont pu être pleinement valorisés dans l'intérêt du parti tout entier.
.................Nous est-il impossible, par un examen attentif commun de nos acquis respectifs, de nos cadres et cadres dirigeants, de réaliser une fusion correcte des deux partis ? Le PCRml ne veut pas être absorbé; le PCML ne veut pas absorber le PCRml; et l'inverse doit être vrai. Nous comprenons fort bien vos soucis et vos craintes, votre préoccupation d'apporter au parti unique vos acquis positifs, votre "originalité", vos bonnes traditions et nous souscrivons pleinement à ces exigences légitimes. C'est dans le souci de les respecter, de prendre pleinement en considération votre point de vue, que le Bureau politique de notre parti avait accepté d'étudier des modalités paritaires transitoires d'unification avec votre délégation. Nous pensons néanmoins que la réponse à vos préoccupations ne réside nullement dans une mesure organisationnelle de parité, mais dans l'approfondissement de l'unité idéologique et politique de nos deux partis à tous les niveaux, dans le renforcement de la connaissance et de la confiance réciproques, nécessairement acquises et développées dans l'unité d'action généralisée entre nos deux partis.

XXX

.................Aussi saisissons-nous l'occasion de cette lettre pour renouveler notre proposition d'étendre et de renforcer l'unité d'action entre nous.
.................L'unification ne saurait être une simple décision de sommet. Or, après la période positive des éléctions de mars 78, l'unité d'action a sérieusement marqué le pas. Nos deux partis se connaissent fort peu; les militants, les organisations et les organismes des deux partis ont trop peu agi ensemble encore pour que soient balayées les craintes et les réticences d'absorption réciproques. Eprouvons dans l'action commune la solidité de notre unité idéologique et politique et nos deux partis envisageront l'unité organisationnelle de manière plus confiante et plus simple. Ainsi, l'examen des modalités organisationnelles d'unification pourra être abordé en toute franchise et avec un esprit détendu de part et d'autre. Voilà pourquoi nous renouvelons les propositions contenues dans notre précédente lettre du 16 avril dernier. Pour nous, la réalisation effective de l'unité d'action entre nos deux partis est une garantie essentielle d'une unification solide et rapide entre nos deux partis. Sans une période suffisamment longue d'unité d'action, il ne pourrait pas se concevoir la possibilité de l'unification des deux partis.

.................En ce qui concerne les modalités organisationnelles d'unification, voici nos propositions qui s'efforcent de tenir compte des particularités d'un Congrès de fusion de deux partis et de répondre à vos soucis et aux nôtres. Nous avions déjà, en septembre dernier, avancé oralement une proposition similaire. Il s'agirait de tenir un Congrès exceptionnel et paritaire en tout point. Sa fonction serait de décider l'unification des deux partis et de mettre en place des organismes dirigeants paritaires. De ce Congrès sortirait une Résolution pour l'unification qui définirait les modalités idéologiques, politiques et organisationnelles de préparation d'un second Congrès du parti unique selon le principe centraliste démocratique : préparation et discussion centralistes démocratiques du projet de programme et de statuts, fusion immédiate des organismes et des appareils (dont la presse) et mise en place des structures intermédiaires, calendrier, mise à l'action du parti unique pendant la période entre les deux Congrès. Dans un délai de six mois à un an maximum se tiendrait un nouveau Congrès préparé et tenu selon le principe centraliste démocratique, qui élaborerait le programme, les statuts définitifs du parti unique et élirait un Comité central jusqu'au Congrès suivant. Cette proposition respecte nos soucis respectifs -- nous semble-t-il. Votre préoccupation sur le danger d'être "absorbé", de "perdre les acquis" est garantie par le principe paritaire retenu dans la première période du processus, durant laquelle les deux partis apprendront à se connaître et à agir ensemble. Le second temps du processus répond à notre souci de voir sortir un programme, des statuts et un Comité central définitifs d'un Congrès pleinement centraliste démocratique.
.................Cette proposition mérite sans nul doute d'être étudiée et enrichie avec vous. Nous souhaitons que les deux délégations des deux partis, confrontant les points de vue aujourd'hui encore divergents quant aux modalités d'unification, poursuivent l'examen détaillé des différentes propositions en présence.
.................Nous souhaitons vivement qu'une position commune se dégage rapidement. Il est sûr que la solution d'équilibrage numérique envisagée par vous constitue une perspective négative qui reculerait et ralentirait le processus d'unification en cours; et vous comme nous le regretterions.

.................En l'attente d'une réponse à notre précédente lettre et à la présente, recevez, chers camarades, nous salutations fraternelles.

................. ................. ................. ................. ................. ...............Le Comité central du PCML

Documents

La lettre du CC de notre parti au CC du PCML (12 juin 1979).

 

Le Comité Central du PCR ml...........................................................................Le 12 juin 1979
au Comité Central du PCML

Chers camarades,

...Le Comité Central du PCR ml a étudié avec soin la lettre que lui a adressé le Comité central de votre parti en date du 30 mai. Il vous apporte ici ses réflexions, sa réponse et ses propositions.

...Ses réflexions d'abord:

...A notre sens, votre lettre présente des aspects contradictoires, positifs et négatifs. Notre propos est de nous appuyer sur les aspects positifs pour combattre les aspects négatifs qui s'y font jour, car notre souci est de parvenir effectivement à l'unification de nos deux partis. Les aspects négatifs, négatifs au regard de la seule chose qui nous intéresse ici, c'est-à-dire l'avancée du processus d'unification, appararaissent d'un double point de vue:
...---..dans la présentation que vous faites de nos propositions
...---..dans les propositions finales que vous établissez,
mais les acpects positifs sont aussi présents dans vos dernières propositions.
...Commençons par les aspects négatifs:
...--..Il n'est pas correct, à notre sens, de présenter la proposition de parité dans la constitution des organismes dirigeants, proposition établie par notre parti, comme vous le faites. En effet, en rappelant notre proposition sur la parité, position dont nous avions déjà fait part un an plus tôt, notre souci n'était pas de créer un obstacle supplémentaire à l'avancée du processus unitaire, mais bien au contraire d'en faciliter la réalisation. Voilà pourquoi, et nous l'avons d'ailleurs clairement exprimé lors des rencontres de nos délégations. Depuis de longs mois, l'unification n'avance guère. Au mois de mars dernier, notre Comité central vous avait déjà fait part de ssa préoccupation en la matière et lors de la première rencontre entre nos secrétaires généraux, notre camarade Cluzot vous avait transmis cinq propositions élaborées par le Comité central, propositions auxquelles vous répondiez conditionnellement, (à la condition impérative de réaliser l'unité d'action systématique et les assemblées pleinières de cellule), par votre lettre du 15 avril. En établissant ses propositions en cinq points, le Comité central avait pris en compte la situation du processus unitaire, en regard des éhéances dans le temps et en fonction des résolutions de notre IIIe Congrès. En effet, nous ne pouvions prendre et nous ne prenons toujours pas notre parti d'une situation de blocage relatif du processus d'unification, intervenue après la brève mais riche période des élections de mars 78, avec votre départ de l'UOPDP. Pendant de long mois, deux conceptions différentes se sont faites jour dans l'avancée des discussions politiques à tous les niveaux. Jusqu'en mars dernier, ces deux conceptions se sont peu rapprochées. L'unité d'action a été ponctuelle et insuffisante, la discussion politique, menée dans des conditions difficiles et précaires au niveau des délégations centrales, a permis néanmoins la rédaction de deux textes, qui ont été très peu discutés au plan régional ou local. Prenant toutefois en considération ces maigres acquis et jugeant favorablement la convergence de nos points de vue politiques exprimés notamment dans les presses respectives, notre Comité central s'est efforcé de faire des propositions aptes à débloquer la situation. D'abord les cinq propositions, ensuite l'invitation à revenir sur la question de la parité.

...Parvenir sur ce point consistait à réévaluer nos propres préoccupations dans l'avancée du processus unitaire, afin d'examiner concrètement, les choses étant ce qu'elles étaient, les possibilités réelles d'aller, dans de moins bonnes conditions que celle que nous souhaitions initialement, mais d'aller aussi vite que possible, dans la marche à l'unification.
...Vous présentez au contraire notre position comme l'expression d'une nouvelle condition. Ce n'est pas exact.
...Vous présentez par ailleurs cette proposition comme fondée sur la crainte, sur la peur qui serait la notre d'être absorbé par votre parti. Vous nous décrivez peu à notre avantage, plutôt sur la défensive, tournés vers le passé et marchandant quelques positions dirigeantes. Est-ce vraiment ainsi que vous pouvez apprécier nos propositions ?
...Les relations que vous faites de nos propos sont peut être aptes à resituer cette image, mais coupés de leur contexte, ces propos n'ont guère de sens, et cela, vous, comme nous, le savez bien. Par exemple nous ne pouvons que désaprouver la manière dont vous rendez compte de l'opinion émise par notre secrétaire général en réponse à votre question demandant s'il devait y avoir deux secrétaires généraux dans le parti unique. Cette question n'est pas, on le voit, aussi scrupuleuse du respect du centralisme démocratique, qu'il n'y parait à vous lire, car c'est bien selon ce principe que la question devrait être tranchée, c'est bien évidemment aussi notre avis; alors que signifie la mention isolée de l'opinion émise par notre camarade ? Nous désaprouvons également les appréciations unilatéralement négative que votre délégation a portées sur le meeting organisé en commun sur l'Europe, le 20 mai.
...Certes ce meeting présentait bien des défauts, et n'était guère vivant, mais auriez-vous oublié que le refus par vous d'un grand nombre de nos propositions (débats notamment) a modifié le caractère de ce meeting pour lequel au demeurant, vous n'avez guère mobilisé. Le caractériser ensuite comme très négatif reflète un état d'esprit peu constructif dans l'unification. Nous ne nous attarderons pas sur ces remarques, mais nous souhaiterions vivement que l'état d'esprit, le point de vue dont vous partez dans la démarche unitaire se débarrasse de ces réactions négatives.
...En fait, notre proposition de parité n'est pas l'expression d'une crainte de l'absorption, et soyez rassurés, nous n'avons pas peur de l'unification, sinon pourquoi nous y engagerions-nous ? Non, ce qui nous pose problème c'est la façon concrète dont vous avancez le thème du centralisme démocratique pour résoudre le processus d'unification et sur ce point voici nos raisons:
...Nous vous avons déjà indiqué, et nous avons même rédigé un texte commun, que le principe d'organisation du parti communiste devait être le centralisme démocratique. Sur ce point, pas de problème de notre part, et d'ailleurs depuis sa création en 1974, le PCR ml fonctionne bien selon ce principe. Ce n'est pas la question; mais ce principe s'applique à un parti communiste unifié; peut-il s'appliquer -et réfléchissons concrètement à ce que cela signifie- au processus spécifique d'unification de deux partis, et cela, alors que ces partis ont des normes de fonctionnement, de recrutement, de définition du système de cadre assez spécifique ? Par exemple nos Congrès respectifs, précisons plus particulièrment nos IIIe Congrès respectifs, car l'expérience est assez récente, n'ont pas été convoqués dans les mêmes termes ! Pour votre parti les participants au Congrès ont été désignés en définitive par des conférences régionales ou locales, d'après ce que vous nous avez dit ; dans notre parti, les cellules ont directement élu leurs délégués.
...Même au moment où nos organisations à tous les niveaux travailleront étroitement ensemble, elles constitueront encore, certes dans une moindre mesure, des partis distincts et leur activité comme leur vie interne seront animées par des systèmes de cadres dirigeants qui n'auront pas été encore réellement fusionnés. C'est certainement une limite, mais on voit mal comment faire en sorte qu'il en soit autrement, comment faire que ce qui sera réalisé après le Congrès d'unification pourrait l'avoir été déjà préalablement.
...Une des règles du centralisme démocratique est la soumission de la minorité à la majorité. Mais minorité et majorité n'ont de sens qu'à l'intérieur d'un même parti, sur des questions politiques, au sens large du terme, qu'une pratique commune dans tous les aspects et à tous les moments, est appelée à trancher. Ce n'est évidemment pas le cas dans des organisations, si peu que ce soit, encore distinctes. Appliquer cette règle au rapport numérique existant entre deux partis n'a pas de sens, d'une part parce que les critères de recrutement ne sont pas homogènes, pas plus que leur base sociale, mais surtout , parce que d'autre part, c'est en termes politiques et non organisationnels que peuvent se définir une majorité et une minorité, et qu'elles ne recoupent nullement a priori les contours des organisations qui fusionnent.
...C'est pourquoi, quand il s'agit de définir le système de cadres et de dirigeants du parti unifié, nous proposons la règle de la parité, pour le Congrès d'unification et évidemment uniquement pour ce Congrès. Il ne s'agit pas d'un principe, mais d'une règle concrète appliquée à la situation concrète du moment de l'unification. Vous nous dites que la parité comporterait plus d'inconvénients que d'avantages. Cela nous ne le comprenons pas bien.
...-- En effet, il n'existe pas de connaissance réciproque suffisante, de part et d'autre, et cela ne peut se faire de manière satisfaisante avant l'unification, des cadres dirigeants des partis. Ceux-ci ont été formés par des années de pratique. Ceux qui peuvent juger de leurs qualités et de leurs défauts sont bien au premier chef, les militants dont ils ont impulsé l'activité. C'est ce que permet la parité.
...-- Elle prend en compte les acquis respectifs, l'importance comparable, dans l'ensemble, des deux partis dans la lutte politique aujourd'hui ; son refus devrait être justifié par la démonstration d'une inégalité sensible, sur le plan qualitatif et quantitatif des partis.
...-- De plus, elle contraint à une remise en question des habitudes prises de part et d'autre, en ne retenant que ce qui est fondé et positif dans la pratique de direction, elle incite à une mise en commun des acquis, elle offre plus de moyens pour la création d'un parti nouveau à partir des partis fusionnés.
...-- Elle répond à une situation de longue confrontation des partis en France, et écarte pour l'essentiel l'argument de division que peut faire naître l'impression d'une absorption d'un parti par un autre.

...Bien sûr nous répondez-vous sur ce dernier point, il n'y a pas volonté d'absorption, ni d'un côté, ni -nous pouvons vous l'assurer- de l'autre. Cela est non seulement positif, mais nécessaire. Ceci dit, entre la volonté de ne pas absorber l'autre et la réalité, il y a comme toute volonté et réalité, une certaine différence. Ainsi, à moins de ne pas être matérialiste, il est assez clair que si, sous l'argument de centralisme démocratique était peu ou prou, retenu même de façon pondérée, comme votre délégation nous l'a indiqué, une représentation proportionnelle inégalitaire dans les organismes de direction, il y aurait dans les faits plus de probabilité pour que les acquis passés de l'organisation la mieux représenté du Congrès de fusion pèsent le plus lourd. Quelles que soient les intentions indiquées, ce fait nous semble assez évident. Et nous ne sommes pas plus éclairés par l'exemple que vous développez, celui du ralliement à votre parti de la G.R. Nous sommes convaincus, nous savons, qu'il y a d'excellents cadres et dirigeants de votre parti qui en proviennent, mais une fois encore, le processus de ralliement des camarades de cette organisation -nous avons relu leur lettre de ralliement- n'a rien à voir avec le processus de fusion de deux partis. Notre Comité central comprend aussi en nombre respectable des camarades issus de la GOP, en plus forte proportion que ne représentait l'apport numérique des camarades de la GOP qui nous ont rejoints. Cela n'a rien de comparable, encore une fois, non que nous ayons la moindre réserve vis-à-vis de camarades de la G.R., ou qu'un amour propre mal placé nous ferait réagir mais cela n'a rien à voir avec le processus spécifique, unique en France, de fusion de deux partis marxistes-léninistes qui obéit évidemment à des règles particulières.
...Ainsi, ce n'est pas de notre fait que se trouve tracé l'alternative: ou la parité dans les organisations de direction, ou le rééquilibrage numérique des partis, mais bien par le fait que votre interprétation du centralisme démocratique au moment précis de l'unification comporte des conséquences concrètes, notamment pour la composition des organismes de direction, et par voie de conséquences pour la définition du parti unique.
...Nous avons abordé avec franchise et netteté cette question avec vous, nous avons pesé avec réflexion vos arguments et nous maintenons que si, le parti unique doit fonctionner sur une base centraliste démocatique, le processus de fusion des deux partis ne peut que s'effectuer de manière paritaire.
...Les propositions contenues à la fin de votre lettre ont fait l'objet d'un examen approfondi de la part de notre Comité central et comportent des aspects positifs. Après le rappel de notre position, nous voulons vous apporter ici notre répons et nos propositions.

.....Notre réponse et nos propositions:

...Nous avons pris en compte deux soucis que vous exprimez :
... --D'une part le souci de réaliser l'unité d'action à la base
... --D'autre part le souci de marquer le caractère relativement transitoire des modalités du processus d'unification.
...Nous avons tenté de vous adresser des propositions acceptables de part et d'autre. Nous sommes allés aussi loin que possible dans cette démarche.
...Nous sommes en désaccord total avec certaines modalités que vous proposez.
...Voici ce qui en résulte:
...1. Nous proposons que pendant un délai de trois à six mois à compter de la rentrée des congés, toutes nos organisations, à tous les niveaux pratiquent l'unité d'action, sur la base de plans de travail élaborés sous la direction de nos Comités centraux, réunis ensemble en septembre.
...Les cellules tiennent régulièrement des assemblées générales plénières communes, dans lesquelles elles confrontent leur activité et mènent des discussions politiques.
...2. Réunion d'une commission paritaire nationale d'unification commune, ayant pour tâche, notamment, de préparer le calendrier précis d'unification, un projet de programme d'unification et de statuts pour l'unification, donc transitoires pour cette période, discutés et amendés dans toutes les organisations.
...Regroupement, au cours de ce laps de temps, des quotidiens en un quotidien unique selon les appréciations des deux comité centraux.
...4. Congrès de chaque parti, établissant de manière centraliste démocratique, les propositions de chaque parti pour les organismes dirigeants paritaires dans un délai de trois à six mois, puis réunion des deux Congrès en Congrès d'unification.
...5. Deuxième Congrès du Parti Unifié un an plus tard.
...Sur le deuxième point, nos propositions, vous le voyez, diffèrent assez sensiblement des vôtres. Notre Comité central a été assez troublé par le fait que le Congrès que vous proposiez ne se trouvait investi d'aucune fonction pour la définition d'un programme et de statuts. Ceci est contradictoire non seulement avec la définition la plus classique, contenue dans le texte commun sur le centralisme démocratique, du rôle d'un Congrès communiste, mais même encore avec votre lettre du 22 septembre 1978, et l'extrait que vous en citez page deux de votre lettre du 30 mai 1979.
...Comment ce parti pourrait-il fonctionner ; ne serait-ce que six mois, sans programme ni statuts, cela nous ne sommes pas parvenu à l'imaginer. Aussi s'agit-il, avons-nous pensé, d'une omission de votre part et il va de soi, que pour nous, il ne peut y avoir Congrès sans programme et statuts, cela tombe sous le sens.

... Voilà, camarades, nos propositions ; nous souhaitons vivement qu'elles soient examinées positivement par votre Comité central, car l'unité est une tâche politique essentielle. Il va de soi, que ces propositions peuvent être formulées, enrichies, complétées et nous mandatons en ce sens notre délégation auprès de la vôtre.

.........Recevez nos salutations fraternelles.

..................................................................................Le Comité central du PCR ml

Documents

-La lettre du CC du PCML au CC de notre parti (17 juin 1979)

........Le Comité central du..................................................................................Le 17 juin 1979
Parti communiste marxiste-léniniste
.....................au
..........Comité central du
Parti communiste révolutionnaire
...........marxiste-léniniste

Chers camarades,

.................Le Comité central se réjouit des échéances engagés récemment entre nous et entre nos deux délégations; ces échanges nous semblent propices à rapprocher les points de vue quant au processus en cours et à sa poursuite concrète.
.................Notamment, une idée exprimée dans votre lettre du 12 juin comme dans votre précédente lettre, semble partagée par nos deux partis : le processus en cours est nécessairement mené paritairement, à égalité entre les deux partis; par contre, le parti unique doit fonctionner selon le principe du centralisme démocratique. Ceci constitue une base de référence commune solide pour étudier ensemble les modalités concrètes d'unification.

.................Avant d'en venir à ces modalités, notre Comité central tient à exprimer quelques remarques sur l'ensemble de votre lettre du 12 juin afin de lever quelques ambiguïtés et de préciser de nouveau sa pensée sur le fond des choses. Ces remarques sont d'inégale importance.

.................Examinons tout d'abord très vite la question du meeting du 20 mai. Les critiques de notre délégation à son égard ont porté sur son style d'agitation-propagande, sur sa tenue, d'un point de vue critique et autocritique nécessaire pour expurger le négatif dans chacune des activités; notre délégation a rapporté l'expérience de notre Parti en matière de meeting, ce que nous appelons les styles "ancien" et "nouveau" dans ce domaine; elle a expliqué, dès avant la tenue du meeting, les conditions exactes de la mobilisation pour ce meeting intervenu quelques temps après les efforts importants consentis par notre Parti et ses sympathisants pour la solidarité avec les sidérurgistes. Nos critiques ne portent nullement sur l'aspect unitaire de l'initiative. La tenue en commun d'un meeting parisien sur les élections européennes constitue un fait politique positif qui manifeste combien l'unité politique entre nos deux partis a progressé. C'est une très bonne chose. Notre appréciation n'est pas unilatéralement négative, soyez-en assurés.

XXX

.................Une partie importante de votre lettre du 12 juin porte sur le passé, sur l'histoire du processus unitaire depuis un an; voici nos réflexions sur ce sujet. Notre jugement sur l'unification est moins sévère que votre appréciation sur "l'unification qui n'avance guère". Nous pensons qu'il y a eu des avancées sensibles sur le plan politique notamment. Par contre, notre souci principal concerne l'unité d'action qui, elle, avance très, trop, lentement. Pourquoi cela ? Notre Comité central s'interroge à ce sujet et ne connaît pas bien les réponses.

.................Votre lettre incrimine notre retrait de l'UOP. De notre point de vue, ce retrait n'a pas visé à "bloquer" l'unification, bien au contraire puisque notre présence, après la campagne électorale, semblait gêner les expériences que vous vouliez mener. Nous étions d'accord les uns et les autres sur cette décision de retrait destinée à garder sains les rapports entre nos deux partis. D'autre part, l'UOP n'a jamais été conçue comme une forme d'organisation chargée de mener à bien le processus d'unification; l'unité d'action entre nos deux partis et l'ensemble du processus unitaire n'étaient pas strictement liés à l'UOP, les faits ultérieurs l'ont confirmé. Nous avons alors amorcé un bilan dont une partie nous était commune; peut-être sera-t-il nécessaire de le reprendre ensemble un jour à la lumière d'un an de pratique de votre côté. Peut-être parviendrons-nous ainsi à l'égalité de membres de chaque ancien parti, ou à la minorité de membres venus de notre parti, ou bien l'inverse ? Fixons les besoins du futur parti, examinons les possibilités, faisons entrer en ligne de compte tous les aspects (ouvriers, sexe, âge, expérience...) pour avoir un bon Comité central sur la base d'un solide accord idéologique et politique acquis et renforcé dans une bonne connaissance réciproque, par l'unité d'action entre nos deux partis. C'est cela la seule solution envisageable.

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.................Que penser de vos propositions concrètes pour l'unité d'action sur cette base ? Elles sont assez voisines des nôtres. Un seul point nous gêne fondamentalement, c'est que l'engagement de l'unité d'action (Point 1) soit conditionné par la parité ultérieure des organismes de direction. Lier l'unité d'action à l'unité des points de vue politiques considérés est correct. La lier à une condition organisationnelle pour l'unification ne l'est pas. Or, l'unité d'action est pour nous une condition de meilleure connaissance et de consolidation de l'unité des militants et des directions. Nous envisageons de fusionner nos deux partis dans quelques mois et il y aurait une quelconque condition d'organisation à ce qu'ils agissent, se battent en commun contre l'ennemi de classe ? Cela, nous ne le comprenons pas.
.................Ainsi proposons-nous d'engager l'unité d'action sur tous les plans dès septembre prochain et d'envisager dès maintenant toutes les modalités concrètes ultérieures du processus d'unification, notamment celle de la composition des organismes de direction du futur parti, étude menée sur la base des propositions de votre lettre du 12 juin et de la nôtre du 30 mai.
.................Les propositions de notre lettre du 30 mai ne sont pas à prendre ou à laisser ; les vôtres et les nôtres sont assez voisines. Notre Comité central, après étude a mandaté le Secrétariat du Parti et sa délégation auprès de vous pour examiner ces questions dans le détail.


..........................................................Recevez, chers camarades, nos salutations fraternelles.

................. ................. ................ ............... .............. ...............Le Comité central
..................................................................................du Parti communiste marxiste-léniniste

 

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