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            LA CHARTE DES LIBERTES DU P"C"F
         :   
             
            
             
          EN DROITE LIGNE DE LA CONSTITUTION DE LA
         BOURGEOISIE   
            Décidément tous les
         partis bourgeois de France auront leur " charte des
         libertés ". Mitterrand pendant la campagne
         présidentielle avait promis une telle
         déclaration. Giscard pour ne pas être en reste
         a désigné une commission pour en faire une. Et
         voilà que les révisionnistes publient la
         leur.Le PS vient de
         nommer une commission d'experts qui devra préparer
         une telle déclaration pour... dans un an ; la "
         déclaration des libertés " s'inscrit ainsi en
         fait dans le cadre de la concurrence PS - P"C" et plus
         précisément dans une perspective
         électoraliste.
 Marchais le dit : "
         Les échéances électorales se
         présenteront dans quelques temps et nous savons que
         c'est sur ce terrain que nos adversaires vont tenter
         d'abuser l'opinion publique ". Aussi le but est-il
         double : d'une part se poser en défenseur de la
         classe ouvrière, tout en l'orientant vers la
         collaboration des classes ; d'autre part tout faire pour
         rassurer la petite bourgeoisie très sensible aux
         campagnes des autres partis bourgeois sur le danger que le
         P"C"F représente pour la " liberté
         ".
 
            
               | Un projet fait par
                  qui ?     
                   Le projet
                  de déclaration a été
                  élaboré par une commission d'
                  "experts", de " spécialistes ", qui comprend
                  des universitaires haut placés, des avocats,
                  des bonzes syndicaux révisionnistes et
                  même un certain Braibant, maître des
                  requêtes au Conseil d'Etat, auteur d'un
                  ouvrage de droit administratif en collaboration
                  avec... Marceau Long, ex-PDG de l'ORTF, grand
                  spécialiste ès liberté.     
                   On
                  comprend que tous ces spécialistes aient
                  préféré comme garantie une
                  magistrature inamovible à un contrôle
                  des masses.
                |    
            Cette préoccupation n'est
         pas nouvelle. Déjà la rédaction par
         Marchais du " défi démocratique " au lendemain
         des législatives de mars 73, répondait au
         même type de besoins : combattre la campagne des
         partis bourgeois traditionnels qui présentaient,
         particulièrement en cette période
         électorale, le P"C"F comme un adepte de la dictature
         du prolétariat, amalgamée en la circonstance
         à la dictature terroriste qu'exercent les nouveaux
         tsars du Kremlin sur les peuples d'Union Soviétique.
         Un tel amalgame réactionnaire vise du point de vue de
         la bourgeoisie à deux choses : d'une part
         dévoyer les aspirations au socialisme avec la
         caricature repoussante que constitue aujourd'hui l'URSS,
         où le capitalisme a été restauré
         par les Khroutchev, Brejnev et compagnie...; d'autre part
         détourner du P"C"F toute une fraction de couches de
         la petite bourgeoisie particulièrement
         sensibilisées par les problèmes de
         libertés démocratiques bourgeoises. Sur le
         premier point le P"C"F n'a évidemment pas de
         réponse à offrir aux masses. Il ne peut
         reconnaître la vraie nature du
         social-impérialisme soviétique ; tout au plus
         se démarque-t-il des aspects les plus criants, les
         plus saillants de ses méfaits. Sur le second point,
         le P"C"F n'a évidemment d'autre choix que de
         réaffirmer plus clairement encore qu'il ne le fait
         d'habitude, qu'il n'est en rien un parti
         révolutionnaire, qu'il n'envisage pas d'enfreindre la
         démocratie bourgeoise, qu'il veut tout au plus "
         l'enrichir ".DEFENSE DES INTERETS DE LA CLASSE OUVRIERE
 OU COLLABORATION DE CLASSES
         
         UN PROJET A LA REMORQUE DES LUTTES
   
            Pour paraître en pointe, face
         au PS, pour sauvegarder son image officielle de
         représentant de la classe ouvrière, le P"C"F
         est contraint de reprendre à son compte les
         thèmes de nombreuses luttes récentes
         auxquelles il s'était même parfois
         opposé. Ainsi les luttes des prisons ou dans
         l'armée. Ainsi les luttes des travailleurs
         immigrés qu'il considère maintenant comme
         faisant partie à part entière de la classe
         ouvrière, après les avoir calomniés par
         CGT interposée. Il considère qu'ils ont les
         mêmes droits économiques, sociaux et culturels
         que les Français, mais curieusement il ne parle pas
         des droits politiques.   
            La proposition d'interdire le
         lock-out, de généraliser le droit syndical aux
         petites entreprises, peut devenir une arme dans les mains
         des syndicalistes révolutionnaires.   
            Mais il est clair que de tels
         aspects, en fin de compte assez rares dans le texte, d'une
         part y figurent pour faire passer le reste, d'autre part
         peuvent constituer dans les mains des révisionnistes
         des armes pour instaurer la collaboration de classes. Les révisionnistes et les licenciements.
            
            L'article 30 du projet dit : "
         Le comité d'entreprise est obligatoirement saisi
         avant toute fermeture d'entreprise et tout licenciement
         individuel et collectif. Il peut en suspendre
         l'exécution pour permettre de négocier ainsi
         que de consulter le conseil municipal, le conseil
         général ou le conseil régional, tant
         que les salariés intéressés n'ont pas
         été reclassés dans des conditions
         équivalentes ". Il faut " qu'aucun
         licenciement ne puisse intervenir sans reclassement
         préalable par l'entreprise intéressée
         ou par l'Etat ", (art. 19). Ce que propose le P"C"F
         c'est que les travailleurs " participent " au licenciement
         de leurs camarades, que les syndicats gèrent la crise
         de la bourgeoisie. Au lieu de proposer la lutte, il
         préconise la comédie parlementaire dans des
         assemblées où ses politiciens pourront
         bavarder. Les révisionnistes veulent gérer le
         capitalisme.   
            De nombreuses propositions visent
         à doter les comités d'entreprise d'organismes
         d'études économiques. S'ils permettront aux
         syndicalistes révolutionnaires de mieux
         connaître et donc de mieux combattre les projets du
         patronat, entre les mains des révisionnistes, ils
         risquent d'être un pas de plus vers la gestion de la
         crise et cette politique contractuelle que vantent tant
         Bidegain et autres patrons modernistes.UNE OPERATION-SEDUCTION EN DIRECTION DE L'ELECTORAT
 PETIT-BOURGEOIS
         
         TENTER DE SE DEMARQUER DES PAYS
         REVISIONNISTES.
   
            Plusieurs articles de la
         déclaration interdisent les placements arbitraires
         dans les établissements de soins, la privation de
         nationalité, le bannissement etc. Il leur faut en
         effet se démarquer du visage repoussant du social
         impérialisme et de ses sbires, c'est pourquoi, comme
         par hasard le P"C"F prend soin de condamner les internements
         arbitraires en asiles psychiatriques, si fréquents en
         URSS pour emprisonner des opposants politiques. Mais ces
         tentatives sont bien piètres ! Tout le monde sait que
         de telles déclarations ne peuvent pas annuler le
         soutien jamais démenti aux opérations de "
         normalisation " menées par le
         social-impérialisme en Tchécoslovaquie ces
         dernières années, ni le soutien toujours
         réaffirmé du P"C"F à l'URSS pays "
         socialiste " où ne sévirait pas l'inflation et
         le chômage. Tout en restant pour l'essentiel le
         défenseur des intérêts de
         l'impérialisme français, le P"C"F maintient
         avec le social-impérialisme certains liens que tous
         les discours du " défi démocratique "
         où " la chute des libertés " ne pourront
         voiler ! REPRIMER LES FORCES REVOLUTIONNAIRES   
            Pratiquant comme la bourgeoisie
         l'amalgame entre les " extrêmes qui se rejoignent " le
         P"C"F promet : " Les mouvements qui utilisent la violence
         armée ou appellent à l'utiliser seront
         interdits ". Les révisionnistes exècrent
         tellement l'idée même de révolution
         qu'ils mettent dans le même sac la juste violence
         révolutionnaire et la violence réactionnaire.
         On se souvient que les révisionnistes en mai 68, et
         en 70 n'ont cessé d'intervenir auprès du
         gouvernement pour obtenir l'interdiction d'organisation se
         réclamant de la Révolution en France.
         L'exemple proche du Portugal où le P"C"P a largement
         contribué à l'interdiction d'organisations
         actives dans la lutte contre les tentatives de coups
         d'état fascistes, est encore dans toutes les
         têtes. LES REVISIONNISTES ET L'ETAT   
            Les garanties que proposent les
         révisionnistes sont une police et une armée "
         au service de la nation tout entière " et la
         protection des libertés par des magistrats
         inamovibles. Sur ce point se révèle leur
         conception de l'Etat.   
            Tout travailleur conscient sait que
         toute tentative pour prendre le pouvoir, pour chasser la
         bourgeoisie, se heurtera nécessairement avec cet
         appareil d'Etat, lié par mille liens, financiers,
         idéologiques... à la classe bourgeoise; il
         sait que si sa classe n'est pas organisée pour briser
         cet appareil d'Etat, instrument décisif de la
         domination capitaliste, toute tentative de prise du pouvoir
         échouera.   
            Mais cela le P"C"F, comme par
         hasard, l'ignore délibérément. Le
         projet de préambule à la constitution, aligne
         sans hésitation tous les traits
         caractéristiques du réformisme, du
         crétinisme parlementaire...   
             
            
         - " La loi est l'expression de la
         volonté du peuple ", comme le confirme toutes les
         lois anti-grève, anti-ouvrière votées
         régulièrement depuis plus de 150 ans par le
         Parlement !   
             
            
         - " L'organisation régulière
         d'élections au suffrage universel, libre, égal
         et secret permet au peuple... de déterminer
         souverainement et démocratiquement la politique de la
         nation... " comme l'a montré la dernière
         élection présidentielle où la
         bourgeoisie, monopolisant tous les moyens d'information au
         profit de ses candidats, a empêché notre
         camarade André Roustan, président du PCR (ml)
         de se présenter et de défendre devant les
         travailleurs les perspectives de la révolution
         socialiste.   
             
            
         - " La police doit rester en permanence au
         service du peuple ", " l'armée est au service
         de la nation entière " comme le prouvent les
         exactions quotidiennes des forces de police contre les
         travailleurs immigrés, les expulsions
         régulières par les CRS des travailleurs qui
         occupent leurs usines, comme le prouvent les actions
         passées et actuelles des forces armées dans
         les anciennes colonies ou aujourd'hui à Djibouti, au
         Tchad ou aux Antilles. 
            
               | Les "défenseurs" des
                  libertés de la classe ouvrière
                  !     
                   Le projet
                  révisionniste dit : " Chacun est
                  libre de parler, d'écrire, d'imprimer,
                  d'éditer, de publier, de diffuser, de faire
                  représenter " (art. 57); nous
                  espérons que Marchais ira l'expliquer aux
                  membres de la J"C" révisionniste qui le 1er
                  mai dernier agressaient nos diffuseurs et tentaient
                  de déchirer nos journaux.     
                   Le projet
                  prévoit aussi : " Les droits
                  d'organisation et d'expression des partis
                  politiques sur le lieu de travail sont reconnus et
                  garantis. "C'est sans doute pour cela que le P"C"F
                  dénonce souvent nommément nos
                  camarades à la direction, expulsant quand
                  ils le peuvent les vrais communistes des syndicats
                  des travailleurs...! C'est sans doute pour cela que
                  par exemple. Sylvain le révisionniste, bien
                  connu de la CGT Renault agressait nos camarades
                  quand ils dénonçaient, avec le
                  soutien des travailleurs, les manœuvres de la
                  direction CGT de Billancourt, responsable de la non
                  extension de la grève !
     
                   En
                  matière de liberté, la position des
                  révisionnistes est assez claire :
                  l'extension des libertés pour la
                  bourgeoisie, pas de libertés pour les vrais
                  communistes, pour les travailleurs
                  révolutionnaire qui s'organisent !
                |    
            Comment passer de cette police, de
         cette armée, de cette justice que les travailleurs
         connaissent bien, à la situation décrite par
         le projet des révisionnistes. Aucune indication
         évidemment ! Comment ces gens-là,
         forgés dans un anti-communisme militant,
         entraînés à casser du prolétaire,
         liés a la classe dominante par une série de
         liens évidents, vont-ils subitement se ranger du
         côté du peuple. Par la simple adjonction d'un
         préambule à la constitution. Par l'adjonction
         d'un chiffon de papier a un chiffon de papier !   
            C'est effectivement là le
         raisonnement que tiennent les révisionnistes aux
         travailleurs. Flics, officiers... tous ces individus
         seraient simplement détournés de leurs
         fonctions par les gouvernements de droite ; viendrait un
         gouvernement de gauche et ils se mettraient au service du
         peuple spontanément !   
            Sous couvert d'enrichir les
         libertés, le P"C"F ne fait que reprendre et
         ré-exploiter les fondements de la démocratie
         bourgeoise tels qu'ils ont été formulés
         il y a près de 200 ans lors de la révolution
         de 1789. Révolution bourgeoise d'Etat au
         détriment des anciens féodaux, elle n'a
         été que cela, même si le peuple ouvriers
         et paysans, en a été l'artisan essentiel. La
         bourgeoisie au pouvoir a eu comme souci de gommer tout ce
         qui soulignait les antagonismes de classe, de masquer le
         rôle exact de l'Etat, instrument de domination d'une
         classe sur une autre. En 1975 préserver cet acquis de
         89, est une préoccupation des révisionnistes
         qui présente l'Etat comme au-dessus des classes,
         au-dessus des intérêts contradictoires qui
         animent ces classes. Il y a plus de 100 ans, Karl Marx
         mettait déjà en garde les ouvriers
         français : " les ouvriers français ne
         doivent pas se laisser entraîner par les souvenirs
         nationaux de 1792... Ils n'ont pas à recommencer le
         passé mais à édifier l'avenir. "
         Notre avenir, ce n'est pas de rabâcher la constitution
         de 89, c'est de renverser la bourgeoisie en brisant son
         appareil d'Etat, c'est d'instaurer le pouvoir des ouvriers
         et des paysans. Yves BEAUMONT 
 
            
               | PONIATOWSKIET LES
                  OCCUPATIONS
     
                  
                  Déclaration de Poniatowski au
                  Sénat le 13 mai en réponse à
                  une question sur les activités de Nicoud
                  : " J'ai donné instruction permanente
                  aux préfets de faire intervenir la police
                  dans tout cas de séquestration ou
                  d'occupation... Les tribunaux disposent depuis 1970
                  d'un texte pénal adapté à
                  cette nouvelle délinquance : il appartient
                  donc aux juges de sévir avec toute la
                  fermeté souhaitable... La violence ne peut
                  apporter la justice ni la paix sociale... Il
                  appartient au garde des sceaux de donner
                  instruction aux procureurs généraux
                  de requérir avec fermeté, voire
                  d'aller en appel de décisions trop
                  indulgentes... La France doit donner l'exemple du
                  respect de la loi, parce que celle-ci est le
                  rempart de la liberté ".     
                   Ainsi les
                  nouvelles initiatives de Nicoud
                  (séquestration d'un percepteur dans
                  l'Isère) sont le prétexte pour la
                  bourgeoisie de faire passer comme naturelle une
                  mesure répressive qui pourra tout aussi bien
                  s'appliquer aux ouvriers qui occupent leurs usines
                  pour défendre leur emploi. Monsieur
                  Poniatowski défendra la liberté :
                  comme à Usinor ou chez Bourgeois il
                  n'hésitera pas à faire intervenir ses
                  C.RS. pour faire évacuer les travailleurs.
                  Par contre on ne les a jamais vus faire ouvrir une
                  usine lockoutée. C'est sans doute que pour
                  Monsieur Poniatowski il y a en France deux types de
                  liberté, celle des patrons, qu'il
                  défend, et celle des travailleurs qu'il
                  ignore et combat.Voilà notre ministre de la police qui
                  donne des ordres à la justice. Ainsi elle
                  apparaît bien pour ce qu'elle est dans la
                  démocratie bourgeoise : une annexe de la
                  police. La démocratie bourgeoisie, c'est
                  toute la liberté pour les patrons et
                  l'exploitation pour les travailleurs.
  
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