CAHIER ROUGE n°14 -janvier 1978- Revue théorique du Comité Central du PCMLF
IIIème Congrès du PCMLF
Rapport politique

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CRITIQUE DE LA LIGNE DU IIe CONGRÈS
AUTOCRITIQUE DU COMITÉ CENTRAL

....... Répétons-le : le Comité central de notre Parti qui a convoqué, préparé et réuni le IIe Congrès, est le principal responsable des graves erreurs fondamentales qui ont favorisé le succès temporaire de cette ligne bourgeoise. Au sein du Comité central, cette responsabilité a été inégale, bien entendu, mais du fait qu'en définitive aucune voix ne s'est opposée de manière catégorique à celles des camarades qui ont commis les plus lourdes fautes, le Comité central a décidé de supporter dans son unité totale la responsabilité en cause. Le Secrétaire politique a entièrement partagé cette responsabilité dont il a communiqué de manière autocritique les principaux éléments au Comité central du Parti communiste chinois, ainsi que devant le VIIe Congrès du Parti du travail d'Albanie.
....... C'est dans les conditions de cette unité idéologique délibérée que le Comité central a publié un document autocritique approfondi après avoir pris les mesures nécessaires pour le rejet de la ligne bourgeoise, pour organiser une campagne de rectification et préparer la tenue du nouveau Congrès, celui qui nous rassemble aujourd'hui, qui a seul le pouvoir statutaire d'annuler définitivement le programme élaboré lors du Congrès précédent.
....... Etant donné que le IIIe Congrès a été convoqué pour condamner et rejeter la ligne bourgeoise du IIe Congrès, il est indispensable d'intégrer dans le rapport politique la critique de la ligne du IIe Congrès et l'autocritique du Comité central. Mais la discussion centraliste démocratique a provoqué des questions, des remarques et des suggestions de la part des cellules et des organismes intermédiaires. Bien que le document autocritique ait rencontré une très large approbation dans les rangs du Parti, le Comité central a tenu à examiner de près tous les points de vue exprimés. Aussi a-t-il désigné en son sein une commission chargée de présenter un rapport de synthèse des avis exprimés par l'ensemble des militants du Parti en vue d'enrichir l'autocritique. Ce rapport de synthèse va vous être soumis à la suite de la contribution spécifique du Comité central. En procédant ainsi, le IIIe Congrès peut et doit s'emparer de l'autocritique du Comité central pour l'élever au niveau d'une autocritique fondamentale de notre Parti dans sa totalité.
....... A la relecture de l'autocritique, vous pourrez d'ailleurs remarquer quelques modifications du document initial qui correspondent à des remarques et critiques constructives avancées par des organismes de base ou intermédiaires. La plus importante porte sur l'appréciation des initiatives de notre Parti pour entraîner dans des actions contre les deux superpuissances des groupes et personnalités politiques comme l'UJP, Olivier Germain-Thomas et Michel Jobert.
Passons donc immédiatement à cette autocritique.

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....... La pratique de l'autocritique a constitué l'une des quatre qualités fondamentales ayant permis au Parti communiste chinois, dirigé par Mao Tsetoung, d'être l'une des armes principales du peuple chinois pour vaincre ses ennemis en vingt-huit années de luttes et de guerres révolutionnaires.
....... La pratique de l'autocritique est une méthode de pensée et d'action dont Lénine lui-même avait déjà souligné la portée considérable: "L'attitude d'un parti politique en face de ses erreurs est un des critères les plus importants et les plus sûrs pour juger si ce parti est sérieux et s'il remplit réellement ses obligations envers sa classe et envers les masses laborieuses. Reconnaître ouvertement son erreur, en découvrir les causes, analyser la situation qui lui a donné naissance, examiner attentivement les moyens de corriger cette erreur, voilà la marque d'un parti sérieux... ".
....... La pratique de l'autocritique relève de l'idéologie prolétarienne et sert la Révolution. Elle est indissociable d'une conception matérialiste de l'erreur, dont elle rejette toute définition idéaliste, notamment toute qualification relevant de la morale bourgeoise. L'idéologie prolétarienne incite à découvrir les erreurs en vue de les corriger pour servir les luttes révolutionnaires. L'idéologie bourgeoise juge les erreurs d'un point de vue moral réactionnaire; il peut arriver que tout en se prétendant communiste, le petit-bourgeois ricane des erreurs du révolutionnaire prolétarien auquel il prétend donner des leçons, mais cela ne reflète que sa position de classe et son imposture. La pratique de l'autocritique se situe dans le champ de bataille des deux classes antagonistes du prolétariat révolutionnaire qui l'utilise, et de la bourgeoisie contre-révolutionnaire qui la rejette et tente de la discréditer.

 ....... Il y a eu aiguisement de la lutte entre deux lignes et deux idéologies dans nos propres rangs quand la 3e session du Comité central issu du IIe Congrès de notre Parti a résolu d'appeler tous les militants de base et des organismes intermédiaires à critiquer une partie du programme voté lors du IIe Congrès, a décidé de pratiquer l'autocritique jugée indispensable, a engagé une campagne de rectification.
....... Les partisans de la ligne bourgeoise du IIe Congrès ont surtout avancé, à ce moment-là, des arguments d'ordre statutaire pour s'opposer à la décision du Comité central. Ils ont invoqué que la ligne d'un Congrès doit être systématiquement et intégralement appliquée jusqu'à la tenue du Congrès suivant ; ils ont proclamé qu'elle constitue une loi obligatoire et immuable pour toute la période considérée; ils ont accusé le Comité central de violation des statuts. En vérité, en rappelant le juste principe de l'élaboration et de la fixation de la ligne d'un Parti marxiste-léniniste dans le cadre de ses Congrès statutaires, ils espéraient pouvoir imposer au Parti leur ligne bourgeoise dont nous examinerons de manière autocritique comment elle a pu s'imposer au IIe Congrès.
....... Le Comité central qui exerce dans le respect du centralisme démocratique la fonction statutaire de diriger le Parti se trouvait dans une situation tout à fait exceptionnelle car, d'une part, le programme du IIe Congrès comportait entre sa première et sa seconde partie une contradiction insoluble; d'autre part, cette seconde partie violait le contenu de classe prolétarien de la ligne fondamentale du marxisme-léninisme. Il suffit de relire la partie du programme ayant pour titre "Objectif stratégique actuel" et la partie intitulée "La voie de la révolution prolétarienne en France" pour constater qu'elles sont en contradiction. Nous allons les examiner de manière approfondie... Mais que pouvait donc et que devait donc faire le Comité central quand il eut constaté cette situation, sinon convoquer un nouveau Congrès et prendre immédiatement les indispensables mesures de rectification ? Certes, le principe d'application de la ligne définie lors d'un Congrès est un principe fondamental tout à fait juste. Son respect est nécessaire dans le cadre et dans le respect des principes idéologiques et organisationnels du Parti. Mais si, phénomène exceptionnel, la ligne issue du Congrès se trouve en réalité constituée par deux lignes différentes, voire opposées, qui sont juxtaposées dans un même programme, reflétant les luttes existant entre deux voies et deux idéologies à l'intérieur du Parti, comment donc ce juste principe pourrait-il être appliqué ? Si, lors du Congrès, a triomphé au moins partiellement une ligne bourgeoise, quelle attitude doit adopter un Comité central prolétarien ? L'une des deux lignes doit l'emporter sur l'autre, il n'est pas possible qu'elles soient mises en oeuvre en même temps. Le Comité central doit engager la lutte de classe et mettre en oeuvre une vaste campagne d'éducation et de rectification. Nous allons voir qu'en cette circonstance notre Comité central a rejeté la ligne bourgeoise et rallié la ligne prolétarienne. Les arguments "juridiques" invoqués par les tenants de la ligne bourgeoise contenue dans le programme du IIe Congrès revêtaient un caractère fallacieux et ne pouvaient être appliqués. Sous prétexte de respecter la ligne du IIe Congrès, ils visaient à imposer au Parti la partie bourgeoise du programme, tout en rejetant la partie prolétarienne qui s'y trouvait juxtaposée.

 

LE PROGRAMME DU IIè CONGRÈS

....... Voyons maintenant le programme du IIe Congrès, en soulignant d'abord les positions justes et les positions fausses, en expliquant ensuite le caractère de classe de ces dernières, puis en retraçant le processus chronologique du développement idéologique et politique qui a conduit à de telles positions.

 1ère partie: Objectif final

....... Dans la partie intitulée "Objectif final", nous ne trouvons pas d'erreur de principe. Toutefois, sur la base de notre expérience historique, pour définir le Mouvement communiste international, nous pouvons juger aujourd'hui préférable de retenir la référence aux principes du marxisme-léninisme et de la pensée maotsetoung plutôt que d'affirmer que se trouvent dans ses premiers rangs les Partis communistes chinois et albanais. Au cours des derniers mois, nous avons vu, en Europe notamment, lors de meetings internationaux multilatéraux se réclamant du marxisme-léninisme, que certains dirigeants proclamaient à tue-tête que le Parti du travail d'Albanie "est à la tête" des partis marxistes-léninistes du monde entier. Tel n'est pas notre point de vue, ce qui n'infirme en rien la considération historique que nous accordons au parti frère en cause.
....... D'autre part, le Parti communiste chinois, qui n'a jamais cessé de nous traiter d'égal à égal en dépit des différences importantes quantitatives, historiques et d'autres natures, a toujours rejeté explicitement la conception qui ferait de lui un parti dirigeant les autres partis marxistes-léninistes, disons pour être clairs, le parti-père de tous les autres partis communistes.
....... Ce serait faire preuve d'inconséquence que de condamner d'une part la conception et les pratiques révisionnistes du parti social-fasciste d'Union soviétique dans ses relations avec d'autres partis, et de contribuer d'autre part à recréer les conditions du développement du même phénomène entre partis marxistes-léninistes.
....... C'est donc par une référence fondamentale à la doctrine d'ensemble que constituent les principes du marxisme, du léninisme et de la pensée maotsetoung que nous devons caractériser le Mouvement communiste international.

 2ème partie: Objectif stratégique actuel

 ....... Voyons maintenant la partie du programme du IIe Congrès intitulée "Objectif stratégique actuel".
Ce qualificatif d'actuel a été employé ici pour distinguer socialisme et communisme, mais il ne nous paraît pas que ce soit là une nuance vraiment utile et facile à comprendre. Selon Marx et Engels eux-mêmes, le socialisme n'est autre que la société communiste dans sa première forme, ce qualificatif risque seulement d'entraîner quelque confusion ou ambiguïté, aussi proposons-nous de le supprimer purement et simplement. Cette partie du programme ne comporte aucune erreur sur les principes portant atteinte à la ligne fondamentale du socialisme scientifique. En particulier, elle réaffirme à juste titre que le but de notre Parti est "la destruction violente de la société capitaliste", que seule cette destruction permettra de "substituer la dictature du prolétariat à la dictature de la bourgeoisie".
....... Remarquons au surplus que cette partie du programme se garde bien d'avancer une certitude quant aux "circonstances historiques de la Révolution", et notamment par rapport à l'alternative du déclenchement de la Révolution avant ou à l'issue de la guerre; c'est là une position juste qu'abandonnera le programme dans sa troisième partie.

....... Dans cette deuxième partie, nous pouvons remarquer qu'elle a repris de manière complète deux formulations du Parti communiste chinois.
D'une part "mettre l'édification socialiste au service de la Révolution prolétarienne mondiale et garantir le bien-être du peuple travailleur", d'autre part "garantir la démocratie pour les masses populaires, exercer la dictature à l'encontre des exploiteurs, des contre-révolutionnaires et des traîtres".
....... Bien entendu, le contenu idéologique de ces deux citations a une valeur universelle pour tous les marxistes-léninistes, mais il importe de le conjuguer avec les conditions particulières de notre propre révolution. C'est pourquoi notre programme doit éviter de recourir ainsi à l'emploi de phrases ou de mots d'ordre parfaitement valables dans un autre pays, pour un autre peuple, dans la forme où nous les recevons, mais qu'il est indispensable d'adapter aux conditions historiques et spécifiques de chez nous. Même si la deuxième formulation a un contenu entièrement adaptable à notre propre socialisme, il est préférable de l'exprimer par nous-mêmes, avec des formules qui nous soient propres.
....... Mais ce ne sont là que des remarques ne remettant pas en cause la ligne fondamentale contenue dans cette partie du programme du IIe Congrès intitulée : "Objectif stratégique actuel".

3ème partie: La voie de la révolution prolétarienne en France

....... Passons à l'étude critique de la 3ème partie intitulée "La voie de la Révolution prolétarienne en France".
....... Dès la seconde phrase commence le glissement conduisant à une position unilatérale et de ce fait nullement dialectique: "La voie de la Révolution prolétarienne en France ...dépend étroitement de la situation internationale, caractérisée par l'existence et les contradictions des trois mondes". Cette affirmation ne prend en compte que les facteurs externes et va conduire directement à la sous-estimation, puis à l'abandon et même enfin au rejet délibéré de toute considération accordée aux facteurs internes. Des différentes circonstances historiques éventuelles de la Révolution prolétarienne en France, seule sera retenue celle exclusivement déterminée par la situation internationale, alors que depuis Lénine la preuve a été apportée qu'une Révolution socialiste peut triompher dans un seul pays. Les exemples ultérieurs multiples en ont attesté également. Mais voilà, notre programme, ici, ne retiendra comme circonstances historiques éventuelles de la Révolution que celles offertes par la situation internationale. Celle correspondant à la situation intérieure de la France sera totalement éludée ou, plus grave encore, elle sera explicitement écartée et éliminée.
....... Après un exposé sommaire mais nullement erroné de la thèse des trois mondes, le programme s'abandonne donc à un point de vue unilatéral et, simultanément, vide de tout contenu de classe prolétarien la notion d'indépendance nationale qu'il ne conçoit que sous un seul aspect: "c) le second monde composé par les pays capitalistes développés (dont la France) .. (est amené) à s'opposer chaque jour plus au contrôle et aux tentatives de contrôle des deux super-puissances et, par là, à tenter de préserver l'intégrité et la souveraineté nationales".
....... Si cette constatation n'est pas fausse en elle-même, dans la mesure où elle concerne la défense des intérêts propres aux groupes monopolistes français, ce qui l'est par contre et très gravement, c'est le caractère exclusif de la déduction unilatérale qui suit aussitôt: "C'est pourquoi, la voie de la Révolution prolétarienne passe par la lutte historique indispensable contre l'hégémonisme des deux super-puissances et notamment contre le danger principal que constitue le social-impérialisme russe".
....... Ici, la voie de la Révolution prolétarienne est située en dehors de la contradiction fondamentale de notre société pourtant mentionnée explicitement dans la partie précédente du programme.
....... Un choix délibéré est explicité et justifié par la phrase qui suit: "La rivalité croissante des deux super-puissances ...démontre que la guerre est imminente", et, dans tous les cas, la Révolution prolétarienne est subordonnée au préalable d'une guerre contre les deux super-puissances, ou tout au moins contre l'une d'entre elles : "soit que les peuples se dressent dans la Révolution, ce qui entraînerait l'intervention des super-puissances, soit que celles-ci engagent une guerre pour la domination de l'Europe".
....... Et comme le programme entend bien convaincre ses adeptes et lecteurs, une affirmation supplémentaire leur est assénée: "...le Parti communiste marxiste-léniniste de France estime que si les conditions de l'existence d'un mouvement de masse révolutionnaire peuvent exister rapidement en liaison avec l'approfondissement de la crise du capitalisme, par contre, cela ne suffirait pas à créer l'ensemble des conditions favorables au déclenchement d'une insurrection prolétarienne".
....... En clair, cela consiste à condamner par avance toute possibilité révolutionnaire qui proviendrait des facteurs internes, en invoquant de manière exclusive la prédominance jugée inéluctable des facteurs externes. En vérité, ce n'est pas du tout du charabia que nous découvrons ici, mais c'est une ligne très cohérente. Le programme débouche du point de vue pratique sur cette proclamation sinon explicite, du moins assurément implicite: "Ne faites surtout pas la Révolution parce que vous provoqueriez l'intervention immédiate des super-puissances !". Et de là à abandonner le combat contre le capitalisme français pour la Révolution prolétarienne en lui substituant "la tâche centrale actuelle de la Révolution en France", il n'y a même pas un pas à franchir, mais une simple continuité immédiate: cette tâche centrale consiste "à lutter contre les deux super-puissances et leurs agents, pour la défense nationale et contre la capitulation". Bien entendu, il s'agit de la défense nationale dont on a précisé plus haut que les pays capitalistes du second monde tentent de préserver son intégrité et sa souveraineté ! !

....... Voilà joué le tour, le mauvais tour qui va conduire notre Parti sur des positions bourgeoises, et la suite de cette partie du programme va s'efforcer, non sans succès, d'en préciser et consolider les causes et surtout les effets.
....... Le programme du Parti communiste marxiste-léniniste de France va alors définir ses tâches les plus urgentes en fonction de cette ligne d'indépendance nationale, présentée comme inexorablement préalable à la Révolution prolétarienne.
....... Alors qu'à cette époque déjà, d'après l'analyse du Président Mao lui-même, les facteurs de révolution et les facteurs de guerre grandissent simultanément, le programme ne retient que la croissance des facteurs de guerre et lui subordonne délibérément celle des facteurs de révolution.
....... Construit sur ces considérations résultant de la mise au rancart des facteurs internes, notamment de la contradiction fondamentale et principale de notre société, et conduisant à l'abandon du point de vue de classe prolétarien, le programme s'exprime ensuite dans l'énoncé péremptoire et comminatoire, on va voir à l'égard de qui, des huit points fixant les tâches immédiates et urgentes du Parti.
....... A l'égard de qui, disons-nous ? A l'égard des militants qui n'accepteraient pas ces huit points et que le programme du PCMLF accuserait alors sans nulle réserve de "condamner le prolétariat et les masses populaires à se mettre à la remorque du révisionnisme moderne" et de "favoriser, sous des apparences révolutionnaires les visées hégémoniques des deux super-puissances, surtout du social-impérialisme russe".

 

Les huit points du programme

 ....... Voyons donc ces huit points. Que disent-ils, que signifient-ils ? 

PREMIER POINT: "considérer que la cible centrale actuelle est le capital monopoleur ouest-européen et non pas les deux super-puissances ou considérer qu'il s'agit d'une seule et même cible immédiate... ".
....... Voilà qui est d'une gravité extrême. En effet, sera complice des révisionnistes, non seulement celui qui lutte seulement contre le capital monopoleur ouest-européen, mais même celui qui lutte simultanément contre les deux super-puissances et contre les capitalistes français.
....... Nous voici en vérité bien loin des indications formulées en 1963 par le Comité central du Parti communiste chinois, sous la direction de Mao Tsetoung, dans le point 10 des "Propositions concernant la ligne du Mouvement communiste international" ( connues sous le titre de Lettre en 25 points, en date du 14 juin 1963). Que disait en effet un passage de ce point 10 : "...Dans les pays capitalistes que les impérialistes américains contrôlent ou essaient de contrôler, la classe ouvrière et les masses populaires doivent diriger principalement leurs attaques contre l'impérialisme américain, et aussi contre le capital monopoliste et les autres forces de la réaction intérieure qui trahissent les intérêts de la nation... ".
....... Et l'on peut lire encore dans le même point 10 : "...En dirigeant la lutte révolutionnaire dans les pays impérialistes et capitalistes, les partis prolétariens doivent maintenir leur indépendance sur le plan idéologique, politique et de l'organisation. Ils doivent en même temps unir toutes les forces susceptibles d'être unies pour former un large front uni contre le capital monopoliste et contre la politique d'agression et de guerre de l'impérialisme... ".
(Les passages soulignés le sont par nous, aujourd'hui, en raison de l'intérêt qu'ils présentent par rapport à notre sujet).
....... Naturellement, il convient de nos jours de lire ces lignes en tenant compte du fait que depuis qu'elles furent écrites, à l'impérialisme américain est venu s'ajouter, sur le plan mondial, le social-impérialisme russe.
....... Dans le premier point de cette troisième partie du programme voté par le IIe Congrès de notre Parti, la contradiction fondamentale entre bourgeoisie et prolétariat se trouve rejetée non seulement en tant que contradiction principale de notre société, mais en tant que contradiction secondaire. De fait, elle n'existe pratiquement plus !
....... Aussi le programme prend-il ses distances, et quelles distances !, avec le point de vue de classe prolétarien auquel il substitue un point de vue "national" dont n'est d'ailleurs pas précisé le contenu de classe, et dont on sait très bien dans ce cas qu'il ne peut que recouvrir le point de vue de l'idéologie dominante, celle de la bourgeoisie capitaliste.

DEUXIÈME POINT: "dénoncer seulement en paroles le danger de guerre sans mettre tout en oeuvre pour préparer les masses populaires et le pays tout entier en prévision d'une guerre de résistance inévitable... ".
....... L'idée ici contenue ne serait pas fausse si elle n'était assortie de manière comminatoire de l'implication d'être assimilé aux révisionnistes en cas de non application intégrale. De toute façon, elle resterait unilatérale et incomplète, dans la mesure où elle n'envisage qu'une seule issue pour les masses populaires : la guerre de résistance inévitable, la révolution étant exclue de toute perspective éventuelle pour le peuple de France. On est ici assuré que la guerre " imminente" précèdera la Révolution. Aussi le programme ne concentre-t-il les forces du Parti que dans les luttes préparant la résistance en ne retenant qu'une seule hypothèse, l'occupation du pays.
....... C'est là, pour le moins, une vue figée, unique et particulièrement pessimiste de l'avenir.

TROISIÈME POINT : "Considérer que le révisionnisme en France est avant tout agent de la bourgeoisie monopoliste et ne pas mettre en évidence sa nature fondamentale d'agent du social-impérialisme russe, ne pas voir que sa collusion avec la bourgeoisie monopoliste contre le prolétariat révolutionnaire et les masses populaires est elle-même au service des visées hégémoniques du social-impérialisme russe... ".
....... Alors que quelques mois auparavant notre Parti analysait correctement tous les caractères du Parti communiste français, retenant parmi eux celui de "bourgeoisie révisionniste", ici on ne retient qu'un seul aspect: il est fondamentalement l'agent en France du social-impérialisme russe. Mieux, la référence à son caractère bourgeois est elle-même erronée: le programme parle du révisionnisme comme " agent " de la bourgeoisie monopoliste, l'assimilant de fait à une domesticité politique de type social-démocrate exclusivement chargée de la gérance ( et nous ne disons pas volontairement " gestion " car il y a une nuance importante entre les deux termes) du système capitaliste.

....... Aussi, ignorant totalement la méthode matérialiste dialectique, ce troisième point rejoint, objectivement en tout cas, les positions classiques des anti-communistes qui n'ont jamais vu dans le Parti communiste français, aujourd'hui comme à l'époque où il n'était pas encore révisionniste, qu'un "parti de l'étranger". Nous reviendrons plus loin sur cette question.

QUATRIÈME POINT : "Spéculer sur le caractère "capitulationniste" de la bourgeoisie sans prendre en considération que ses intérêts de classe sont en opposition avec les visées hégémoniques des deux super-puissances et refuser d'utiliser cette force politique dans la lutte révolutionnaire contre les deux super-puissances et en particulier contre le social-impérialisme russe et ses agents... ".
....... Voilà encore qui est très grave, car ce point de vue est celui qui fonde le caractère de classe de cette partie du programme. Il appelle sans ambage au soutien de la bourgeoisie monopoliste tout en s'efforçant d'accroître la confiance dans sa capacité de défendre... quoi donc ?.. "ses intérêts de classe" contre les entreprises hégémoniques des deux super-puissances. Et si l'on refuse cette opinion, c'est que l'on soutient le révisionnisme moderne.
....... Il y a ici une incompréhension profonde de la stratégie et de la tactique utilisées sur le plan mondial par nos camarades chinois, qui interviennent au nom d'un Etat pour diviser le monde capitaliste, en opposant les pays du second monde aux deux super-puissances. Nos camarades chinois soutiennent-ils les "intérêts de classe" des bourgeoisies monopolistes du second monde ? En aucune façon. Ils ne font que les inciter à s'opposer au premier monde. L'Etat chinois conserve en cette circonstance toute son indépendance et toute son autonomie, fort de son peuple multinational comptant plus de 800 millions d'habitants.
....... Comment notre Parti, qui ne détient en France aucune parcelle de pouvoir pourrait-il donc "utiliser la force politique" de la bourgeoisie monopoliste "dans la lutte contre les deux super-puissances" ? Et, pour mieux faire passer l'amère pilule de cette idée, le point 4 qualifie allègrement cette lutte de "révolutionnaire".
....... Sans nul doute est-ce donc bien dans ce quatrième point qu'a été abandonné de la manière la plus conséquente le point de vue de classe de la classe ouvrière.

CINQUIÈME POINT : "Parler du front uni en général et ne pas prendre en mains dés maintenant son édification... ".
....... Qu'est-ce donc le "front uni" en particulier qu'incite à édifier ce cinquième point, sinon celui réalisant une alliance avec la bourgeoisie monopoliste que les considérations du point précédent rendent effectivement indispensable pour la "lutte révolutionnaire contre les deux super-puissances" ?
....... Ici, nous sommes bien parvenus au bout du processus que nous avons vu commencer au début de cette troisième partie du programme: nous sommes dans le camp de la bourgeoisie capitaliste monopoliste qui, sans nul doute, n'en espérait pas tant de notre part ! ! 

SIXIÈME POINT: "Se prononcer pour l'union décisive des peuples d'Europe sous la direction de leurs partis marxistes-léninistes sans lutter, dès maintenant, pour le renforcement de l'unité européenne sur tous les plans... ".
....... La conséquence immédiate de ce qui précède dans cette troisième partie du programme apparaît ici fort nettement. Il faut choisir. Quelle sera la tâche centrale, prioritaire, pour agir contre la guerre " imminente" et construire le "front uni" avec les "patriotes" ? Le point 6 répond qu'avant même l'union des peuples d'Europe sous la direction de leurs partis marxistes-léninistes, cette tâche consistera à renforcer "l'unité européenne sur tous les plans". Or, cette unité européenne dont on a tant parlé ces derniers temps, c'est l'unité d'Etats capitalistes monopolistes "sur tous les plans", c'est à dire sur les plans politique, économique, militaire, etc.
....... Ainsi, le programme nous propose-t-il de confier aux groupes monopolistes européens la fonction implicitement dirigeante, préalable en tout cas, pour le renforcement de la lutte "sur tous les plans" conduite sous le drapeau de l'unité européenne.

SEPTIÈME POINT : "Développer la lutte pour les intérêts immédiats des masses sans la lier à la tâche centrale actuelle de la lutte révolutionnaire en France... ".
....... S'il n'avait été immédiatement combattu dans nos rangs, au niveau de la pratique de nos cellules d'entreprise comme par les réactions premières de certains de nos camarades dirigeants, ce point attesterait d'une méconnaissance profonde de notre Parti en ce qui concerne les luttes de classe des travailleurs.
....... Il exige sans ambages que celles-ci soient systématiquement rattachées à la lutte contre la cible centrale fixée à notre Parti, l'hégémonisme des deux super-puissances. Il implique l'abandon délibéré de ces autres cibles indissociables et les plus sensibles aux ouvriers et autres salariés: l'Etat et le patronat capitaliste en France.
....... La Conférence nationale ouvrière a largement démontré la nocivité et le contenu de classe d'une telle injonction aux militants de nos cellules d'entreprise.
....... Ici encore est évident l'abandon du point de vue de classe prolétarien. 

HUITIÈME POINT : "Confondre les conditions concrètes de l'existence d'un mouvement de masse révolutionnaire spontané dû à l'aggravation de la crise du capitalisme, avec les conditions intérieures ou extérieures favorables au déclenchement de l'insurrection prolétarienne sous la direction du Parti... ".
....... La cohérence d'ensemble de cette troisième partie du programme exigeait qu'il exprime de manière non ambiguë qu'il substituait à la Révolution prolétarienne la seule et exclusive guerre de Résistance contre les deux super-puissances, et particulièrement contre la plus dangereuse d'entre elles, le social-impérialisme russe.
....... Quoique dans un discours confus, ce point huit assume cette tâche et proclame implicitement que notre Parti ne se laissera pas facilement entraîner à la remorque d'un mouvement de masse révolutionnaire spontané. Attention à la provocation, camarades du PCMLF, tant que les "conditions intérieures et extérieures (!!?) ne permettront pas de déclencher l'insurrection prolétarienne" !
....... Autrement dit, comme le programme a souligné que la Révolution en France provoquerait l'intervention des deux super-puissances ou de l'une d'elles, autant ne pas se lancer dans cette aventure !

....... S'appuyant sur ce "Manifeste en huit points", le programme lance ensuite cinq appels au peuple de France au nom du PCMLF.

....... Tout n'est pas faux dans ces appels, mais l'ensemble reste fondamentalement marqué par la ligne non dialectique et bourgeoise.
....... Il est juste d'appeler "le prolétariat et le peuple. ..à élever leur vigilance face aux visées expansionnistes et agressives des deux super-puissances et en particulier du social-impérialisme russe"
....... "à se préparer en prévision d'une guerre... "
....... "à renforcer les liens et l'unité des peuples européens sous la direction de leurs partis marxistes-léninistes"
....... "à s'unir toujours davantage avec les peuples du tiers-monde et en particulier la République populaire de Chine et la République populaire d'Albanie".
....... Mais il est faux d'insister unilatéralement et exclusivement sur le caractère de cinquième colonne des dirigeants du Parti communiste français, présentés comme de simples et authentiques agents ou espions.
....... Il est également faux et dangereux d'appeler à subordonner les luttes de classe pour les revendications immédiates comme pour la Révolution prolétarienne au combat préalable contre les super-puissances. Si nos militants avaient essayé de répondre concrètement à cet appel, notre Parti n'aurait pas eu à attendre longtemps pour se couper complètement des premiers liens qu'il a si difficilement établis avec la classe ouvrière.
....... Le programme proclame enfin :
....... "Vive la lutte contre les deux super-puissances pour l'indépendance nationale !
....... Vive la Révolution prolétarienne en France ! Vive la Révolution mondiale ! "
....... Le moins qu'on puisse dire, c'est que cette conclusion ne parvient pas à dissimuler ou atténuer le caractère bourgeois de la troisième partie du programme. La notion d'indépendance nationale y reste conçue avec le contenu de classe de la bourgeoisie, ne serait-ce que par tout le contexte qui précède. Quant à la Révolution prolétarienne en France, la troisième partie du programme a bien montré quelle est la voie unique et exclusive, disons même obligatoire, ...elle passe par la réalisation du front uni, non point révolutionnaire, mais avec la bourgeoisie !! Les mots et la phraséologie ne sont pas assez forts pour dissimuler le contenu de classe de cette ligne que la 7 ème session de notre Comité central issu du IIè Congrès qualifia à juste titre de "bourgeoise".

 

Les idées fausses

....... Recensons maintenant de manière abrégée les différentes idées fausses que nous avons relevées.

PREMIÈRE IDÉE FAUSSE : tout subordonner à la situation internationale, sans accorder l'importance première à la situation intérieure. Cela revint à ne prendre en considération que la croissance des facteurs de guerre et à ignorer le développement simultané des facteurs de révolution.

SECONDE IDÉE FAUSSE : annoncer que la troisième guerre mondiale déclenchée par les deux super-puissances était "imminente", alors qu'en réalité, d'un côté comme de l'autre les deux super-puissances n'étaient pu encore prêtes à cet affrontement inévitable.

TROISIÈME IDÉE FAUSSE: affirmer que le déclenchement ou la victoire de la Révolution prolétarienne en France provoquerait inéluctablement l'intervention des super-puissances, ce qui conduisait à renoncer à la préparation de la Révolution prolétarienne.

QUATRIÈME IDÉE FAUSSE : invoquer l'indépendance nationale sans préciser son contenu de classe, ce qui revenait à bavarder sur l'indépendance nationale de la France capitaliste.

CINQUIÈME IDÉE FAUSSE: ne voir dans le Parti communiste français qu'une cinquième colonne au service essentiellement militaire des forces agressives du social-impérialisme russe, sans retenir la nature de classe bourgeoise révisionniste et sans discerner les contradictions réelles existant entre les dirigeants révisionnistes russes et français.

SIXIÈME IDÉE FAUSSE : refuser de comprendre dans la cible centrale du PCMLF le capital monopoleur français, ce qui revenait à ignorer volontairement la contradiction principale de notre société qui oppose fondamentalement la classe ouvrière et la bourgeosie.

SEPTIÈME IDÉE FAUSSE : prétendre que le parti révisionniste en France n'est, secondairement d'ailleurs, qu'une force au service des intérêts de la grande bourgeoisie capitaliste monopoliste détentrice du pouvoir et de l'Etat capitaliste, alors que ce parti re- présente des intérêts bourgeois bien précis entrant en contradiction avec ceux de la fraction de cette bourgeoisie monopoliste dominant actuellement l'Etat.

HUITIÈME IDÉE FAUSSE : croire que te PCMLF doit et peut "utiliser" la force politique de la bourgeoisie capitaliste monopoliste d'Etat.

NEUVIÈME IDÉE FAUSSE : parler de construire un "front uni" impliquant l'alliance avec la bourgeoisie capitaliste monopoliste d'Etat ou progressiste, comme s'il s'agissait d'une bourgeoisie nationale et non d'une bourgeoisie réactionnaire ayant déjà largement fait la preuve de son esprit capitulationniste si se trouvent préservés ses super-profits au détriment de l'intérêt national de la classe ouvrière et du peuple laborieux.

DIXIÈME IDÉE FAUSSE : préconiser le soutien à l'Union européenne, sans souligner les caractères visant à l'exploitation capitaliste des peuples européens tout en ne mettant en avant que l'aspect de résistance et opposition aux entreprises des deux super-puissances.

ONZIÈME IDÉE FAUSSE: subordonner les luttes de classe revendicatives et politiques des travailleurs à la lutte préalable contre les deux super-puissances.

DOUZIÈME IDÉE FAUSSE: inventer une rupture entre le développement révolutionnaire spontané des masses et le travail révolutionnaire conscient du PCMLF, alors que la fonction même d'un Parti révolutionnaire prolétarien consiste à éduquer et diriger le mouvement révolutionnaire des masses.

....... Précisons que, sous des formulations différentes, plusieurs de ces idées fausses ne faisaient que se répéter.

Distinction des erreurs fondamentales et superficielles

....... Après cette énumération sommaire des principales idées fausses contenues dans la troisième partie du programme du IIe Congrès, il importe d'effectuer une distinction de principe entre celles qui violaient la ligne fondamentale et les principes du marxisme-léninisme, et celles qui ne portaient que sur des questions plus superficielles, essentiellement les erreurs d'analyse ou de tactique. Les premières ont justifié la convocation du IIIe Congrès, tandis que les autres pouvaient être aisément rectifiées par le Comité central dans le cadre du fonctionnement du centralisme démocratique.
....... Dans la pratique, le Comité central et l'immense majorité du Parti ont rectifié fort justement et légitimement toutes ces erreurs, y compris celles portant sur les principes fondamentaux, mais en ce qui concerne ces dernières, l'intervention d'un nouveau Congrès était à la fois indispensable et statutaire.
....... Considérer la guerre comme étant " imminente", ou ne pas discerner le caractère simultané du développement des facteurs de révolution et des facteurs de guerre, engageait notre Parti à la fixation d'une ligne tactique erronée, mais n'impliquait pas forcément qu'il renonce à son caractère de classe. De telles erreurs, comme celle concernant l'analyse unilatérale du Parti révisionniste, ne portaient pas atteinte à la ligne fondamentale si demeuraient respectés les principes marxistes-léninistes. Le critère de la pratique de notre Parti allait rapidement révéler ces erreurs par les échecs de nos campagnes et de nos efforts.
....... Mais préconiser, même implicitement, une alliance avec la bourgeoisie monopoliste, sous des prétextes patriotiques abstraits, en assurant que ce serait là une voie révolutionnaire, consistait à abandonner toute prise en considération de la contradiction principale de notre société entre la classe ouvrière et la bourgeoisie capitaliste monopoliste d'Etat. C'était confondre le "Front uni mondial contre les deux super-puissances" avec le "Front uni" que nous devons construire en France en tant que l'une des 3 armes nécessaires pour la révolution prolétarienne. C'était là une erreur portant une très grave atteinte à la ligne fondamentale de notre Parti et à son caractère marxiste-léniniste, c'était abandonner délibérément le point de vue de classe prolétarien pour se placer sur les positions de la bourgeoisie, à sa remorque idéologique et politique. C'était à brève échéance la mort de notre Parti ou sa transformation pure et simple en formation politique bourgeoise.
....... Ce phénomène doit retenir notre attention critique et autocritique la plus résolument vigilante. En effet, l'histoire du mouvement communiste et ouvrier de notre pays, de notre peuple, comporte l'exemple tragique de la mutation de forces se proclamant communistes en forces ouvertement fascistes. Qui ne se souvient ou qui ne connaît les processus qui ont conduit des dirigeants, et à leur suite des militants, comme Doriot ou Sabiani, des rangs du Parti communiste français à la constitution de ligues fascistes. Il ne faut pas croire que de tels changements se sont produits avec cynisme et brutalité soudaine, ils n'auraient entraîné personne, ils se sont développés progressivement sur la base de processus idéologiques et politiques en s'appuyant sur des idées et des programmes qui ne se sont pas révélés sous leurs véritables visages dès le départ, bien au contraire. Le Parti édifié par Doriot ne s'appelait pas fasciste, mais populaire et français, c'était le Parti populaire français; il déboucha sur l'alliance et même l'intégration les plus complètes avec le Parti national socialiste allemand, le nazisme hitlérien.
....... Quand on connaît les positions politiques hystériques développées par certains des militants qui étaient dans nos rangs au moment du IIe Congrès, quand on sait de source assez sérieuse que des éléments fascistes de Versailles se sont vantés d'avoir efficacement infiltré le PCMLF, quand on se souvient qu'à une certaine période nous avions fréquemment droit aux louanges de l'éditorialiste ou des rédacteurs d'un hebdomadaire comme " Valeurs actuelles", dirigé par un ancien collaborateur, nous sommes portés à considérer d'un point de vue extrêmement sévère les erreurs de notre IIe Congrès et plus particulièrement celle portant atteinte à la ligne fondamentale de notre Parti, qui perd tout contenu de classe prolétarien si elle s'écarte des principes du marxisme, du léninisme et de la pensée maotsetoung.
....... Est-ce sans honte que nous nous souvenons du changement d'attitude à notre égard, pendant certes un très court laps de temps, de la police de l'Etat bourgeois ? 

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