PROLETARIAT n°14 -4 ème trimestre 1977-

.... Le 19 juin, dans le théâtre de verdure de Gémenos à quelques kilomètres de Marseille, se tenait la première fête populaire organisée par les Communistes marxistes-léninistes de Provence.
.... Au cours du meeting ouvrier et paysan qui se tint dans l'après-midi, le camarade Jurquet prononça un important discours dont nous présentons ci-après de larges extraits.

J. JURQUET

DISCOURS DE GEMENOS

Chers Amis et Camarades français et de toutes nationalités !

.... Notre rassemblement dans ce théâtre de verdure reprend une tradition populaire du mouvement communiste et ouvrier des Bouches-du-Rhône et des départements voisins.
.... Renouer avec la fête de Gémenos, manifestation ouvrière et populaire sans compromission de quelque nature que ce soit avec la bourgeoisie, est en effet devenu indispensable pour offrir aux travailleurs d'autres conditions de rencontre et d'intervention politique que celles de Foires organisées sous le signe de la publicité, du commerce, de la culture et de l'idéologie capitalistes.
.... De telles initiatives sont devenues possibles aujourd'hui parce que la poignée de militants communistes qui ont fondé voilà bientôt dix ans le Parti communiste marxiste-léniniste de France s'est considérablement multipliée et renforcée.

Gauchistes, casseurs ?

.... Pourtant nos multiples ennemis, les politiciens de droite ou du centre qui détiennent l'Etat et le gouvernement, et les politiciens de gauche, aux premiers rangs desquels les dirigeants révisionnistes modernes du Parti communiste français recourent contre nous à des mensonges, à des accusations calomnieuses pour essayer d'entraver le développement de notre influence. Les dirigeants révisionnistes par exemple répandent l'idée que nous serions un " groupuscule ", que nous ne serions qu'une bande de " gauchistes " et de " casseurs ", que la composition sociale de nos rangs n'aurait rien de prolétarien, ils proclament que notre activité ne comporte que des attaques et des critiques contre leur Parti, contre la CGT et l'URSS, allant jusqu'à prétendre que nous épargnerions la bourgeoisie capitaliste au pouvoir en France de même que l'impérialisme américain sur le plan mondial.
.... Rien n'est plus faux. La vérité, la simple vérité facilement vérifiable, c'est que seuls les Marxistes-Léninistes représentent aujourd'hui de la manière la plus authentique la continuation des traditions révolutionnaires de notre peuple, la poursuite inflexible de la mission historique du prolétariat dont fut porteur autrefois le Parti communiste français, quand il était encore un Parti ouvrier et ne s'était pas encore transformé en Parti bourgeois chargé de tromper les ouvriers.
.... Les dirigeants révisionnistes modernes, avec Marchais à leur tête, ont fait officialiser leur ligne contraire aux principes du marxisme-léninisme par plusieurs congrès successifs. Ils récusent maintenant tous les principes fondamentaux formulés par MARX, ENGELS, LENINE et STALINE, aussi bien à propos de la théorie de l'Etat et de la voie inévitablement violente de la Révolution socialiste qu'à propos de la dictature du prolétariat. Ils trahissent délibérément les justes enseignements avancés par DIMITROV au sujet de la pratique de l'unité avec les politiciens socialistes. Ils pratiquent la collaboration de classes avec l'Etat bourgeois et le patronat capitaliste. Ils tournent le dos au véritable internationalisme prolétarien.
.... Mais nous, les Communistes marxistes-léninistes nous restons fidèle, sur le plan de la théorie comme dans la pratique, aux grands enseignement et aux immortels principes du socialisme scientifique sur l'Etat, sur la nature de la voie révolutionnaire prolétarienne, sur la pratique de l'unité, sur la lutte des classes, sur la dictature du prolétariat, sur l'internationalisme prolétarien.
.... Ainsi la ligne idéologique et politique fondamentale qui est la notre exclut totalement que quiconque puisse nous assimiler à un groupuscule gauchiste sans influence.
.... Nous continuons l'histoire révolutionnaire de notre peuple, nous surmontons des échecs, nous remportons des succès, nous grandissons à travers les luttes, nous persévérons depuis plus de 10 ans alors que les groupuscules ne durent que l'espace d'une mode intellectuelle révolutionnariste.
.... Et certes, lorsque nous utilisons la qualification de " gauchiste ", nous nous référons toujours à la notion exacte qu'en formula Lénine, et non à celle bourgeoise donnée par Marchais. Les politiciens qui essaient de nous minimiser par ces qualificatifs apportent en réalité par leurs attaques et calomnies contre nous, la preuve de l'inquiétude que leur occasionne la croissance de nos forces, les progrès de l'influence des idées conformes au marxisme-léninisme que nous soutenons et propageons dans la classe ouvrière et dans les masses.
.... Si nous étions aussi insignifiants qu'ils le proclament, et si nous étions réellement des gauchistes au sens léniniste, c'est-à-dire des militants toujours coupés des masses et incapables de se lier à elles, il y a longtemps que nous n'existerions plus en tant que force politique. Marchais et ses acolytes, nous accorderaient-ils donc tant d'attention ?
.... Ils savent au surplus que nous faisons partie intégrante du Mouvement Communiste International, et que nous entretenons, à ce titre, d'étroites relations avec un grand nombre de partis communistes fidèles au marxisme-léninisme, et particulièrement avec des partis aussi glorieux que le Parti Communiste Chinois et le Parti du Travail d'Albanie.

Document

.... (…) l'agitation gauchiste (qui) prend à Martigues l'allure d'une grosse provocation.
.... Cela n'est pas nouveau. Les changements possibles inquiètent le pouvoir et en pareil cas, il fait feu de tout bois : montée de la violence, attentats fascistes comme à Chalon-sur-Saône et à Nimes, qui bénéficient d'une grande impunité, anticommunisme sommaire dont certains groupes gauchistes sont particulièrement friands, à croire qu'il s'agit là de leur vocation essentielle.
.... C'est le cas à Martigues. Le mini groupuscule qui s'intitule pompeusement " Parti Communiste Marxiste Léniniste " , manipulé qui sait par quelles forces, malgré la confusion soigneusement entretenue, à trouvé sa cible : la Municipalité ouvrière de Martigues.
.... Faute de trouver le moindre écho avec son verbiage habituel, voilà qu'il imagine une atteinte à la liberté d'expression. Insultes et calomnies en direction du Parti Communiste Français , sont ses seules armes.
.... Travailleurs de Martigues ne vous laissez pas abuser. La droite utilise tous les moyens pour conserver son pouvoir, y compris l'agitation gauchiste qui sert parfois d'épouvantail. Elle cherche à réamorcer l'engrenage, violence - répression, dans l'espoir de créer un climat de peur tel que renaisse le vieux réflexe de recours à l'ordre, à la veille d'élections capitales.
.... Elle utilisera demain les mêmes pour combattre la gauche unie, victorieuse, cela promet pour 1978 !

La Marseillaise du 5/9/77

Edition de Martigues p.3

.... En face des abandons, des reniements, des trahisons du marxisme-léninisme par le vieux parti communiste, fondé voilà près de 57 ans à Tours, nous, Marxistes-Léninistes, nous avons conservé la ligne fondamentale qui lui valut par le passé, en différentes circonstances, de mériter la confiance de la classe ouvrière et des masses populaires.

Notre salut reste le poing levé

.... Notre salut militant reste le poing levé, symbole représentant les cinq doigt de la main serrés et unis pour concentrer leur force. Notre hymne reste celui composé à l'époque de la Commune de Paris, première expérience de dictature du prolétariat de l'Histoire de l'Humanité, c'est " l'Internationale " ! Notre drapeau reste le drapeau qui a la couleur du sang versé par les innombrables révolutionnaires de tous les temps, c'est le drapeau rouge frappé du sigle des cinq visages de MARX, ENGELS, LENINE, STALINE et MAO TSE-TOUNG !
.... Oui, Amis et Camarades, le Parti communiste français a complètement dégénéré, mais, nous continuons le mouvement ouvrier révolutionnaire et nous le continuerons jusqu'à la victoire de la Révolution prolétarienne.

Démagogie tous azimuts

.... Notre ennemi fondamental et principal, c'est la bourgeoisie capitaliste sous ses multiples visages, sans ses masques, avec ou sans mystificateurs. Notre mot d'ordre central actuel, c'est " Ni Plan Barre, ni Programme commun ! Action révolutionnaire des masses ouvrières et populaires ! "
.... Tout est dominé aujourd'hui, dans notre pays comme dans le monde capitaliste entier, par la crise générale qui bouleverse tous les domaines : la politique, l'économie, les finances, les idéologies, la culture, etc… Aussi la question centrale qui se trouve posée, c'est de savoir qui va faire et qui fait d'ores et déjà les frais de cette crise d'une ampleur inégalée : les capitalistes ou les ouvriers, les petits paysans et tous les travailleurs ?
.... Pour l'instant, en France, la bourgeoisie manœuvre et déploie des efforts considérables pour s'en sortir sur le dos des masses laborieuses.
.... Un million et demi de chômeurs, des prix en augmentation continuelle, les fruits et légumes achetés à la production à des tarifs ne permettant même plus la rémunération normale du travail des petits paysans, et revendus sur les marché des villes à des prix prohibitifs, la spéculation érigée en système avec, pour la camoufler, l'invocation de la pieuse pénitence de l'austérité, voyez un peu les opérations scandaleuses qui l'année dernière ont procuré des dizaines de milliers de superprofits à ceux qui stockent le sucre en faisant courir le bruit qu'il n'y en avait plus, voyez actuellement la réédition de ces trafics criminels avec le café, voyez l'affaire des milliers de tonnes de pommes de terre importées des Etats-Unis devenues impropres à la consommation parce que stockées trop longtemps, en vue de provoquer la hausse et de ne les mettre sur le marché qu'après la montée de leur prix de vente.
.... Voilà quelques exemples parmi tant d'autres qui permettent de caractériser la société capitaliste pourrie qui opprime notre peuple, mais qu'à coup sûr, tôt ou tard et le plus tôt sera le mieux, il finira par balayer.
.... La démagogie tous azimuts, les propos courtois et rassurants, les discours paternalistes et les initiatives économiques, financières et sociales qui n'ont d'autres motivations que celles imposées par la perspective des élections législatives, ne peuvent dissimuler les réalités.
.... La réalité, c'est la répression délibérée contre la classe ouvrière, c'est la répression, les expulsions et le racisme contre les travailleurs immigrés, c'est les injustices et les emprisonnements contre les populations de certaines régions qui revendiquent leur droits, telle la minorité nationale de Corse, c'est la chasse aux jeunes dans les quartiers, dans les blocs d'immeubles, dans les grandes cités urbaines totalement déshumanisées, et aussi, à Paris, tout particulièrement dans cette gigantesque chasse gardée que constitue le métro, c'est le chômage imposé à des centaines de milliers d'écoliers et de lycéens au sortir des établissements d'enseignement, c'est l'aumône humiliante accordée aux vieux travailleurs que l'on condamne à survivre dans les conditions les plus ignobles comme à l'Hôpital Corentin Celton et dans d'autres établissements comparables à des centres de la mort lente dans le plus complet dénuement.
.... Mais la réalité, c'est aussi la peur grandissante des capitalistes criminels devant la possibilité d'un nouvel essor des luttes ouvrières et populaires, c'est donc aussi les campagnes forcenées pour endormir, pour chloroformer le peuple, pour l'appeler à de bons sentiments, au calme, à la dignité, à l'apaisement, à la collaboration et à la participation avec les bons patrons et les bons politiciens bourgeois.


Ecouté avec attention, le camarade Jurquet devait poursuivre son intervention en stigmatisant la venue de Brejnev en France et l'attitude du gouvernement capitaliste.

Il continuait en lançant un appel aux militants de base et électeurs de l'union de la gauche. (1)


.... Actuellement toutes les forces politiciennes qui entendent conserver ou aspirent à gérer le système capitaliste sont engagées dans la bataille des élections législatives prévues pour mars 1978. Les mass-médias, c'est-à-dire les organes d'information presse, radio, télévision et cinéma servent activement la politique de la bourgeoisie sous ses

... " Travailleurs, un " Programme commun " avec les Mollet, Deferre et autres Mitterand ne peut être qu'une manœuvre électorale destinée à vous tromper "
... C'est ce que proclamait cette affiche du MCF il y a plus de dix ans !
... (exposition d'affiches de marxistes-léninistes à Gémenos).

 

diverses moutures et participent à la mise en condition permanente de l'opinion publique.

Les contradictions des forces politiciennes

.... Cependant il n'est pas douteux que des contradictions internes opposent les politiciens de droite et les politiciens de gauche, les seconds soutenant une offensive générale pour parvenir à remplacer les premiers dans l'exercice du pouvoir et l'administration de l'Etat capitaliste.
.... Il n'est pas non plus douteux que d'autres contradictions opposent ces politiciens entre eux tant à l'intérieur de la droite que de la gauche. Enfin il y a aussi des oppositions sévères entre leaders et tendances différentes à l'intérieur de chaque Parti.
.... Ces phénomènes reflètent les luttes de classes en France qui se transforment en profonds bouleversements et tendent à déchaîner la tempête. La bourgeoisie dans son ensemble éprouve des difficultés de plus en plus aiguës pour surmonter les conséquences politiques, économiques, financières et sociales de la crise, que la classe ouvrière, les petits paysans et les masses populaires refusent de payer.
.... Mais en vérité la contradiction principale qui caractérise notre société est celle qui oppose depuis longtemps déjà, fondamentalement, les intérêts de la classe ouvrière, et les intérêts de la bourgeoisie exploiteuse, oppresseuse et répressive.
.... La contradiction historique actuelle, que cherchent à camoufler tous les Partis bourgeois, c'est la contradiction " classe contre classe ". Elle oppose le prolétariat, tous les travailleurs qui ont intérêt à la Révolution et la bourgeoisie qui a intérêt à empêcher la Révolution.
.... Nous, Communistes marxistes-léninistes, nous ne poursuivons pas le vain et illusoire objectif d'un simple changement de majorité et de gouvernement. Nous savons que les changements légitimes auxquels aspirent les ouvriers et le peuple ne seront possibles qu'à l'issue de la destruction des structures politiques, idéologiques, économiques et sociales du capitalisme. C'est pourquoi nouas attaquons sans répit les exploiteurs qui sont actuellement au pouvoir. C'est pourquoi nous dénonçons en même temps les politiciens carriéristes et démagogues qui aspirent à conquérir ce pouvoir sans en détruire les structures d'exploitation de l'homme par l'homme, sans en détruire l'Etat au service de la classe bourgeoise capitaliste.
.... Notre ligne politique n'est autre que celle élaborée par les éminents théoriciens et praticiens révolutionnaires que furent MARX, ENGELS, LENINE, STALINE et MAO TSE-TOUNG. Nous voulons que triomphe la Révolution prolétarienne pour instaurer le socialisme garanti par la dictature du prolétariat.

Nous ne sommes pas des hommes politiques

.... Nous ne sommes pas des " hommes politiques " au sens habituel, nous ne sommes pas des politiciens, mais nous sommes de simples ouvriers, employés, paysans et intellectuels d'avant garde. Nous sommes des Révolutionnaires prolétariens. Notre raison de vivre et de lutter consiste exclusivement et totalement à servir le peuple, tout en lui soumettant nos décisions et nos actes ! Nous voulons être des Communistes véritables, dignes de la confiance des plus larges masses ouvrières et populaires. Alors, Amis et Camarades, discernez-vous le fossé infranchissable qui nous sépare des politiciens qui dirigent le cartel électoraliste du Mouvement des Radicaux de gauche, du Parti socialiste et du Parti communiste français ?
.... Pourtant, si nous stigmatisons les dirigeants de l'Union de la Gauche, nous ne leur identifions nullement les militants de base et les sympathisants de leurs Partis respectifs.
.... Aussi, à l'occasion de cette manifestation de Gémenos, désirons-nous nous adresser à ces hommes, à ces femmes qui se réjouissent déjà d'une victoire électorale dont ils ne doutent pas.
.... Nous les mettons en garde solennellement contre les mensonges, les illusions, les manœuvres et autres manipulations. A tous et toutes qui aspirent à de réels changements, à celles et ceux qui croient à l'avenir du socialisme, nous voulons adresser une déclaration de deux points.
.... - Il n'est absolument pas certain que les élection législatives de 1978 consacrent la victoire de l'Union de la Gauche. Rien n'est joué. Et nous ne croyons pas que le seul recours au suffrage universel puisse conduire au socialisme. Mars 1978 ne sera en aucune manière une fin, pas plus d'ailleurs qu'un commencement. Parce que la lutte des classes se développe depuis longtemps et qu'elle devra se poursuivre avec acharnement quel que soit le résultat de ces prochaines Elections législatives.

Rien n'est joué pour 78

.... L'exemple tragique de l'Union Populaire au CHILI atteste devant l'Histoire de la grave responsabilité des dirigeants qui endorment et démobilisent le peuple en minimisant ou en niant l'aiguisement de la lutte des classes. Le fascisme au CHILI démontre quelle peut être l'issue à laquelle conduisent les chantres de la théorie du passage pacifique au socialisme.
.... L'Histoire mondiale n'offre aucun exemple d'instauration du socialisme par d'autres recours que celui de la violence prolétarienne, opposée à la violence bourgeoise. Nous, Communistes fidèles au marxisme-léninisme, nous ne préconisons pas la violence pour le plaisir de la violence, et sans une longue et sérieuse préparation idéologique et politique des masses populaires. Comme vous tous, militants qui croyez à la voie électoraliste proposée par l'Union de la gauche, comme vous tous, nous n'aimons pas la violence. Nous préférerions sans nulle ambiguïté la voie pacifique à la violence, car nous n'avons aucune inclinaison, aucun penchant vers les souffrances qu'entraînent inévitablement les luttes violentes. Nous n'aimons pas la guerre en elle-même et nous voulons détruire à jamais ce fléau sanglant de l'Humanité.

Une partie de la tribune du meeting.

" Nous voulons être de véritables communistes dignes de la confiance des plus larges masses populaires. "

 

.... Mais l'expérience de la société humaine à travers les millénaires de son développement, depuis qu'existent les classes et les Etats, confirme ce principe valable pour toute classe comme pour tout peuple " Le pouvoir est au bout du fusil ! " Voilà pourquoi nous dénonçons la mystification développée par les politiciens qui proclament que le scrutin de 1978 peut constituer le premier pas dans la voie d'un passage pacifique et bien tranquille au socialisme.
.... L'instauration du socialisme en France comme ailleurs ne sera possible que par la destruction de l'Etat bourgeois. Elle ne s'accomplira qu'à travers des luttes de classe recourant inéluctablement à la violence révolutionnaire. C'est là tout simplement une loi de l'Histoire, indépendante de la volonté des hommes, des Partis et des classes. Le changement d'une société ne peut résulter que de la Révolution.

.... - Militants et électeurs de l'Union de la gauche, si, comme vous le croyez, vos élus constituent en mars 1978 une nouvelle majorité parlementaire, vous vous réjouirez sans doute des résultats acquis sur le plan électoral. Mais alors, et alors sûrement, commenceront les difficultés insurmontables du moins dans le cadre de vos actuels projet politiques. Vos représentant auront à gérer la crise et le gouvernement " de gauche " devra mettre en pratique son programme commun.

Des difficultés insurmontables

.... Or, dores et déjà, des voix autorisées, et non des moindres, vous mettent en garde. MENDES-FRANCE, dont nous ne contestons ni l'intégrité ni l'expérience politique même si nous ne le tenons pas pour un Révolutionnaire prolétarien… vous a déjà lancé à plusieurs reprises ce sérieux avertissement :

.... " … La gauche ne doit promettre que ce qu'elle pourra tenir… seule la cohérence entre promesses faites et promesses tenues justifiera et maintiendra la foi populaire… " et MARCHAIS devant une Conférence Nationale des Elus de son Parti, polémiquant avec MITTERRAND, a souligné la nécessité de réactualiser et chiffrer le budget du Programme commun pour que la victoire espérée en 1978 ne débouche pas sur la " désillusion ". Le mot est de lui. Ce Marchais-là a le bon odorat. Il sent déjà monter la colère des travailleurs qui rejetteront massivement la ligne bourgeoise qu'il incarne quand ils auront commencé à souffrir de son expérience concrète. L'Union électorale en 1978, ce n'est pas certain, mais c'est possible, en effet cette victoire n'amènera pas les changements réels auxquels aspirent les travailleurs et les masses laborieuses parce que la France restera dominée par le système capitaliste et qu'elle n'échappera pas, sur le plan international, aux conséquences funestes d'une crise générale qui est mondiale et qui est encore loin d'être surmontée.

Rivalité, duplicité, division…

.... En vérité les incertitudes à ce sujet, qui sont pour nous des certitudes, provoquent déjà entre les Partis de l'Union de la gauche, la zizanie. La rivalité et la duplicité président aux relations de leurs dirigeants.
.... Le spectacle de leurs divisions est déjà en scène depuis le jour même de la signature de leur accord électoral, mais il a pris d'avantage de relief depuis l'accès à la gestion de nouvelles mairies par leurs listes communes.
.... Militants radicaux et socialistes de base, quelles manœuvres préparent dès maintenant vos dirigeants auxquels Giscard d'Estaing et son Premier Ministre Raymond BARRE ne cessent de lancer des clins d'œil ? Pourquoi Mitterand conduit-il une lutte acharnée afin que son Parti arrive en tête de la compétition électorale et soit, ce qu'il est déjà d'ailleurs, le Premier Parti de France ?
.... Nous vous mettons en garde, à propos de vos sincères illusions par rapport aux légitimes aspirations populaires à des changements profonds, réels et durables. La politique que vous soutenez et à laquelle vous croyez sincèrement ne peut et ne pourra que vous apporter les plus graves désillusions, si elle ne conduit pas la France à une expérience encore plus grave.
.... Mais nous désirons aussi nous adresser plus particulièrement aux militants et sympathisants du vieux Parti communiste. Nous savons la sincérité et les espérances de tous ces jeunes militants qui ont donné leur adhésion au Parti communiste français.

à ceux qui ont soif d'honnêteté, de justice, de révolution

.... Nous pensons aussi que dans leur immense majorité ils sont loin d'avoir été définitivement pervertis par l'idéologie du révisionnisme moderne et qu'ils ont soif d'honnêteté de justice et de révolution tout en étant convaincus que la tactique du Programme commun va conduire notre classe ouvrière et notre peuple jusqu'au socialisme, en passant par l'étape préalable d'un gouvernement d'Union de la gauche.
.... A ces jeunes communistes, nous demandons simplement de prendre connaissance de quelques indications anciennes qui ne peuvent être suspectes à leurs yeux… et nous voulons leur suggérer d'y réfléchir sans parti pris préalable.
.... Le Programme commun prévoit comme mesure d'ordre économique et social une série de nationalisations, qui d'ailleurs constituent une pomme de discorde entre les dirigeants du PCF et ceux des deux autres partis de l'Union de la gauche.
.... Nous tenons Maurice THOREZ pour le premier et le principal responsable de l'évolution révisionniste qui a conduit le Parti communiste français de ses positions prolétariennes à ses positions actuelles, mais il se trouve que parfois, le Secrétaire général du PCF a avancé des thèses justes, notamment quand, avant 1936, il se référait strictement au marxisme et au léninisme. Voyons donc un passage qu'on peut trouver dans le livre 2 - tome 7 - des Œuvres complètes de Maurice THOREZ dans les pages 140 à 150 (ce tome concerne la période allant de septembre 1934 à janvier 1935).

 

Pour faire connaître ces citations de Thorez, l'appel de Gémenos a été édité en tract par l'Humanité Rouge (1)

.... Jeunes militants du PCF, lisez ce passage ; Maurice THOREZ y déclarait ceci :

.... " Les nationalisations dans le cadre du régime capitaliste ne pourraient conduire qu'à un renforcement de l'Etat bourgeois, à une plus grande concentration des moyens de domination et d'oppression entre les mains de l'oligarchie financière. Ce serait simplement accélérer le processus de fascisation de l'Etat.

.... Est-ce que nous sommes contre les nationalisations ? Non, nous sommes pour les nationalisations. Mais la condition pour nationaliser, la condition pour socialiser, c'est la prise du pouvoir. L'expropriation sans rachat.

.... Quand nous serons en France à une situation révolutionnaire, alors, à l'exemple de LENINE en 1917 nous demanderons la nationalisation. Ce sera conforme au programme de l'Internationale communiste. A ce moment, les nationalisations, le contrôle ouvrier, l'expropriation sans rachat, tout cela sera devenu le programme du gouvernement ouvrier et paysan, de la dictature du prolétariat à instaurer dans les jours les plus proches, au terme de l'insurrection armée qui nous conduira au pouvoir. "

.... Voilà, Camarades, nous Communistes marxistes-léninistes, nous restons entièrement d'accord avec ces propos de Maurice THOREZ et nous souhaitons que vous, les jeunes adhérents et sympathisants du Parti qu'il dirigea pendant plusieurs décennies, vous en preniez connaissance, vous les étudiez, et que vous exigiez de vos dirigeant qu'ils vous indiquent si la position de Maurice THOREZ a fait ou non l'objet d'une critique, d'une autocritique ou d'une autre remise en cause sous quelque forme que ce soit.
.... Mais voici d'autres indications précises de Maurice THOREZ que peut être vous ignorez. Dans un fameux discours autocritique qu'il présenta devant le Comité central les 29 et 30 octobre 1947, le Secrétaire général du PCF déclara notamment :

.... " … On peut se demander… si nous avons su tirer la leçon de toutes nos expériences passées, afin d'en instruire le Parti et la classe ouvrière… Avions-nous par exemple éclairé suffisamment le Parti et les masses sur les défauts du Front populaire et sur les causes de son effondrement final, afin d'éviter aux travailleurs le retour de pareilles déconvenues ?

Les défauts du front populaire et de la résistance

.... Le défaut capital du Front populaire… c'est qu'il était devenu une simple entente de sommet… En raison de la formule exclusive d'entente par le sommet, nous avions admis dans le Front populaire la présence d'Individus qui ne songeant qu'à trahir le mouvement à la première occasion… Voilà pourquoi le Front populaire s'est peu à peu désagrégé pour s'effondrer complètement à l'approche de la guerre.

.... Nous avions dit et répété ces choses bien avant 1939. En avons-nous tenu compte dans l'organisation et la direction de la Résistance ? Il faut reconnaître que non… Nous avons accepté… que le Conseil National de la Résistance, au lieu d'être l'émanation des comités de base et de leurs organisations militaires, soit constitué par la représentation directe de partis et de gouvernements divers comme l'avait été le Front Populaire…

.... Il faut considérer comme une grave faute que nous ayons toléré dans l'organisation et la conduite de la Résistance les mêmes défauts qui avaient été fatals au Front Populaire, et qui se sont révélés tout aussi pernicieux pour le mouvement de la Libération nationale… "

.... Amis et Camarades, nous nous adressons aux jeunes membres du PCF, mais nous savons qu'ils ne sont certainement pas très nombreux dans notre Rassemblement. Aussi nous vous demandons de porter ces textes à leur connaissance. Ne s'agit-il pas en effet de documents auxquels leur ancienneté n'enlève nullement le caractère d'une brûlante actualité ?
.... Un grand nombre de nos amis nous demandent souvent ce que nous proposons, dans la mesure où notre référence à la Révolution prolétarienne constitue un but final dont la réalisation ne peut être proposée dans l'immédiat.
.... En quelque sorte, on nous demande d'exposer un programme immédiat.
.... Disons tout d'abord qu'entre notre programme stratégique ayant pour objectif la Révolution prolétarienne et la situation actuelle, il n'y a aucune étape transitoire. Dès 1920, LENINE a démontré de manière éclatante que le capitalisme monopoliste d'Etat est " l'antichambre du socialisme " et " la veille de la Révolution prolétarienne ". En effet le développement industriel, agricole, technique et scientifique du capitalisme avancé a créé dans notre pays les conditions générales les plus favorables pour passer directement au socialisme.

Le socialisme est pour demain

Dans les pays non développés à cause des crimes colonialistes, le passage au socialisme impose une phase de construction économique indispensable. Les pays en voie de développement, après leur indépendance, sont obligés de soutenir de longs et difficiles efforts pour édifier une industrie et une agriculture de caractère socialiste.
.... Chez nous, ces problèmes d'édification et leurs difficultés ne se posent pas dans les même conditions. Le socialisme est pour demain, il bénéficiera pleinement du développement de l'économie atteint par le capitalisme tout en détruisant ses structures et principes de base.
.... Par contre, les problèmes qui présenteront des difficultés résulteront des habitudes et mœurs individualistes, survivances de l'idéologie bourgeoise. La mise en place des nouvelles structures étatiques, politiques, économiques se réalisera par le fonctionnement d'innombrables assemblées populaires rassemblées sur toutes les bases de la production, de la distribution, de l'administration des unités de vie à tous les niveaux. Des luttes implacables devront être soutenues pour détruire les pratiques de l'ancienne société basée sur l'égoïsme et l'individualisme, et leur substituer celles d'une société basée sur le collectivisme et l'altruisme.

Les assemblées populaires seront la base d'une société fondée sur le collectivisme et l'altruisme

(Photo : une partie de l'assistance pendant le meeting)

 

.... Des révolutions culturelles prolétariennes seront indispensables pour préserver et consolider la dictature du prolétariat.
.... De plus le problème que le Mouvement communiste international n'a pas encore solutionné dans la pratique, c'est celui de la prise du pouvoir par le prolétariat, c'est celui de la Révolution dans un pays capitaliste développé, parvenu au stade le plus avancé du capitalisme monopoliste d'Etat. L'exemple de la Révolution d'Octobre est sans nul doute le plus précieux, et nous en retenons les principes fondamentaux ; mais il s'est déroulé dans un pays où les conditions politiques, économiques et sociales n'étaient pas encore celles spécifiques de la France de la seconde moitié du XXème siècle.
.... Nous retenons aussi les principes fondamentaux mis en œuvre pour la victoire de la révolution chinoise et de la révolution albanaise, mais nous ne pouvons ignorer les différences importantes que présentent les conditions spécifiques de la France des années 1970-1980 et celles respectives de la Chine et de l'Albanie dans les années 40. La seule certitude que nous puissions avancer, grâce aux indications de Lénine, c'est que dans un pays comme le nôtre aucune étape transitoire ne nous sépare désormais du socialisme, de même que la voie de la Révolution ne peut être que la voie de la violence armée. A ces deux points de vue, la conception du Programme commun mis en avant par le Parti communiste français constitue une violation absolue du léninisme.

Mais nous ne sommes pas des aventuristes

.... Ces précisions un peu théoriques étant présentées, devons-nous en déduire que nous, Communistes Marxistes-léninistes de France, nous appelons donc, immédiatement, dès ce soir ou dès demain matin, au soulèvement armé et que, par conséquent, nous ignorons et méprisons les luttes indispensables pour défendre les travailleurs victimes de l'exploitation, contre les mesures économiques et sociales que tentent de leur imposer les bourgeois de droite, du centre ou de gauche ?
.... Nous avons déjà dit que nous ne sommes ni des aventuriers ni des gauchistes.
.... Aussi consacrons-nous nos forces à toutes les luttes de la classe ouvrière et du peuple, sur tous les fronts où elles se produisent A travers ces luttes de classes, nous faisons tout pour élever la conscience révolutionnaire des masses, pour les préparer au recours ultérieur à des formes de lutte plus radicales, plus décisives, les conduisant finalement à la Révolution prolétarienne.
.... Illustrons brièvement les tâches que nous considérons donc comme les plus urgentes aujourd'hui.

1°- La lutte de classe contre classe

.... Les communistes marxistes-léninistes de France pratiquent la lutte de classe, participent activement à tous les combats soutenus par la classe ouvrière et par l'ensemble des salariés, contre la bourgeoisie capitaliste au pouvoir, contre le patronat et contre les réformistes et révisionnistes qui préconisent la collaboration de classes.
.... Dans les entreprises, les Communistes marxistes-léninistes militent pour faire triompher la ligne " classe contre classe ", pour imposer la véritable démocratie prolétarienne, pour faire prévaloir les tactiques les plus efficaces de " l'Unité à la base et dans l'action " et du " Tous ensemble et en même temps ".
.... A cet égard, nous devons saluer la participation considérable de nos Frères les travailleurs immigrés à toutes les luttes en cours. Ils font partie intégrante de la classe ouvrière de notre pays, en constitue 20% avec 2 millions d'ouvriers et sont affectés aux travaux les plus pénibles et les plus mal payés.
.... Les grèves soutenues par les travailleurs immigrés sont exemplaires à plusieurs titres : parce qu'ils pratiquent la démocratie ouvrière la plus conséquente ; parce qu'ils déjouent collectivement tous les pièges du pouvoir, du patronat et des éléments réformistes et révisionnistes ; parce qu'ils imposent une idéologie révolutionnaire prolétarienne. Aussi soutenons-nous sans réserve, et sans aucune ingérence dans leurs affaires, nous ne sommes pas des " donneurs de leçons " mais préférons apprendre auprès de ceux qui sont en lutte, oui, nous soutenons la grande grève historique prolongée dirigée et animée par le Comité de coordination des locataires des foyers-prisons de la Sonacotra, comme nous avons soutenu ou soutenons les mouvements plus récents des éboueurs ou des nettoyeurs du métro.
.... Les luttes " classe contre classe " constituent ainsi l'une de nos activités les plus actuelles, au cours desquelles les ouvriers communistes marxistes-léninistes se lient toujours plus étroitement avec leurs camarades de travail français et immigrés, et avec la masse de leur classe, la classe des esclaves modernes.

2°- La lutte contre les 2 superpuissances, l'impérialisme et le colonialisme

.... Les Communistes marxistes-léninistes de France dénoncent les préparatifs de guerre des deux superpuissances, tout en considérant que la plus agressive et la plus dangereuse à l'heure actuelle en Europe est le social-impérialisme russe.
.... Les Marxistes-léninistes agissent en toute circonstance pour soutenir activement les peuples du monde contre les entreprises impérialistes de ces deux super-grands, aussi bien contre le criminel impérialisme américain que contre le social-impérialisme russe qui dissimule son vrai visage en essayant d'utiliser le prestige ancien de l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques.
.... Les Marxistes-léninistes agissent en même temps contre l'impérialisme le colonialisme et le néo-colonialisme français, soutenant sans réserve les peuples révolutionnaires à qui l'on impose encore avec cynisme et par la violence que leurs ancêtres soient les Gaulois !
.... Les Marxistes-léninistes luttent pour l'indépendance nationale réelle et totales des peuples des Comores, de la Guadeloupe, de la Martinique, de la Réunion, de la Guyane, de la Nouvelle Calédonie, etc… de Djibouti, ainsi que de tous les peuples africains victimes de l'hypocrite violence néo-colonialiste française.

Les marxistes-léninistes soutiennent les peuples révolutionnaires à qui l'ont impose avec cynisme et par la violence que leurs " ancêtres soient les Gaulois "

(Photo : la chorale des étudiants comoriens à Gémenos)

 

.... Les luttes contre les deux superpuissances et contre l'impérialisme français constituent ainsi l'une de nos activités les plus actuelles , au cours desquelles les militants marxistes-léninistes défendent l'indépendance du peuple de France et non de la bourgeoisie capitaliste, et soutiennent les peuples révolutionnaires du monde de manière concrète, conformément au principe de l'internationalisme prolétarien.

3°- La Bataille politique de mars 78

.... Les Communistes marxistes-léninistes de France participeront à la bataille politique des Elections législatives prévues pour mars 1978.
.... A ce sujet une consultation démocratique en cours auprès de leurs militants de base n'est pas encore centralisée et l'on ne peut présager de ses résultats définitifs (2).
.... Nous pouvons cependant vous indiquer quel est l'objet de cette enquête, car il est utile qu'elle déborde les rangs des seuls militants et qu'elle s'adresse aussi à nos amis et aux masses populaires.
.... En 1978, quelle sera l'attitude la plus juste et la plus efficace que devront adopter les Communistes marxistes-léninistes de France pour faire connaître leurs raisons d'être, leurs idées, leurs propositions et leurs objectifs ?
.... Devront-ils préconiser l'abstention en laissant face à face les partis bourgeois de droite, du centre et de gauche ?
.... Ou devront-ils présenter leurs propres candidats, des ouvriers et des petits paysans authentiques, des hommes et des femmes du peuple, intervenant sous le signe de l'Union du prolétariat et des masses populaires pour des changements révolutionnaires, pour ouvrir la voie révolutionnaire au socialisme ?
.... Ce que nous pouvons proclamer dès aujourd'hui, quelle que soit la forme retenue par le jeu du centralisme démocratique, c'est qu'en mars 1978, ou plus tôt si nécessaire, les Marxistes-léninistes lanceront toutes leurs forces dans la bataille des Législatives pour expliquer aux électeurs et électrices qu'ils n'auront rien à attendre des résultats de ce scrutin. Ils leur diront que quel que soit le résultat de ces élections, la seule voie efficace pour imposer des changements profonds, réels et durables exigera de porter à des niveaux toujours plus combatifs et plus élevés les actions prolétariennes, populaires et révolutionnaires contre le patronat, contre le gouvernement qu'il soit de droite ou de gauche, comme contre les menaces des deux superpuissances.
.... Préparer concrètement et activement l'intervention des Communistes marxistes-léninistes de France dans la bataille politique de 1978, sans pour autant la considérer comme un début ou une fin en soi, voilà encore l'une des tâches actuelles auxquelles nous devons consacrer tous nos efforts.

4°- L'édification du Parti communiste marxiste-léniniste

.... Pour mener à bien toutes ces activités, et certes bien d'autres encore que nous ne pouvons toutes énoncer, il faut un authentique Parti communiste reconnu par la classe ouvrière comme son avant-garde et reconnu par les masses populaires.
.... Fondé en décembre 1967, ce Partie existe et poursuit son activité, bien qu'il ait été arbitrairement interdit le 12 juin 1968. C'est le Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France. Il a surmonté d'innombrables difficultés, dues certes à son enfance et au manque d'expérience de ses dirigeants et de ses militants, mais aussi et surtout dues aux attaques incessantes dont il a été l'objet de la part de tous les ennemis de classe du prolétariat et des masses révolutionnaires. Il a commis des erreurs, a su les reconnaître et les a corrigées. Il a pris l'initiative, voilà plusieurs années, d'œuvrer pour l'unification idéologique, politique et organisationnelle dans un Parti marxiste-léniniste unique de tous les militants et de toutes les formations nationales ou locales, qui se réclament du marxisme-léninisme et de la pensée maotsetoung.

.... Ce processus d'unification donne lieu à une inévitable lutte idéologique entre deux voies, entre deux lignes et donc entre représentants de deux classes, la classe ouvrière et la petite bourgeoisie. Mais la classe ouvrière et son idéologie prolétarienne l'emporteront inéluctablement à travers les épreuves des luttes de classe et des luttes révolutionnaires. Le critère de la pratique idéologique et politique sur la base d'une ligne fondamentalement marxiste-léniniste sera déterminant et décisif. Aussi sommes nous profondément convaincus que demain, contre l'idéologie et la politique de la bourgeoisie conservatrice, libérale réformiste et révisionniste, demain, oui, agiront ensemble, étroitement unis par leur commune adhésion aux principes du marxisme léninisme et à la pensée-maotsetoung, tous les ouvriers, tous les petits paysans, tous les intellectuels révolutionnaires prolétariens de notre pays.
.... L'édification de ce Parti communiste unique passe par la poursuite de l'édification de celui fond " à Puyricard voilà bientôt dix années ; nous savons qu'à travers les voies difficiles et tortueuses des luttes historiques en cours et à venir, elle se réalisera irrésistiblement.

Du pain et des roses

.... Amis et Camarades français et de toutes nationalités, nous luttons pour la société universelle de liberté, de justice et de paix qu'ont annoncés en leur temps Karl MARX et Frédéric ENGELS en affirmant qu'elle procurerait à tout être humain " du pain et des roses ". Cette société rejettera l'égoïsme, l'individualisme et l'exploitation de l'homme par l'homme, elle répondra au grand appel du " Manifeste communiste " enrichi par LENINE, STALINE, et MAO TSE-TOUNG : " Prolétaires de tous les pays, peuples et nations opprimées, unissez-vous". Etroitement unis dès maintenant, agissons ensemble, lançons toutes nos forces contre la bourgeoisie capitaliste, réactionnaire, réformiste ou révisionniste, contre les entreprises hégémoniques des deux superpuissances contre tout impérialisme, fascisme colonialisme ou néocolonialisme contre le sionisme et contre le racisme.
.... Pour la Révolution prolétarienne et la dictature du prolétariat !
.... Pour le socialisme !
.... Pour le communisme !

FIN
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1) Pour se procurer cet appel écrire à : L'Humanité rouge BP 61 75861 Paris-cedex 18

2) Cette discussion dont parlait le camarade Jacques JURQUET le 19 juin est aujourd'hui centralisée. L'éditorial de ce numéro fait le point sur le débat engagé et sur ces conclusions

 

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