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Comment édifier le parti marxiste-léniniste:

Création en France d'un véritable
parti révolutionnaire du prolétariat

(Pratique et expérience accumulée d'octobre 1963 au 12 juin 1968)

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Suite è

PREMIÈRE GRANDE LUTTE, ENTRE 2 LIGNES

..... Mais les dirigeants révisionnistes français, dans leur zèle à servir leur chef d'orchestre KHROUCHTCHEV et à jouer avec ardeur sa funèbre musique révisionniste, se lancèrent dans une activité forcenée contre le Parti communiste chinois, devenu la cible principale de leurs coups tandis que l'impérialisme américain faisait de leur part l'objet de ménagement systématique et d'enjolivement mystificateur. N'allèrent-ils pas jusqu'à ordonner dans toute la France des minutes de silence pour honorer la mémoire du Président des Etats-Unis, KENNEDY, qui n'était autre que l'homme qui avait ordonné l'agression militaire de l'impérialisme américain contre le peuple vietnamien ? !
..... Au printemps et pendant l'été de 1963, ils demandèrent à toutes les directions fédérales (organismes dirigeants du Parti communiste français au niveau d'un département connus sous le nom de " Comités fédéraux. ") de mettre à l'ordre du jour d'une session spéciale la question des divergences avec le Parti communiste chinois. Et pendant deux à trois mois, presque chaque jour " l'Humanité ", publia des résolutions " adoptées à l'unanimité " par les différents Comités fédéraux pour " dénoncer et condamner l'activité des dirigeants chinois ". Le florilège désormais ineffaçable de ces documents constitue un ramassis de contre-vérités et d'insultes que ne pourront Jamais plus renier les traîtres qui l'ont inspiré.

PREMIER ENJEU DE LA PREMIERE GRANDE LUTTE ENTRE DEUX LIGNES DANS LE COURANT MARXISTE-LENINISTE LA QUESTION DE LA RUPTURE ORGANISATIONNELLE AVEC LE P.C.F.

..... C'est à cette époque que débuta l'activité ouverte des Marxistes-Léninistes de FRANCE contre le révisionnisme moderne.
..... L'objet essentiel, disons même fondamental, de cette activité consista à établir et dénoncer le fait que le Parti communiste français n'était PLUS un Parti marxiste-léniniste, n'était PLUS un Parti révolutionnaire prolétarien. Mais la conséquence immédiate de cette réalité historique n'était autre que la nécessité de ROMPRE sur tous les plans, idéologique, politique et ORGANISATIONNEL avec le Parti dont les dirigeants, sous la baguette du révisionnisme moderne, étaient définitivement passés sur les positions de classe non prolétariennes et contre-révolutionnaires, au service de la bourgeoisie.

..... Or justement cette question de la RUPTURE ORGANISATIONNELLE avec le vieux Parti dégénéré allait constituer le premier enjeu de la première grande lutte entre deux lignes apparues parmi les militants désireux de combattre le révisionnisme moderne. Elle allait révéler que tout restait encore loin d'être clair pour nombre de ces camarades, et qu'en particulier, sur le plan idéologique, le révisionnisme n'était pas sans avoir exercé une longue et néfaste pression.

..... Au début, alors qu'ils n'avaient encore entre eux aucun contact, chacun choisit isolément la forme de lutte contre la ligne des dirigeants révisionnistes qu'il jugea lui-même la meilleure et qui résulta souvent de l'opinion qu'il se faisait personnellement sur les possibilités dont il disposait pour se battre.

..... Dès cet instant, différentes attitudes traduisirent des inégalités de prise de conscience et des inégalités de fermeté idéologique. Certains parmi les plus convaincus et les plus résolus, décidèrent d'engager le combat ouvertement et sans concession dans leur cellule et dans tous les organismes où ils exerçaient quelque activité militante comme, par exemple, la C.G.T. ou le Mouvement de la Paix. Ils savaient dès le départ qu'ils allaient à l'exclusion, quelles qu'en soient les formes, statutaires ou non. Mais d'autres se retirèrent purement et simplement, s'abandonnant à l'amertume et au découragement. Ces pessimistes ont été généralement perdus pour la lutte de classe, ne se ressaisissant que très exceptionnellement. Entre ces deux positions il y eut toute une gamme d'attitudes. Quelques uns démissionnèrent en essayant de donner à leur geste le plus grand retentissement possible et en s'efforçant de populariser leur désaccord irrévocable avec la ligne de trahison révisionniste. D'autres n'effectuèrent qu'un premier repli en transférant l'essentiel de leur activité des rangs du Parti à ceux de la C.G.T., voire, mais rarement, d'une autre organisation de masse. Ces militants supposaient qu'ils pourraient mieux éluder la ligne révisionniste dans les syndicats que dans le Parti, ils durent bien vite déchanter ! Enfin bon nombre d'autres camarades se mirent à pratiquer la lutte interne, mais en prenant soin de ne pas se découvrir, ce qui aboutit à l'inefficacité totale de leur comportement.

..... La toute - puissance apparente du " grand Parti de masse qui ne se trompait jamais et contre lequel un individu isolé ne pouvait jamais avoir raison " aveuglait encore beaucoup da communistes, qui " ne comprenaient plus " et qui constataient que leur Parti suivait une ligne opposée à celle qui leur avait été enseignée par le passé, sur la base des principes marxistes-léninistes, dans les écoles élémentaires de section, dans les écoles fédérales de tous types, dans les écoles centrales.

..... Au cours des dix à quinze années précédentes, des oppositionnels " de gauche " et " de droite " (mais ces notions avaient-elles encore quelque valeur?), rassemblés dans deux groupes, " Le Communiste " et " Unir ", n'avaient d'ailleurs jamais cessé de préconiser " la lutte interne ". Au demeurant leurs positions politiques, confuses et fluctuantes, n'avaient rien pour gagner les Marxistes-Léninistes.

..... Alors ces derniers en étaient à se poser la vieille question de LENINE : " Que faire ? " Cette situation et son développement ressortent assez nettement dans le Rapport politique présenté le 25 Juin 1966 au Congrès de Lancry (6). Tout en relatant une période de l'histoire des Communistes marxistes-léninistes de FRANCE, les larges passages que nous en extrayons et présentons ci-après traduisent assez clairement le processus qui conduisit ces militants de la lutte interne à l'exclusion, de l'exclusion au regroupement offert par la " Fédération des Cercles marxistes-léninistes ", et de celle-ci à l'affirmation sans équivoque de la nécessité d'un nouveau Parti marxiste-léniniste, à travers l'étape de l'obligation délibérée de rompre avec le vieux Parti révisionniste.

..... " II convient de souligner ici la valeur historique, la portée décisive du texte chinois que nous avons baptisé entre nous, de manière abrégée : " Les 25 Points ".

..... En effet, c'est à partir de la publication des " Propositions concernant la ligne générale du Mouvement communiste international " (réponse en date du 14 juin 1963 du Comité central du Parti communiste chinois à la lettre du 30 mars 1963 du Comité central du Parti communiste de l'Union soviétique) que nous avons mieux compris ce qui se passait dans le M.C.I. et dans le camp socialiste. Auparavant, si nous étions conscients de la gravité de certaines décisions et positions du Parti communiste de l'Union soviétique et du Parti communiste français, nous demeurions isolés et ne disposions pas d'une analyse globale susceptible de nous permettre de définir sans erreur et sans équivoque la nature exacte de la grave déviation en cours. Par ailleurs notre admiration et notre attachement légitimes au premier pays socialiste de l'histoire, la glorieuse Union des Républiques socialistes soviétiques, renforcés par son écrasante victoire sur le nazisme hitlérien, et les sacrifices héroïques de ses peuples, sentiments et raisons que nous n'entendons nullement remettre en cause d'ailleurs, constituaient un écran opaque difficilement franchissable à nos prises de conscience.
..... " Les 25 Points " ont été décisifs pour briser cette irréductibilité, déchirer le voile des illusions que nous pouvions encore garder devant notre perspicacité. D'un coup la réalité du révisionnisme moderne nous est apparue dans son intégralité néfaste, au service de l'idéologie de la politique et de la morale bourgeoises...
..... ... Compte tenu de ces éléments historiques, est-il surprenant que nous ayons effectué notre premier regroupement sur la base d'une organisation de masse qui nous a paru logiquement comme de nature à recevoir la manifestation première de notre désaveu des odieuses calomnies lancées par les dirigeants khrouchtchéviens français contre nos camarades chinois ?
..... Souvenez-vous, camarades, de la hargne avec laquelle au cours des mois d'août et septembre 1963 " L'Humanité " - révisionniste lança chaque jour contre le parti frère chinois une série de calomnies toutes plus mensongères les unes que les autres. Les directions fédérales, sur ordre du Comité central, publiaient des résolutions, condamnant le bellicisme chinois, accusant les dirigeants frères de racisme. Maurice et Jeannette Thorez écrivaient à tour de rôle que le président Mao Tsétoung n'avait d'autre but que d'édifier le socialisme sur les ruines fumantes d'une troisième guerre mondiale, s'appuyant sans hésiter sur un savant tronquage du recueil publié en 1960 par le Parti communiste chinois, sous le titre : " Vive le Léninisme ! "
..... Nous qui savions la vérité, qui constations avec stupéfaction la malhonnêteté qui ne pouvait être inconsciente, nous qui avions conscience de la réalité des falsifications éhontées mises en avant par ces dirigeants, nous nous retrouvâmes rapidement dans les rangs de l'Association des Amitiés franco-chinoises. Tout en conduisant une lutte indignée à l'intérieur du parti, une lutte pour la vérité, nous désirions développer le contre-courant nécessaire de l'amitié du peuple français pour le peuple chinois.
..... Mais les dirigeants révisionnistes avaient en main les postes de direction essentiels de cette Association. Lors du précédent congrès, en mars 1963, n'avaient-ils pas hésité à se servir de cette organisation de masse pour lancer leurs insultes, transformant leur amitié prétendue en inimitié violente à l'égard, de la République populaire de Chine ? Seuls quelques rares militants isolés et la majorité du Comité de Marseille avaient protesté avec vigueur contre de telles méthodes et s'en étaient tenus avec courage et sincérité à l'amitié avec le peuple chinois, objet essentiel de l'Association.
..... Ce fut donc ce Comité de Marseille: qui put accueillir fin 1963 sans arrière-pensée ni manœuvre déloyale les marxistes-léninistes décidés à engager l'action contre le révisionnisme moderne et donc en premier lieu à préserver et développer l'amitié du peuple français envers le peuple frère chinois. Dès cette époque, et même dans quelqueques cas, auparavant, d'autres camarades cherchaient de leur côté les moyens les plus efficaces, les voies les meilleures pour s'en tenir au marxisme-léninisme. Plusieurs d'entre eux sollicitèrent des visas pour aller sur place, en République populaire d'Albanie, voir par eux-mêmes ce qu'il en était des accusations lancées, par le Parti communiste de l'Union soviétique (7). De nombreux autres souscrivaient des abonnements au revues et périodiques chinois, notamment à l'hebdomadaire " Pékin-Information ".

..... En novembre 1963, les marxistes-léninistes décidèrent d'organiser à Marseille au sein de l'Association des Amitiés franco-chinoises un cercle d'études et de documentation dont voici la déclaration constitutive publiée dans le premier numéro du bulletin qu'il édita aussitôt :

Correspondance pour le cercle d'Étude et de Documentation: BP n°
Comité de Marseille A.F.C. : 22, Avenue Ph.-Matheron - MARSEILLE (9e)

 

CRÉATION D'UN CERCLE D'ÉTUDE ET DE DOCUMENTATION

..... Dans le cadre de notre Association, en accord avec le Bureau de notre Comité, est crée un Cercle d'Étude et de Documentation.

..... La création de ce Cercle est motivée par l'extension toujours plus considérable de notre Comité et les multiples aspects que revêt son activité.

..... Le but de ce Cercle est :

.. 1e ... D'étudier soius toutes ses formes le rayonnement dans le monde de la République Populaire de Chine.

.. 2e ... De réunir une documentation complète dur les différents asects de ce rayonnement.

.. 3e ... De diffuser, commenter et analyser les différents documents.

.. 4e ... De répondre à toutes demandes d'information et d'organiser des réunions privées ou publiques à propos de problèmes actuels concernant la République Populaire de Chine. 

..... Trois numéros successifs de cette petite feuille furent diffusés. Mais bientôt d'importants événements faisaient prendre conscience à nos camarades du caractère déplacé, erroné de leur activité au sein d'une association totalement apolitique. Aussi décidèrent-ils de rendre autonome leur Cercle en le détachant organiquement et pratiquement de l'Association.

..... La lutte interne engagée dans le parti à visages entièrement découverts provoquait la colère des dirigeants révisionnistes. Souslov venait de publier son fameux rapport antichinois et antimarxiste-léniniste.
..... Le Comité central du parti révisionniste français avait officialisé la campagne de haine antichinoise et le mensonge popularisant le prétendu bellicisme des camarades communistes chinois.
..... La tenue du XVIIe Congrès approchait, un peu partout en France, la ligne décidée bureaucratiquement par la direction rencontrait des difficultés et se trouvait contestée par des militants de base surtout en ce qui concerne la pratique de l'unité sans principe avec les dirigeants S.F.I.O.
..... C'est alors que le Comité central khrouchtchévien ordonna toute une série d'exclusions. D'abord 4 puis 10 camarades de Marseille et du département des Bouches-du-Rhône furent frappés par la mesure, souvent dans des conditions qui violaient les statuts. Le camarade Marty était de son côté attaqué de la même façon à Velmanya, village martyr des Pyrénées-Orientales, mais précisons que pour parvenir à leur fin les révisionnistes durent recourir à la dissolution de sa cellule. Des situations analogues apparaissaient à Bordeaux et à Grenoble contre Robert Thiervoz. (8).
..... Dans le passage suivant qui concerne la période immédiatement antérieure à juillet 1964 apparaît nettement qu'en présence des calomnies anti-chinoises et anti-marxistes-léninistes lancées par THOREZ et ses comparses et face aux attaques et exclusions dont ils étaient eux-mêmes victimes, les Marxistes-léninistes se tenaient encore sur la défensive et n'étaient pas passés à l'indispensable contre-offensive.

..... " C'est ce processus scissionniste, voulu et ordonné par les dirigeants khrouchtchéviens qui rendit inéluctable et indispensable la création d'une organisation regroupant tous ces camarades exclus pour leur fidélité aux principes marxistes-léninistes et leur refus conséquent de condamner les camarades chinois et albanais.

..... II est cependant important de souligner un point de vérité historique.

..... Aucun de ces camarades n'a jamais déclaré qu'il refusait de se plier à une ligne politique approuvée par la majorité de sa cellule. Mais tous se sont battus pour obtenir la diffusion effective des thèses chinoises dans tout le parti, pour obtenir l'organisation d'une discussion objective fondée sur la connaissance par tous les adhérents non seulement des positions du Parti communiste de l'Union soviétique et des positions identiques du Comité central du Parti communiste français mais aussi des positions du Parti communiste chinois et du Parti du Travail d'Albanie. En leur nom je réaffirme aujourd'hui publiquement à cette tribune qu'ils se seraient inclinés devant le jeu normal du centralisme démocratique, en militants conscients et disciplinés, si ce jeu avait été régulier et non faussé par le refus délibéré et catégorique des dirigeants khrouchtchéviens de faire connaître honnêtement sans truquage ni falsification les textes idéologiques et politiques du Parti communiste chinois comme de tous les autres partis communistes et ouvriers.

..... Voici d'ailleurs à ce sujet un extrait de la déclaration solennelle publiée le 15 juillet 1964 à Marseille par dix camarades marseillais en riposte au social-démocrate Georges Lazzarino qui les avait attaqués à l'aide de mensonges éhontés devant le XVIIe Congrès (9), mensonges qu'il n'a jamais pu justifier par la suite devant les militants de base de la Fédération des Bouches-du-Rhône qui n'ont pas manqué de solliciter des explications.

..... Les militants dont les noms figurent au verso tiennent à rétablir la vérité et déclarent solennellement :
..... ..... 1. Qu'aucune des cellules auxquelles ils appartenaient n'a pris l'initiative des exclusions, bien qu'ils n'aient caché ni leurs opinions, ni leurs activités " pro-chinoises ", c'est-à-dire leur fidélité résolue aux principes de Marx et Lénine, qu'ils ont assimilés au cours de leurs longues années de vie militante et qui ont été opportunément rappelés par les propositions en 25 points du Parti communiste chinois au mois de juin 1963 ;
..... ..... 2. Qu'aucun d'entre eux n'a été exclu à l'unanimité des adhérents de sa cellule.
..... ..... 3. Que l'accusation de " Renégats " lancée contre eux ne peut qu'être inconsidérée et fausse, étant donné qu'ils demeurent pleinement d'accord avec la ligne politique et les conquêtes idéologiques qui ont prévalu au sein du mouvement communiste international de 1917 à 1956 et que leur divergence avec d'autres porte sur les révisions du marxisme-léninisme développées depuis 1956 sous la direction du groupe Khrouchtchev-Souslov, révisions qui ont amené sur le plan international la coopération avec l'impérialisme américain et la rupture de l'unité du camp socialiste avec le déchaînement d'une hostilité néfaste contre certains partis frères (chinois, albanais et d'autres).
..... ..... 4. Qu'ils désapprouvent catégoriquement la politique révisionniste en France où les dirigeants du Parti prônent une alliance sans principe avec les dirigeants socialistes tels Guy mollet ou Gaston Defferre, en même temps qu'ils passent des accords commerciaux contraires à la dignité et à l'esprit de classe des travailleurs avec des milliardaires comme Paul Ricard, grand patron marseillais, dont les journaux du Parti ne cessent de vanter les mérites !
..... ..... 5. Que loin d'avoir des positions hostiles au Parti, ils sont, exclusivement antirévisionnistes, profondément affligés de la dégénérescence de leur parti, dont ils veulent le plus prompt rétablissement sur la base d'un retour aux principes léninistes d'organisation.
..... ..... 6. Que les cinq " individus " mis en cause totalisent ensemble cent dix années de vie militante, des années de résistance dans les rangs du Parti, des sacrifices librement consentis (prison, arrestations, difficultés multiples, etc.) et qu'ils resteront aux premiers rangs du combat. "

..... Cependant, comme on va le constater après les coups reçus, et sans doute même du fait de ces coups eux-mêmes conjugués avec l'approfondissement de la lutte mondiale entre marxisme-léninisme et révisionnisme moderne, les militants en révolte contre ce dernier allaient passer à un premier stade organisationnel, la " Fédération des Cercles marxistes-léninistes ". Le rapport poursuit en effet:
..... " Mais en vérité comment pouvaient agir autrement les dirigeants révisionnistes qui savaient eux-mêmes pertinemment qu'ils mentaient à propos des positions des camarades chinois et ne pouvaient donc accepter sans risque d'être démasqués la diffusion des textes du Parti frère ?
..... C'est la nature même du révisionnisme moderne qui se manifestait dans leur attitude qui traduisait leur mépris du véritable centralisme démocratique et des militants de base, qui manifestait leur malhonnêteté de politiciens délibérément passés au service de la bourgeoisie, préférant rechercher à tout prix l'unité idéologique et politique avec Guy Mollet plutôt qu'avec Mao Tsétoung, qu'ils calomniaient honteusement. Aussi, dès ce même mois de juillet 1964 dix camarades se rencontrèrent quelque part en France et décidèrent de constituer la Fédération des Cercles marxistes-léninistes.
..... Voici le communiqué qu'ils rédigèrent, approuvèrent unanimement et diffusèrent dans leur premier bulletin intitulé " Pour la Défense du Marxisme-Léninisme ", organe mensuel de la Fédération des Cercles marxistes-léninistes !

COMMUNIQUE

..... Au cours d'une réunion, tenue en juillet 1984, les représentant des Cercles marxistes-léninistes de Marseille, Aix-en-Provence, Bordeaux, Grenoble, Perpignan et Saint-Savournin ont décidé unanimement :
1. LA CREATION D'UNE FEDERATION DES CERCLES MARXISTES-LENINISTES.
2. La transformation du bulletin édité par le Cercle de Marseille en " Bulletin de la Fédération " sous le titre: " POUR LA DEFENSE DU MARXISME-LENINISME ", organe de la Fédération des Cercles marxistes-léninistes.
Cette décision est effective à partir du présent numéro
..... Et voici la Résolution politique qu'ils avaient également adoptée à l'unanimité :
..... Les représentants des Cercles marxistes-léninistes de Marseille, Aix-en-Provence, Perpignan, Bordeaux, Grenoble et Saint-Savournin, réunis en juillet 1964, estiment que l'évolution des événements internationaux confirme la justesse de l'analyse et des principes contenus dans les deux déclarations de 1957 et 1960 des partis communistes et ouvriers.
..... Ils réaffirment leur attachement à ces principes et approuvent les propositions présentées en 25 points par le Comité central du Parti communiste chinois.
..... Sur le plan mondial, la réalité démontre que l'impérialisme américain est l'ennemi principal des peuples. La Déclaration de 1960 précise que cet impérialisme est " le plus grand exploiteur international, le bastion principal du colonialisme actuel, la principale force d'agression et de guerre, le rempart principal de la réaction mondiale, le gendarme international, l'ennemi des peuples du monde entier ". C'est l'impérialisme américain qui est l'agresseur des peuples de Cuba, de Panama, du Congo, du Laos, du Viêt-nam... C'est lui qui fait peser de lourdes menaces sur la paix mondiale.
..... Par ailleurs, le développement du révisionnisme dans le camp socialiste a abouti à la rupture du front uni contre l'agresseur : le Traité de Moscou n'a été signé que par huit Etats socialistes sur treize. La publication du Rapport Souslov a développé l'offensive et la campagne antichinoise à un moment où, dans le Sud-Est asiatique, l'agression américaine se révèle de plus en plus menaçante. Les tentatives qui sont faites pour réunir une conférence internationale des partis communistes, conférence qui aurait pour but de condamner le Parti communiste chinois et les autres partis marxistes-léninistes, sont des tentatives de scission, préjudiciables aux intérêts du camp socialiste et à ceux des peuples du monde entier.
..... Les délégués considèrent comme étant d'une particulière gravité la déclaration de Valérien Zorine, vice-Ministre de Affaires étrangères de l'U.R.S.S., selon laquelle la République populaire de Chine ne pourrait plus compter sur la protection antiatomique soviétique. Cette position, contraire aux principes d'unité et de solidarité des pays socialistes exprimée dans la Déclaration des 81 partis communistes et ouvriers, ne peut être qu'un encouragement pour l'agression américaine.
..... Le développement du révisionnisme se fait également sentir en France au moment où la situation des travailleurs devient particulièrement difficile du fait de la dégradation du pouvoir d'achat, des atteintes multiples aux libertés et droits syndicaux. En prônant une évolution pacifique du capitalisme au socialisme, les dirigeants révisionnistes du Parti communiste français démobilisent la classe ouvrière et de ce fait renforcent les positions du pouvoir gaulliste, représentant des monopoles. Leur politique aboutit à une tactique opportuniste d'unité sans principe, contraire aux propositions formulées dans la Déclaration des 81. Ils ne tiennent pas compte de la réalité : les dirigeants sociaux-démocrates tels Guy Mollet et Gaston Defferre ne sont rien d'autres que les porteurs de l'idéologie bourgeoise dans les rangs de la classe ouvrière. Nos dirigeants révisionnistes préconisent une " démocratie véritable" qui ne serait rien d'autre que le retour à une démocratie bourgeoise incapable de satisfaire les justes aspirations de la classe ouvrière et du peuple français. L'unité véritable de la classe ouvrière ne pourra se réaliser que dans l'action de tous les travailleurs unis à la base, sur des objectifs précis, correspondant à leurs intérêts de classe ; et c'est derrière la classe ouvrière que les autres couches sociales de la nation se rassembleront dans la lutte nécessaire et décisive contre le pouvoir capitaliste.
..... Aussi les délégués se fixent-ils pour tâche de développer de grande efforts dans les mois qui viennent pour élaborer une plateforme marxiste-léniniste, conforme aux principes révolutionnaires des déclarations du Mouvement communiste et ouvrier international et adaptée à la situation française.
..... Devant la gravité de la situation tant intérieure qu'extérieure les délégués, qui n'ont rien à voir avec les groupuscules trotskistes et autres et condamnent catégoriquement leurs agissements anti-parti, appellent tous leurs camarades à lutter contre la dégénérescence révisionniste. "
..... A la lecture de ce document, en 1974, le recul de l'histoire permet et exige de souligner que : 1) Des deux Déclarations de 1957 et 1960, la seconde, au moins, a fait depuis lors l'objet d'une analyse marxiste-léniniste faisant ressortir son caractère de " compromis ". L'intervention du camarade Enver HOXHA publiée par les Editions " Naim Frashéri " à TIRANA en 1969 témoigne de la très violente lutte de principe qui avait opposé dans cette Conférence internationale les deux courants antagonistes du Marxisme-léninisme et du révisionnisme moderne ; 2) le " camp socialiste " dont il est encore ici question n'existait déjà plus virtuellement. Sa division en deux allait faire apparaître d'une part le social-impérialisme soviétique dominant ses satellites, et d'autre part les nations socialistes (ou Pays socialiste multinational comme la CHINE) et Partis marxistes-léninistes s'en tenant fermement aux principes de MARX et de LENINE dans l'édification du socialisme et dans la pratique de l'internationalisme prolétarien. Mais poursuivons la relation des événements de l'époque avec la suite du Rapport de Lancry :
..... " Ainsi donc, camarades, notre organisation, la Fédération des Cercles marxistes-léninistes, n'a pas encore deux années d'existence. Et pourtant son histoire est déjà d'une grande richesse. Elle a constitué l'instrument capable de nous conduire à ce Congrès qui témoigne déjà avec éloquence de la progression quantitative et qualitative des forces marxistes-léninistes françaises.
..... Tous les objectifs que nous nous étions fixés ont été atteints, avec parfois quelque retard, mais toujours avec un plein succès.

LA CONFÉRENCE SCISSIONNISTE DE MOSCOU, ABOUTISSEMENT DE LA LUTTE DU GROUPE DE KHROUCHTCHEV CONTRE L'UNITÉ DU CAMP SOCIALISTE ET DU MOUVEMENT COMMUNISTE INTERNATIONAL

..... Placés devant l'échec de leurs tentatives d'isoler la Chine Populaire, les autres pays socialistes et partis communistes, et les militants fidèles au marxisme-léninisme, les dirigeants Khrouchtcheviens s'enferrent chaque jour un peu plus dans l'anti-communisme pur et simple et la collusion de fait avec l'impérialisme américain.
..... C'est dans cette perspective qu'il y a lieu de placer la décision de réunir à Moscou, le 15 décembre " au plus tard ", une conférence préparatoire de 26 partis. C'est également dans cette perspective que se placent les attaques délirantes lancées récemment contre la Chine Populaire, les journaux soviétiques allant jusqu'à comparer Mao Tse-toung à...Hitler, et à accuser "les Chinois " de se procurer des devises grâce... au trafic de l'opium. Même jean Nocher n'y aurait pas pensé.
..... Nous avons estimé qu'il serait utile de rappeler l'origine de la controverse qui s'est développée au sein du Mouvement communiste international.
..... Nous rappellerons tout d'abord que les camarades chinois, albanais, coréens, roumains, pour ne citer qu'eux, ont tenu secrètes, malgré leur gravité, les premières initiatives scissionnistes et chauvines du groupe de Khrouchtchev (rupture des accords militaires sur l'arme atomique avec la Chine (1959), abandon des bases albanaises par la flotte soviétique (1960), dénonciatIon des accords économiques soviéto-chinois et rappel des spécialistes soviétiques (1960), pressions pour imposer l'abandon de l'industrialisation de la Roumanie (1961), etc...).
..... Les indiscrétions calculées commises par les dirigeants soviétiques et les diatribes yougoslaves permettaient cependant à la presse bourgeoise de suivre l'approfondissement des divergences et de s'en réjouir.
..... Cependant, la restauration de l'unité demeurait possible. En décembre 1960, la Déclaration des 81 Partis communistes et ouvriers établissait les bases de cette indispensable unité.
..... Mais il apparut bien vite que ce n'était pour Khrouchtchev et ses amis qu'un chiffon de papier.
..... Le tableau ci-après permettra à chacun de suivre le développement de la scission ouverte, voulue par les révisionnistes, et la lutte des marxistes-léninistes pour s'y opposer.

 

..... Disons tout de suite que notre objectif essentiel, celui qui répondait à la question " Que faire ? " déjà posée par Lénine en 1898, lorsqu'il créa les cercles marxistes pour lutter contre la dégénérescence et l'opportunisme des sociaux-démocrates de l'époque, le lancement d'un journal, organisateur collectif et support du développement d'une ligne politique et de ses fondements idéologiques, a été réalisé non en octobre 1964, comme nous l'avions tout d'abord projeté, mais seulement en février 1965.
..... Ce fut une belle bataille que la parution du premier numéro de notre " Humanité nouvelle ", organe mensuel de la Fédération des Cercles marxistes-léninistes ! Ce fut une bataille à la fois sur le plan de l'organisation et sur le plan tactique. "
..... Et voici une première manifestation de la lutte de lignes dans les rangs des Marxistes-léninistes :
..... " En vérité, ceux qui, à l'époque, avançaient toutes sortes d'arguments défaitistes, se sont depuis lors démasqués comme des ennemis ou des éléments opportunistes en désaccord avec notre ligne fondamentale. Seuls quelques bons camarades qui avaient eu cette position ont maintenant compris combien nous avions eu raison de maintenir coûte que coûte, au prix d'immenses efforts notre décision de lancer " L'Humanité nouvelle " Et que disions-nous donc dès le premier numéro de notre organe central ? "

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