RAPPORT
POLITIQUE
présenté devant le IIIè
Congrès du PCMLF
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Camarades,
....... Notre Parti, le Parti communiste
marxiste-léniniste de France, vient de
célébrer son 10e anniversaire.
Préparée
depuis 1963, sa naissance, les 30 et 31 décembre
1967, a consacré en France une rupture fondamentale
entre marxisme-léninisme et révisionnisme
moderne. Elle a été une conséquence
directe de la scission perpétrée dans le
Mouvement communiste international par les dirigeants du
Parti communiste d'Union soviétique ayant alors
à leur tête le renégat et traître
Khrouchtchev.
.......
A ce titre, pour mieux
connaître et apprécier la signification
fondamentale et historique de la naissance de notre Parti,
il est utile de rappeler, même sommairement, le
processus des événements qui ont conduit
à la rupture intervenue en 1963, entre, d'une part,
le Parti communiste d'Union soviétique et d'autre
part, le Parti communiste chinois, le Parti du travail
d'Albanie et quelques autres Partis ayant refusé de
se soumettre à cette même
baguette.
.......
Dès la fin de la
deuxième guerre mondiale, des points de vue et des
pratiques différents opposèrent le Parti
communiste chinois et le Parti communiste d'Union
soviétique, d'abord sur la question même du
développement de la Révolution chinoise, puis
sur différentes autres questions. Après la
victoire de la Révolution chinoise, Staline reconnut
la justesse de la voie qu'avait choisie Mao Tsetoung pour
conduire le peuple chinois à l'écrasement des
impérialistes étrangers et des
réactionnaires chinois. Mais après la mort de
Staline, essentiellement à partir de 1956, de
nouvelles contradictions apparurent qui portèrent sur
plusieurs questions fondamentales.
.......Les
divergences de plus en plus aiguës entre les deux
Partis prirent leur source, non seulement dans leurs
relations bilatérales, mais aussi et surtout dans une
suite d'événements qui se produisirent dans
des pays d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine, dans
une région du monde que Mao Tsetoung qualifiait de
zone des tempêtes. Une période de l'histoire du
monde s'était ouverte en effet au cours de laquelle
les peuples des colonies et pays dominés recouraient
à des révolutions de libération
nationale anti-impérialistes qui contribuaient
activement aux progrès et succès de la
Révolution mondiale prolétarienne. Cette
période n'est d'ailleurs pas achevée. Or, sous
prétexte de préserver la paix dans le monde et
de réaliser la révolution par des voies
pacifiques, le Parti communiste d'Union soviétique
invoquait une prétendue coexistence pacifique avec
l'impérialisme pour refuser tout soutien effectif aux
peuples révolutionnaires. Par contre, le Parti
communiste chinois soutenait activement et sans
réserve toutes les luttes nationales
révolutionnaires anti-impérialistes et
anti-colonialistes.
....... Pour sa part, le Parti du travail d'Albanie,
étroitement lié au Parti communiste d'Union
soviétique jusqu'en 1956, commença par
accepter la thèse du passage pacifique
développée par Khrouchtchev devant le XXe
Congrès du Parti communiste d'Union
soviétique, et défendit même la
théorie d'après laquelle le socialisme peut
triompher du capitalisme par la compétition
pacifique. Cependant, une contradiction qu'il eut dès
le XXe Congrès avec Khrouchtchev, non
réglée sur le champ, et pour cause, prit par
la suite le caractère d'une contradiction
fondamentale entre le Parti du travail d'Albanie et le Parti
communiste d'Union soviétique. Cette contradiction
portait sur la question de la persistance de la lutte de
classes pendant la dictature du prolétariat, elle
avait surgi parce que le Parti du travail d'Albanie refusait
la demande de Khrouchtchev de réhabiliter l'un de ses
anciens dirigeants, Koçi Xoxe, ainsi que quelques
autres membres du Parti, fusillés en 1948 pour avoir
été des agents de la Ligue des communistes
yougoslaves au sein du PTA.
....... Nous n'entendons pas réduire à
nos seules indications toutes les contradictions apparues
dans le Mouvement communiste international, mais nous
soulignons essentiellement les questions principales sur
lesquelles prirent appui les premières contradictions
entre les Partis communistes chinois et albanais d'une part,
et le Parti communiste d'Union soviétique d'autre
part, ces trois partis ayant la commune particularité
d'être déjà détenteurs du pouvoir
dans leur pays respectif.
....... Par la suite, les contradictions entre le Parti
du travail d'Albanie et le Parti communiste d'Union
soviétique s'étendirent à toutes les
questions fondamentales sur lesquelles s'opposaient
marxisme-léninisme et révisionnisme moderne.
Les dirigeants communistes albanais se joignirent aux
représentants chinois qui engageaient des luttes de
principe dans toutes les rencontres, dans tous les
Congrès et dans les Conférences
internationales réunissant des partis appartenant au
Mouvement communiste international.
....... Afin de rétablir un point d'histoire sur
lequel pendant longtemps nous avons eu des connaissances et
idées insuffisantes et erronées, il convient
de remarquer que ce sont les dirigeants du Parti communiste
chinois, et non comme nous le pensions, ceux du Parti du
travail d'Albanie, qui ont lancé les premières
attaques explicites contre les positions de Khrouchtchev au
XXe Congrès du Parti communiste d'Union
soviétique et contre l'ensemble des théories
et proclamations du révisionnisme
moderne.
....... Dès 1956, parurent les articles chinois
"A propos de la dictature du
prolétariat" et
"Encore une fois à
propos de la dictature du prolétariat " rédigés sous la direction de
Mao Tsetoung et traitant de la question de Staline, en
prenant la défense de son oeuvre jugée
positive à 70%. Il serait intéressant à
ce sujet de pouvoir lire le rapport d'Enver Hoxha
présenté à la même époque
devant le IIIe Congrès du Parti du travail d'Albanie,
pour se rendre compte de la distance qui séparait
alors sur cette question les camarades chinois et albanais.
Ensuite, le 10 novembre 1957, la délégation
chinoise conduite par Mao Tsetoung à une
Conférence des partis communistes et ouvriers
réunie à Moscou, déposait ses
"Thèses sur le passage pacifique" qui allaient
à l'encontre des thèses soviétiques. La
délégation du Parti du travail d'Albanie,
selon l'histoire du Parti du travail d'Albanie,
"joignit ses efforts à
ceux de la délégation du Parti communiste de
Chine... ".
....... Dans les
pays où les partis communistes n'avaient pas encore
conquis le pouvoir, les luttes entre
marxisme-léninisme et révisionnisme moderne se
manifestèrent sous des formes
différentes.
....... Les prolétariats des pays capitalistes
et leurs partis communistes respectifs soutenaient certes
des luttes revendicatives, et même des luttes
politiques de classe, mais aucune d'entre elles ne prenait
un caractère révolutionnaire.
....... Préparé jusqu'en 1956 par la mise
en avant de théories et pratiques opportunistes de
droite, le révisionnisme moderne submergea facilement
le Parti communiste français. dès après
le XXe Congrès khrouchtchévien. Ce
phénomène connut un essor irréversible
pendant la guerre d'Algérie et tout au long des
années 60, jusqu'à nos jours. Il convient de
rappeler que Maurice Thorez avait déjà
avancé des thèses révisionnistes sur le
passage pacifique et la coexistence pacifique avec la
bourgeoisie, dans la pratique et sur le plan
théorique, dès 1945 et 1946. Au surplus, avant
même qu'elle ne soit officiellement adoptée par
le Parti communiste d'Union soviétique, le Parti
communiste français avait observé une attitude
non conforme aux principes de l'internationalisme
prolétarien en présence des luttes
révolutionnaires des peuples
colonisés.
....... A partir de 1956, agissant dans les rangs du
Parti communiste français, les
marxistes-léninistes isolés intervinrent
certes contre la critique de Staline telle qu'elle avait
été présentée au XXe
Congrès du Parti communiste d'Union
soviétique, contre la tactique opportuniste
préconisant l'alliance sans principe avec le Parti
socialiste et contre la politique concernant les questions
coloniales. Mais, avec le recul de l'Histoire, il est
possible de discerner maintenant que, des différents
points d'affrontement sur lesquels s'opposèrent les
marxistes-léninistes et révisionnistes
modernes, le principal concerna la guerre d'Algérie.
Les textes du parti révisionniste français en
font foi eux-mêmes. Il est de fait qu'en 1956 les
activités respectives et isolées de camarades
comme François Marty ou Jacques Jurquet pour
s'opposer à la ligne des dirigeants du Parti
communiste français, portèrent sur la question
du soutien à la lutte de libération nationale
du peuple algérien.
....... Ces circonstances historiques propres à
la France expliquent que le mouvement
marxiste-léniniste n'est pas né dans notre
pays d'abord à l'occasion des luttes de classes
opposant la classe ouvrière et la bourgeoisie, mais
est apparu à l'occasion de l'affrontement au sein du
Mouvement communiste international, à un moment
où les plus importantes luttes mondiales furent non
point celles des prolétariats des pays capitalistes,
mais les luttes révolutionnaires
anti-impérialistes et anti-capitalistes des peuples
du tiers-monde.
....... De cette réalité découle
le fait que les premiers marxistes-léninistes
n'influencèrent pas de manière efficace la
classe ouvrière. Cette évidence est
explicitement manifeste dans l'un des premiers mots d'ordre
lancé par eux, c'est à dire par nous,
camarades : "Il faut arracher
la classe ouvrière à l'influence du
révisionnisme moderne !
".
....... Dans une telle situation, fallait-il
créer le Parti ? Convenait-il de courir le risque de
constituer un Parti encore très peu lié aux
travailleurs et ayant des effectifs très
inférieurs à ceux du vieux Parti dominé
par la baguette du révisionnisme moderne ? Ou bien
eut-il été préférable d'attendre
qu'à la faveur d'une nouvelle crise, ou d'une
nouvelle guerre, ce Parti jaillisse spontanément des
luttes de classe et de masse, qu'elles soient sociales ou
nationales ?
....... Certains croient pouvoir contester la
légitimité de la fondation de notre Parti en
invoquant sa composition numérique faible, ainsi que
ses erreurs et ses insuffisances. A la vérité,
ils ne comprennent pas ce qui reste principal et fondamental
dans sa naissance, à savoir qu'elle a
représenté la volonté de rompre
idéologiquement, politiquement et
organisationnellement avec le Parti communiste
français, dès lors qu'il était devenu
le support du révisionnisme moderne en France. Oui,
camarades, les premiers marxistes-léninistes agirent
conformément aux enseignements des expériences
révolutionnaires concrètes
réalisées par Lénine et par Mao
Tsetoung. Ils affrontèrent, sans précipitation
mais sans attendre plus qu'il ne le fallait, le
révisionnisme moderne, préparèrent la
fondation du Parti et le créèrent dès
qu'ils eurent réuni les éléments
indispensables à sa naissance: un premier noyau
dirigeant et une première analyse des
classes.
....... Vive le Xe anniversaire du Parti communiste
marxiste-léniniste de France !
....... Gloire à la mémoire du camarade
François Marty, qui fut l'un de ses fondateurs et qui
demeure à titre posthume son Président
d'honneur !
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BILAN DE 10 ANS
D'ACTIVITÉ
DU
P.C.M.L.F.
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....... Le bilan
de développement et d'activité de notre Parti
au cours des dix années écoulées fait
apparaître des points positifs et des points
négatifs sur tous les plans: idéologique,
politique et organisationnel.
....... Ce bilan ne saurait être conçu
indépendamment des événements
politiques survenus en France et dans le monde au cours de
la période considérée. Vous pourrez
vous reporter utilement à ce sujet à la
chronologie sommaire de ces événements, qui se
trouve dans le dossier de chaque
délégué et porte sur la décennie
allant du 1er janvier 1968 au 31 décembre 1977. Vous
trouverez également dans ce dossier la longue liste
de toutes les activités de notre Parti au cours de la
même période.
....... Anticipant sur les éléments
concrets de ce bilan qui vont figurer dans la
dernière partie de ce rapport et dans le rapport
d'organisation, si nous comparons ce qu'était notre
Parti il y a dix ans et ce qu'il est aujourd'hui, nous
pouvons affirmer que le résultat de son bilan de
développement et d'activité est
positif.
....... Sommes-nous parvenus en dix années
à unir tout le Parti ? Pas encore, mais des
progrès considérables ont été
réalisés dans ce sens.
....... Avons-nous renforcé son unité
idéologique et politique? C'est incontestable,
même si doivent être soutenus encore de
persévérants efforts pour parvenir à
une authentique bolchévisation, c'est à dire
à la généralisation de l'implantation
ouvrière dans les entreprises et à la
systématisation des mêmes initiatives et
activités de toutes nos cellules dans toute la
France, au même moment, dans les mêmes
périodes, sur les mêmes
objectifs.
....... Avons-nous renforcé son unité
d'organisation ? Oui, dans une large mesure, même si
de nouveaux progrès s'avèrent
indispensables.
....... Notre Parti a-t-il arraché la classe
ouvrière à l'influence du révisionnisme
moderne ? Malheureusement pas encore. Il n'a pas
gagné l'avant-garde de la classe ouvrière mais
seulement un certain nombre de militants ouvriers qui en
font partie. La classe ouvrière reste dans sa masse
sous l'influence du révisionnisme moderne, du
réformisme ou de la bourgeoisie ouvertement
réactionnaire.
....... Ces faits prouvent que, concrètement,
nous nous trouvons toujours dans la première
étape de développement de notre Parti. Il sort
à peine de son enfance et commence son adolescence.
Il n'a pas atteint la période de sa maturité.
Il dispose d'un noyau dirigeant unifié sur le plan
idéologique mais encore insuffisant, tant dans sa
composition numérique qu'en ce qui concerne son
niveau politique.
....... La question de l'édification d'un Parti
marxiste-léniniste est une question des plus
délicates. Affirmer à son sujet que
"la ligne idéologique et
politique fondamentale est
déterminante". signifie
que le Parti se développe avec succès s'il
adopte de justes positions face aux événements
auxquels il est constamment confronté.
....... Cependant, en dépit de
l'inexpérience initiale de ses dirigeants et des
erreurs commises dans différents domaines depuis
1963, la première constatation que nous pouvons faire
à l'ouverture de ce Ille Congrès, c'est que le
Parti communiste marxiste-léniniste de France existe,
continue son activité, persévère
malgré les nombreuses attaques lancées pour le
détruire, de l'extérieur comme de
l'intérieur de ses rangs. Que d'épreuves
n'a-t-il pas dû affronter et surmonter depuis les
coups de revolver d'un commando révisionniste
à Puyricard, le jour de sa fondation, jusqu'aux
agissements scissionnistes de ces derniers mois, disons
même de ces dernières semaines, en passant par
les violences révisionnistes
déchaînées contre ses militants, puis
par sa mise arbitraire dans l'illégalité, le
12 juin 1968, par la double et profonde crise de 1970, et
enfin par la ligne bourgeoise qui s'imposa lors du IIe
Congrès.
....... C'est d'ailleurs justement à l'occasion
de la préparation de ce IIe Congrès que fut
dressé un premier bilan assez approfondi portant sur
la période écoulée entre le
Congrès constitutif de Puyricard et le début
de l'année 1975. Ce document faisait partie
intégrante du rapport devant être
présenté devant le Congrès, mais s'il
fut envoyé avant le Congrès lui-même, ce
fut dans un délai n'en permettant pas une
étude sérieuse. De plus, il fut absolument
absent des préoccupations et des débats du IIe
Congrès. Aussi, par la suite, dans un souci de
rectification, fut-il re. publié in extenso dans le
Cahier rouge N°11. Mais, fut-il étudié
correctement ? Et combien de camarades ayant
adhéré à notre Parti depuis cette
époque en ont-ils eu connaissance? Certes, nous ne
pouvons alourdir le présent rapport politique en y
intégrant . l'ensemble de ce bilan dressé en
1975, mais nous demandons à tous les
délégués et à tous les membres
du Parti de s'y reporter en vue d'accéder à
une connaissance sérieuse de la vie de notre Parti
pendant les sept premières années de son
existence.
....... Aujourd'hui, trois ans plus tard, nous pouvons
dire que la décennie écoulée depuis la
création de notre Parti mérite d'être
caractérisée comme une période de
luttes incessantes pour son existence en tant que Parti
révolutionnaire prolétarien authentique. Avant
d'en évoquer les développements principaux et
les caractéristiques des luttes de lignes
antagoniques qui se sont produites au cours des dix
années écoulées, il convient de
s'efforcer de bien distinguer les luttes idéologiques
positives et les luttes entre deux lignes
opposées.
....... Le Président Mao a enseigné que
"l'opposition et la lutte entre
conceptions différentes apparaissent constamment au
sein du Parti". Il a dit que
c'est là "le reflet dans
le Parti des contradictions de classes et des contradictions
entre le nouveau et l'ancien existant dans ta
société". Il a
ajouté: "S'il n y avait
pas dans le Parti de contradictions et de luttes
idéologiques pour les résoudre, la vie du
Parti prendrait fin". A propos
des luttes idéologiques, il a indiqué
:
....... "Nous sommes pour
la lutte idéologique positive car elle est l'arme qui
assure l'unité à l'intérieur du Parti
et des groupements révolutionnaires dans
l'intérêt de notre combat".
....... Comment distinguer les luttes
idéologiques positives des luttes entre deux lignes
opposées et antagoniques ? C'est là une
question à laquelle nous nous sommes trouvés
confrontés en de nombreuses circonstances et nous
avons toujours rencontré des difficultés pour
la régler correctement. Pour parvenir à
maîtriser efficacement la méthode des luttes
idéologiques positives et ne pas la confondre avec
les luttes entre deux lignes antagoniques, nous devons nous
référer à la méthode
préconisée par le Président Mao pour
trouver de justes solutions aux contradictions au sein du
peuple, en les distinguant des contradictions entre l'ennemi
et nous.
....... Cela signifie qu'il convient de faire preuve
d'une grande patience quand se manifestent des
contradictions dans les rangs de notre Parti, soit entre
membres d'une même cellule ou d'un même
organisme et l'organisme supérieur. C'est seulement
par la discussion et la conviction que l'on doit parvenir
à unifier les militants ou organismes qui se trouvent
en désaccord. Naturellement, il existe une loi qui
est celle de tout parti marxiste-léniniste, loi qui
doit être appliquée par tous et qui,
conformément au centralisme démocratique,
impose à chacun ou à chaque organisme d'avoir
une activité concrète conforme à la
ligne et aux directives du Comité central. Le
caractère antagonique apparaît dès qu'un
militant ou un organisme, ne limitant pas son droit à
exprimer ses désaccords aux conditions fixées
par les Statuts, commence à rompre la discipline en
ne participant plus aux activités demandées
par le Comité central, ou en y participant de
manière différente à celle voulue.
Dès lors, les luttes idéologiques positives
cèdent le pas à des luttes de ligne
antagoniques et le Parti subit de graves
dommages.
....... Dans nos rangs, depuis décembre 1967,
les luttes idéologiques, parfois
désordonnées, ont en définitive
contribué à la vie et à la progression
du Parti. Mais les luttes entre deux lignes opposées
qu'il a connues, ont freiné temporairement de
manière néfaste son développement
idéologique, politique et
organisationnel.
....... La première grande lutte de lignes qui
opposa des représentants idéologiques de la
bourgeoisie à des camarades qui se tenaient
inflexiblement sur des positions de classe
prolétariennes, s'est développée de
1963 jusqu'à la fondation du Parti, fin
décembre 1967. Elle connut des manifestations
multiples, des phases d'accalmie et des rebondissements.
Elle porta dans un premier temps sur la question de la
rupture organisationnelle avec le Parti communiste
français soumis à la baguette du
révisionnisme moderne.
Pouvait-il y avoir en
effet une rupture réelle sur le double plan
idéologique et politique si n'intervenait pas
simultanément une rupture organisationnelle ? Elle
porta dans une seconde période sur la question de la
création d'un nouveau Parti
marxiste-léniniste.
....... La seconde grande lutte de lignes entre deux
voies, deux idéologies, deux classes, débuta
dès la tenue du Congrès constitutif du Parti
et se manifesta en de multiples occasions à la base
du Parti comme dans ses organismes dirigeants,
particulièrement au sein du Comité central
élu par le Congrès, et par la suite dans la
Direction centrale clandestine mise en place après
l'interdiction du Parti, le 12 juin 1968. Cette seconde
grande lutte concerna essentiellement la question de savoir
qui, quelle classe, quelle idéologie, allait
détenir la direction du Parti, la petite-bourgeoisie
intellectualiste, opportuniste "de gauche" comme de droite,
ou les fondateurs du mouvement marxiste-léniniste en
1963, devenus dirigeants du Parti à sa naissance, qui
se plaçaient inflexiblement sur les positions
idéologiques révolutionnaires du
prolétariat. Cette seconde grande lutte de lignes
couvrit la période allant du 30 décembre 1967
à la tenue de la Conférence nationale
d'édification prolétarienne réunie avec
succès le 12 juin 1971. Elle se déchaîna
d'abord au sein du Parti et provoqua la double scission de
février et octobre 1970, date après laquelle
elle fut poursuivie, de l'extérieur du Parti, en vue
de le détruire, mais en vain.
....... Une lutte idéologique prolongée
se déroula ensuite au sein du Comité central
d'une part, et entre la majorité du Comité
central et le Collectif de travail parisien d'autre part. La
simultanéité et l'identité de cette
lutte tint au fait que le secrétaire politique du
Collectif de travail parisien était membre du
Comité central et du Bureau politique de notre Parti.
Cette lutte porta essentiellement sur l'analyse des
événements internationaux de l'époque,
et sur le fonctionnement du centralisme démocratique
au niveau de l'ensemble de la région parisienne. Elle
se termina par une solution relevant de la pratique
idéologique de la résolution des
contradictions au sein du peuple. Le Collectif de travail
parisien fut dissous par le Comité central, mais
chacun de ses membres fit preuve d'un esprit de parti propre
à l'idéologie prolétarienne. Une
autocritique collective de cet organisme et des
autocritiques particulières furent
présentées. La tendance à des analyses
proches de celles des dirigeants révisionnistes
qu'avait manifestée le Collectif de travail parisien,
fut éliminée. Mais il n'est pas assuré
que toutes les méthodes utilisées à
l'époque par les représentants du
Comité central furent exemptes d'erreurs et de nature
à décourager certains des camarades qui se
trompaient de bonne foi. En définitive, cependant, il
ne saurait être question de considérer la lutte
alors menée contre le Collectif de travail parisien
comme une lutte de ligne avec l'ennemi.
....... Par contre, la lutte qui devait
apparaître plus tard révéla que la juste
ligne opposée à la ligne erronée du CTP
avait été l'occasion d'une intervention active
des tenants de la future ligne bourgeoise du IIe
Congrès.
Quoique nous ne
bénéficiions pas encore d'un recul suffisant
pour affermir notre analyse et nos jugements, nous estimons
que les protagonistes de la troisième grande lutte de
lignes antagoniques survenue dans notre Parti, s'ils ne se
sont réellement manifestés
qu'immédiatement après le IIe Congrès,
n'en ont pas moins dissimulé temporairement leurs
positions et leurs racines de classe sous le couvert de la
juste lutte contre le Collectif de travail
parisien.
....... Que s'est-il donc passé dans nos rangs
dans cette période ?
....... La ligne
qui dénonça de manière juste les
tendances révisionnistes du CTP dissimulait en son
sein une autre tendance erronée. Profitant de
l'inexpérience et du manque de vigilance de notre
Comité central, des éléments parisiens
agissant avec ruse et duplicité la
transformèrent en ligne bourgeoise
délibérée et cohérente, en la
poussant à ses conséquences les plus
extrêmes, dans le cadre de la préparation et
lors de la tenue du IIe Congrès. Après le
succès qu'ils remportèrent trop facilement
lors du vote du nouveau programme par le IIe Congrès,
les tenants de cette ligne crurent le moment venu
d'exploiter à fond la situation, mais ils voulurent
aller trop loin et trop vite et se
démasquèrent aussitôt. Du coup, ils se
trouvèrent en butte à la résistance
intransigeante du Secrétaire politique et du
Secrétariat du Comité central. Bientôt
informés, le Bureau politique, puis le Comité
central, parvinrent assez rapidement à s'unifier,
pour passer ensuite à la contre-offensive. Une lutte
de lignes acharnée s'engagea alors ouvertement,
essentiellement dans la région parisienne. La ligne
bourgeoise passa à des procédés
antagoniques: dénigrement du Secrétaire
politique et d'autres membres du Secrétariat,
dénigrement systématique des
éléments ouvriers supposés appartenir
au Comité central, opposition active à toutes
les activités organisées par notre Parti en
direction de la classe ouvrière, accusation
d'économisme, provocations nombreuses à la
Mutualité lors du Rassemblement national ouvrier du
14 février 1976, attaques visant à faire
annuler la tenue de la Conférence nationale
ouvrière sous prétexte qu'elle violait les
Statuts du Parti, sabotage visant à faire
disparaître la presse légale du Parti,
constitution d'un centre oppositionnel dans le MIL, etc.
Cette activité, qui transformait des contradictions
au sein du peuple en contradictions avec l'ennemi, s'acheva
finalement par la débandade de ses protagonistes,
après qu'ils eurent tenté de s'organiser en
prenant appui sur les thèses
développées lors du VIIe Congrès du
Parti du travail d'Albanie. Peut-être, en la
circonstance, pourrions-nous trouver confirmation de
l'enseignement léniniste qui établit que les
opportunismes de droite et de gauche se rejoignent
toujours.
....... Les représentants de cette ligne
bourgeoise, retranchés dans le MIL, ont aussi
créé un petit groupe intitulé
"Organisation pour la reconstruction du Parti communiste de
France (marxiste-léniniste)". Ils ont publié
en octobre 1977 un opuscule dont le contenu politique ne
peut que réjouir la bourgeoisie française
comme la bourgeoisie américaine, et leurs
gouvernements respectifs. Ces gens nous accusent de trahir
la théorie des trois mondes, ainsi que le
Président Houa et le vice-président Teng. Ils
présentent notre Secrétaire politique comme un
partisan dissimulé des thèses albanaises,
dévoué en France aux idées d'Enver
Hoxha.
....... Simultanément aux idées de ce
groupe, des éléments partisans de la
méthode de frapper à outrance prirent
prétexte de la campagne de rectification pour
attaquer avec violence, non point les tenants de la ligne
bourgeoise, mais le Comité central de notre Parti.
Ces gens développèrent un intense travail de
sape en vue de détruire de l'intérieur notre
imprimerie et l'appareil central la desservant. Quelques uns
d'entre eux se sont restructurés sur les positions
albanaises. La lutte menée contre eux devint
rapidement antagonique car ils portèrent des coups si
rudes à l'imprimerie que sa situation menaça
pendant quelques mois de tourner à la catastrophe.
Les principaux animateurs de ce groupe ont été
exclus.
....... En dépit du caractère aigu de la
troisième grande lutte entre deux lignes, la ligne
bourgeoise du IIe Congrès a été battue
successivement par le succès du Rassemblement
national ouvrier du 14 février 1976, puis par le
succès politique de la Conférence nationale
ouvrière réunie au mois de juillet 1976,
enfin, dans la dernière période, par le
Rassemblement national organisé le 6 novembre 1977 en
célébration du 60e anniversaire de la
Révolution d'Octobre. Nous sommes convaincus que le
IIIe Congrès de notre Parti va consacrer la
défaite totale de cette ligne qui n'a rien à
voir avec la classe ouvrière ni avec les masses
populaires. Ainsi s'achèvera la troisième
grande lutte de lignes antagoniques dans notre Parti, qui
aura porté essentiellement sur la question de la
contradiction principale de notre société dans
la période actuelle, et qui, une fois encore, aura eu
pour enjeu la direction de notre Parti disputée
à notre Comité central par des
représentants de l'idéologie
bourgeoise.
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