suite des
années 1969-1973
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Ça bouge dans les campagnes
françaises en 1972 et en 1973.
Alors que 103 paysans du Larzac sont
menacés d'expulsion pour l'extension d'un camp
militaire, un grand rassemblement se tient en août
1973 sur le plateau; on vient de toute la France pour
arrêter l'expulsion; dès février, les
paysans sont "montés" vers Paris avec leurs tracteurs
et ont expliqué leur cause sur leur route. En
août, l'unité des ouvriers et des paysans, de
ceux de Lip et du Larzac en lutte, est proclamée haut
et clair.
L'idée fait son chemin; la
solidarité entre ouvriers et paysans grandit au cours
des luttes. Peu à peu, les luttes paysannes sont
mieux comprises à la ville; le rôle dirigeant
de la classe ouvrière mieux perçu à la
campagne.
Depuis juin 72, c'est "la guerre du lait", qui
oppose les petits paysans aux trusts laitiers. Les magnats
du lait paient un prix dérisoire au litre fourni. Pas
de quoi ramasser le SMIC en fin de mois ! Aussi les paysans
de l'Ouest sont-ils passés à l'action :
pendant 15 jours, ils bloquent une centaine de camions de
lait pour obtenir leurs 59 centimes. En 1973 la bataille
rebondit; les "gros" n'ont pas tenu leurs engagements, les
frais ont augmenté. De nouveau, les camions sont
bloqués. La mobilisation paysanne est profonde ; en
Loire Atlantique, des assemblées
générales de 300 paysans décident des
actions à mener, en toute indépendance et
démocratie, face aux dirigeants bourgeois de la
FNSEA. Cette fois, les ouvriers des Batignolles ou de
Carrefour à Nantes rendent la pareille aux paysans
qui les ont aidés à d'autres occasions. La
solidarité mutuelle a du bon. Les
marxistes-léninistes, préoccupés
dès leur 1er Congrès de saisir correctement la
question paysanne, prennent contact, nouent des liens au
cours de ces batailles dont ils soutiennent pleinement le
bien-fondé.
* * *
Au printemps 73, d'autres couches populaires sont
en mouvement. Les lycéens se lèvent
massivement contre la loi Debré qui supprime
brutalement les sursis militaires pour les étudiants.
Il s'agit en fait d'une mesure de sélection fermant
l'enseignement supérieur aux enfants des classes
laborieuses; de retour de l'armée, ces
jeunes-là auront bien des difficultés à
reprendre des études. Les lycéens en
grève sont nombreux à Paris comme en province
; ils s'organisent au sein de comités de lutte.
Pendant quelques semaines, on entend parler d'eux, de leurs
exigences juvéniles, de leurs espoirs
déçus, de leur combativité enthousiaste
pour construire un monde nouveau. Nombre d'entre eux
acquièrent leur première expérience
politique dans la bataille. Mai 68 est déjà
loin ; une génération nouvelle de jeunes des
lycées et aussi des CET, apprend à se battre.
Il y en a aujourd'hui quelques uns dans nos rangs !
"Travailleurs français, travailleurs
immigrés, une seule classe ouvrière !",
"Travailleurs français, travailleurs
immigrés, tous unis", ce sont des mots d'ordre
fondamentaux de la classe ouvrière et du parti
communiste marxiste-léniniste. Mainte fois nous avons
collé ces affiches et scandé ces mots d'ordre
; il nous faut poursuivre aujourd'hui encore pour forger
l'unité dont la classe ouvrière a besoin pour
vaincre.
L'immigration de travailleurs est un
produit de l'impérialisme et du colonialisme. Pour
les ouvriers étrangers venus d'Afrique ou de l'Europe
du sud, cela signifie une exploitation forcenée, les
conditions de travail les plus dures, des logements
insalubres, le racisme. Pourtant, les choses changent en
1972 : à Pennaroya, à Girosteel, à
Oyonnax, les travailleurs immigrés entrent en force
dans la lutte de classes. Les patrons et leur état
sauront de quel bois se chauffent ces nouveaux
prolétaires !
Pour encadrer la main d'oeuvre immigrée,
pour diviser ouvriers français et immigrés,
l'état capitaliste promulgue la "circulaire
Fontanet" le 15 septembre 1972 ; elle est mise en
application le 18 octobre. Cette nouvelle
réglementation oblige chaque travailleur
immigré à rester chez un premier patron par
contrat pendant un an. Faute de quoi, pas de carte de
travail ni de carte de séjour. Autrement dit,
l'expulsion au premier contrôle de flics venu. Et
contrôles et rafles sont quotidiens dans certains
quartiers et certaines stations de métro parisiens !
De surcroît, c'est le commissariat de police qui doit
délivrer désormais les cartes de séjour
et de travail ; autrement dit, l'arbitraire policier va
régner plus encore.
La riposte des travailleurs
immigrés vient quelques mois plus tard, compacte et
résolue. En mars, avril et mai 1973, des centaines de
grévistes de la faim font reculer le gouvernement;
ils sont 91 à Lyon, nombreux à Marseille,
à Toulouse, à Saint-Etienne ; ils s'organisent
à Paris, dans le XXe, Porte de Choisy, rue St Maur,
dans le XlVe, forts de la solidarité de leurs
frères de classe, immigrés et aussi
français. De nombreuses cartes de travail sont
délivrées sous leur pression soutenue. C'est
la période électorale, et ceux de la rue St
Maur, dans une déclaration commune remarquent :
"Aucun de ces messieurs là (les candidats), qu'ils
soient de droite ou de l'union de la gauche, ne s'est
dérangé pour venir nous voir et venir nous
assister dans notre lutte". C'est ainsi qu'on apprend
à distinguer ses amis de ses ennemis !
Les ennemis de nos frères immigrés
prennent souvent le visage du racisme. Du racisme anti-arabe
surtout. Humiliations, vexations, insultes, coups,
assassinats, sont le lot quotidien des travailleurs venus
d'Afrique du nord. Il n'est pas une semaine sans que l'un
d'entre eux ne soit roué de coups ou bien
assassiné.
Qu'on se souvienne un instant et parmi
tant d'autres crimes racistes de l'assassinat de Mohammed
Diab en novembre 72, dans un commissariat de Versailles...
ou bien aussi de l'assassinat politique de Mahmoud El
Hamchari, responsable palestinien, représentant de
l'OLP à Paris, en décembre 1972, dont notre
camarade Jacques Jurquet, au nom de plusieurs organisations
amies du peuple palestinien, honore la mémoire devant
une assistance nombreuse et indignée, lors du meeting
du 11 janvier 1973.
Les assassins courent encore...
Le 27 avril 1969, la majorité
électorale est revenue au "Non", lors du
référendum sur les régions
décidé par De Gaulle. Les
marxistes-léninistes ont appelé à voter
"non", "non au référendum de fascisation".
C'est une gifle pour le chef de l'état qui se retire
à Colombey. Pompidou est élu en juin.
C'est "l'après-68". La bourgeoisie
capitaliste qui a tremblé de peur pour ses profits en
mai, cherche à toute force à renforcer sa
dictature de classe et à "améliorer" son
appareil d'état capitaliste.
"Plus jamais mai 68 !" C'est sa hantise !
Aussi prend-elle peu à peu toutes sortes de mesures
destinées à rendre plus efficace son appareil
de dictature, des mesures de fascisation de l'appareil
d'état.
Rappelons-les rapidement :
-- dans l'appareil policier, c'est la
création d'un "bureau de liaison" de la
répression, d'un bureau chargé de la "lutte
contre les groupes extrémistes violents", de brigades
spéciales anti-guérilla... On accroît le
nombre des policiers, on renforce l'autonomie des CRS, on
améliore le matériel des gardes mobiles (VXB
doté de mitrailleuses); on met au point un "plan de
crise". On nomme des hommes "muselés", comme le
préfet Pontal, en Lorraine, commissaire de police
sous Vichy, directeur de la sécurité en
Algérie... On encourage les organisations fascistes
dans la police : le "syndicat indépendant" est
dirigé par un ancien "Croix de Feu", Gamain, etc...
-- dans l'armée, on multiplie les
entraînements à la guerre civile et les
manœuvres anti-guérilla. "La DOT
- défense opérationnelle du territoire -
est aujourd'hui organisée pour éviter tout
retour aux événements qui
ébranlèrent la nation en mai 1968",
déclare le secrétaire d'état à
la Défense nationale en janvier 70 ;
-- l'appareil législatif est
complété. En mai 70, est votée "la
loi anti-casseurs", selon laquelle seront poursuivis les
organisateurs de toute manifestation ayant
entraîné des "incidents". C'est la porte
ouverte à l'arbitraire. La première
utilisation de la loi concerne une grève chez Berliet
; les délégués syndicaux sont
inculpés. L'émotion est grande à Lyon.
L'état recule cette fois... mais chacun voit bien
quelle classe vise la "loi anti-casseurs".
Les milices politiques, le SAC -
organisation para-militaire de l'UDR, qui assassine Marc
Lanvin, Michel Labroche, Pierre Overney, ou bien les CDR,
"organisations de masse" de l'UDR, qui
bénéficient des fonds publics... jouent leur
rôle dans cette affaire, et avec elles, le syndicat
fasciste CFT, les milices patronales et privées et
les groupuscules fascistes - "Ordre nouveau" et "Minute".
Il faut ajouter l'intense campagne
idéologique pour réhabiliter la torture et
les nazis, pour distiller le venin raciste, pour
discréditer le droit de grève...
Celui qui symbolise cette entreprise
destinée à museler la classe ouvrière
et le peuple, et à fourbir des armes pour la guerre
de classe, c'est le ministre de l'Intérieur d'alors :
Raymond Marcellin. Homme de Vichy,
décoré de la francisque de Pétain
N°2232, il entend se "consacrer en toute
priorité contre les menées subversives"
(13 juin 1970), et indique qu'il "n'y a pas d'autre
alternative que vaincre les révolutionnaires ou
disparaître" (24 juillet 1971).
C'est tout un programme fascisant contre lequel
les marxistes-léninistes s'efforcent de rassembler le
plus grand nombre.
Pour chaque année, une campagne
électorale dans ce pays : 1969, les
présidentielles, 1971, les municipales, 1972, le
référendum sur l'Europe, 1973, les
élections législatives.
"Changer de gouvernement ne change rien, il
faut changer de régime", c'est l'axe fort de la
bataille politique menée par les
marxistes-léninistes qui, dès décembre
72, dénoncent activement l'électoralisme et
appellent à l'abstention. Une série de
bandeaux résume tous les mots d'ordre de cette
campagne que clôt un meeting important à la
Mutualité, sur le thème : "Ce que proposent
les marxistes-léninistes", le 16 février 1973.
Jamais nous n'avons rassemblé tant de sympathisants
sur de tels objectifs ! Le bilan est positif.
Depuis juin 1972, le programme commun est
signé. Et dans "l'Humanité rouge", une intense
campagne d'explications est menée plusieurs mois
durant. Oui, l'union de la gauche ne réalise pas
l'unité de la classe et du peuple, c'est une sale
combine électorale monnayée entre politiciens
bourgeois; oui, le programme commun est un programme
bourgeois; oui, les nationalisations, en régime
capitaliste, n'apportent rien de bon aux travailleurs. Et
nous disons déjà alors à nos camarades,
militants de base et sympathisants du PCF, que l'alliance
avec les socialistes conduit inévitablement la classe
ouvrière à l'impasse, que l'union de la gauche
éclatera, que les dirigeants révisionnistes
les trompent honteusement. Cela n'est-il pas vrai et
amplement vérifié par les faits aujourd'hui,
cinq ans après la signature du programme commun,
alors que la perspective de la gestion du pouvoir se
précise et que les uns et les autres, dirigeants
socialistes et révisionnistes, voudraient bien
s'approprier par avance la plus grosse part du gâteau
?
Dès 1972, nous avons dit cela, et
indiqué aussi la nécessité de la voie
révolutionnaire. Jamais les élections n'ont
rien changé ; gardons-nous des illusions sur la
prétendue voie pacifique au socialisme; ne tombons
pas dans le piège électoraliste.
Cinq ans plus tard, dans la même bataille
anti-électoraliste de principe, nous
présentons des candidats. Pourquoi ? S'agit-il d'un
virage brutal, de la correction d'une erreur passée?
Aucunement; comme l'indique le camarade Jacques Jurquet dans
l'éditorial du N°14 de la revue
"Prolétariat", il s'agit d'une tactique
différente imposée par la
réalité des événements et de nos
propres forces :
"La bataille engagée dans les
années 60 par les marxistes-léninistes ne fut
soutenue au début que par un très petit nombre
de militants. D'une part, ils condamnaient
légitimement l'opportunisme électoraliste et
le "crétinisme parlementaire" de leurs dirigeants
respectifs, d'autre part ils ne disposaient pas du minimum
de forces autorisant le recours aux possibilités
d'actions offertes par la légalité bourgeoise
sur le plan des élections".
Cette affiche nationale "Quelle voie prendre
?" évoque assez bien les préoccupations
des marxistes-léninistes cette fin d'année 73,
les faits et les événements sur lesquels ils
s'appuient pour désigner la voie à suivre
à la classe ouvrière de notre pays.
Il faut tirer les leçons de
"l'expérience" chilienne et du passage
"proclamé" pacifique au socialisme. Il faut redoubler
de vigilance face aux menées agressives des deux
super-puissances en Europe. Il faut se battre, comme ceux de
Lip, classe contre classe, classe ouvrière contre
classe bourgeoise et réaliser l'unité de la
classe ouvrière contre les menées
racistes.
De nombreuses réunions de
sympathisants et interventions publiques et de multiples
meetings provinciaux animent cette campagne "Quelle voie
prendre ?" fin 1973 et début 1974.
Après le 12 juin 1968, l'Humanité
nouvelle, organe central du Parti communiste
marxiste-léniniste de France, interdit, ne peut plus
paraître légalement. Un numéro
ronéoté paraît en août 1968.
D'autres suivront. Mais les marxistes-léninistes
n'ont plus de presse légale.
Les mois suivants surgissent de nombreux
journaux régionaux, notamment "Provence rouge"
dans la région marseillaise, "Front uni" dans
la région Rhône-Alpes. Avec ces publications,
et d'autres plus modestes, les marxistes-léninistes
font l'expérience d'une presse légale dans les
nouvelles conditions d'après 1968.
Ces quelques mois d'expérience
passés, paraît en février 1969 le
premier numéro de "l'Humanité rouge".
"Provence rouge" disparaît de ce fait quelques
temps plus tard. "Front uni" qui connaît un bon
succès de presse, continue ; il devient un journal
national jusqu'en 1970.
"L'Humanité rouge",
hebdomadaire de huit puis douze pages jusqu'en 1974, va
subir bien des assauts ennemis.
Assauts extérieurs de la
bourgeoisie qui tente de museler les
marxistes-léninistes ; on intente des procès
à notre journal, on l'étrangle
financièrement ; les dirigeants révisionnistes
sabotent sa diffusion en kiosque.
Assauts intérieurs aussi.
Mai 68 a considérablement grossi
les rangs des marxistes-léninistes. De nombreux
jeunes militants de mai, sincères et enthousiastes,
ont reconnu la justesse de la ligne idéologique et
politique du Parti en mai 68. C'est une excellente chose.
Mais bien de ces nouveaux venus au
marxisme-léninisme, souvent jeunes intellectuels sans
expérience aucune du combat de classe, apportent dans
les rangs du jeune parti une conception du monde, une
impatience révolutionnariste étrangères
à notre classe.
Fin 1968, le mouvement de masse de la
jeunesse paraît encore chaud, bien lancé ; un
ressort s'est brisé pourtant. Nombre de jeunes qui
ont cru à la révolution, à sa
nécessité, à sa possibilité,
sont amers, déçus, désemparés.
Ils se lancent dans l'aventure politique à corps
perdu et s'agitent désespérément. Le
reflux d'après mai produit le courant
spontanéiste, que représente alors assez bien
la "Gauche prolétarienne et son journal poursuivi par
Marcellin "La cause du peuple". Ces jeunes s'appellent les
"maos", les "spontex", les "anarcho-maoïstes".
Qu'importe au fond... Ils s'emparent des conserves de luxe
de chez Fauchon et distribuent cette épicerie fine
dans les bidonvilles de Nanterre ; ils enlèvent le
contremaître Nogrette après l'assassinat de
Pierre Overney... Autant d'actions spectaculaires, parfois
sympathiques à la classe ouvrière mais qui
mènent à l'impasse.
Ce courant actif en 1970, meurt vers 1972.
Il a son reflet dans les rangs marxistes-léninistes.
C'est le refus du parti prolétarien, le refus de son
idéologie et de sa centralisation, le refus des
efforts prolongés pour son
édification.
Cette année 70, l'existence
même du parti est en jeu. La bataille de
"l'Humanité rouge" c'est à nous de la
gagner ! .
1970 : la répression frappe les
marxistes-léninistes. En mars, alors qu'une
soixantaine de militants sont interpellés dans
plusieurs villes de France, six d'entre eux sont
inculpés pour reconstitution de ligue dissoute, le
PCMLF, accusé en juin 68 d'être une "ligue
armée" !
Déjà, en août et
décembre 1968, les marxistes-léninistes ont
subi contrôles et arrestations. Marcellin s'en prend
à eux en 1970 comme il s'en prend à l'ensemble
du courant de mai. Les arrestations de mars sont
significatives cependant.
Qui sont Thiriot, Marie, Bernier et Rey ?
Des simples militants, ouvriers et jeunes intellectuels,
militants déjà éprouvés ou
jeunes enthousiastes...
L'un d'eux accuse ainsi la Cour de
Sûreté de l'état lors du procès
:
..."Je récuse votre tribunal. La
justice de la dictature de la bourgeoisie peut bien
emprisonner des hommes, des militants comme moi-même,
mais elle n'arrêtera pas la marche des
idées ".
Au même instant, une attaque en
règle est menée contre le Parti de
l'intérieur, qui met à deux reprises son
existence en danger. Il tient bon cependant ; à
travers les épreuves, il se forge et mûrit. Sur
ce point, se reporter au numéro 6 de la revue
Prolétariat : "L'édification du parti
marxiste-léniniste en France".
1971 -- c'est l'année du centenaire
de la Commune de Paris, premier état de dictature du
prolétariat, en France et dans le monde
entier.
Les marxistes-léninistes
sont les seuls à célébrer cet
épisode glorieux de l'histoire de notre classe
ouvrière.
Du côté de la
bourgeoisie au pouvoir, Marcellin ose encore cracher sur la
Commune comme le firent les "Versaillais" qu'il qualifie de
"libérateurs" ! Du côté
révisionniste, par-delà les belles phrases et
les simagrées, c'est plutôt la gêne et
l'embarras, car comment évoquer la Commune sans
condamner en bloc les thèses révisionnistes de
Khrouchtchev à Marchais ?
Par contre, l'expérience des
Communards héroïques est étudiée
par toute la Chine cette année 1971 ; et
stupéfaits, bien des visiteurs français
entendront les années suivantes, de jeunes chinois
parler avec aisance d'Eugène Varlin ou
d'Eugène Pottier, que beaucoup connaissent si mal
ici.
Les marxistes-léninistes
français, par leur presse, leurs brochures, leurs
expositions, leurs meetings, font connaître la Commune
de Paris. A la mesure de leurs forces - et c'est encore peu,
trop peu. Quelles leçons nécessaires pour la
classe ouvrière aujourd'hui que celles acquises si
chèrement cent années auparavant dans le fer
et dans le sang : la nécessité de la
révolution armée et de la dictature du
prolétariat, l'importance décisive des masses
en mouvement et le rôle non moins décisif du
parti du prolétariat. ..."Mais pour nous, à
la veille de ce 1er mai 1971, ce centenaire se situe plus
que jamais dans la perspective révolutionnaire
justement ouverte voici un siècle.
Le marxisme, le
léninisme ont aujourd'hui pour prolongement et
enrichissement historiques au niveau le plus
élevé la pensée-maotsetoung, à
laquelle adhère déjà plus du quart de
l'humanité.
Dix ans après le
déclenchement de cette première
révolution prolétarienne de l'Histoire, Marx
et Engels, en 1881, s'adressèrent aux ouvriers
d'Europe en s'exclamant :
"La Commune, que
les puissances du vieux monde croyaient avoir
définitivement anéantie, a plus de
vitalité que jamais, aussi nous pouvons crier avec
vous à l'unisson "Vive la Commune !". Aujourd'hui,
quatre-vingt dix ans plus tard, c'est à dire un
siècle après le grand événement
de 1871, oui, aujourd'hui encore, la Commune a plus de
vitalité que jamais, car ses idées
s'apprêtent à triompher dans le monde entier...
".
Ainsi termine le camarade Jurquet
lors de la soirée commémorative du Centenaire
organisée par les marxistes-léninistes le 30
avril (cf l'ensemble du texte dans "Arracher la classe ouvrière au
révisionnisme moderne", page 319).
"Jusqu'à mon dernier souffle, je
poursuivrai la lutte pour ces enfants, pour ceux de chez
nous, pour ceux du monde". Ainsi a parlé un jour
notre camarade François Marty, président du
Parti communiste marxiste-léniniste de France
à titre posthume. C'était sur la place Tien An
Men de Pékin, alors que des cohortes d'enfants
chinois le fêtaient : "Bonjour, l'oncle de l'autre
bout du monde !".
Notre camarade François
Marty a tenu cet engagement. Sa vie et son action furent
celles d'un militant communiste exemplaire.
De vieille souche catalane,
François Marty s'engage très tôt dans la
vie militante ; il adhère au Parti communiste
français en 1926 et est l'un des fondateurs du
journal communiste "le Travailleur catalan" . Actif pendant
la guerre d'Espagne, il s'engage à fond dans la
Résistance ; il commande l'Ecole de cadres des
officiers FTP du Sud-ouest et, sous le nom du colonel
Bourgat, dirige la libération de Carcassonne et
d'autres régions.
En 1963, il prend ouvertement
position contre le révisionnisme
khrouchtchévien ; il est exclu du PCF contre l'avis
quasi-unanime de sa cellule de base. En juillet 1964, il
participe à la fondation de la
Fédération des cercles
marxistes-léninistes; c'est l'un des dirigeants du
PCMLF fondé à Puyricard. En 1970, il devient
directeur de "l'Humanité rouge".
"Notre doyen et le meilleur
d'entre tous" voilà comment notre camarade
Jacques Jurquet désigna François Marty lors de
l'hommage qu'il lui rendit au cimetière de
Corbères. Aujourd'hui encore, nous le pensons et nous
étudions l'expérience, les actions et les
écrits de notre camarade disparu tragiquement, tant
ils sont riches d'enseignements pour aujourd'hui.
Le camarade François Marty a
rencontré le Président Mao à deux
reprises. Cette photographie a fixé la seconde
rencontre en novembre 1966 lors de la révolution
culturelle.
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