FRONT ROUGE n°155 -08 mai 1975- hebdomadaire
organe central du
Parti Communiste Révolutionnaire (m.l.)
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CHINE : LE SOCIALISME C'EST LA DICTATURE DU PROLÉTARIAT !

 

" Le socialisme est la déclaration permanente de la révolution, la dictature de classe du prolétariat, comme point de transition nécessaire pour arriver à la suppression des différences de classes en général, à la suppression de tous les rapports de production sur lesquels elles reposent, à la suppression de toutes les relations sociales qui correspondent à ces rapports de production, au bouleversement de toutes les idées qui émanent de ces relations sociales. "

Karl Marx

 

Teng Siao Ping à PARIS
Déclaration du Bureau Politique
du Parti Communiste Révolutionnaire (ml)

      Le 11 mai, Teng Siao Ping, vice-président du Comité Central du Parti Communiste Chinois, membre du Comité Permanent du Bureau Politique, vice-premier ministre du Conseil des Affaires d'Etat de la République Populaire de Chine, arrive dans notre pays à l'invitation du gouvernement français.
      La venue de Teng Siao Ping en France montre à quel point, depuis plusieurs années déjà, l'impérialisme français a été contraint d'abandonner son attitude d'hostilité ouverte envers la République Populaire de Chine, au fur et à mesure qu'elle remportait victoire sur victoire dans l'édification du socialisme, au fur et à mesure que grandissait dans le monde le soutien à sa politique de paix et d'indépendance nationale.
      La place prise par la République Populaire de Chine dans le Tiers Monde, le rôle qu'elle a joué dans la constitution du Tiers Monde en force politique défiant l'impérialisme, le social-impérialisme et l'hégémonisme, le ferme et indéfectible appui qu'elle apporte aux peuples en lutte contre l'impérialisme, sont autant de contributions de la Chine au développement de la révolution mondiale.
      Pour la classe ouvrière et le peuple de France, la révolution chinoise, en remportant, au lendemain de la deuxième guerre mondiale, la victoire sur l'impérialisme, en engageant un quart de l'humanité dans .l'édification du socialisme, a suscité un puissant espoir, a constitué un immense encouragement.
      Aujourd'hui, la Chine Populaire suscite de plus en plus l'intérêt et l'enthousiasme dans les masses de notre pays, pour le socialisme qui se construit: face à la tragédie de la restauration du capitalisme en URSS, le peuple chinois, sous la direction du Parti Communiste Chinois, montre qu'il est possible de s'opposer victorieusement au révisionnisme et à la restauration du capitalisme, que l'énergie et l'enthousiasme des masses portent en avant l'édification du socialisme, le renforcement de la dictature du prolétariat.

Bienvenue au camarade Teng Siao Ping !
Vive la Chine Rouge !
Vive l'amitié révolutionnaire du peuple chinois
et du peuple de France !

 

5 mai 1975
Le Bureau Politique du PCR (ml).

 


Dans le domaine de la santé, tout est fait pour la prévention, la sécurité dans le travail. A la mine, par exemple, il n'y a plus de nouveaux cas de silicose, parce que l'arrosage est abondant. Plus de coups de grisou non plus, parce que le gaz est contrôlé en permanence et évacué. Il n'est pas question de mettre en danger la vie des travailleurs pour le rendement.


Ces victoires sont dues aussi à la volonté de fer des paysans, face aux calamités naturelles : sécheresse au nord, inondations au sud. Les paysans ont affirmé : " Plus grave sera la sécheresse, plus ferme sera notre volonté de la vaincre. " Travaux hydrauliques, aménagement des champs... partout la lutte contre la nature transforme la campagne.

      La visite d'un représentant du peuple chinois dans notre pays met au premier plan de l'actualité le mouvement d'intérêt, de sympathie et de solidarité à l'égard de la Chine socialiste qui grandit dans la classe ouvrière et le peuple de France. A des degrés divers, les forces vives qui s'engagent sur la voie de la révolution cherchent une source d'inspiration et d'enseignements dans la révolution chinoise. Pour beaucoup, face à la dégénérescence de plus en plus manifeste de l'Union soviétique en Etat capitaliste, social-impérialiste, la Chine Rouge montre qu'il est possible d'avancer victorieusement dans la construction du socialisme et constitue un puissant encouragement à poursuivre la lutte, à faire la révolution dans notre pays.

***

      Ce que nous enseigne d'abord la révolution chinoise, c'est qu'il est impossible de supprimer la domination des classes exploiteuses, d'abolir le système d'exploitation fondé sur la propriété privée des moyens de production, sans détruire l'instrument principal de leur oppression : leur Etat, leurs forces armées. " Le pouvoir est au bout du fusil ", cela veut dire que la classe ouvrière et les masses exploitées doivent nécessairement s'armer et pour se libérer du joug de l'exploitation, briser par la violence révolutionnaire les forces armées de la bourgeoisie et de la réaction ; instaurer sur leurs ruines le pouvoir des ouvriers et des paysans, la dictature du prolétariat : " pour un peuple victorieux, (elle) est quelque chose dont il ne peut se passer, fût-ce un seul instant, comme la nourriture et le vêtement ".
      La dictature du prolétariat, c'est d'abord pour l'écrasante majorité des anciennes classes exploitées, le moyen d'exercer une coercition impitoyable contre tous les éléments des anciennes classes exploiteuses, toutes les tentatives pour saboter le socialisme, y provoquer des troubles, comploter la restauration de leur ancien pouvoir. " Nos rapports avec eux, a souligné le président Mao, ne sont nullement des rapports d'égalité, mais des rapports d'oppression d'une classe par une autre, c'est-à-dire des rapports de dictature du prolétariat sur la bourgeoisie, et où il n'y a rien d'autre, ni égalité, ni coexistence pacifique entre classes exploiteuses et classes exploitées, ni rien de tout ce qui se nomme humanité, justice, vertu, etc. "
      Car la force de résistance de la bourgeoisie et des classes exploiteuses renversées se trouvent décuplées justement en raison de leur défaite. Elles ne s'y résignent, jamais et conservent toujours l'espoir de restaurer leurs privilèges. Une vingtaine d'années après la victoire de la révolution chinoise, les gardes rouges, dans le cours de la Grande Révolution Culturelle, ont ainsi trouvé, soigneusement cachés dans les demeures d'anciens propriétaires fonciers, des armes et des titres périmés de propriété : certains tenaient même le compte, année par année, des redevances et fermages qu'auraient " dû ", selon eux, leur verser les paysans : ils n'avaient nullement renoncé à l'idée de recouvrer un jour leurs prérogatives d'exploiteurs.
      Les débris des classes renversées restent d'autant plus dangereuses qu'elles peuvent disposer encore de certains moyens financiers de corruption, qu'elles gardent des relations étendues, qu'elles peuvent utiliser leur " savoir-faire " dans différents domaines (militaire, administratif, financier).
      Enfin, elle peut compter sur l'appui de la bourgeoisie internationale qui, de façon ouverte, militaire, ou par la subversion, ne renonce pas non plus à écraser l'Etat socialiste. L'impérialisme américain, dès le début, a cherché à isoler et encercler militairement la Chine socialiste. Le social-impérialisme soviétique s'est même lancé dans des agressions directes qui ont lamentablement échoué.
      En ce sens, la bourgeoisie reste la plus forte. Et la dictature du prolétariat, c'est la nécessité d'organiser la violence révolutionnaire pour s'opposer aux agressions intérieures et extérieures de la bourgeoisie.
     Mais au fur et à mesure que la dictature du prolétariat, l'Etat socialiste se renforce dans tous les domaines, les moyens employés par les ennemis de classe deviennent nécessairement plus dissimulés, plus rusés. Au lieu d'attaquer de front, ils vont se réclamer du socialisme, du marxisme-léninisme, ils vont trouver à recruter des agents au sein même du Parti et des organismes de l'Etat socialiste. Ils vont essayer d'usurper ainsi le pouvoir dans le Parti et dans l'Etat, d'imposer une ligne révisionniste et contre-révolutionnaire pour opérer un retour au capitalisme.
      C'est de cette façon que les révisionnistes kroutchéviens ont transformé la dictature du prolétariat en dictature d'une nouvelle bourgeoisie monopoliste bureaucratique.

      Le président Mao a indiqué : " Si des gens comme Lin Piao accèdent au pouvoir, il leur est très facile d'instaurer le régime capitaliste ".

      Le développement du socialisme en Chine nous permet de comprendre à la fois pourquoi un retour au capitalisme reste possible et comment il peut être victorieusement combattu.

      Pourquoi subsiste le danger d'un retour au capitalisme ?

      Il n'est pas possible de le comprendre si I'on ne saisit pas que subsistent sous le socialisme, les classes, les différences de classes. Parce que subsistent, pour une longue période, des vestiges des rapports de production, sur lesquels elles reposent.

      La révolution prolétarienne, dans un premier temps, supprime pour l'essentiel, la propriété privée des moyens de production et établit le système de propriété socialiste. Pour l'essentiel : en effet, il n'est pas possible d'établir, avant une longue période, la propriété du peuple entier sur la totalité des moyens de production. Si, dans l'industrie, en Chine, le secteur de la propriété du peuple entier regroupe 63 % des travailleurs, celui de la propriété collective en regroupe 14 %. Et il subsiste un certain nombre d'artisans individuels. Dans l'agriculture, la part de la propriété du peuple entier est encore restreinte, L'économie collective prédomine très largement. Et (dans une proportion très faible) des parcelles sont réservées à l'usage privé.

      Ainsi, même si la propriété socialiste du peuple entier et la propriété collective socialiste des masses travailleuses l'ont emporté sans conteste, il n'en demeure pas moins que l'ensemble des moyens de production n'appartient pas encore à la société tout entière.

      Tant que coexisteront ces deux formes de propriété. la production marchande, l'échange par l'intermédiaire de la monnaie et la répartition selon le travail seront inévitables. Ainsi le développement de facteurs capitalistes dans les villes comme à la campagne et l'apparition de nouveaux éléments bourgeois sont également inévitables.

      Du point de vue des rapports de production, on ne peut séparer du système de propriété les rapports entre les hommes et la forme de répartition. Le principe du socialisme " à chacun selon son travail ", s'il implique que chacun doit travailler pour vivre, entérine néanmoins une inégalité de fait entre les travailleurs selon leurs capacités techniques, physiques. etc. Il entraîne, par exemple, une différenciation dans les salaires. La "répartition selon le travail " ne supprime pas la division entre travail intellectuel et travail manuel, entre cadres et exécutants, marquée par des différences de salaires. Ainsi, le droit bourgeois se manifeste encore dans les rapports entre les hommes et prédomine dans la répartition.

      Ce qui peut, en retour, réduire à une apparence la propriété d'Etat ou collective : le président Mao avait indiqué, en 1969 : " A ce qu'il semble, si l'on ne fait pas la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne, ça n'ira pas, car notre base n'est pas solide. A en juger par ce que j'ai observé, ne disons pas dans la totalité ni l'écrasante majorité, mais je le crains dans une majorité assez grande des usines, la direction n'est pas entre les mains des vrais marxistes ni des masses ouvrières ". A partir du moment où dans les usines est mis en avant le droit bourgeois (les stimulants matériels), le système marchand (le profit au poste de commandement), la propriété socialiste est remise en question : la ligne idéologique et politique, la classe qui exerce la direction sont les facteurs qui déterminent à quelle classe appartiennent en réalité ces usines.

      La société socialiste, de même, ne peut supprimer en une brève période, la différence entre villes et campagnes, entre ouvriers et paysans, entre travail manuel et travail intellectuel, héritiers de la vieille société.

      Ainsi les tares héritées de la vieille société subsistent longtemps et engendrent inévitablement chaque jour le capitalisme, de nouveaux éléments bourgeois. En ce sens, la lutte entre voie socialiste et voie capitaliste se pose de façon constante. Si la dictature du prolétariat, le pouvoir des ouvriers et des paysans ne mobilise pas constamment les masses pour aller de l'avant vers la suppression des bases mêmes des différences de classe, vers le communisme, le capitalisme, la bourgeoisie peuvent, à partir de là, se développer rapidement.

      Il faut mener une bataille de longue haleine, mobiliser en profondeur, en particulier, les masses paysannes pour élargir le champ de la propriété collective. pour la transformer ensuite en propriété du peuple entier.

      De même, pour limiter le droit bourgeois, pour aboutir à une réduction progressive de l'éventail des différents échelons de salaires. 

*** 

      Pour tenter de développer la voie capitaliste, à chaque étape, contre la voie socialiste, pour accentuer les bases subsistantes des différences de classe et tenter de constituer ainsi une nouvelle bourgeoisie capable d'usurper le pouvoir, les débris des anciennes classes exploiteuses ainsi que les nouveaux éléments bourgeois, cherchent à s'appuyer sur les vieilles idées des classes exploiteuses qui ont dominé durant des siècles et qui persistent nécessairement à exercer leur influence, y compris parmi les ouvriers et les paysans.
      A la campagne, par exemple, les paysans gardent nécessairement dans leurs comportements certaines particularités des petits producteurs. La tendance spontanée au capitalisme se manifeste inévitablement chez les paysans aisés. C'est en tablant la-dessus que les révisionnistes à la Liu Chao Chi prêchaient le développement des marchés libres, l'extension des parcelles individuelles. Mais leurs tentatives ont été brisées par des mobilisations politiques successives de paysans pauvres et moyens pauvres qui ont à chaque fois élargi le mouvement de collectivisation et élevé leur conscience socialiste.
      La force de l'habitude, le poids des vieilles idées, peuvent constituer, à certains moments décisifs, une entrave importante à l'avancée du socialisme : ce sont des idées telles que l'impossibilité de changer l'ordre " immuable " des choses, la division inévitable entre ceux qui pensent et ceux qui travaillent, le mépris du travail manuel, la science et la supériorité innées de certains, face à l'ignorance et la dépendance de la masse, l'individualisme comme facteur indispensable, éternel de tout progrès, etc. De telles idées, sous une forme ou sous une autre, et à des degrés divers, restent enracinées, si on ne les critique pas consciemment, si on ne leur oppose pas systématiquement à une large échelle et sur la base de l'expérience de la pratique sociale, le marxisme-léninisme, la conception matérialiste dialectique du monde. Ainsi, dans tout le pays, sous la direction et à l'appel du Parti, des centaines de milliers d'ouvriers et de paysans ont entrepris la critique des idées de Confucius, principale source où les classes réactionnaires, depuis des siècles, en Chine, puisaient pour justifier leur oppression et qui a donc imprégné la société chinoise pendant plus d'un millénaire. Et c'est en s'appuyant sur Confucius que les révisionnistes et les escrocs politiques, à la manière de Lin Piao, espéraient mener à bien leurs projets de contre-révolution.
      De plus, la bourgeoisie et les anciennes classes exploiteuses tendent à garder des positions importantes, précisément dans le domaine de l'idéologie, de la culture en général. Dans la mesure où l'Etat socialiste est amené nécessairement à faire appel à un certain nombre de spécialistes formés dans l'ancienne société, dans différents domaines ; presse, arts, enseignement, science. Comme la Révolution Culturelle l'a montré, la dictature du prolétariat, la direction et le contrôle de la classe ouvrière doivent s'exercer dans tous les domaines : à l'école, à l'université comme dans la presse et dans la production artistique. Sinon s'y reproduisent et s'y développent de nouveaux spécialistes formés à la vieille école, base importante à la fois pour le recrutement de nouveaux éléments bourgeois et pour le renforcement et la diffusion des idées et comportements réactionnaires. Ainsi, en Chine, avant la Révolution Culturelle, certains instituts en étaient arrivés à éliminer progressivement, par leur système d'examen et de sélection, pratiquement toute possibilité pour les fils d'ouvriers et de paysans pauvres d'y être admis. D'autres tendaient, par leurs méthodes et le contenu de leur enseignement, à transformer les élèves issus du peuple en éléments imbus de leur supériorité, méprisant les masses et le travail productif.

      Le poids des vieilles idées peut exercer une action corrosive, y compris sur des ouvriers révolutionnaires, des communistes qui, à un moment ou à un autre, après avoir été des combattants révolutionnaires, adoptent un point de vue et un comportement bourgeois, se mettent à penser " qu'il est temps de s'installer et d'aménager confortablement un petit chez soi ".

      Tirant des leçons de l'expérience du mouvement communiste international et de la révolution chinoise. Mao Tsè Toung et le Parti Communiste chinois ont développé plus avant, contre le révisionnisme moderne, la théorie marxiste de la dictature du prolétariat : ils nous montrent dans la pratique comment les classes et la lutte des classes subsistent durant le socialisme qui durant toute cette période, la classe ouvrière au pouvoir, à travers plusieurs révolutions, doit mener une lutte acharnée, dans tous les domaines, pour renforcer sa dictature intégrale sur la bourgeoisie, supprimer tous les vestiges des anciens rapports de production, du droit bourgeois dans l'infrastructure et éliminer dans la superstructure, tout le poids de l'idéologie des anciennes classes exploiteuses. Jusqu'à la suppression des classes et des différences de classes, jusqu'au communisme.

Gabriel FERREOL


Sous la direction du Parti Communiste Chinois, la classe ouvrière et le peuple chinois mènent une lutte incessante pour renforcer le socialisme, contre toutes les tentatives visant à la restauration du capitalisme. Dans la critique de masse de la ligne de Lin Piao et de Confucius, dans le mouvement d'éducation politique en cours, se forgent des milliers de communistes armés pour cette bataille.


" Les femmes supportent la moitié du ciel... " Depuis la libération, les femmes chinoises ont travaillé aux côtés des hommes pour transformer l'ancienne Chine en un pays socialiste. C'est par leur lutte pour participer au travail productif qu'elles ont pris en main leur libération. Aujourd'hui, tes tâches traditionnelles qui les tenaient à l'écart de la vie politique tendent à être assumées par l'ensemble de la société. A tous les niveaux, elles tiennent leur place, dans la production, dans la lutte politique.


Depuis 1962 surtout, la production agricole connaît régulièrement des succès : accroissement de la superficie à plusieurs récoltes, amélioration du système de cultures, généralisation des récoltes annuelles multiples (riz, blé), augmentation des récoltes annuelles ont contribué largement à assurer ces victoires. La primauté a été donnée au développement de l'agriculture, base de l'économie chinoise. Les masses paysannes se sont mobilisées pour mener à bien cette tâche. C'est sur cette base d'une agriculture produisant abondamment que le gouvernement peut assurer des prix stables pour les travailleurs.

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