A bas le social-chauvinisme
du P"C"F !
Prolétaires de
France,
peuples
opprimés,
unissons-nous pour
abattre
l'impérialisme
français !
Les Les projets communs du P"C"F et du
PS, pour renforcer l'oppression et l'exploitation de la
classe ouvrière en métropole, sont
inséparables de leur projet pour renforcer le
système mondial de l'impérialisme
français, son système d'oppression et de
pillage des peuples.
Là-dessus, le programme
commun est rapide, mais clair.
UN PROGRAMME POUR MAINTENIR
LA DOMINATION
DE L'IMPÉRIALISME
FRANÇAIS SUR DE NOMBREUX PEUPLES
Nous avons vu comment le P"C"F et le
PS entendent maintenir l'ensemble de l'appareil militaire de
la bourgeoisie française -et en particulier les
"forces d'intervention" et le réseau mondial de bases
dont elle dispose: Afrique, Madagascar, Antilles, Guyane,
Nouvelle-Calédonie, et Polynésie. Ce
dispositif d'agression, ils comptent de plus le renforcer
puisqu'ils pourront y consacrer une partie des sommes
économisées par le ralentissement
momentané des programmes atomiques.
Or, maintenir ce réseau
de bases, cela signifie d'abord maintenir l'asservissement
direct de peuples entiers à l'impérialisme
français dans les colonies et néo-colonies.
Indépendance
immédiate pour les prétendus
"départements et territoires d'outre-mer".
Appelés colonies jusqu'en 1946,
départements et territoires d'outre-mer ensuite, ces
soi-disant "petites îles et territoires" ont bien
souvent été tenus pour quantité
négligeable par la presse bourgeoise aussi bien que
par la propagande révisionniste. (Dans le programme
commun, le sort de ces peuples est rapidement
réglé en une demi-page, p. 183). En fait, ils
ont toujours été d'une grande importance pour
la bourgeoisie française. Dès les
débuts du capitalisme, au XVIème
siècle, elle a tiré d'énormes profits
de la masse des esclaves qu'elle y déportait, et sous
Louis XIV, les seules Antilles fournissaient au bas mot, 1/6
ème du commerce extérieur, principalement dans
le sens Antilles-France. A l'époque de
l'impérialisme aujourd'hui, en plus de toutes les
richesses extorquées, l'intérêt de ces
"petites îles et territoires", pour
l'impérialisme français, c'est de constituer
un réseau stratégique mondial de points
d'appui dans les quatre océans et sur deux continents
; escales pour la marine de guerre, bases militaires des
"forces d'intervention" à Djibouti, et en
Nouvelle-Calédonie, base de lancement de
fusées en Guyane, base d'expérimentation
atomique en Polynésie.
Pourquoi en 46, ces colonies
sont-elles devenues D.O.M.- T.O.M. ?
Après la
deuxième guerre mondiale, l'impérialisme
français est affaibli à tous les points de
vue. Les peuples dominés se révoltent,
poussés par l'oppression et l'exploitation encore
accrues pendant la guerre (exemple: travail forcé).
Ils participent à la lutte anti-fasciste, et
l'idée de libération nationale fait son
chemin. De plus, après la défaite de 40, la
métropole n'apparaît plus comme invincible. Le
gouvernement français s'efforce de replâtrer
son empire colonial. D'une part, il en regroupe toute une
partie en la baptisant "Union française" ; par
ailleurs, pour les colonies parmi les plus anciennes et
qu'il juge les moins susceptibles d'explosion, il
espère tromper leurs peuples en leur faisant miroiter
une soi-disant égalité complète avec
les français: Guadeloupe, Guyane, Martinique,
Réunion s'appelleront désormais
Départements (DOM) tandis que les Comores, la
Nouvelle-Calédonie, les Nouvelles Hébrides, la
Polynésie, St Pierre et Miquelon, le territoire
français des Afars et des Issas (Djibouti), Wallis et
Futuna seront dénommés Territoires (TOM) ; ils
sont gratifiés d'une assemblée locale
fantoche.
Le PCF s'est fait le champion
de ce changement de statuts. C'est son groupe de
députés à l'Assemblée Nationale
qui, en 46, a déposé le projet de loi. Et en
mai 47, H. Lozeray, dans les Cahiers du Communisme,
écrit à ce sujet que, malgré quelques
insuffisances, " la Constitution a apporté
d'heureuses et importantes transformations à
l'état de fait qui existait
précédemment".
AUJOURD'HUI, LES SOI-DISANT
DOM-TOM SONT TOUJOURS DES COLONIES.
En fait, rien n'a
changé.
La bourgeoisie
française, étroitement liée aux grands
propriétaires, industriels et compradores locaux,
s'impose par l'appareil d'État entièrement
à son service.
La force armée est
directement importée de France: lorsque les peuples
se révoltent, les képis rouges interviennent
directement de France, par pont aérien si
nécessaire. La densité de policiers est
beaucoup plus élevée qu'en France (à
peu près le double). Le préfet, choisi par le
Ministre de l'Intérieur, concentre entre ses mains
tous les pouvoirs. Beaucoup plus qu'un préfet de
métropole, autant qu'un gouverneur des "colonies". Et
c'est un Français. L'administration et l'enseignement
sont aux mains de fonctionnaires venant de France, et
grassement payés pour cela.
D'autre part, même les
lois sont différentes des lois appliquées en
France, alors que théoriquement, ce devrait
être les mêmes: en effet, pour que les
décrets soient appliqués dans les "DOM-TOM",
il faut que cela soit spécifié; et cela, bien
sûr, au détriment des peuples de ces pays. Par
exemple, le taux des allocations familiales est plus faible
qu'en France; il n'y a pas de caisse de chômage... en
raison de "l'adaptation de la législation à la
personnalité de l'Île...".
Ce système d'oppression
permet à la bourgeoisie française et ses
appendices locaux de maintenir son système
d'exploitation. L'économie de ces pays est
dépendante de celle de la France.
Les impérialistes
français pillent les matières premières
et les produits agricoles. Par exemple, le nickel de la
Nouvelle-Calédonie, le sucre de la Réunion
(monoculture), les bananes de la Martinique.
Ils importent en France les
chômeurs qu'ils ont fabriqués en ruinant les
petits paysans. (1/4 de la population en Martinique). Ils
leur imposent les conditions de travail les plus dures.
L'officine chargée de la traite des noirs vers la
France est une véritable société
commerciale (dans ses statuts même) et s'appelle
BUMIDOM (Bureau des Migrations à l'intention des
DOM).
Les relations commerciales
sont toujours régies (à peu de chose
près) par les lois de l'Exclusif colonial de Colbert,
ministre de Louis XIV; la Réunion, par exemple,
importe à prix fort tout ce qu'elle consomme,
jusqu'aux produits alimentaires de base: lait, beurre,
carottes; en 1967, elle a acheté 70% en valeur
à la France. D'autre part, elle exporte tout ce
qu'elle produit vers la France à des prix
fixés par les colonialistes
français.
La France a toujours le
monopole du pavillon; c'est à dire que tout le
commerce doit passer par des navires
français.
Le changement de statuts a
permis de justifier un renforcement de l'exploitation et de
l'oppression. Par exemple: la France a accaparé les
réserves d'or de la Banque de Guadeloupe (en 46),
enlevant toute valeur à la monnaie locale mise en
circulation. Auparavant, pas d'impôts directs; depuis
46, majoration des taux et augmentation du nombre des
impôts. La Sécurité sociale fournit
chaque année près d'un milliard d'anciens
francs à la France; elle joue le rôle de banque
de financement pour des sociétés, et pour les
campagnes pro-gouvernementales. Enfin c'est sous le
régime de la départementalisation qu'a
été créé le Bumidom.
UNE SEULE VOIE,
L'INDÉPENDANCE.
Puisque la situation
d'oppression et d'exploitation de ces peuples a pour cause
l'impérialisme français, la seule solution,
pour ces pays, c'est de couper tous les liens de
dépendance avec la métropole
impérialiste, et, sur les traces du Vietnam, de
s'engager vers l'indépendance par la lutte
armée.
Or, cette
réalité de l'impérialisme
français, le programme commun la nie.
QUE PROPOSE LE PROGRAMME COMMUN
?
L'autodétermination : une
nouvelle tromperie grossière.
" Le gouvernement
reconnaîtra le droit à
l'autodétermination des peuples des DOM et des TOM".
Ce mot d'ordre d'autodétermination, mis
démagogiquement à l'ordre du jour depuis
quelque temps, que signifie-t-il ?
Pour les soi-disant DOM, il
n'est pas question d'indépendance: ils seront
"érigés en collectivités nouvelles
prévues par l'article 72 de la Constitution". Les
révisionnistes reprennent à leur compte la
vieille manoeuvre de De Gaulle, qui avec son article 72, en
1958, espérait replâtrer la
départementalisation de l'Algérie. La lutte du
peuple algérien amis en pièces ces projets.
Les peuples colonisés suivront cette voie !
"Les populations de ces quatre
territoires seront appelées dans le meilleur
délai à élire, chacune au suffrage
universel -et dans des conditions assurant l'exercice
réel des libertés démocratiques -une
assemblée...".
C'est à dire que, comme
les TOM actuels, ils éliront une assemblée
fantoche. Car, quelles sont les "conditions assurant
l'exercice réel des libertés
démocratiques" ? C'est la présence de
l'appareil d'État impérialiste
français: l'armée, la police seront là.
L'administration aussi, et les fonctionnaires
français voteront, eux aussi ! C'est à
l'opposé des élections exigées par le
GRP au Vietnam, qui demande au préalable: le retrait
des forces américaines (les occupants) et le refus de
tout soutien à Thieu (c'est à dire à
l'administration pro-américaine).
Cette assemblée aura
pour but "l'élaboration d'un nouveau statut" (c'est
à dire qu'il n'est pas question de sortir des lois de
l'impérialisme français) "qu'elle discutera
avec le gouvernement" (c'est à dire que le
gouvernement imposera son avis).
Quant aux soi-disant TOM,
comme ils sont déjà pourvus d'une
assemblée fantoche, leurs peuples n'auront
qu'à attendre, avec confiance, le résultat des
discussions entre élus fantoches et gouvernement
"démocratique" de l'ancien ministre des colonies,
Mitterrand.
Il s'agit donc seulement de
déterminer une nouvelle façon de maintenir les
peuples de ces pays sous la dépendance de
l'impérialisme français.

Mitterrand passe en revue les
troupes qui répriment le peuple
algérien.
Voilà la liberté
et l'indépendance que proposent PS et P"C"F
!
L'autonomie : un vieux mensonge
!
Pour les soi-disant DOM, ce
nouveau statut, élaboré par cette
assemblée, permettra à ces peuples de
"gérer eux-mêmes leurs propres affaires".
Qu'est- ce à dire ? Dans son
programme de gouvernement, le P"C"F soutient les
revendications des "organisations les plus
représentatives" (c'est à dire les PC
révisionnistes) qui demandent "le remplacement de
leur statut actuel par un statut d'autonomie".
Qu'est-ce que l'autonomie
prônée par les partis révisionnistes de
ces pays ?
La Convention du Morne Rouge,
signée entre autres par les partis
révisionnistes de Martinique, Guadeloupe,
Réunion, affirme que " ...à un moment
précis de leur histoire, dans l'aire
d'impérialisme où ils vivent, dans le contexte
économique que la puissance coloniale leur a
imposé, ces peuples peuvent décider de
revendiquer une partie seulement de ces pouvoirs". A savoir
un soi-disant pouvoir politique que détiendrait une
assemblée élue, tandis que la force
armée reste aux mains des impérialistes
français. Dans ces conditions, cette assemblée
ne pourra être que fantoche, entièrement aux
mains des impérialistes français,
maîtres des armes et de la richesse. Bien plus, les
révisionnistes réunionnais vont jusqu'à
réclamer à cors et à cris le maintien
de l'oppression de l'armée impérialiste
française. Ainsi dans leur journal
"Témoignages", en mars 72, ils écrivent: " La
Réunion autonome n'enlève aucune des charges
de la République Française dont elle fait
partie pour sa défense".
D'autre part, sur le plan
économique, ils réclament par exemple le
maintien et le renforcement de l'exportation des capitaux.
"Des sceptiques haussent les épaules et
prétendent que le développement ne peut se
faire sans argent. C'est vrai. Et c'est pourquoi la France
doit maintenir pendant une longue période cette aide
dont le niveau actuel doit être maintenu et
amélioré." (Témoignages-21-8-71 )
L'autonomie signifie donc clairement le maintien de la
domination politique et économique de
l'impérialisme français.
Comme l'a été en son
temps la départementalisation voulue par le PCF, les
propositions du programme commun ne seront qu'un nouveau
moyen pour maintenir plus longtemps sous le joug de
l'impérialisme français les peuples de ces
pays, et les exploiter davantage. Et Messmer n'a rien contre
cette politique, puisque, en visite officielle à
Cayenne (Guyane) en 71, alors qu'il était ministre
des DOM, il déclarait au Conseil
général: "La Guyane a droit à
l'autonomie".
Pour ces pays, le P"C"F nie la
nécessité de la lutte de libération
nationale. Et même, par sa propagande, il essaie de
retarder (en vain) la prise de conscience nationale de ces
peuples.
Le peuple vietnamien nous
montre que, lorsqu'un peuple d'un petit pays est
déterminé à vaincre
l'impérialisme, si puissant soit-il, il le peut. De
même, les peuples des soi-disant DOM-TOM, forts de
l'expérience de plusieurs siècles de lutte,
chasseront l'impérialisme français et sauront
tout aussi bien résister à l'agression
d'autres impérialismes.
Des défenseurs
zélés du
néo-colonialisme.
Le cynisme du programme commun est
tout aussi féroce à l'égard des pays
d'Afrique Noire et de Madagascar, anciennes provinces de
l'empire colonial que l'impérialisme français
a été contraint, en 1960, de reconnaître
comme indépendants, mais où il maintient en
fait, par l'intermédiaire de gouvernements fantoches,
sa domination militaire, politique, et
économique.
" La France fera face à
ses responsabilités particulières à
l'égard des pays de son ancien empire colonial "
(p.184) .Ces "responsabilités particulières",
cela veut donc dire d'abord, le maintien des bases
d'agression françaises dans ces pays. Et après
cela, de déclarer sans vergogne: " Le gouvernement
établira... de nouveaux rapports de
coopération librement
négociés et
excluant tout esprit néo-colonialiste." !
Ces "responsabilités
particulières", cela veut dire aussi
l'intensification du pillage de leurs peuples: "L'aide
publique française au développement sera
augmentée". Car, à quoi sert l'aide publique
française, sinon à aider les capitalistes
français à mettre ces pays en coupe
réglée ?
Nos candidats-ministres
comptent d'ailleurs assurer à l'impérialisme
français le rôle de chef de file
européen dans l'exploitation de l'Afrique : "Prenant
en considération les demandes justifiées des
États africains et malgache, le gouvernement
proposera... l'augmentation des crédits du Fonds
Européen de Développement". Marchais et ses
compères chantent à leur manière: "A
moi, l'Afrique ! ", l'air que le chanteur officiel du P"C"F,
Ferrat, diffuse largement à la radio bourgeoise.
Ainsi, le P"C"F , en accord avec Mitterrand, ex-ministre des
colonies, se tient prêt à perpétuer et
à consolider la mainmise de l'impérialisme
français sur ses chasses gardées coloniales et
néo-coloniales. Tout en la masquant, en l'enjolivant
de mensonges de ce genre: il n'y a plus de domaine colonial,
mais seulement des réactionnaires attardés,
type Foccart, nostalgiques du colonialisme. Une fois battus
aux élections, ils ne pourront plus exercer leur
mauvaise influence sur "les peuples des DOM et des TOM" et
sur les "jeunes états indépendants" d'Afrique.
Ainsi, lors du grand mouvement populaire de mai 72 à
Madagascar, le P"C"F n'a pu dissimuler la présence de
bases militaires françaises dans l'Île. Mais
n'a nullement réclamé leur liquidation. Il a
seulement conseillé de ne pas les employer
ouvertement contre le peuple malgache.
UN PROGRAMME
POUR INTENSIFIER
L'EXPLOITATION
DES PEUPLES
DOMINÉS
C'est en s'appuyant sur ce dispositif
militaire mondial, en prenant comme base d'appui ces
colonies et néo-colonies, que le P"C"F et le PS
entendent accélérer la course à
l'exportation des capitaux, c'est à dire aux
investissements fructueux dans des pays relativement
arriérés, pour y piller les matières
premières, pour y surexploiter une main d'oeuvre
réduite au chômage par l'impérialisme.
Plusieurs moyens sont envisagés :
-- Les sociétés
nationalisées : les
entreprises déjà nationalisées et qui,
comme Renault, exploitent des milliers et des milliers
d'ouvriers à l'étranger, depuis l'Argentine
jusqu'à la Turquie et l'Irak, en passant par
l'Algérie, continueront bien sûr à les
exploiter. Bien plus, "le gouvernement soutiendra
activement... les activités industrielles,
commerciales, intérieures, et extérieures des
entreprises nationales : Renault, EDF, Commissariat à
l'énergie atomique".
-- Les sociétés
à nationaliser : "A
l'égard des établissements français
situés à l'étranger, la nationalisation
du groupe monopoliste français auquel ils
appartiennent pourra donner lieu, en accord avec la
législation du pays d'accueil, soit à la
nationalisation, soit à la participation de
l'État français..., soit au retrait complet"
Ainsi les trusts Thomson-Brandt, Péchiney,
Saint-Gobain et la C.G.E. qui disposent chacun d'un
réseau mondial d'exploitation sont assurés de
le conserver .
Le "retrait complet" n'est
envisagé que comme une solution de dernière
extrémité. Tout comme De Gaulle et Pompidou,
face au pétrole algérien, le "gouvernement
démocratique" ne se résignera que contraint et
forcé à restituer des entreprises qui des
années durant ont pompé la sueur et le sang
des ouvriers de ces pays.
-- L'exportation de capitaux
d'État : il est
prévu par le PS et le P"C"F, que l'État
impérialiste accroîtra, et pas seulement en
direction de l'Afrique, les exportations officielles de
capitaux baptisées"aide au développement"; la
France "s'efforcera de développer progressivement sa
coopération avec les gouvernements de tous les pays
d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine. L'aide
publique française au développement sera
augmentée". De plus, la France "développera en
même temps son action au sein des organisations
internationales de coopération et d'aide au
développement" (p. 185), consortiums financiers
où plusieurs états impérialistes
associent leurs capitaux pour exploiter en commun les
peuples dominés.
Ainsi un des buts de l'
"extension du secteur public" et de la "nationalisation du
secteur bancaire et financier" c'est, tout simplement, en
renforçant le système du capitalisme
monopoliste d'État, de renforcer le potentiel
d'exploitation des peuples, à l'échelle
mondiale, de l'impérialisme français:
"L'expansion et les modalités des investissements et
des placements de l'étranger et à
l'étranger seront définies et
contrôlées dans le cadre du plan et de la
politique économique". (p. 136).

Dans la néo-colonie du
Tchad, le peuple en armes.
UN PROGRAMME
POUR S'IMPOSER SUR LE
MARCHÉ MONDIAL
Le programme de gouvernement et le
programme commun parlent beaucoup du "développement,
largement ouvert à l'échelle mondiale, des
échanges", comme d'un remède miraculeux. Ils
prétendent à la fois assurer "l'expansion du
marché national" (p. 207), et "l'expansion des
échanges internationaux" (p. 208),
"l'élargissement de notre commerce extérieur
sur de nouveaux fronts" (p. 210). Ils reprennent ainsi,
à leur façon, les appels périodiques de
Chaban et de Pompidou à l'exportation.
C'est revenir aux vieux mensonges de
Kautsky, en 1914, sur la possibilité d'un retour
à la libre concurrence, d'un libre
développement du capitalisme, grâce au commerce
international. Or, justement, le capitalisme, en se
développant, s'est heurté depuis longtemps
à la limite infranchissable, en régime
capitaliste, du marché national: la sous-consommation
des masses. Or, justement, le capitalisme, en partie pour
cette raison, s'est transformé en
impérialisme, et la libre concurrence,
irréversiblement, s'est transformée en accords
internationaux, en cartels de groupes internationaux, se
partageant le marché mondial (du pétrole par
exemple) sur la base d'un rapport de forces
économique (et aussi militaire et politique).
Le "développement des
échanges internationaux", à notre
époque, signifie, dès lors, pour une
métropole impérialiste comme la France, une
lutte acharnée de rapaces, pour le repartage du
marché capitaliste mondial rétréci et
sans cesse menacé d'engorgement. Et cette lutte
repose sur le renforcement de l'exploitation de la classe
ouvrière et des peuples dominés.
Les nouveaux bourgeois du P"C"F le
savent bien qui parlent "d'un abaissement des prix de
revient et d'une exploitation rationnelle des
capacités" des "entreprises françaises de
taille internationale" afin de renforcer "leur position sur
les marchés internationaux" (PG, p. 208).
D'autre part, ils
prévoient de pratiquer en grand le "dumping"
financé par l'État bourgeois (donc par les
masses) : "un soutien sera assuré aux entreprises
nationales les plus exposées aux effets
négatifs de la concurrence internationale" (PG, p.
209). Et le programme commun prévoit la
création d'un " Institut de financement du Commerce
extérieur".
Nous voyons donc que le
programme commun P"C"F-PS est, en tous points, un programme
de défense des intérêts de
l'Impérialisme français. Son caractère
social-chauvin s'exprime aussi nettement vis-à-vis de
la lutte révolutionnaire des peuples vietnamien et
palestinien.
DES ENNEMIS
DU PEUPLE VIETNAMIEN
ET DU PEUPLE
PALESTINIEN
Les peuples d'Indochine et le peuple
palestinien combattent en première ligne
l'impérialisme mondial. Aussi l'attitude que l'on
prend à leur égard est-elle une pierre de
touche pour juger si un parti est révolutionnaire ou
non. Le programme commun est éloquent à cet
égard :
1) A propos du Vietnam, il ne
mentionne pas la reconnaissance par la France du
Gouvernement Révolutionnaire Provisoire de la
République du Sud-Vietnam. Ce qui entraîne
nécessairement que le gouvernement "d'union
populaire" maintiendrait les relations de la France avec le
régime fantoche de Thieu. Au pied du mur , on voit ce
que valent les proclamations de "soutien à la lutte
du peuple vietnamien" du P"C" F : ce parti n'hésite
pas à se ranger sur les positions des socialos qui,
sous prétexte de maintenir la balance égale
entre l'agresseur et l'agressé au Vietnam, ont
toujours soutenu l'agression U.S.
2) A propos de la Palestine, le
programme commun proclame que le "gouvernement d'union
populaire" respectera " le droit à l'existence et
à la souveraineté de l'État
d'Israël". Dans ces conditions, parler des "droits
nationaux du peuple arabe de Palestine" est pure hypocrisie.
L'État d'Israël, état colonial, raciste
et fasciste, a chassé de leur pays les Arabes de
Palestine et maintient ceux qui y sont restés sous
son joug. Tant qu'il existera, le peuple palestinien ne
connaîtra ni l'indépendance ni la
liberté. Telle est la juste position des
organisations de la résistance palestinienne
unanimes. Le P"C"F, qui s'oppose à cette juste
position depuis des années, n'a eu aucune peine
à se mettre d'accord sur ce point avec le sioniste
Mitterrand, qui vient récemment d'aller sur place
accorder son soutien à Golda Meïr, membre comme
lui de "l'Internationale Socialiste".
Le P"C"F et le PS
défendent ni plus ni moins sur ce point les positions
actuelles de l'impérialisme français: tout en
faisant des déclarations démagogiques
vis-à-vis des peuples arabes pour faciliter sa
pénétration au Moyen-Orient, soutenir en fait
l'État d'Israël, bastion avancé de
l'impérialisme dans la région.
A BAS
LE SOCIAL-CHAUVINISME DU P"C"F
!
Le P. C .F n'a jamais pu, à ses
débuts, éliminer complètement de ses
rangs le chauvinisme hérité de la vieille SFIO
pourrie de Guesde. Dès 1939, Thorez déniait
toute existence à la nation algérienne. Au
lendemain de la deuxième guerre mondiale la ligne
révisionniste de Thorez, qui s'impose au Parti,
prêche pour "une véritable Union
Française", pour la constitution de "DOM-TOM", c'est
à dire pour la reconstruction de l'empire colonial
français. Après avoir approuvé les
massacres de Sétif (1945), et de Madagascar (1947),
le P.C.F., après 1953, refuse ouvertement de soutenir
la lutte de Libération nationale du peuple
algérien.
Devenu désormais un parti
bourgeois, contre-révolutionnaire, il n'a aucune
peine à s'entendre avec le parti "socialiste" qui,
depuis des dizaines d'années, s'est chargé des
plus sanglantes besognes coloniales (Moutet à
Madagascar, Mollet et Lacoste en Algérie). Il se
porte, avec lui, candidat à la gestion de
l'impérialisme français et propose, dans son
programme commun, ouvertement, sous des phrases
"socialistes", des "solutions" pour renforcer l'oppression
et l'exploitation des peuples.
Ce faisant, il paralyse la classe
ouvrière en France. Il lui dissimule la
réalité du système impérialiste
français, la nature de son ennemi de classe. Il la
détourne de ses alliés les plus sûrs,
les peuples en lutte pour leur libération contre
l'impérialisme français; il la détourne
de la voie révolutionnaire, léniniste: " En
Occident, le chemin de la révolution
prolétarienne passe par l'alliance avec le mouvement
de libération des colonies et des pays
dépendants contre l'impérialisme" (Staline).
Indépendance inconditionnelle pour les colonies !
Soutien actif à tous les
mouvements et guerres de libération nationale contre
l'impérialisme français !
Soutien actif aux peuples
vietnamien et palestinien, aux premières lignes dans
la lutte contre l'Impérialisme !
Tels sont les mots d'ordre du
prolétariat révolutionnaire en France.
Le chauvinisme du P"C"F, sa
nature d'agent de l'impérialisme français au
sein de la classe ouvrière, se révèle
de façon concrète, quotidienne, dans son
attitude vis-à-vis du prolétariat
immigré en France.
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