FRONT ROUGE n°155 -08 mai 1975- hebdomadaire
organe central du
Parti Communiste Révolutionnaire (m.l.)
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CAMBODGE : les masses
populaires ont le pouvoir

DÉNONÇONS
L'IGNOBLE CAMPAGNE
DE LA BOURGEOISIE

      Depuis la libération de Phnom Penh, les campagnes de plus en plus hystériques contre le peuple cambodgien sont dénoncées par la réalité.
      Avant la libération de Phnom Penh, les chacals annonçaient un bain de sang.
      Les troupes de libération furent accueillies triomphalement. Dans les rues, les habitants dansaient le ram vong, danse populaire cambodgienne, pendant des heures entières. Ensuite, tout en faisant courir de nombreuses rumeurs, les chacals de la presse, impérialiste se précipitent sur le sort des personnes retenues à l'ambassade de France. A la suite du gouvernement, ils dénoncent " l'atteinte au droit des gens ". Qui portait atteinte au droit des gens au Cambodge ? Pas le peuple cambodgien, mais bien les diplomates et autres représentants étrangers, parmi lesquels les Soviétiques qui, jusqu'au bout, ont soutenu Lon Nol, alors que seul le GRUNK était légitime et légal. Le peuple cambodgien a raison de les expulser car ils se sont comportés jusqu'au bout en ennemis !
      D'après les " informations " impérialistes, les expulsés étaient malades, affamés délibérément par les Cambodgiens qui allongeaient leur voyage exprès. Or ne voilà-t-il pas que, de la bouche même d'un de ces réfugiés, on apprend : " Nous sommes reconnaissants au peuple cambodgien de ce que personne n'ait eu à souffrir ou soit en mauvaise santé ", déclarait un représentant de la Croix-Rouge qui avait été expulsé. Pendant les trois jours de leur trajet de Phnom Penh, ils avaient été ravitaillés par les soldats et la population.
      Les chacals avec en tête leurs confrères, retour de Phnom Penh, lancent une troisième campagne : " Nous ne disons rien parce que cela mettrait en danger la vie de ceux qui restent ". En fait, ceux qui parlent disent ne pas avoir vu d'exactions. Mais c'est la porte ouverte toute grande à l'opération par " Newsweek " : " Tous les officiers de Lon Nol ont été exécutés ainsi que leurs épouses, les règlements de compte font des milliers de morts au Cambodge. " Ce sont une fois de plus les " informations " de la CIA qui constituent l'aliment de cette campagne.
      Ce n'est pas la première fois : en 1968, la CIA fabrique les " massacres de Hué " dont il a été prouvé que c'était une invention de l'appareil de guerre psychologique US qui utilise les milliers de soldats que l'armée fantoche perdit au cours des combats de Hué pour monter ces massacres. Mensonge reconnu ! que toute la presse bourgeoise de I' " Aurore " au " Monde ", la télé, la radio présentent aujourd'hui encore comme une réalité. Rien d'étonnant que de I' " Aurore" au " Monde " tous reprennent aujourd'hui les " informations " de la CIA.
      La bourgeoisie impérialiste et ses aboyeurs crient leur haine pour ce peuple qui s'est libéré, qui a mis à genoux le colosse yankee. Ils veulent détourner notre peuple de l'exemple héroïque de ce peuple qui a pris les armes pour reconquérir son indépendance et prendre le pouvoir.
      Aujourd'hui au Cambodge, les masses populaires ont le pouvoir comme le montre le communiqué de presse du Congrès national extraordinaire ci-dessous.
      La haine des chacals impérialistes contre le peuple cambodgien c'est la haine pour tous les peuples qui se libèrent, c'est aussi la haine pour tous les peuples qui aspirent à la révolution. Les calomnies contre le peuple cambodgien sont une attaque contre tous les peuples et d'abord contre le peuple de France.
      Partout cette campagne doit être dénoncée, partout les victoires du peuple cambodgien doivent être exaltées. Un flot de calomnies est impuissant à renverser le courant de l'histoire, la défaite de l'impérialisme, la montée des peuples.

Grégoire CARRAT

 

25-27 avril :
Communiqué du Congrès
National Extraordinaire
tenu dans Phnom-Penh
libérée (extraits)

      Le Congrès national spécial estime que cette grande victoire historique est due à la large solidarité de toute la nation sous le drapeau de large union nationale du Funk. Le Congrès a été unanime au sujet de l'importance du rôle du peuple, spécialement des masses : ouvriers, paysans pauvres, paysans moyens de couche inférieure et autres travailleurs de diverses couches à la campagne et dans les villes, qui englobent plus de 95 % de la population de toute la nation du Kampuchea, assument les plus lourdes charges dans la guerre de libération nationale et populaire, font les plus grands sacrifices aussi bien en vies humaines qu'en biens et sentiments. De pair avec les grands sacrifices consentis par les masses pauvres, il y avait encore les grands sacrifices des trois catégories des FAPLNK, qui ont mené le combat avec vaillance contre l'impérialisme américain, l'impérialisme le plus grand, féroce et barbare dans le monde, Ainsi, cette grande victoire historique est due à la large solidarité de toute la nation, mais le Congrès national spécial a particulièrement pris note du rôle de première importance des masses pauvres et des FAPLNK, leurs enfants.
      Le Congrès national spécial déclare solennellement reconnaître et respecter les exigences de tout le peuple et de toutes les FAPLNK qui veulent avoir un Kampuchea indépendant, pacifique, neutre, souverain dans son intégrité territoriale, non aligné, vivre dans une communauté nationale où règnent véritablement le bonheur, l'égalité, la démocratie, où il n'existe plus de riches et de pauvres, ni de couches exploiteuses et celles exploitées, une société où tout le peuple vit dans la paix et l'harmonie, dans une large union de toute la nation, où tous les habitants travaillent, s'adonnent à la production, édifient et défendent le pays.
      En ce qui concerne la politique étrangère, le Congrès national spécial réaffirme que le Kampuchea s'en tient fermement à la politique d'indépendance, de paix, de neutralité, de non-alignement, ne permettant absolument pas à aucun pays étranger d'installer des bases militaires au Kampuchea, luttant résolument contre toute intervention étrangère dans les affaires intérieures du Kampuchea, s'opposant énergiquement à toute subversion ou agression étrangère contre le Kampuchea, que ce soient les subversions, l'agression militaire, politique, économique, culturelle, sociale, diplomatique ou sous la forme soi-disant " humanitaire ". En aucune façon, le Kampuchea ne s'ingère dans les affaires intérieures de tous les autres pays, ne les agresse, n'entreprend aucune subversion contre eux. Le Kampuchea respecte pleinement le principe selon lequel chaque pays jouit de toute sa souveraineté, de son droit de décider lui-même de ses propres affaires.

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