1967-1977 : PCMLF 10 ans de lutte, 100 affiches

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suite des années 1969-1973

  Ça bouge dans les campagnes françaises en 1972 et en 1973.
  Alors que 103 paysans du Larzac sont menacés d'expulsion pour l'extension d'un camp militaire, un grand rassemblement se tient en août 1973 sur le plateau; on vient de toute la France pour arrêter l'expulsion; dès février, les paysans sont "montés" vers Paris avec leurs tracteurs et ont expliqué leur cause sur leur route. En août, l'unité des ouvriers et des paysans, de ceux de Lip et du Larzac en lutte, est proclamée haut et clair.
  L'idée fait son chemin; la solidarité entre ouvriers et paysans grandit au cours des luttes. Peu à peu, les luttes paysannes sont mieux comprises à la ville; le rôle dirigeant de la classe ouvrière mieux perçu à la campagne.

  Depuis juin 72, c'est "la guerre du lait", qui oppose les petits paysans aux trusts laitiers. Les magnats du lait paient un prix dérisoire au litre fourni. Pas de quoi ramasser le SMIC en fin de mois ! Aussi les paysans de l'Ouest sont-ils passés à l'action : pendant 15 jours, ils bloquent une centaine de camions de lait pour obtenir leurs 59 centimes. En 1973 la bataille rebondit; les "gros" n'ont pas tenu leurs engagements, les frais ont augmenté. De nouveau, les camions sont bloqués. La mobilisation paysanne est profonde ; en Loire Atlantique, des assemblées générales de 300 paysans décident des actions à mener, en toute indépendance et démocratie, face aux dirigeants bourgeois de la FNSEA. Cette fois, les ouvriers des Batignolles ou de Carrefour à Nantes rendent la pareille aux paysans qui les ont aidés à d'autres occasions. La solidarité mutuelle a du bon. Les marxistes-léninistes, préoccupés dès leur 1er Congrès de saisir correctement la question paysanne, prennent contact, nouent des liens au cours de ces batailles dont ils soutiennent pleinement le bien-fondé.

* * *

  Au printemps 73, d'autres couches populaires sont en mouvement. Les lycéens se lèvent massivement contre la loi Debré qui supprime brutalement les sursis militaires pour les étudiants. Il s'agit en fait d'une mesure de sélection fermant l'enseignement supérieur aux enfants des classes laborieuses; de retour de l'armée, ces jeunes-là auront bien des difficultés à reprendre des études. Les lycéens en grève sont nombreux à Paris comme en province ; ils s'organisent au sein de comités de lutte. Pendant quelques semaines, on entend parler d'eux, de leurs exigences juvéniles, de leurs espoirs déçus, de leur combativité enthousiaste pour construire un monde nouveau. Nombre d'entre eux acquièrent leur première expérience politique dans la bataille. Mai 68 est déjà loin ; une génération nouvelle de jeunes des lycées et aussi des CET, apprend à se battre. Il y en a aujourd'hui quelques uns dans nos rangs !

 

  "Travailleurs français, travailleurs immigrés, une seule classe ouvrière !", "Travailleurs français, travailleurs immigrés, tous unis", ce sont des mots d'ordre fondamentaux de la classe ouvrière et du parti communiste marxiste-léniniste. Mainte fois nous avons collé ces affiches et scandé ces mots d'ordre ; il nous faut poursuivre aujourd'hui encore pour forger l'unité dont la classe ouvrière a besoin pour vaincre.
  L'immigration de travailleurs est un produit de l'impérialisme et du colonialisme. Pour les ouvriers étrangers venus d'Afrique ou de l'Europe du sud, cela signifie une exploitation forcenée, les conditions de travail les plus dures, des logements insalubres, le racisme. Pourtant, les choses changent en 1972 : à Pennaroya, à Girosteel, à Oyonnax, les travailleurs immigrés entrent en force dans la lutte de classes. Les patrons et leur état sauront de quel bois se chauffent ces nouveaux prolétaires !

  Pour encadrer la main d'oeuvre immigrée, pour diviser ouvriers français et immigrés, l'état capitaliste promulgue la "circulaire Fontanet" le 15 septembre 1972 ; elle est mise en application le 18 octobre. Cette nouvelle réglementation oblige chaque travailleur immigré à rester chez un premier patron par contrat pendant un an. Faute de quoi, pas de carte de travail ni de carte de séjour. Autrement dit, l'expulsion au premier contrôle de flics venu. Et contrôles et rafles sont quotidiens dans certains quartiers et certaines stations de métro parisiens ! De surcroît, c'est le commissariat de police qui doit délivrer désormais les cartes de séjour et de travail ; autrement dit, l'arbitraire policier va régner plus encore.
  La riposte des travailleurs immigrés vient quelques mois plus tard, compacte et résolue. En mars, avril et mai 1973, des centaines de grévistes de la faim font reculer le gouvernement; ils sont 91 à Lyon, nombreux à Marseille, à Toulouse, à Saint-Etienne ; ils s'organisent à Paris, dans le XXe, Porte de Choisy, rue St Maur, dans le XlVe, forts de la solidarité de leurs frères de classe, immigrés et aussi français. De nombreuses cartes de travail sont délivrées sous leur pression soutenue. C'est la période électorale, et ceux de la rue St Maur, dans une déclaration commune remarquent : "Aucun de ces messieurs là (les candidats), qu'ils soient de droite ou de l'union de la gauche, ne s'est dérangé pour venir nous voir et venir nous assister dans notre lutte". C'est ainsi qu'on apprend à distinguer ses amis de ses ennemis !

  Les ennemis de nos frères immigrés prennent souvent le visage du racisme. Du racisme anti-arabe surtout. Humiliations, vexations, insultes, coups, assassinats, sont le lot quotidien des travailleurs venus d'Afrique du nord. Il n'est pas une semaine sans que l'un d'entre eux ne soit roué de coups ou bien assassiné.
  Qu'on se souvienne un instant et parmi tant d'autres crimes racistes de l'assassinat de Mohammed Diab en novembre 72, dans un commissariat de Versailles... ou bien aussi de l'assassinat politique de Mahmoud El Hamchari, responsable palestinien, représentant de l'OLP à Paris, en décembre 1972, dont notre camarade Jacques Jurquet, au nom de plusieurs organisations amies du peuple palestinien, honore la mémoire devant une assistance nombreuse et indignée, lors du meeting du 11 janvier 1973.
  Les assassins courent encore...

 

  Le 27 avril 1969, la majorité électorale est revenue au "Non", lors du référendum sur les régions décidé par De Gaulle. Les marxistes-léninistes ont appelé à voter "non", "non au référendum de fascisation". C'est une gifle pour le chef de l'état qui se retire à Colombey. Pompidou est élu en juin.
  C'est "l'après-68". La bourgeoisie capitaliste qui a tremblé de peur pour ses profits en mai, cherche à toute force à renforcer sa dictature de classe et à "améliorer" son appareil d'état capitaliste.
  "Plus jamais mai 68 !" C'est sa hantise ! Aussi prend-elle peu à peu toutes sortes de mesures destinées à rendre plus efficace son appareil de dictature, des mesures de fascisation de l'appareil d'état.

  Rappelons-les rapidement :
-- dans l'appareil policier, c'est la création d'un "bureau de liaison" de la répression, d'un bureau chargé de la "lutte contre les groupes extrémistes violents", de brigades spéciales anti-guérilla... On accroît le nombre des policiers, on renforce l'autonomie des CRS, on améliore le matériel des gardes mobiles (VXB doté de mitrailleuses); on met au point un "plan de crise". On nomme des hommes "muselés", comme le préfet Pontal, en Lorraine, commissaire de police sous Vichy, directeur de la sécurité en Algérie... On encourage les organisations fascistes dans la police : le "syndicat indépendant" est dirigé par un ancien "Croix de Feu", Gamain, etc...

-- dans l'armée, on multiplie les entraînements à la guerre civile et les manœuvres anti-guérilla. "La DOT

- défense opérationnelle du territoire - est aujourd'hui organisée pour éviter tout retour aux événements qui ébranlèrent la nation en mai 1968", déclare le secrétaire d'état à la Défense nationale en janvier 70 ;

-- l'appareil législatif est complété. En mai 70, est votée "la loi anti-casseurs", selon laquelle seront poursuivis les organisateurs de toute manifestation ayant entraîné des "incidents". C'est la porte ouverte à l'arbitraire. La première utilisation de la loi concerne une grève chez Berliet ; les délégués syndicaux sont inculpés. L'émotion est grande à Lyon. L'état recule cette fois... mais chacun voit bien quelle classe vise la "loi anti-casseurs".

  Les milices politiques, le SAC - organisation para-militaire de l'UDR, qui assassine Marc Lanvin, Michel Labroche, Pierre Overney, ou bien les CDR, "organisations de masse" de l'UDR, qui bénéficient des fonds publics... jouent leur rôle dans cette affaire, et avec elles, le syndicat fasciste CFT, les milices patronales et privées et les groupuscules fascistes - "Ordre nouveau" et "Minute".

  Il faut ajouter l'intense campagne idéologique pour réhabiliter la torture et les nazis, pour distiller le venin raciste, pour discréditer le droit de grève...

  Celui qui symbolise cette entreprise destinée à museler la classe ouvrière et le peuple, et à fourbir des armes pour la guerre de classe, c'est le ministre de l'Intérieur d'alors : Raymond Marcellin. Homme de Vichy, décoré de la francisque de Pétain N°2232, il entend se "consacrer en toute priorité contre les menées subversives" (13 juin 1970), et indique qu'il "n'y a pas d'autre alternative que vaincre les révolutionnaires ou disparaître" (24 juillet 1971).

  C'est tout un programme fascisant contre lequel les marxistes-léninistes s'efforcent de rassembler le plus grand nombre.

 

  Pour chaque année, une campagne électorale dans ce pays : 1969, les présidentielles, 1971, les municipales, 1972, le référendum sur l'Europe, 1973, les élections législatives.

  "Changer de gouvernement ne change rien, il faut changer de régime", c'est l'axe fort de la bataille politique menée par les marxistes-léninistes qui, dès décembre 72, dénoncent activement l'électoralisme et appellent à l'abstention. Une série de bandeaux résume tous les mots d'ordre de cette campagne que clôt un meeting important à la Mutualité, sur le thème : "Ce que proposent les marxistes-léninistes", le 16 février 1973. Jamais nous n'avons rassemblé tant de sympathisants sur de tels objectifs ! Le bilan est positif.

  Depuis juin 1972, le programme commun est signé. Et dans "l'Humanité rouge", une intense campagne d'explications est menée plusieurs mois durant. Oui, l'union de la gauche ne réalise pas l'unité de la classe et du peuple, c'est une sale combine électorale monnayée entre politiciens bourgeois; oui, le programme commun est un programme bourgeois; oui, les nationalisations, en régime capitaliste, n'apportent rien de bon aux travailleurs. Et nous disons déjà alors à nos camarades, militants de base et sympathisants du PCF, que l'alliance avec les socialistes conduit inévitablement la classe ouvrière à l'impasse, que l'union de la gauche éclatera, que les dirigeants révisionnistes les trompent honteusement. Cela n'est-il pas vrai et amplement vérifié par les faits aujourd'hui, cinq ans après la signature du programme commun, alors que la perspective de la gestion du pouvoir se précise et que les uns et les autres, dirigeants socialistes et révisionnistes, voudraient bien s'approprier par avance la plus grosse part du gâteau ?

  Dès 1972, nous avons dit cela, et indiqué aussi la nécessité de la voie révolutionnaire. Jamais les élections n'ont rien changé ; gardons-nous des illusions sur la prétendue voie pacifique au socialisme; ne tombons pas dans le piège électoraliste.

  Cinq ans plus tard, dans la même bataille anti-électoraliste de principe, nous présentons des candidats. Pourquoi ? S'agit-il d'un virage brutal, de la correction d'une erreur passée? Aucunement; comme l'indique le camarade Jacques Jurquet dans l'éditorial du N°14 de la revue "Prolétariat", il s'agit d'une tactique différente imposée par la réalité des événements et de nos propres forces :

  "La bataille engagée dans les années 60 par les marxistes-léninistes ne fut soutenue au début que par un très petit nombre de militants. D'une part, ils condamnaient légitimement l'opportunisme électoraliste et le "crétinisme parlementaire" de leurs dirigeants respectifs, d'autre part ils ne disposaient pas du minimum de forces autorisant le recours aux possibilités d'actions offertes par la légalité bourgeoise sur le plan des élections".

  Cette affiche nationale "Quelle voie prendre ?" évoque assez bien les préoccupations des marxistes-léninistes cette fin d'année 73, les faits et les événements sur lesquels ils s'appuient pour désigner la voie à suivre à la classe ouvrière de notre pays.
  Il faut tirer les leçons de "l'expérience" chilienne et du passage "proclamé" pacifique au socialisme. Il faut redoubler de vigilance face aux menées agressives des deux super-puissances en Europe. Il faut se battre, comme ceux de Lip, classe contre classe, classe ouvrière contre classe bourgeoise et réaliser l'unité de la classe ouvrière contre les menées racistes.
  De nombreuses réunions de sympathisants et interventions publiques et de multiples meetings provinciaux animent cette campagne "Quelle voie prendre ?" fin 1973 et début 1974.

  

  Après le 12 juin 1968, l'Humanité nouvelle, organe central du Parti communiste marxiste-léniniste de France, interdit, ne peut plus paraître légalement. Un numéro ronéoté paraît en août 1968. D'autres suivront. Mais les marxistes-léninistes n'ont plus de presse légale.
  Les mois suivants surgissent de nombreux journaux régionaux, notamment "Provence rouge" dans la région marseillaise, "Front uni" dans la région Rhône-Alpes. Avec ces publications, et d'autres plus modestes, les marxistes-léninistes font l'expérience d'une presse légale dans les nouvelles conditions d'après 1968.
  Ces quelques mois d'expérience passés, paraît en février 1969 le premier numéro de "l'Humanité rouge". "Provence rouge" disparaît de ce fait quelques temps plus tard. "Front uni" qui connaît un bon succès de presse, continue ; il devient un journal national jusqu'en 1970.
  "L'Humanité rouge", hebdomadaire de huit puis douze pages jusqu'en 1974, va subir bien des assauts ennemis.
  Assauts extérieurs de la bourgeoisie qui tente de museler les marxistes-léninistes ; on intente des procès à notre journal, on l'étrangle financièrement ; les dirigeants révisionnistes sabotent sa diffusion en kiosque.
  Assauts intérieurs aussi.
  Mai 68 a considérablement grossi les rangs des marxistes-léninistes. De nombreux jeunes militants de mai, sincères et enthousiastes, ont reconnu la justesse de la ligne idéologique et politique du Parti en mai 68. C'est une excellente chose. Mais bien de ces nouveaux venus au marxisme-léninisme, souvent jeunes intellectuels sans expérience aucune du combat de classe, apportent dans les rangs du jeune parti une conception du monde, une impatience révolutionnariste étrangères à notre classe.
  Fin 1968, le mouvement de masse de la jeunesse paraît encore chaud, bien lancé ; un ressort s'est brisé pourtant. Nombre de jeunes qui ont cru à la révolution, à sa nécessité, à sa possibilité, sont amers, déçus, désemparés. Ils se lancent dans l'aventure politique à corps perdu et s'agitent désespérément. Le reflux d'après mai produit le courant spontanéiste, que représente alors assez bien la "Gauche prolétarienne et son journal poursuivi par Marcellin "La cause du peuple". Ces jeunes s'appellent les "maos", les "spontex", les "anarcho-maoïstes". Qu'importe au fond... Ils s'emparent des conserves de luxe de chez Fauchon et distribuent cette épicerie fine dans les bidonvilles de Nanterre ; ils enlèvent le contremaître Nogrette après l'assassinat de Pierre Overney... Autant d'actions spectaculaires, parfois sympathiques à la classe ouvrière mais qui mènent à l'impasse.
  Ce courant actif en 1970, meurt vers 1972. Il a son reflet dans les rangs marxistes-léninistes. C'est le refus du parti prolétarien, le refus de son idéologie et de sa centralisation, le refus des efforts prolongés pour son édification.
  Cette année 70, l'existence même du parti est en jeu. La bataille de "l'Humanité rouge" c'est à nous de la gagner ! .

  

  1970 : la répression frappe les marxistes-léninistes. En mars, alors qu'une soixantaine de militants sont interpellés dans plusieurs villes de France, six d'entre eux sont inculpés pour reconstitution de ligue dissoute, le PCMLF, accusé en juin 68 d'être une "ligue armée" !
  Déjà, en août et décembre 1968, les marxistes-léninistes ont subi contrôles et arrestations. Marcellin s'en prend à eux en 1970 comme il s'en prend à l'ensemble du courant de mai. Les arrestations de mars sont significatives cependant.
  Qui sont Thiriot, Marie, Bernier et Rey ? Des simples militants, ouvriers et jeunes intellectuels, militants déjà éprouvés ou jeunes enthousiastes...
  L'un d'eux accuse ainsi la Cour de Sûreté de l'état lors du procès :
  ..."Je récuse votre tribunal. La justice de la dictature de la bourgeoisie peut bien emprisonner des hommes, des militants comme moi-même, mais elle n'arrêtera pas la marche des idées ".
  Au même instant, une attaque en règle est menée contre le Parti de l'intérieur, qui met à deux reprises son existence en danger. Il tient bon cependant ; à travers les épreuves, il se forge et mûrit. Sur ce point, se reporter au numéro 6 de la revue Prolétariat : "L'édification du parti marxiste-léniniste en France".

   1971 -- c'est l'année du centenaire de la Commune de Paris, premier état de dictature du prolétariat, en France et dans le monde entier.
    Les marxistes-léninistes sont les seuls à célébrer cet épisode glorieux de l'histoire de notre classe ouvrière.
    Du côté de la bourgeoisie au pouvoir, Marcellin ose encore cracher sur la Commune comme le firent les "Versaillais" qu'il qualifie de "libérateurs" ! Du côté révisionniste, par-delà les belles phrases et les simagrées, c'est plutôt la gêne et l'embarras, car comment évoquer la Commune sans condamner en bloc les thèses révisionnistes de Khrouchtchev à Marchais ?
    Par contre, l'expérience des Communards héroïques est étudiée par toute la Chine cette année 1971 ; et stupéfaits, bien des visiteurs français entendront les années suivantes, de jeunes chinois parler avec aisance d'Eugène Varlin ou d'Eugène Pottier, que beaucoup connaissent si mal ici.
    Les marxistes-léninistes français, par leur presse, leurs brochures, leurs expositions, leurs meetings, font connaître la Commune de Paris. A la mesure de leurs forces - et c'est encore peu, trop peu. Quelles leçons nécessaires pour la classe ouvrière aujourd'hui que celles acquises si chèrement cent années auparavant dans le fer et dans le sang : la nécessité de la révolution armée et de la dictature du prolétariat, l'importance décisive des masses en mouvement et le rôle non moins décisif du parti du prolétariat. ..."Mais pour nous, à la veille de ce 1er mai 1971, ce centenaire se situe plus que jamais dans la perspective révolutionnaire justement ouverte voici un siècle.
    Le marxisme, le léninisme ont aujourd'hui pour prolongement et enrichissement historiques au niveau le plus élevé la pensée-maotsetoung, à laquelle adhère déjà plus du quart de l'humanité.
    Dix ans après le déclenchement de cette première révolution prolétarienne de l'Histoire, Marx et Engels, en 1881, s'adressèrent aux ouvriers d'Europe en s'exclamant :
    "La Commune, que les puissances du vieux monde croyaient avoir définitivement anéantie, a plus de vitalité que jamais, aussi nous pouvons crier avec vous à l'unisson "Vive la Commune !". Aujourd'hui, quatre-vingt dix ans plus tard, c'est à dire un siècle après le grand événement de 1871, oui, aujourd'hui encore, la Commune a plus de vitalité que jamais, car ses idées s'apprêtent à triompher dans le monde entier... ".
    Ainsi termine le camarade Jurquet lors de la soirée commémorative du Centenaire organisée par les marxistes-léninistes le 30 avril (cf l'ensemble du texte dans "Arracher la classe ouvrière au révisionnisme moderne", page 319).

 

    "Jusqu'à mon dernier souffle, je poursuivrai la lutte pour ces enfants, pour ceux de chez nous, pour ceux du monde". Ainsi a parlé un jour notre camarade François Marty, président du Parti communiste marxiste-léniniste de France à titre posthume. C'était sur la place Tien An Men de Pékin, alors que des cohortes d'enfants chinois le fêtaient : "Bonjour, l'oncle de l'autre bout du monde !".
    Notre camarade François Marty a tenu cet engagement. Sa vie et son action furent celles d'un militant communiste exemplaire.
    De vieille souche catalane, François Marty s'engage très tôt dans la vie militante ; il adhère au Parti communiste français en 1926 et est l'un des fondateurs du journal communiste "le Travailleur catalan" . Actif pendant la guerre d'Espagne, il s'engage à fond dans la Résistance ; il commande l'Ecole de cadres des officiers FTP du Sud-ouest et, sous le nom du colonel Bourgat, dirige la libération de Carcassonne et d'autres régions.
    En 1963, il prend ouvertement position contre le révisionnisme khrouchtchévien ; il est exclu du PCF contre l'avis quasi-unanime de sa cellule de base. En juillet 1964, il participe à la fondation de la Fédération des cercles marxistes-léninistes; c'est l'un des dirigeants du PCMLF fondé à Puyricard. En 1970, il devient directeur de "l'Humanité rouge".
    "Notre doyen et le meilleur d'entre tous" voilà comment notre camarade Jacques Jurquet désigna François Marty lors de l'hommage qu'il lui rendit au cimetière de Corbères. Aujourd'hui encore, nous le pensons et nous étudions l'expérience, les actions et les écrits de notre camarade disparu tragiquement, tant ils sont riches d'enseignements pour aujourd'hui.

    Le camarade François Marty a rencontré le Président Mao à deux reprises. Cette photographie a fixé la seconde rencontre en novembre 1966 lors de la révolution culturelle.

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